Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Un ancien officier de l’armée péruvienne Telmo Hurtado est arrivé vendredi à Lima après son extradition par les Etats-Unis. Hurtado, diplômé de la fameuse Ecole des Amériques commandait la patrouille militaire qui tua 69 villageois, dont 30 enfants et 27 femmes, en août 1985 à Accomarca, dans le sud-est du Pérou, durant le conflit avec la guérilla du PCP-SL. 29 autres militaires sont jugés depuis le 4 novembre 2010 pour ces faits.

Durant la présidence d’Alberto Fujimori (1990-2000), Hurtado était officiellement protégé. il fut même décoré en 1992, 1994 et 1996. Il était major quand une modification de la loi d’amnistie l’a exposé aux poursuites. il a alors pris la fuite, d’abord en Colombie, ensuite à Miami. Hurtalo a déclaré que le massacre faisait partie d’une stratégie d’ensemble de lutte contre le PCP-SL. Plusieurs de ces massacres avaient pour double but de terroriser les populations indiennes et de servir la propagande gouvernementale (largement reprise dans les médias internationaux) qui attribuaient ces massacres aux maoïstes.

Plus d’un million de manifestants sont descendus dans les rues ce vendredi. Les forces de sécurité ont encore une fois usé de leurs armes. Dans la seule ville de Damas, les tirs ont fait neufs morts : six dans le quartier de Qaboune et trois dans celui de Roukn Eddine. Au total, une quinzaine de personnes ont perdu la vie au cours de cette énième journée de manifestations dans plusieurs villes syriennes.

Depuis le début des manifestations à la mi-mars, la répression du régime aurait fait quelque 1.600 morts. L’opposition syrienne a dédié les manifestations de vendredi aux milliers de personnes arrêtées depuis le début du mouvement de protestation. Environ 15.000 seraient toujours détenues.

Un militant turc de 37 ans a été arrêté par la police de Cologne mercredi. Il est accusé d’être un membre depuis au moins au début de 2007 du DHKP-C, d’avoir levé des fonds pour l’organisation et distribué du matériel de propagande (le DHKP-C étant inscrit comme une organisation terroriste par l’Union Européenne, même cette dernière activité est passible de lourdes peines de prison).

Le poste de police d’un quartier nord de Berlin attaqué, fait partie de la brigade criminelle [Landeskriminalamt (LKA)]. Les deux entrées ont été frappées avec des dispositifs incendiaires qui les ont cramées. Sur le mur adjacent, a été laissé un tag à la mémoire de Carlo Giuliani. Une manifestation pour le dixième anniversaire de la bataille de Gênes et de l’assassinat de Carlo se déroulera samedi 16 juillet à Berlin-Kreutzberg.

Allemagne: Commissariat attaqué en mémoire de Carlo Giuliani

Treize soldats turcs et sept guérilleros du PKK ont été tués jeudi lors des affrontements les plus meurtriers pour l’armée depuis trois ans au Kurdistan. Les combats sont survenus au cours d’une opération de l’armée dans une zone montagneuse connue pour être un bastion du PKK près de la ville de Silvan, dans la province de Diyarbakir, les 13 soldats étant tombés dans une embuscade qui a également fait 7 blessés dans les rangs de l’armée. Les sept guérilleros ont été tués dans les combats qui continuaient de faire rage jeudi soir, l’armée disposant du soutien d’hélicoptères.

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Les étudiants se mobilisent pour que l’Etat reprenne la tutelle des établissements publics qui accueillent 90% des 3,5 millions d’élèves. Leur gestion avait été déléguée aux municipalités par le régime militaire et néolibéral du général Augusto Pinochet. Une marche a rassemblé hier entre 50.000 et 80.000 personnes étudiants, professeurs, parents et enfants. Les forces de police ont fait usage de grenages lacrymogènes et de lances à incendie pour tenter de disperser les manifestants qui voulaient se rassembler devant le palais présidentiel de la Moneda, sans autorisation des autorités.

Des jeunes ont répliqué à coups de pierres, de bâtons et de projectiles de peinture. Un membre des forces de l’ordre a été grièvement blessé par un cocktail Molotov. 32 policiers auraient été blessés, la police a procédé à 54 interpellations. Plusieurs rassemblements massifs d’étudiants avaient déjà ponctué le mois de juin, mobilisant à deux reprises plus de 80.000 personnes. Le 30 juin, des heurts violents entre manifestants et policiers s’étaient déjà soldés par 13 arrestations et un policier blessé.

Chili: Affrontements étudiants/policiers

Le « Projet de loi sur le boycott » a été adopté en dernière lecture au parlement israélien lundi 11 juillet avec 47 voix pour et 38 contre. La nouvelle loi permet aux citoyens de mener des poursuites civiles contre des personnes et des organisations qui appellent à des boycotts économiques, culturels ou universitaires contre Israël, les institutions Israéliennes ou des régions sous « contrôle Israélien ». La loi visant les campagnes de boycott contre les colonies sionistes dans les territoires occupés. Elle empêche également le gouvernement de faire des affaires avec des entreprises qui lancent ou réalisent de tels boycotts.

La cour d’appel d’Agen a décidé de remettre Daniel Derguy (ancien prisonnier et porte-parole du Collectif des Prisonniers Politiques Basques), sous le coup d’un mandat d’arrêt lancé par l’Espagne à son encontre. Il a comparu en liberté provisoire. Il sera soumis à un contrôle judiciaire qui l’obligera à se présenter tous les 15 jours au commissariat de police de Cahors, ville où il est assigné à résidence et où il fut arrêté le 6 juillet.

La chambre d’instruction a accepté le report de l’examen du mandat d’arrêt jusqu’au 27 juillet, à Agen. Les magistrats souhaitent obtenir des informations complémentaires relatives aux infractions que lui reproche l’Audiencia Nacional de Madrid, de même que les peines encourues et applicables en Espagne si Daniel Derguy est effectivement livré. Une autre question concerne l’éventuelle prescription de l’envoi postal que Daniel Derguy aurait réalisé en 1994 au nom d’ETA.

Le collectif contre le MAE qui appellent à manifester le 16 juillet à Bayonne.

Courant avril, trois Cop-waters du Legal Team NoBorder Calais avaient été brutalement arrêtés par les agents de la Police de l’Air et des Frontières dans le principal squat de sans-papiers et demandeurs d’asile du Calaisis, quelques jours après la publication sur internet de vidéos dénonçant les agissements de ces même agents de la PAF. L’affaire est passée au au TGI de Boulogne en présence de la trentaine de militants restés toute la journée pour soutenir les inculpés.

Les trois sont relaxés pour les faits de violences et d’occupation illégale et sont reconnus coupables mais sans peine pour le refus de prise d’empreintes. Le jugement pour les dernières charges ajoutées à la hâte contre deux des trois prévenus lors de l’action contre le CRA de Coquelle quelques jours auparavant (refus de se soumettre à un contrôle d’identité) est reporté au 8 septembre a 13h30. Pour rappel, le 23 juin une militante a été relaxée pour des faits similaires de violence contre agent de la PAF, ce même jour trois demandeurs d’asiles soudanais ont eu aussi été relaxés pour des accusations d’occupations illégales et le 29 juin une autre militante a été condamnée à 500€ d’amende pour outrage.