Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le 16 décembre, c’est ‘l’heure de vérité’ dans l’affaire DHKP-C. Au terme de quatre procès sur le fond et de deux sur la forme, six militants (membres présumés du DHKP-C) risquent d’être enfermés durant de nombreuses années. Si ces militants sont condamnés, une brèche sera ouverte dans la jurisprudence belge: en vertu de la loi ‘antiterroriste’, il ne sera, désormais, plus nécessaire d’avoir commis le moindre délit pour être poursuivi comme chef ou membre d’une organisation terroriste et risquer une lourde peine d’emprisonnement.

Rassemblement mercredi 16 décembre à 8h30 sur les marches du Palais de Justice de Bruxelles. Ce rassemblement sera suivi de la lecture de l’arrêt, pendant toute la matinée (voire toute la journée), à la 13ème Chambre de la Cour d’appel (section néerlandophone).

Une réunion publique aura lieu le vendredi 18 décembre à Paris, à l’occasion du 9e mois de la disparition de Jon Anza. Les conditions de cette disparition et des informations parues dans la presse, tout comme d’autres événements similaires survenus récemment à certains réfugiés basques dans l’État français (tentatives d’enlèvement, brutalités et intimidations) conduisent à penser que Jon Anza a été la victime d’un enlèvement suivi d’un assassinat perpétrés par des services policiers espagnols, disposant vraisemblablement d’une complicité au sein de la police française.

A l’heure où la gauche indépendantiste basque (exclue depuis 10 ans de toute représentation électorale alors qu’elle obtient régulièrement près du quart des votes exprimés au Pays-Basque en territoire espagnol) a lancé une initiative spectaculaire et unitaire pour mettre fin à la violence dont le peuple basque souffre depuis plus de 70 ans, il est frappant de voir que l’État espagnol réagit de son côté en relançant une ‘guerre sale’ qui rappelle les années noires du G.A.L. (près de 40 morts sur le territoire français entre 1983 et 1987).

La compagne de Jon Anza, son frère et sa belle-sœur, ainsi que des compagnons de travail, participeront à la réunion d’information qui aura lieu au CICP (21 ter, rue Voltaire, 75011 Paris) à partir de 18h30. Gabi Muesca (ancien président de l’Observatoire international des prisons) et Anaiz Funosa (d’Askatasuna, l’association de défense des prisonniers politiques basques) seront également présents.

Affiche du meeting Jon Anza

Affiche du meeting Jon Anza

Jeudi matin, une dizaine de militants s’étaient donné rendez-vous au marché matinal de Molenbeek afin d’y tenir une table de presse concernant la construction d’un nouveau centre fermé à Steenokerzel. Appelée par un surveillant du marché, la police est rapidement intervenue. S’en prenant au hasard à l’une des personnes présentes, ils lui ont demandé de décliner son identité. Ce dernier ayant refusé, il fut fortement maintenu par quelques policiers. Plusieurs personnes se sont interposées. La tension est alors rapidement montée, les forces de l’ordre ont surenchéri en sortant matraques, lacrymogènes, et enfin en arrêtant cinq autres personnes.

Sur les cinq personnes arrêtées, trois comparaissaient ce matin pour ‘rébellion‘,’tract diffusé sans éditeur responsable‘ et ‘attroupement illégal‘. Ils ont été libérés ce vendredi matin vers 11h après être passés devant le procureur. Ils seront poursuivis pour rébellion et outrage à agent.

Les opérations de contre-guérilla se poursuivent en Inde (photo). Au moins sept guérilleros maoïstes ont été tués par les forces de sécurité ce vendredi dans l’état du Chhattisgarh. Les combats se sont déroulés entre les guérilleros et la Special Task Force de la police d’Etat dans les forêts du district de Dantewada. La fusillade a duré plus de dix heures, au terme de laquelle la police affirme avoir retrouvé sept corps. Cependant, il pourrait y avoir d’autres victimes. Par contre, le combat n’a fait aucun blessé du côté des forces de sécurité. Ce serait la fusillade la plus intense de ces dernières semaines. Des dizaines de guérilleros auraient échappés aux forces de sécurités et auraient pu se replier dans les forêts.

Contre-guérilla en Inde

Contre-guérilla en Inde

En novembre 2008, la Confédération Syndicale Internationale (qui représente 175 millions de travailleurs dans 311 organisations affiliées dans 155 pays et territoires) publiait un rapport sur les violations des droits syndicaux dans lequel elle dénonçait la spirale de violence subie par les syndicats au Guatemala. Elle pointait notamment le meurtre de plusieurs syndicalistes, l’augmentation des menaces ainsi que les harcèlements. Un an plus tard, la situation n’a guère évolué et les syndicalistes doivent toujours faire face à une violence extrême. Début octobre, les travailleurs des syndicats des travailleurs du commerce ont subi une tentative d’expulsion de leur poste menée par les forces de sécurité de l’Etat. Cette action a dégénéré en voies de faits. Le 13 octobre, Miguel Chacaj Jax, membre fondateur du syndicat été assassiné par ces mêmes forces de sécurité et le 29 novembre, c’est Pedro Ramirez De La Cruz qui trouvait la mort. Ce dernier avait déjà été l’objet de menaces de mort pour son action de défense de la terre. Il était le directeur de la Commission pour la défense des indigènes et membre du Mouvement syndical indigène et paysan du Guatemala.

L’enseignante Zorayda Cortés López, professionnelle des arts employée à l’Institut technique supérieur de Pereira, capitale du département de Risaralda, et Leny Yanube Rengifo Gómez, enseignante et militante syndicale affiliée à l’Association des instituteurs et des travailleurs de l’éducation de Cauca – ASOINCA, ont été assassinés. 195 enseignants assassinés et ces meurtres n’ont débouché sur aucune inculpation, l’impunité entourant depuis toujours les assassinats de syndicalistes en Colombie.

Alors que son sort reste toujours suspendu à la décision que prendra le président brésilien quant à son éventuelle extradition vers l’Italie (probablement en janvier), Cesare Battisti a comparu hier au tribunal de Rio. Il y est jugé pour être entré au Brésil en 2004 muni d’un faux passeport. A l’époque, il avait fui la France qui menaçait de l’extrader vers son pays d’origine, où il a été condamné à une peine de prison à perpétuité pour quatre assassinats commis dans les années 70. Entre 1999 et 2004, il avait trouvé refuge en France, bénéficiant de la protection de Mitterand qui avait promis de n’extrader aucun italien recherché pour terrorisme. A son arrivée au pouvoir, Chirac avait décidé de mettre fin à ce système, et Battisti s’était alors envolé pour le Brésil.

L’audience de ce jeudi, durant laquelle le prisonnier était entouré de trois policiers fortement armés, a duré trois heures. L’ancien membre des Prolétaires Armés pour le Communisme y a affirmé qu’il était entré sur le territoire brésilien avec un authentique passeport italien au nom d’une autre personne sur lequel figurait sa photo. Il a précisé que le document lui avait été remis par un agent du gouvernement français lié au gouvernement de Mitterand. En janvier dernier, Battisti avait déjà affirmé que des membres des services secrets français l’avaient été aidé à fuir la France pour le Brésil. Aucun jugement n’a été rendu ce jeudi, l’avocat du prisonnier ayant demandé l’audition de nouveaux témoins.

La police danoise a arrêté ce matin trente cinq sympathisants du mouvement ‘Our Climate – Not Your Business’ à titre préventif, soupçonnant qu’ils ‘allaient commettre des actes illégaux‘. Ils ont été emmenés dans un centre spécial d’internement établi dans un ancien entrepôt de bière près de Copenhague, où ils peuvent être gardés à vue jusqu’à 12 heures avant d’être relâchés. La police a interpellé également cinq autres personnes pour ‘délits divers’. A l’appel de ce mouvement, environ 250 jeunes ont manifesté également dans le centre-ville quadrillé par d’importantes forces de police présentes dans la capitale, notamment aux endroits stratégiques, sur la place de Kongens Nytorv, la place de la mairie, le Tivoli etc.

Des centaines de jeunes se sont confrontés avec les forces de l’ordre de l’Etat turc ce jeudi au Kurdistan. Les manifestants ont lancé des pierres, des cocktails Molotov et des feux d’artifice sur la police, dénonçant toujours les conditions de détention du leader du PKK, Abdullah Ocalan. Les protestations se sont intensifiées ces derniers jours suite au débat au parlement turc cette semaine en vue d’interdire le parti national kurde DTP (Democratic Society Party) pour ses prétendus contacts avec le PKK.

Affrontements durant une manifestation en Turquie

Affrontements durant une manifestation en Turquie