Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Après le Sri Lanka, c’est au tour du Bangladesh de traverser la pire phase de la crise économique. Des manifestations sont en cours dans de nombreuses villes du pays contre l’inflation en général et contre contre l’augmentation historique de 50 % du prix de l’essence. A Dhaka, la capitale du pays les manifestants ont caillassé la police qui a tiré des grenades lacrymogènes sur les lanceurs de pierres. Le ministre chinois des affaires étrangères, Wang Yi, est arrivé à Dhaka pour promouvoir les relations commerciales entre les deux pays, alors que des experts affirment que le Sri Lanka a été notamment été ruiné à cause de la dette de la Chine.

Quatre prisonniers politiques, dont la mise à mort prochaine avait été annoncée le 4 juin, ont été pendus a communiqué le quotidien officiel du régime. Deux des prisonniers sont des figures très plus connues : le militant et écrivain Ko Jimmy, de son vrai nom Kyaw Min Yu, 53 ans, était un ancien leader étudiant du soulèvement de 1988. Il avait déjà passé plus de quinze années en détention, entre 1988 et 2012. Le second, le chanteur Zayar Thaw, 41 ans, est le cofondateur du premier groupe de hip-hop birman, Acid. Emprisonné de 2008 à 2011 pour avoir mené une campagne de graffitis contre la junte d’alors, il avait siégé comme député de la Ligue nationale pour la démocratie à partir de 2012.

Arrêtés fin 2021, ils avaient été condamnés, en janvier, pour avoir « donné des directives, effectué les arrangements et commis des conspirations pour [mettre en œuvre] des actes inhumains de terreur ». Zayar Thaw était ainsi accusé d’avoir orchestré dans un train de Rangoun une attaque qui a tué cinq policiers. Les deux autres prisonniers, accusés d’avoir assassiné une informatrice présumée, s’appelaient Hla Myo Aung et Aung Thura Zaw.

Kyaw Min Yu, Phyo Zeya Thaw, Hla Myo Aung et Aung Thura Zaw

 

Le 3 mars 2017, le ministère de l’Intérieur a publié une décision qui interdit les drapeaux du PYD, du YPG/YPJ et les photographies d’Abdullah Ocalan et de plusieurs symboles du mouvement kurde. Après l’envoi de ce décret aux 16 Landen allemands, la politique de criminalisation des Kurdes en Allemagne a immédiatement augmenté, notamment en Bavière. Cependant, plusieurs tribunaux locaux en Allemagne ont statué qu’aborder des drapeaux des YPG/YPJ et du PYD n’est pas un délit.

L’activiste kurde Ciwan Çewlik, qui fait du travail politique et culturel en Allemagne depuis plusieurs années, était monté sur une scène pour soutenir la résistance des YPG/YPJ et la révolution du Rojava le 20 juillet 2019. Le ministère turc de la Justice a ouvert une enquête à son sujet et, à la demande de la Turquie, la Cour suprême de Hanovre avait ouvert une procédure contre l’artiste. Ciwan Çelîk a comparu avant-hier jeudi devant la Cour suprême de la ville. La représentation de la cour a décidé que l’affaire ne comportait aucun acte criminel.

Au moins 10 Palestiniens ont été blessés par les forces d’occupation israéliennes hier (5 août) lors des manifestations hebdomadaires contre l’occupation dans le village de Kafr Qaddum, dans la province cisjordanienne de Qalqilia, et dans le village de Beit Dajan dans la province de Naplouse. Les soldats israéliens ont attaqué les manifestants anti-occupation avec des balles en caoutchouc et des grenades lacrymogènes, blessant neuf d’entre eux qui ont été soignés sur les lieux des affrontements. Pendant ce temps, au moins un civil palestinien a été blessé par une balle en caoutchouc israélienne lors de la manifestation hebdomadaire contre les colonies israéliennes, qui a eu lieu dans le village de Beit Dajan, dans la province de Naplouse, en Cisjordanie.

Dans l’après-midi du jeudi 4 août, des affrontements ont éclaté entre des manifestants étudiants cagoulés et policiers de l’escadron mobile anti-émeute (Esmad) de la police sur l’avenue Circumvalar, à proximité du campus Macarena de l’université du district. Les manifestants cagoulés ont protesté en guise d' »adieu », selon eux, au gouvernement du président Ivan Duque, qui, ce dimanche 7 août, cessera d’être le président des Colombiens. Les manifestants portaient d’ailleurs une banderole sur laquelle on pouvait lire : « Chao Duque ». Pendant ce temps, les étudiants du Service national d’apprentissage SENA ont commencé à manifester vers midi, arrivant cet après-midi à l’Avenida Caracas et à la Calle 52 dans une direction sud-nord.

Un haut dirigeant syndical sri-lankais, en première ligne des protestations qui ont conduit à l’éviction de Gotabaya Rajapaksa de la présidence, a été arrêté mercredi. Joseph Stalin (oui oui…), secrétaire du Sri Lanka Teachers’ Union, devient le plus ancien militant à être arrêté dans le cadre de la répression des manifestants qui ont forcé Rajapaksa à fuir le mois dernier. Des dizaines d’autres personnes ont déjà été placées en détention provisoire par la police, accusées d’avoir endommagé des biens publics au cours des mois de protestations qui ont culminé avec la prise d’assaut du palais de Rajapaksa le 9 juillet (voir notre article).

Le successeur de Rajapaksa, Ranil Wickremesinghe, a établi une distinction entre « manifestants » et « émeutiers » et a promis de prendre des mesures sévères contre « tout fauteur de troubles ». La police a arrêté un autre manifestant qui avait fait une descente dans l’armoire à alcool du leader déchu, avait bu une bière et était parti avec une tasse présidentielle. L’arrestation de cet homme de 43 ans intervient après qu’il a partagé une photo de lui sur Facebook au palais présidentiel de Colombo. L’homme a été arrêté en début de semaine pour entrée illégale présumée dans un bâtiment d’État et recel de biens volés. Il sera amené à Colombo pour y être jugé. La semaine dernière, la police a arrêté un autre militant syndical du port de Colombo pour avoir retiré deux drapeaux officiels du palais et les avoir utilisés comme drap de lit et sarong.

Joseph Stalin, dirigeant syndical emprisonné

Albert Woodfox avait passé plus de 43 années à l’isolement (ce qui en fait le record américain). Membre du Black Panthers Party, il était l’un des « 3 d’Angola », accusé en 72 du meurtre d’un gardien lors d’une émeute. Il avait toujours nié avoir commis ce meurtre. Robert King avait été libéré en 2001. Herman Wallace avait été libéré après 41 années d’isolement en octobre 2013 et était décédé trois jours plus tard. Albert Woodfox avait été libéré le 19 février 2016 (voir notre article), le jour de son 69e anniversaire.

 

Des dizaines de Palestiniens ont été blessés lors d’affrontements avec les forces d’occupation israéliennes, lors de la répression d’une marche anti-colonisation dans la ville de Beit Dajan, à l’est de Naplouse en Cisjordanie. Les forces d’occupation israéliennes ont blessé 22 Palestiniens avec des balles en « caoutchouc » (en fait: en acier enrobé de caoutchouc), tandis que 75 autres ont dû recevoir des soins pour avoir inhalé de hautes doses de gaz lacrymogènes.

 

Un stand de soutien avec le prisonnier anarchiste Thanos Hatziangelou, accusé avec deux autres personnes d’avoir participé aux actions de l’Organisation d’action anarchiste (voir notre article), se tiendra dans le cadre de la Journée antispéciste qui se tiendra à La Clé ce dimanche 7 août.
A La clé, 118 rue Fransman, à Laeken, à partir de 12H.

 

Le festival « di alta felicità » – du grand bonheur, un jeu de mots avec « alta velocità », grande vitesse – organisé par les opposants à la ligne est devenu un rendez-vous incontournable de l’été dans la vallée qui doit accueillir le Lyon-Turin. On y propose des débats, des concerts au milieu des tentes de camping. Plus de 2 000 manifestants se sont mises en marche, samedi 30 juillet, entre Venaus et le chantier de l’autoport de San Didero, à la sortie de Susa. Slogan « nous sommes la nature qui se rebelle », inscrit sur la banderole de tête, le cortège s’est séparé en deux à son arrivée. L’un poursuivant sa route, l’autre  s’est attaqué aux fils de fer barbelé clôturant l’enceinte du chantier avant de s’affronter aux forces de l’ordre. 12 policiers auraient été blessé après avoir été touché par des projectiles. Sur un second front, les activistes ont également profité de la proximité de l’autoroute descendant du tunnel du Fréjus vers Turin pour y déposer des troncs d’arbres afin de bloquer le trafic routier.

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