Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La manifestation des lycéens du Lycée Louis Armand (15e arrondissement) a fait l’objet ce lundi de violentes charges de policiers de la BAC et de policiers en civil. Deux lycéens ont été embarqués dont un très violemment. Les lycéens appellent à un soutien demain mardi à 10 heure du matin au Lycée Louis Armand, 321 Rue Lecourbe, 75015, métro Lourmel ligne 8.

Ce dimanche, environ 400 personnes s’étaient données rendez-vous à midi sur la place Trianglen pour protester contre le transport maritime et son industrie extrêmement polluante. Objectif: bloquer le port. La police était massivement présente, plusieurs camions encerclant le point de rendez-vous et un hélicoptère effectuant un vol stationnaire au-dessus de la foule. Peu après midi, le groupe de manifestants qui a encore grossi se met en marche. A un moment donné, ce dernier fait demi-tour, ce qui surprend totalement les policiers qui forment immédiatement un cordon de sécurité sur le trottoir et appellent des renforts. Certains passants tentent de se joindre au cortège, mais sont repoussés avec fermeté par des officiers casqués. Avec l’arrivée des renforts, les cordons deviennent de plus en plus hermétiques, et quelques minutes plus tard, les policiers se rabattent contre la foule, bloquant les manifestants contre les camions ou les barrières bordant la route. Les activistes sont circonscrits et plus de 250 d’entre eux sont arrêtés. Pourtant, il n’y avait eu aucun incident, aucune sommation. Les autorités ont procédé à l’immobilisation des manifestants à l’aide de colsons, sans distinction aucune.

Incident loufoque: ‘Roule ma frite’ est un collectif français qui milite pour le recyclage en carburant de l’huile de friture. Vendredi, trois fourgons de police ont bloqué leur car à proximité du ministère de l’Environnement à Copenhague. Tous les passagers du car ont été fouillés ainsi que leurs bagages par une armada de policiers. Ces derniers ont saisi les 250 litres d’huile de friture recyclée qui se trouvaient sur le toit dans des jerricans, sous prétexte que plutôt que de faire rouler leur véhicule, elle pourrait servir à faire des bombes…

Des incidents ont eu lieu dans le centre de détention provisoire où les personnes arrêtées ont été conduites (photo). Les policiers sont entrés dans les cages après que certains militants détenus se soient mis à crier et aient tenté d’ouvrir les portes en utilisant un banc comme bélier. Les policiers ont utilisé des gaz lacrymogènes et ont saisi les couvertures, les bouteilles d’eau et les bancs.

Ce week-end à Copenhague, 1225 personnes ont été placées en détention et toutes ont été relâchées après douze heures. Quatre allemands ont été expulsés pour violation de la loi sur les armes et violences. Quatre autres étrangers ont été inculpés et devraient être présentés à un juge pour leur mise en détention provisoire. Les activistes prévoient néanmoins d’autres manifestations, notamment le 16 décembre.

Cages du centre de rétention danois

Cages du centre de rétention danois

Les forces de sécurité engagées dans la lutte anti-naxalite ont découvert un dépôt de la guérilla lors d’une opération menée ce dimanche dans le district de Sundargarh. Elles y ont trouvé dix charges explosives ainsi qu’une grande quantité de détonateurs. Cette opération était menée conjointement par les forces d’actions spéciales et la police locale suite à l’exécution par les maoïstes jeudi dernier d’un informateur de la police dans un village de la région.

Les forces d’occupation militaires ont attaqué plusieurs villes, villages et camps de la région de Naplouse, le 9 décembre 2009, s’engageant dans une campagne d’arrestations de masse visant les membres et sympathisants présumés du Front populaire pour la libération de la Palestine, deux jours avant le 42ème anniversaire du Front.

Maysar Itiani, 45 ans, militant des droits de l’homme et avocat pour les prisonniers palestiniens, a été enlevé de Rafidia, à l’ouest de Naplouse, de même que son frère Abdel-Nasser Itiani, 38 ans, après que l’armée ait fait irruption dans leur domicile. Les personnes enlevées par les forces d’occupation, présumées être des partisans du Front, comprennent Salama Moussa, 47 ans, et Wael Abu Al-Sabe, 45 ans, tous deux d’Al-Jabal Al-Shimaly, au nord de Naplouse. L’armée a également enlevé Ziad Al-Salous, qui travaille dans le bureau du camarade Abdel-Rahim Mallouh, secrétaire général adjoint du FPLP, alors qu’il tentait de passer le poste de contrôle de Huwarra, revenant à Naplouse, de Ramallah.

Les forces d’occupation ont également envahi le camp de réfugiés Al-Ein de Naplouse et ont enlevé un certain nombre de jeunes hommes, désignés comme des partisans du Front, dont Khalid Suleiman, Mohammad Dahbour, Yousef Abu Rajab et Rabie Khalifa, et trois adolescents, Rabie Abou Mounir, 16 ans, Saeed Abu Namous, 16 ans, et Mahmoud Teem, 17 ans. A Awarta, au sud de Naplouse, Nabih Awwad, 47 ans, décrit comme un partisan du Front qui travaille pour le conseil local, a été enlevé par des soldats israéliens après effraction dans son domicile à 2h du matin.

Samedi 12 décembre, plus de 70.000 personnes ont manifesté dans le stade de Gaza et les rues alentours pour commémorer la 42e année de la création du FPLP (photos). Le FPLP a vivement critiqué les deux orientations actuelles au sein des forces palestiniennes, entre ceux qui qui signent des accords sécuritaires et collaborent pour mettre fin à la résistance (comprendre le Fatah), et ceux qui utilisent la résistance pour mettre en oeuvre leur projet qui ne s’inscrit pas dans le cadre de l’unité nationale (comprendre: le Hamas et son projet islamiste); tout en rappelant que les deux parties sont responsables de la situation actuelle de division, en attaquant les libertés démocratiques et en imposant leurs lois aux dépends de l’intérêt national commun. Le FPLP a rappelé sa position: une résistance armée contre l’ennemi sioniste, la construction d’un front uni de résistance, dans le cadre d’un projet national global qui sert la lutte pour arracher les droits du peuple palestinien. Le FPLP a exprimé, tout en étant attaché à l’unité et à la non-division des forces palestiniennes, sa résolution à faire face à toutes les attaques des libertés démocratiques. Le Hamas avait refusé l’organisation de la commémoration à la place Katiba, initialement demandée par le FPLP et lieu habituel des manifestations.

Les Brigades Abu Ali Mustafa, la branche armée du FPLP, ont tiré un barrage de roquettes vers des colonies d’occupation et des sites militaires à Sumoud Kissufim, Asqelan, Sderot, le Naqab occidental, Sofa et Nahal Oz, tôt dimanche matin.

Manifestation du FPLP

Manifestation du FPLP (archive)

Manifestation du FPLP
Manifestation du FPLP (archive)

Le 8 janvier 2010 devrait s’ouvrir le procès d’Elena Varela à Villarrica, à 650 kilomètres au sud de Santiago, après que son avocat ai par deux fois réussi à lui éviter le tribunal. La cinéaste et militante de gauche chilienne est accusée de ‘terrorisme’ pour avoir réalisé des documentaires sur les Mapuches.

Ces derniers sont le principal groupe ethnique du Chili (6% des 17 millions d’habitants). Depuis la fin du 19ème siècle, ils subissent une politique répressive de l’Etat qui prend la forme d’expropriations, souvent violentes, en vue d’installer des filiales de multinationales. Les Mapuches vivent pauvrement sur leurs terres ancestrales, qui sont pour la plupart infertiles. Ils sont souvent privés du système de santé et d’éducation. Une partie d’entre eux s’est radicalisée ces derniers mois, dénonçant les violences de la police militaire, ainsi que la militarisation de leur territoire par l’armée chilienne. Des dizaines de dirigeants mapuches sont actuellement en prison, et des centaines attendent d’être jugés.

C’est pour avoir filmé ces tribus qu’Elena Varela risque aujourd’hui 15 ans de prison. Elle a été arrêtée en mai 2008 et a passé trois mois en prison avant d’être mise en liberté provisoire. Son avocat dénonce ‘un montage politico-judiciaire contre une intellectuelle qui veut montrer la discrimination dont sont victimes les Mapuches. Le gouvernement n’écoute pas les Mapuches, et les traite comme des mouches qu’il faut chasser.

Jaquette du Cahier 5

Sommaire

-1. L’insurrection ‘naxalite’ en Inde aujourd’hui
-2. L’opération ‘Green Hunt’, opération type de contre-guérilla
-3. Les Adivasis, peuples aborigènes d’Inde
-4. Quelques prisonniers célèbres
-5. La torture en Inde
-6. Un témoignage
-7. Sur le mouvement naxalite ‘historique’ (1967-69)

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Jaquette du Cahier 5

Jeudi 10 décembre 2009, les forces de répression (police, carabinieri et ‘civils’) ont expulsé Ca’neira à 6h25 du matin; à 6h45, les flics sont également arrivés à L’ostile. Les occupants sont montés sur le toit et une manif improvisée d’une centaine de personnes s’est installée dans la rue en solidarité, bloquant le Corso Vercelli, empêchant les policiers d’apporter des nacelles pour accéder au toit… et déclenchant la première charge de police. Une femme qui n’avait rien à voir avec la manif a été tabassée par les flics, touchée aux jambes et dans le dos, elle a été emmenée à l’hôpital. A 19h00, une nouvelle Ca’neira a été ouverte… et violemment expulsée à nouveau, aux alentours de 20h00. Là aussi, les occupants se sont réfugiés sur le toit, certains s’enchaînant aux fenêtres avec des lock-ons. Quatre personnes ont été arrêtées et emmenées au commissariat de la Via Grattoni, puis relâchées vers 23h00.

A 20h00, les policiers, voyant que les nacelles n’étaient toujours pas arrivées jusqu’au squat L’ostile, décident de ‘nettoyer’ le Corso Vercelli et chargent à nouveau, cette fois avec plus de détermination, envoient des gaz lacrymogènes, les manifestants résistent un moment puis se dispersent; il y a une arrestation, et l’émeute se répand dans les rues alentours. C’est à 21h15 que les policiers réussissent à atteindre le toit de L’ostile et arrêtent six occupants.

A 21h17, les flics chargent à nouveau sur la Piaza Crispi, ils sont plus nombreux, balancent des gaz lacrymos à hauteur de tête, à tir tendu. Les manifestants continuent d’affluer sur la Piaza Crispi. Le croisement est bloqué; les charges et contre-charges continuent, et les policiers sont maintenant équipés de véhicules blindés qui restent statiques, pour l’instant. Deux personnes sont blessées (un doigt cassé pour l’une, une botte dans le visage pour l’autre) et deux autres sont arrêtées. C’est à 22h00 que la manifestation se disperse. Les personnes arrêtées sont elles aussi transportées jusqu’à l’hôpital Maria Vittoria, blessées dans les tabassages qui ont suivi les charges policières.

Action contre un squat à Turin

Action contre un squat à Turin

Action contre un squat à Turin
Action contre un squat à Turin

La nuit du 30 novembre, des inconnus se sont introduits sur le terrain où étaient garées 35 nouvelles voitures de patrouille Pick Up Ford en attente d’être livrées au Secrétariat de la Sécurité Publique Municipal de Tijuana. Ils les ont arrosées d’essence: 6 ont été totalement détruites et 22 ont subi des dommages considérables qui doivent monter se à des millions de pesos de pertes. L’attaque a été revendiquée par l’Acción Anarquista Anónima, qui se solidarise avec Emmanuel Hernández Hernández, prisonnier à Mexico et avec Gabriel Pombo Da Silva, Marco Camenisch, Juan Carlos Rico Rodríguez, Sergio María Stefani, Francesco Porcu, Alessandro Settepani, Leonardo Landi, Pablo Carvajal, Matías Castro, Axel Osorio, Diego Petrissans, Amadeu Casellas Ramón, Alfredo María Bonanno, Christos Stratigopoulos et ‘tous les prisonniers et prisonnières anarchistes de la guerre sociale

Action contre la police mexicaine

Action contre la police mexicaine

La nuit a été calme, rien à signaler à part un cocktail Molotov qui a été jeté contre un fourgon anti–émeute dans la rue Stengade près de la Maison du Peuple dans Nørrebro. La police a établi des zones de fouilles au corps dans plusieurs endroits, y compris dans le camp Ragnhildgade. Aux barrages de police établis dans de nombreux endroits à Copenhague, entre autres sur le pont Drottning Louise dans Nørrebro, on vérifie les identités et les sacs à dos. A midi et demie plusieurs milliers de manifestants sont déjà au point de rassemblement, à Christiansborg. Cent militants italiens ont déployé une banderole contre les arrestations ‘préventives’ d’hier (deux militants britanniques et un français ont été expulsés du Danemark après la manifestation d’hier).

A deux heures et demie, 100.000 personnes se mettent marche vers Christianshavns. Des activistes attaquent sporadiquement la police avec lancement de bouteilles et de pierres, et ont essayé entre autres actions d’attaquer la Bourse et le ministère des Affaires étrangères, fortement gardé par la police. A 15 heures 20, la radio danoise annonce déjà 19 arrestations, alors que les incidents se poursuivent entre le Black Bloc et la police. La police a enfermé le ‘bloc anticapitaliste’ (200 ou 300 manifestants) dans Amagerbrogade et procède à 90 arrestations. Une fraction du Black Bloc est coincé par la police dans les rues voisines de l’Amagerbrogade et de Markmandsgade. Les affrontements se poursuivent tandis que la tête de la manifestation arrive à Bella Center.

Les manifestants non détenus essaient de casser le blocage policier et d’entrer à la zone où sont les activistes sont obligés à s’asseoir sur le sol. Il y a plusieurs arrestations. Il y a de 300 à 400 nombre officiel de détenus selon politikken, et toujours environ 300 personnes enfermées dans l’Amagerbrogade. Dans les environs de Christiania et d’Amagerbrogade, quelques voitures de luxe ont été incendiées. Des incidents se produisent aussi dans Christianshavn, des pierres ont été jetées contre les renforts de la police et une voiture est incendiée. A 17 heures 40, des appels sont lancés pour aller soutenir les manifestants arrêtés: 700 personnes sont attachées avec câbles dans le sol froid depuis plus de deux heures. A partir de 18 heures 15, les autobus commencent à embarquer les manifestants arrêtés.

Arrestations à Copenhague

Arrestations à Copenhague

Arrestations à Copenhague

Arrestations à Copenhague
Arrestations à Copenhague
Arrestations à Copenhague

Depuis début novembre, un nouveau pas vient d’être franchi – un de plus – dans le traitement arbitraire infligé aux prisonniers(ères) politiques basques et à leurs familles. Ces familles voient maintenant les conditions de leur droit élémentaire de visite remises en question, en péril, alors qu’elles étaient déjà difficiles et, parfois même, dangereuses. Chaque semaine, plusieurs familles partent de Bayonne, d’Anglet ou d’autres villes et villages du Labourd et de Basse-Navarre, en Pyrénées-Atlantiques, pour effectuer un voyage souvent très long, pour réaliser des aller-retour de 2400 km en deux jours, afin de rendre une courte visite à leurs proches incarcérés dans de lointaines prisons espagnoles ou françaises, des prisons aussi éloignées que possible – déjà – pour réduire au minimum ces possibilités de visites.

Depuis plus d’un mois, une nouvelle menace, qui se concrétise et s’amplifie chaque week-end, est venue s’ajouter à tout l’arsenal répressif touchant les prisonniers(ères) politiques basques et leurs familles. Suivant cette nouvelle directive – non spécifiée par une loi – les familles peuvent subir une fouille à corps exhaustive, en étant palpées manuellement sur tout le corps et/ou totalement dénudées, de force si les fonctionnaires le veulent, avant de pouvoir réaliser une visite. Exemple: Un visiteur qui souhaitait voir sa compagne, Agurtzane Izarza, incarcérée à Alicante, et qui avait refusé d’être dénudé par les fonctionnaires s’est vu déshabiller de force par quatre gardes civils appelés par ceux-ci et sans aucun résultat. Il ne cachait rien de répréhensible comme l’avaient déjà détecté portique de sécurité et raquette manuelle électroniques, procédés autorisés par la loi, eux. Autre cas: le samedi 5 décembre à la prison de Soria, les fonctionnaires ont refusé les béquilles en bois de la prison à un handicapé physique qui venait visiter Gaizka Gañan et, sans même essayer d’utiliser la raquette, l’ont obligé à enlever son pantalon alors qu’il ne pouvait le faire lui-même.

Depuis l’application de cette nouvelle mesure, à ce jour environ 200 prisonniers(ères) politiques basques n’ont pu recevoir de visite. Des avocats ont mis en route les recours nécessaires mais les procédures sont toujours très longues et peuvent durer plusieurs années en Espagne. Les autorités espagnoles ont très largement le temps de sévir.