Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le verdict a été rendu un peu après 20h dans le procès qui a commencé à la Cour d’Assises Spéciale (c’est-à-dire anti-terroriste et formée par des magistrats professionnels) de Paris le 16 novembre dernier. Les réquisitions étaient très lourdes, certaines des peines distribuées le sont encore plus. Les militants basques ont été déclarés coupables ‘d’association de malfaiteurs avec des fins terroristes, de détention d’armes et explosifs, de porter des documents falsifiés, de posséder des véhicules volés, dans une bande organisée‘.

Juan Ibon Fernandez Iradi (‘Susper’), âgé de 37 ans, a déjà été condamné à deux reprises en 2008 et a écopé de peines de 30 et 15 ans de détention. A l’occasion de ce nouveau procès, il a dû répondre en tant que ‘responsable de l’appareil militaire‘ depuis son évasion du commissariat de Bayonne, le 21 décembre 2002 (deux jours après sa première arrestation) et sa dernière arrestation, quasiment un an plus tard.

Les magistrats avaient dicté une peine de 18 ans de prison pour Gorka Palacios Alday, présenté comme ‘chef des commandos de l’ETA‘ lorsqu’en décembre 2003 avaient eu lieu les deux opérations policières, à Mont de Marsan et aux alentours de Pau. Ces opérations avaient permis l’interpellation des sept membres présumés d’ETA qui ont été jugés cette semaine. La cour a dicté une peine de prison de 15 ans pour Juan Luis Rubenach Roiz, âgé de 46 ans, présenté par le Parquet comme le responsable de la logistique de l’appareil militaire de la bande armée.

José Miguel Almandoz Erviti (37ans) et Iñigo Vallejo Franco (33), présentés comme ‘responsables de la formation des activistes‘, ont été condamné à une peine de 12 ans de prison chacun. Les magistrats ont dicté une peine de 10 ans de prison pour Patxi Abad Urkixo, qui occupait le même appartement à Mont de Marsan avec ‘Susper’. Par ailleurs, la situation de Garazi Aldana, âgée de 27 ans, est un peu différente. Il s’agit de la seule accusée qui a comparu librement, sous contrôle judiciaire et qui a été condamnée à cinq de prison. De ses cinq ans, elle est dispensée de purger trois ans mais sera sous des conditions spéciales. Elle sera sous contrôle judiciaire.

Ces sept militants viennent s’ajouter au 742 prisonniers politiques basques actuellement détenu en France et en Espagne. Le nombre de détenus n’a jamais été aussi élevé, et les conditions qui leur sont imposées au niveau judiciaire et pénitentiaire n’ont jamais été aussi dures.

Iñigo Vallejo

Gorka Palacios

Ibon Fernandez Iradi

Gorka Palacios

Une centaine de manifestants (parmi lesquels une délégation de notre Secours Rouge) étaient présents ce jeudi matin devant le palais de justice en solidarité avec les trois membres du Comité d’Actions et de Soutien aux sans-papiers (CAS) qui passaient en jugement pour s’être interposé pacifiquement devant une rafle de sans-papiers le 16 octobre 2008. Ils devaient répondre de ‘rébellion’, ‘coups et blessures avec effusion de sang’ et ‘incitation à l’émeute’. Le commissaire Vandersmeessen posait en victime (il affirme avoir ‘pris une droite’ et avoir eu son blouson déchiré) – mais en victime indulgente en demandant ‘l’euro symbolique’.

Le procureur a eu une attitude assez écoeurante, alternant paternalisme (expliquant que des étudiants en science politique devaient connaître leurs droits et devoirs, et parmi ces dernier, celui d’obéir à la police) et appel à la connivence de classe (expliquant qu’il ne demandait que des heures de travaux d’intérêts généraux mais que pour ‘n’importe qui’, il aurait demandé six mois de prison). Pénalement, cela coûtera moins cher aux inculpés et tant mieux, mais le spectacle était pénible. Prononcé le 24 décembre.

La tension augmente en Inde dans la perspective des élections. Lors de chaque période électorale, les forces policières et paramilitaires sont déployées et encasernées dans un dispositif pris à partie par la guérilla maoïste. Les bâtiments servant de casernement font l’objet ces dernières semaines d’attaques à l’explosif ou à l’engin incendiaire. C’est ainsi qu’une soixantaine de guérilleros maoïstes ont détruit un siège gouvernemental à Kharakpur, dans le Bihar, dans la nuit de mardi à mercredi. Mardi, d’autres guérillero ont fait sauter un établissement scolaire à Manjiladih, dans le Jharkhand. Les maoïstes ont aussi collé des affiches dans la zone appelant à un boycott du processus électoral qui commence ce mercredi dans la région.

La tension augmente en Inde dans la perspective des élections. Lors de chaque période électorale, les forces policières et paramilitaires sont déployées et encasernées dans un dispositif pris à partie par la guérilla maoïste. Les bâtiments servant de casernement font l’objet ces dernières semaines d’attaques à l’explosif ou à l’engin incendiaire. C’est ainsi qu’une soixantaine de guérilleros maoïstes ont détruit un siège gouvernemental à Kharakpur, dans le Bihar, dans la nuit de mardi à mercredi. Mardi, d’autres guérillero ont fait sauter un établissement scolaire à Manjiladih, dans le Jharkhand. Les maoïstes ont aussi collé des affiches dans la zone appelant à un boycott du processus électoral qui commence ce mercredi dans la région.

C’est demain jeudi à 9h que trois membres du Comité d’Actions et de Soutien aux sans-papiers (CAS) passent en jugement pour s’être interposé pacifiquement devant une rafle de 54 sans-papiers qui protestaient en occupant le hall du Commissariat Général aux Réfugiés et Apatrides le 16 octobre 2008 (photos).

Mobilisation du CAS au CGRA

[rouge]Rassemblement à 8h30 devant le palais de justice de Bruxelles![/rouge]

Mobilisation du CAS au CGRA

Plus d’un millier de gardes civiles et de policiers ont participé ce mardi à une grande opération visant le mouvement Segi. Cette organisation de la jeunesse basque est interdite en Espagne en raison de ses liens présumés avec l’ETA. Ce sont 34 militants qui ont été interpellés hier au Pays-Basque et en Navarre. Selon le ministère de l’Intérieur espagnol, cette rafle aurait permis de ‘décapiter’ le mouvement.

Voir le JT (en espagnol) sur cette opération policière

Le gouvernement du district du Bengale a annoncé aujourd’hui qu’il allait offrir des primes importantes au personnel de la police qui oeuvre dans les zones occupées par les maoïstes. Ce nouvel attrait pour la fonction devrait permettre aux autorités de continuer à renforcer les forces de sécurité, sans quoi la situation deviendra difficile à gérer, selon un ministre du gouvernement.

La police a débarqué en force dans l’immeuble de la rue de Stassart occupé par les anciens occupants de la place Morichar. Une trentaine de demandeurs d’asile Indiens et Pakistanais ont été embarqués de manière très rude (les poignets attachés avec des colsons, etc.). Cette opération prenait place dans une vaste offensive contre des réseaux de passeurs. Les personnes interpellées n’ont été considérés que comme témoins potentiels (et l’agressivité des procédés policiers visait sans doute à faire pression pour qu’ils témoignent contre leurs supposés ‘passeurs’). Après quelques heures, toutes les personnes interpellées ont été libérées.

En novembre 2008, la police, dans le cadre de l’enquête sur les sabotages des lignes TGV, recueillait un témoignage sous X. Ce témoin anonyme, selon le rapport d’enquête accusait le groupe de Tarnac d’avoir eu un ‘projet de renversement de l’Etat‘ et de faire ‘peu de cas de la vie humaine‘. Ce témoin avait même précisé que Julien Coupat avait ‘envisagé d’avoir à tuer‘. Il est donc évident que ces déclarations constituent une carte maîtresse de l’accusation. Aujourd’hui, celle-ci est en passe de s’effondrer. En effet, les avocats de la défense affirment avoir identifié ce témoin anonyme. Il semblerait que ce dernier ai été manipulé et qu’il aurait subi de graves pressions. De plus, le procès-verbal de son audition aurait été anti-daté.

Identifié par les avocats et interrogé un mois plus tard, son témoignage allait radicalement à l’encontre des propos tenus alors qu’il était témoin anonyme. Il précise qu’un des fonctionnaires lui a expliqué qu’il y avait ‘tout un tas d’infos, d’interceptions de mails‘ qui n’étaient pas exploitables dans une procédure judiciaire et qu’ils avaient donc besoin d’une signature. Les policiers auraient donc ajouté des éléments, extraits de leurs propres dossiers, dans la déposition de cette personne qui affirme aujourd’hui ‘avoir signé sa déposition sans la lire‘ et s’être ‘associé à cette supercherie sous la pression‘. Les avocats ont donc demandé que le témoin soit interrogé par le juge d’instruction en leur présence.

En attendant que soit rendue la décision définitive quant à son éventuelle extradition vers son pays d’origine, Cesare Battisti a arrêté hier sa grève de la faim entamée il y a douze jours. Dans un vote controversé, la Cour suprême du Brésil a donné le 18 novembre son feu vert à l’extradition de l’ancien militant vers l’Italie. Mais dans le même temps, elle décidait de confier à Lula, chef de l’Etat, la décision finale.

Sans jamais se prononcer clairement, le président brésilien a toujours sous-entendu qu’il s’opposerait à l’extradition de Battisti, à qui il avait déjà octroyé le statut de réfugié en janvier dernier. Le prisonnier a interrompu hier sa grève de la faim, comme une marque de confiance envers Lula, qui devrait se prononcer dans les jours qui viennent. Son avocat a communiqué qu’il serait actuellement en bonne santé, malgré ses onze jours de jeûne. Battisti a quant à lui annoncé aujourd’hui qu’il était persuadé qu’il resterait au Brésil.