Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La Conférence des commandants des polices cantonales de Suisse (CCPCS) exige la création d’une unité de police d’au moins 300 hommes, spécialement entraînée et équipée, pour lutter « contre le hooliganisme et les agissements d’extrémistes de droite et de gauche », Au départ, le rapport interne des policiers prévoyait une force de 800 policiers. Missions de ce corps de police « volant » sur toute l’étendue du territoire national : veiller au maintien de l’ordre lors de manifestations sportives et politiques à risques. Une telle unité existe déjà en Allemagne. Cette proposition est actuellement entre les mains d’une commission de la Conférence cantonale des directeurs des départements de justice et police (CCDJP).

34 prisonniers politiques mapuches avaient menés une grève de la faim pendant plus de 80 jours pour demander, entre autres choses, qu’on cesse de leur appliquer la Loi antiterroriste. Malgré l’accord passé avec le gouvernement, entre les mois de novembre et de février un procès s’est déroulé dans la ville de Cañete, région du Bío Bío, à l’encontre de 18 Mapuches, auxquels a été appliquée cette loi, de la part du Ministère Public et des plaignants, à savoir les entreprises forestières et les représentants du gouvernement, à travers le recours à des « témoins occultes » autorisé par la loi antiterroriste.

Dans le prononcé de la sentence rendue le 22 mars dernier, le tribunal a fait savoir qu’ils avaient fondé sa conviction sur la déclaration du témoin secret n°26. Néanmoins, la qualification de terroristes concernant les faits a été retirée de la sentence, ce qui met en évidence la contradiction. Le tribunal s’est aussi basé sur le témoignage auditif d’un policier qui aurait entendu la déclaration « volontaire » d’un Mapuche (également condamné) qui se serait auto-accusé et aurait incriminé d’autres accusés. Or ce témoignage a été dénoncé devant la justice et devant l’opinion publique comme extorqué sous la torture, le certificat du médecin qui a constaté les lésions qui en ont résulté, en fait foi. L’affaire a été renvoyée devant la Cour d’Appel de Concepción.

Le 3 mars, le front commun syndical CSC-FGTB a organisé une réunion pour les travailleurs de l’entreprise de titres-services VOF Perfecto pour rédiger un inventaire des problèmes rencontrés par les travailleurs de cette société. Peu de temps avant la réunion, un huissier s’est présenté. il voulait, à la demande de la direction, assister à la réunion. Il prétendait ne pas vouloir intervenir dans la réunion et ne faire « que quelques observations ». Il a été expulsé. La direction de VOF Perfecto avait déjà fait pression sur les travailleurs pour qu’ils n’assistent pas à la réunion.

De février à juin 2009, un important mouvement contre la loi LRU (Loi relative aux Libertés et Responsabilités des Universités) avait été mené par les personnels enseignant-e-s, chercheurs/euses, Biatoss et étudiant-e-s des universités de France. Plus de 4 mois de grève, des Assemblées Générales jusqu’à plus de 2500 personnes, de nombreuses manifestations et actions. Il s’agit d’une lutte d’ampleur au niveau étudiant de par sa longueur et sa dureté. La réponse de la répression est en cours

Le 31 mars, sept étudiant-e-s de l’Université Toulouse II le Mirailont été condamnés: 8 mois de sursis pour « coup dans les testicules », 6 mois de sursis pour « dégradations » et « tentative de vol d’électroménager », 4 mois de sursis pour avoir cassé une porte, 2 mois de sursis pour « vol de denrées alimentaires et de papeterie en réunion », des amendes pour plus de 3.000 euros, une somme de plus de 21.000 euros de dommages et intérêts pour l’Université, inscription au casier judiciaire entraînant de lourdes conséquences.

La solidarité s’organise. Contact : inculpees.du.mirail@gmail.com (cette adresse e-mail est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir).

Les 210 détenus de la prison de Malkangiri (Etat de l’Orissa), parmi lesquels 22 prisonniers politiques maoïstes, et notamment le dirigeant du PCI(M) Sriramulu Srinivas, ont commencé lundi une grève de la faim. Ils protestent contre la non-exécution des engagements pris par le gouvernement de l’état en échange de la libération de deux fonctionnaires enlevés par la guérilla. Parmi les engagements du gouvernement, une suspension des opération de ratissage dans la région et la libération de plusieurs prisonniers politique et de 700 aborigènes enfermés pour une liaison présumée avec les maoïstes.

Ils sont quatorze à œuvrer depuis plusieurs mois à Toulouse. Ces membres du service volontaire citoyen (SCV) ne sont armés que d’une carte de service et un écusson. Ils ne sont pas censés intervenir ou interpeller des individus mais travaillent officiellement sur cinq axes : renforcement du lien entre la nation et la police, solidarité, médiation sociale, prévention, et information. De là à faire oeuvre de délateur, le pas semble déjà franchi puisqu’on leur demande, par exemple, d’être à la sortie des lycées pour repérer les prétendus délinquants.

Dimanche 10 avril, une manifestation clandestine a eu lieu à Istanbul pour saluer l’anniversaire du DHKP-C. Les militants masqués, armés de cocktails Molotov, de frondes et de feux d’artifice, ont affronté pendant une heure les véhicules blindés de la police et en ont endommagés trois. Ils ont également dressé des barricades.

Les sept anarchistes emprisonnés dans «l’affaire des anarchistes» en Biélorussie vont bientôt passer devant le tribunal. Il s’agit de Mikalai Dziadok et Aliaksandr Frantskevich qui risquent 10 ans de prison, et Ihar Alinevich qui en risque 12. Ils sont accusés d’attaques incendiaires en 2009-2010 contre un État Major militaire ; une banque et un casino à Minsk pour dénoncer les inégalités sociales ; le siège des Syndicats qui organisent l’exploitation des travailleurs au lieu de défendre leurs droits ; une prison et un commissariat ; et contre l’ambassade de Russie (en solidarité avec les défenseurs de Khimki). Ils ont été arrêté en septembre 2010.

En octobre 2010 a eu lieu une attaque contre le siège du KGB à Bobruisk en solidarité avec les inculpés de septembre. Jauhen Vas’kovich, Artsiom Pratapenka et Pavel Syramolatau sont inculpés et risquent chacun 12 ans de prison. L’Anarchist Black Cross Belarus lance un appel à des journées d’actions du 12 au 15 mai 2011. Contact: belarus_abc@riseup.net

En octobre dernier avait lieu en France le mouvement contre le projet de contre-réforme des retraites. A Lorient, 19 octobre 2010, la police attaque une manifestation à Lorient (une personne de plus de 60 ans est trainée par terre sur plusieurs mètres sans raison, la police utilise des bombes lacrymogènes, des bombes assourdissantes, tout ça sans sommation). Pour résister à cette attaque et pour protéger des familles entières, en tête de cortège des manifestants déterminés ont fait face. Ce sont eux qui se retrouvent devant les tribunaux.

L’Union locale CGT de Lorient et sa Région appelle à un rassemblement le 14 avril à 13 heures 30 devant le Palais de Justice de Lorient (rue Esvelin) pour soutenir Gaëtan Le Bolay, accusé d’avoir lancé un projectile sur les forces de l’ordre sur base une vague photo parue dans la presse.

L’armée colombienne a tué hier sept membres présumés de la guérilla des FARC lors de combats dans le sud du pays. Les affrontements sont intervenus alors que des soldats inspectaient le lieu-dit de San Antonio de Getucha (département de Caqueta, sud) en pleine jungle. Les militaires ont saisi des fusils, des munitions, et des moyens de communications.
Par ailleurs, l’armée colombienne a interpellé un membre présumé des FARC, Victor Ramon Vargas Salazar (photo), recherché en Espagne pour ses liens présumés avec l’ETA. Il faisait l’objet d’un avis de recherche d’Interpol, et a été arrêté dans la ville de Caucasia (département d’Antioquia, nord-ouest) jeudi soir. Victor Vargas, alias «Chato» et «Juancho», aurait selon la police participé à la coordination d’actions en Espagne visant le président colombien Juan Manuel Santos et les ex-présidents Alvaro Uribe (2002-2010) et Andrés Pastrana (1998-2002).

Victor Ramon Vargas Salazar