Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les mini-caméras fixées à la hauteur des yeux par des oreillettes équipent déjà des policiers aux Pays-Bas et en Angleterre. La police d’Anvers ainsi que celle de Bruxelles-Nord (Schaerbeek, Evere et Saint-Josse) sont intéressées par cet équipement, mais la police de la Westkust (La Panne, Coxyde et Nieuport) a carrément acquis quatre exemplaire de ce système… en toute illégalité. La loi actuelle sur l’utilisation des caméras de surveillance ne permet pas aux policiers de recourir à ces systèmes. On ne peut filmer la population que dans le cadre d’opérations de maintien de l’ordre. En dehors des opérations de maintien de l’ordre, l’utilisation de caméra relève des Méthodes Particulières de Recherche (MPR), et nécessitent donc l’accord d’un juge. Le chef de la police de la Westkust a décidé de passer outre: ‘Nous provoquons consciemment le législateur pour qu’il réagisse et modifie la loi sur l’utilisation des caméras‘ a déclaré hier Nico Paelinck.

Jon Anza a disparu depuis le 18 avril, alors qu’il se rendait à un rendez-vous à Toulouse et avait pris le train en gare de Bayonne.

En début de semaine, ETA affirmait dans une note ‘qu’elle n’avait aucun doute. Derrière cette disparition, comme au temps du Gal, se trouvent les forces de polices et la collaboration française. Jon Anza est militant de l’organisation et la police le sait, puisqu’elle avait découvert des empreintes dans une cache trouvée par la Police. Cependant la Police cacha cette prise.‘ Et d’informer que Jon Anza avait rendez-vous à Toulouse avec ETA, pour remettre une somme d’argent. Un rendez-vous auquel il ne se rendra jamais.

Les proches de Jon Anza indiquent que si la semaine dernière, toutes les pistes étaient ouvertes, les éléments nous dirigent vers un nouvel épisode de la guerre sale.

En décembre dernier, Juan Mari Mujika avait été séquestré pendant deux heures, victime d’un enlèvement de la part de la police espagnole. Cela est impossible sans l’aide directe de la police française. Il convient encore de rappeler les disparitions encore à ce jour non élucidées: celles de Popo Larre, Naparra et Pertur.

Une manifestation a eu lieu aujourd’hui, samedi à Hendaye et le mouvement pro-amnistie Askatasuna a constitué des groupes de personnes, qui ce même jour referont en train le trajet emprunté par Jon Anza le 18 avril, de la gare de Bayonne à celle de Toulouse . Ils apposeront des affiches, avec la photo du militant, et ce afin de recueillir des indices. Sans parler des crimes commis par le BVE( Batallon Vasco Español), l’époque sanglante du GAL qui débuta en 1983 est encore présente dans bien des mémoires. Joxi Lasa et Joxean Zabala furent les premiers de cette liste macabre dressée par le GAL. Ils furent enlevés le 16 octobre 1983 dans un parking du Petit-Bayonne. Leurs dépouilles seront enfin identifiées en 1995 à Alicante, douze années plus tard.

Quelque 200 personnes ont répondu à l’appel de la Coordination contre les Rafles, les Expulsions et pour la Régularisation et de Kinder Zonder Papieren pour se rassembler ce dimanche devant le centre fermé 127 bis de Steenokkerzeel. La manifestation avait pour but de réclamer la libération des enfants enfermés dans les centres pour étrangers en situation irrégulière en Belgique.

Le Comité Mapuche Belgique organise le 5 juin une soirée de solidarité en la présence de la poète et militante mapuche Rayen Kvyeh. Rayen Kvyeh est née à Huequén et a vécu toute son enfance à la campagne où elle a suivi l’école primaire. Durant les années 1976-1978, elle dirige le Théâtre Trigal à Conception. En décembre 1981, persécutée et emprisonnée par la dictature, elle est contrainte à l’exil et part en l’Allemagne. Elle y dirige le théâtre Las Hormigas à Freibourg et écrit chroniques et poèmes. Elle a également dirigé et publié des chroniques dans la revue Huerquén du Comité Extérieur Mapuche. En 1992 est publié en Allemagne son livre Wvne Coyvn Ñi Kuyeh en mapudungun (langue des mapuches) et en allemand. Un hommage lui a été rendu en 1993 pour son travail littéraire à l’Atelier International de Poésie des Caraïbes et du Monde. Elle est récompensée en 1995 de la ‘Placa José María Heredia’ au Festival International de Poésie des Caraïbes et du Monde et participe à une anthologie de poésie de l’Union Nationale des Écrivains et Artistes Cubains. Elle vit actuellement à Temuko (Chili) où elle dirige la Casa de Arte Mapuche et la revue d’Art, Science et Pensée Mapuche.

Ne manquez pas sa conférence et lecture de poèmes, le vendredi 5 juin à 19h à la Maison de l’Amérique Latine – 27 rue du Collège à 1050 Bruxelles.

Affiche pour la soirée pour le peuple mapuche

Affiche pour la soirée pour le peuple mapuche

Le 31 octobre 2008, Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur, remettait en mains propres à un habitant de l’Oise le premier passeport nouvelle génération. L’Etat français s’était engagé en avril de la même année, par décret, à délivrer où qu’on se trouve sur le territoire, une pièce d’identité de ce type ‘à partir du 28 juin 2009‘. Il s’agit de transcrire dans la loi française une directive européenne de 2004.

Sauf que la biométrie a ses adversaires, et que ces derniers reprochent à Paris d’avoir fait du zèle. Notamment en exigeant huit empreintes au lieu de seulement deux, comme le prévoit la directive, et en centralisant les données sur quinze ans. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) avait d’ailleurs donné un avis défaborable il y a un an. Le 5 juin 2008, elle écrivait: ‘Les finalités de simplification administrative et de lutte contre la fraude documentaire ne sauraient à elles seules justifier la création d’un tel fichier, dès lors qu’aucune mesure particulière n’est prévue pour s’assurer de l’authenticité des pièces d’état civil fournies. Ainsi, rien n’interdira de se présenter sous une fausse identité ou une identité usurpée pour obtenir un passeport. La Commission a donc estimé que la conservation dans un fichier central des photographies et des empreintes digitales était disproportionnée au regard des finalités du fichier‘.

Six mois après l’apparition du premier passeport biométrique, la généralisation de cette pièce d’identité en France a du plomb dans l’aile. De plus en plus de maires résistent au gouvernement et aux préfectures. Pas toujours par idéologie, mais… parce que la mesure plomberait le gagne-pain des artisans-photographes de leur ville. Plainte à l’échelle européenne et recours devant le Conseil d’Etat… L’API, association très critique, bataille ainsi contre la permission faites aux municipalités de faire les photos en mairie. Sur les 2.000 mairies où le dispositif était censé entrer en vigueur de façon anticipée, un tiers est déjà réfractaire. Ce 19 mai, l’API affirme ainsi totaliser 650 courriers d’édiles qui refusent de faire les photos en mairie.

En Suisse, le vote sur le passeport biométrique a constitué l’un des scrutins les plus serrés de l’histoire du pays. C’est par 5.504 voix d’écart seulement (pour 1,9 million de votants) que le peuple a dit oui dimanche à un nouveau passeport à puce. Selon les premiers chiffres concernant les votes des suisses de l’étranger a manifestement participé à faire pencher la balance.

Les passeports biométriques ont vu le jour en Belgique vers la fin de l’année 2004, faisant de la Belgique l’un des pays précurseurs dans le domaine. Ces passeports identifiables à leur logo sur la face avant de la couverture possèdent une puce électronique (située dans la couverture arrière du passeport) qui contient des informations personnelles sur le porteu : photo d’identité, signature manuscrite, nom, prénoms, numéro de passeport, sexe, date de naissance, lieu de naissance, lieu d’émission du document, autorité ayant délivré le document, dates d’émission et d’expiration. Cette puce est interrogeable à distance (environ 10cm avec un lecteur disponible dans le commerce) mais le standard émis par l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) prévoit l’utilisation de moyens cryptographiques pour protéger l’accès à distance à ces informations. Il faut selon le standard lire les deux lignes codées (Machine Readable Zone) en bas de la première page du passeport pour obtenir l’accès au contenu de la puce électronique. Le but est d’empêcher la lecture des données personnelles à quiconque ne possédant pas le passeport entre les mains.

On se souviendra qu’en Belgique, une équipe de recherche en cryptographie de l’Université Catholique de Louvain a mis au jour de graves faiblesses dans le passeport biométrique belge, le seul type de passeport distribué depuis fin 2004 en Belgique. Les travaux menés à Louvain-la-Neuve durant le mois de mai 2007 ont montré que les passeports belges émis entre fin 2004 et juillet 2006 ne possèdent aucun mécanisme de sécurité pour protéger les informations personnelles contenues dans la puce électronique du passeport. Quant à ceux émis après juillet 2006, ils bénéficient de mécanismes de sécurité, mais ceux-ci se révèlent insuffisants. Cela signifie que quiconque muni d’un petit dispositif électronique de lecture, facile et peu coûteux à se procurer, peut voler le contenu de passeports alors qu’ils sont encore dans la poche de leur victime et, donc, à l’insu de celle-ci. Photo d’identité et signature manuscrite font partie des informations menacées.

Pour en savoir plus sur les défauts des passeports belges

Le lundi 25 mai 2009, à 9 heures, reprendra le procès ‘DHKP-C’ au palais de justice de Bruxelles. Dans ce procès (le cinquième, dont deux cassations!) visant des militants et des sympathisants d’une organisation révolutionnaire de Turquie, le DHKP-C, le parquet fédéral belge a emboîté le pas aux USA dans leur prétendue ‘guerre contre le terrorisme’. Derrière leur lutte, faite à grand renfort de publicité, contre les jihadistes, il y a aussi et surtout une lutte contre des organisations révolutionnaires qui, dans leur pays, luttent contre des cliques fascistes au service des USA. Aux Philippines, en Colombie, en Turquie et ailleurs, de grandes organisations populaires qui, depuis des décennies, luttent pour les intérêts populaires et prolétariens se trouvent ainsi inscrites à l’initiative du gouvernement américain sur la liste internationale des ‘organisations terroristes’. Et cette inscription déclenche, en Belgique comme partout, le déchaînement des mécanismes répressifs et l’application des législations ‘anti-terroriste’…

Voilà comment la justice belge se trouve une nouvelle exécutrice servile des basses oeuvres de l’impérialisme… Pour résister à cette logique et empêcher que ces militants soient emprisonnés, pour mettre en accusation les législation et dispositifs ‘anti-terroristes’, pour opposer à la justice de classe au service de l’impérialisme, notre solidarité de classe internationaliste, rassemblons nous le lundi 25 mai dès 8h30 sur les marches palais de justice de Bruxelles.

Les travailleurs des chantiers navals de Gijon (Asturies) résistent depuis plusieurs jours contre la fermeture programmée du site le 31 mai prochain. Les travailleurs revendiquent entre autre la reprise de l’effectif par la PYMAR, entreprise d’Etat qui dépend du ministère de l’Industrie et qui gère actuellement les chantier naval.

Retranchés à l’intérieur du site depuis plusieurs jours, ils font face au lock-out décidé par l’entreprise. Le mercredi 20 mai, ils ont tenté de sortir en manifestation pour aller vers le centre-ville, mais la police anti-émeute est intervenue, bloquant toutes les sorties du chantier naval et pénétrant ensuite sur le site. Les affrontements se sont déroulés toute la journée. Les salariés ont riposté à l’aide de frondes, lances à incendie, lances-fusées artisanales (cf. la fin de la vidéo), cocktails Molotovs, boulons… et des grues depuis lesquelles ils ont manoeuvré des containers en feu sur les forces de police.

Les recteurs de 40 universités de 19 pays se sont réunis hier mercredi à Turin pour discuter de problèmes économiques et éthiques et de développement durable. Tout au long de l’après-midi, les forces de l’ordre ont affronté à plusieurs reprises les manifestants, tentant sans succès de les disperser avec des jets de gaz lacrymogène.

Les étudiants protestaient contre la crise économique mondiale qui touche aussi les universités et dont ils ne veulent pas faire les frais. Les étudiants s’en sont ainsi pris à plusieurs banques à leur passage. Ils ont tenté de forcer le cordon de police qui se trouve autour du chateau de Valentino, lieu de la rencontre du G8, jetant des pierres et des extincteurs contre les policiers. L’Italie préside cette année le G8, le groupe des huit pays les plus développés du monde et un sommet de cette organisation aura lieu du 8 au 10 juillet. Dix-sept policiers et deux carabiniers ont été blessés mais sans gravité lors de ces affrontements. Deux manifestants ont également été arrêtés.

Manifestation à Turin

Manifestation à Turin

Les syndicalistes d’ErDF-GrDF (filiales distribution d’EDF et GDF) interpellés jeudi ont été libérés. Les principaux responsables des syndicats CGT de l’Energie en Ile-de-France figuraient parmi les 74 personnes interpellées. Des salariés d’ErDF et GrDF ont, selon la police, commis des dégradations dans les bureaux de l’Association française de gaz (AFG), qui regroupe les grandes entreprises du secteur du gaz, hébergée au siège de l’Union nationale des employeurs de l’industrie gazière (Unemig) rue de Courcelles dans le 8e arrondissement parisien. Selon la préfecture de police de Paris, les responsables du siège de rue de Courcelles ont déposé trois plaintes, l’une pour ‘dégradations volontaires’, la seconde pour ‘violences’, la troisième pour ‘menaces’.

A Chambéry, le 30 avril, l’explosion d’une bombe artisanale dans une soierie désaffectée a coûté la vie à Zoé Aveilla, une jeune squatteuse de 24 ans et gravement blessé son ami, Michaël Dupanloup, 25 ans. Deux autres personnes, qui logeaient (avec un vingtaine d’autres occupants) dans le même squat ‘les Pilots’ (photo ci-dessous) ont été mis en examen les 8 et 15 mai pour ‘association de malfaiteurs à visée terroriste‘ et ‘destruction de preuves‘, et écroués. Les magistrats saisis de l’affaire sont les mêmes que pour l’affaire de Tarnac. Les enquêteurs sont les mêmes. Le vendredi 8 mai a eu lieu une manifestation sauvage d’environ 200 personnes dans les rues de Chambéry, en soutien aux Pilots menacés, et en soutien aux emprisonnés.

Squat à Chambéry

Squat à Chambéry