Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Trois avocats de l’opposant russe Alexeï Navalny, mort en prison il y a près d’un an, ont été condamnés vendredi à des peines de prison ferme pour « extrémisme ». La répression des détracteurs de Vladimir Poutine est en cours depuis près de 3 ans, en particulier ceux proches de Navalny et ceux dénonçant l’assaut russe contre l’Ukraine. Les avocats, Alexeï Liptser, condamné à 5 ans de détention, Igor Sergounine, condamné à 3 ans et demi, et Vadim Kobzev, condamné à 5 ans et demi, avaient été arrêtés en octobre 2023, alors que l’opposant au président russe était encore vivant. Considérés comme faisant partie d’une organisation extrémiste depuis 2021, ils sont accusés d’avoir transmis à Alexeï Navalny, incarcéré à partir de janvier 2021 jusqu’à sa mort en prison le 16 février 2024, des informations lui permettant de « planifier, préparer (…) et commettre des crimes extrémistes » depuis sa cellule.

Ce vendredi 17 janvier, les autorités colombiennes ont annoncé avoir suspendu les négociations de paix avec la guérilla de l’Armée de libération nationale (ELN), une décision prise à la suite d’une journée de violences durant laquelle quelque 30 personnes sont mortes à la frontière avec le Venezuela. Les négociations avait repris au mois d’octobre à l’invitation de la guérilla après un gel des pourparlers de quatre mois ( voir article ici ).

Gaie Delap, une militante écologiste de 77 ans a passé les fêtes de fin d’année en prison malgré la décision de libération sous bracelets électroniques qui lui avait été accordée. Les autorités ne sont pas parvenues à trouver un bracelet électronique suffisamment petit pour pouvoir s’adapter à ses poignets de fine taille. L’activiste du groupe « Just Stop Oil » a été condamnée à 20 mois de prison et incarcérée au mois d’août denier pour avoir participé à des blocages sur l’autoroute M25 en novembre 2022.

Sa libération sous conditions a été prononcée au mois de novembre afin de purger le reste de sa peine à domicile, en raison d’un problème de santé, le bracelet électronique n’a pu être mis au niveau de sa cheville. Malgré les recherches de l’entreprise EMS qui pose les bracelets, aucun n’a été trouvé à la bonne taille pour lui en fixer un à l’un de ses poignets. Faute de solution, un mandat d’arrêt a été émis et la police est venue la chercher à son domicile le vendredi 20 décembre pour l’emmener à la prison d’Eastwood Park, dans le Gloucestershire pour y purger le reste de sa peine.

Lors de l’audience du jeudi 15 janvier devant la Cour d’appel française de Paris, Gino et ses avocats ont obtenu un succès important, l’extradition n’est pas à l’ordre du jour, du moins pour le moment. Le tribunal français a constaté qu’en Hongrie il y a des manquements systématiques au droit à un procès. Le tribunal a demandé aux autorités hongroises des informations complémentaires sur les conditions de détention. La justice française exige des garanties pour qu’un éventuel procès porte sur des faits et non sur l’orientation politique de l’inculpé. Les autorités hongroises ont quinze jours pour transmettre les informations demandées. Une nouvelle audience est prévue pour le 12 février, à 14 heures, Gino reste jusqu’à cette date en détention provisoire.

Ce jeudi 16 janvier, les manifestant.es regroupé.es autour du barrage de Tishreen (Tişrîn) ont été la cible d’une nouvelle attaque turque tuant plusieurs civil.es et en blessant dix autres. Pour le deuxième jour consécutif, des avions de guerre turcs et des drones de combat ont pris pour cible des sit-in organisés près du barrage de Tishreen, au sud de Manbij, où des civils se regroupent pour réclamer la fin des attaques de l’occupation turque et de ses factions de mercenaires.

Selon les témoins sur place, le bombardement pose un risque grave d’effondrement du barrage, ce qui pourrait entraîner l’inondation de dizaines de villages et entraîner une panne totale d’électricité dans toute la région, privant des millions de personnes d’électricité et démultiplierait les risques de crises humanitaires dans la région.

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Ce jeudi 16 janvier, La FGTB et son président Thierry Bodson ont été déboutés par la Cour Européenne des droits humains, ils contestaient leur condamnation au pénal pour entrave méchante à la circulation, dans le cadre d’une grève générale en octobre 2015 (notre article ici). Lors de leur condamnation en novembre 2020 ( voir article ici ) La FGTB estime que la justice porte atteinte à la liberté d’expression, de réunion et d’association. Pour la Cour Européenne des droits humains, le droit de grève n’inclut pas un droit de blocage des routes.

La justice turque a bloqué l’accès à 7 sites d’information ayant une ligne éditoriale socialiste. La censure frappe la Gazete Patika, ETHA, Union de lutte, Kızıl Bayrak, Özgür Gündem, le journal Umut et le journal Yeni Demokrasi. Cette décision du 8 janvier, prise par le 10e juge pénal de paix d’Ankara, évoque « la protection de la sécurité nationale et de l’ordre public ». Il y a quelques jours, sur les réseaux sociaux, les comptes X des journaux kurdes: MA, JINNEWS et Yeni Yaşam ont également été bloqués par la justice turque.

L’armée d’occupation a arrêté au moins 35 Palestiniens lors de nouvelles incursions militaires en Palestine occupée. Parmi les détenus figurent d’anciens prisonniers arrêtés lors de raids ciblant Hébron, Naplouse, Tulkarem, Jénine et Salfit. De nombreux Palestiniens ont été interrogés  par les soldats israéliens avant d’être libérés. Ces nouvelles arrestations portent à plus de 14 300 le nombre de Palestiniens arrêtés par l’armée israélienne en Palestine occupée depuis octobre 2023, y compris ceux libérés après leur arrestation. Ce chiffre ne comprend toutefois pas les arrestations dans la Bande de Gaza, où les nombres sont estimés à plusieurs milliers.

Début janvier, l’organisation Women Defend Rojava a appelé à un mois d’action féministes. Ce mois d’actions s’organise en 4 semaines avec 4 thématiques (lire l’appel sur le site Shengal).

Dans le cadre de ce mois d’action, deux évènements se tiendront à Bruxelles le vendredi 17 et dimanche 19 janvier.

  • Le vendredi 17 janvier à 18h30 : Comprendre la situation en Syrie et au Rojava. Point d’actualité et discussion avec une membre du mouvement des femmes du Rojava KONGRA STAR
  • Le dimanche 19 janvier à 14h30 : Projection du documentaire « La guerre des filles » de Mylène Sauloy suivi d’un discussions sur la situation actuelle.

Les deux évènements se tiendront au Steki, Rue Gustave Defnet 6, 1060 Bruxelles – Saint Gilles

Ce mercredi 15 janvier, un convoi de civils se rendant au barrage de Tishreen a été atteint par une double attaque de drones turques faisant 4 morts et 23 blessés. C’est la deuxième attaque contre des civils à proximité ou sur le barrage de Tishreen depuis le 8 janvier (voir notre article).

Depuis le 8 janvier, la population de différentes régions de l’AANES se relaient au barrage pour protéger le lieu et soutenir les Forces démocratiques syriennes (FDS) et les Unités de défense des femmes (YPJ) contre les attaques de l’ANS soutenu par la Turquie qui tentent de prendre le contrôle du barrage de Tishreen et d’avancer vers Kobané.

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