Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

28/07/2009

Face aux critiques

‘Anarchiste’ pour les anti-anarchiste, ‘marxiste-léniniste’ pour les anti-marxiste-léniniste, … ou le Secours Rouge face à ses critiques

Historiquement créé pour le soutien aux prisonniers des CCC, l’APAPC (Association des Parents et Amis des Prisonniers Communistes) s’est muée en Secours Rouge pour étendre son soutien à d’autres militants attaqués par la justice de classe pour leur engagement anti-fasciste, anti-impérialiste, ou anticapitaliste, — et cela dans le cadre d’un projet de construction d’un Secours Rouge International.

Le Secours Rouge a ainsi soutenu les syndicalistes de Clabecq, les militants révolutionnaires de Turquie et de Palestine, les dockers réprimés pour leur lutte contre Bolkenstein, le communiste libanais Georges Ibrahim Abdallah, les militants de Tarnac, le prisonnier vert-anarchiste Marco Camenisch, les inculpés du 12 février 2007 en Italie, et bien d’autres.

Le SR réunit des militants qui voient dans la justice de classe un instrument au service de l’exploitation et de l’injustice, et qui ont décidé de mettre de côté leurs divergences politiques et idéologiques dans le cadre d’une lutte anti-répression fondée sur les principes exposés dans la plate-forme du SR.

Le SR n’entend pas juger les moyens, les tactiques ou les stratégies utilisés par les camarades qu’il soutient, dès le moment où il reconnaît en eux des militants ayant lutté contre l’injustice et l’exploitation et réprimés pour leur lutte.

De la même manière, le SR n’entend pas juger les choix de ses membres dans les combats qu’ils mènent en dehors ou parallèlement à leur engagement dans le SR, tant que ces combats participent d’une démarche anti-capitaliste, anti-fasciste, anti-impérialiste, anti-raciste, anti-patriarcale.

Deux hypothèses extrêmes aideront à nous faire comprendre.

Le SR est une organisation révolutionnaire, cela signifie que nous refusons de travailler avec des membres de l’appareil de domination, et notamment des parlementaires, etc. Nous ne les invitons pas à nos activités, nous ne leur donnons pas la parole, etc. Mais si un de ses membres milite par ailleurs dans un parti ayant ou voulant avoir des élus, cet engagement ne sera pas le problème du SR.

Le SR est une organisation légale, mais si un de ses membres s’engage (en prenant soin de ne pas impliquer le SR) dans une organisation de lutte armée révolutionnaire, le SR n’a pas à se prononcer sur cet engagement.

Dans tous les cas, le SR ne demande à ses membres que de respecter, dans le travail du SR, le cadre politique du SR défini dans sa plate-forme. Le SR n’est pas un parti (ni la façade ou le satellite d’un parti) qui demanderait des comptes à ses membres sur leurs autres choix militants.

Le SR garde volontairement et ouvertement des caractères du mouvement communiste dont il est issu (ainsi une analyse de classe, marxiste, de la société) et auquel, dans cette mesure, il appartient, mais il n’est pas au service d’une ligne politique particulière.

Le cadre d’action du Secours Rouge est très simple; il est exposé dans la plate-forme et porté par une pratique militante visible depuis des années. Malgré cela, il se heurte encore trop souvent à l’incompréhension, voire à la volonté de ne pas le comprendre.

Passons sur le PSL qui ne voit dans le SR que ‘les anciens CCC’, passons sur le parquet fédéral qui voit dans le SR la couverture du ‘Parti Communiste Politico-Militaire’, et penchons-nous quelques minutes sur deux documents récents attaquant le SR, documents également pitoyables et remarquablement symétriques: celui du journal Clarté et celui des anarchistes du journal Tout doit partir.

Le document du n°11 de Clarté, sobrement intitulé Luttons classe contre classe, contre la social-démocratie, contre le démocratisme petit-bourgeois, contre l’idéologie anti-parti. Pour l’unité idéologique. Vive le marxisme-léninisme, fait suite à la scission survenue dans le Bloc ML précisément autour de la question du SR. La volonté d’une (courte) majorité dans le Bloc ML de ne pas respecter le cadre du SR, mais au contraire de l’instrumentaliser, de l’utiliser comme satellite et caisse de résonance, s’est heurtée à une résistance telle qu’elle a provoqué une scission dans le Bloc ML. Le document anarchiste spirituellement intitulé Au secours,… des rouges, publié dans le n°4 de Tout doit partir est une réflexion sur la mobilisation anti-répression à partir de l’affaire de Tarnac.

Pour le Clarté, le SR suit une ligne anarchiste et anti-parti. Pour Tout doit partir, le SR suit une ligne marxiste-léniniste, simple reproduction de la ligne ML du temps de Staline.

Juxtaposer ces délires permet de prendre la mesure de leur imbécillité. La symétrie de ces deux documents atteint en effet une sorte de perfection.

La base commune de ces deux textes est ce caractère sectaire qui se conforte dans les conflits passés. Il est évident que si on mettait en présence les rédacteurs de Clarté et ceux de Tout doit partir, ils nous rejoueraient les fusillades inter-révolutionnaires d’Ukraine, de Cronsdadt et d’Espagne, chacun accusant l’autre de ‘trahir la révolution’ et de ‘faire le jeu de l’ennemi’. Nous connaissons ces discours. Les trois derniers paragraphes de la page 35 de Tout doit partir en offrent un exemple particulièrement malhonnête et nauséeux (communiste = fascisme), et certains d’entre nous ont gardé en mémoire la manière pénible dont des militants du Bloc ML ont voulu évangéliser les sans-partis du SR avec les vieilles antiennes sur ‘l’hitléro-trotskysme’. Et naturellement, toutes ces vieilles messes stériles sont justifiées au nom de la ‘la mémoire historique’ et ‘l’intégrité des principes révolutionnaires’.

Le but du SR n’est certainement pas de réconcilier marxisme-léninisme et anarchisme (ou trotskisme, etc.). Mais entre reconnaître les différences profondes entre ces deux projets révolutionnaires, et s’obstiner à ne voir dans l’autre que la copie conforme de ce qu’il était dans les années ’30, il y a une marge que les imbéciles des deux bords s’obstinent à escamoter.

Parce que ni les uns ni les autres ne font une démarche critique du passé de leur courant (Staline ou Makhno, à entendre les uns ou les autres, étant également sans peur ni reproche), ils ne conçoivent pas que, de l’autre côté, il se trouve des marxistes-léninistes et des anarchistes qui, dans le bilan des années ’30 des conflits entre anarchistes et communistes, ne pensent pas seulement en terme de ‘victoire’ ou de ‘défaite’, mais pensent aussi en terme de ‘gâchis’.

Et si l’histoire ne se réécrit pas, si même les choses ne pouvaient se passer autrement qu’elles se sont passées, rien ne nous oblige à rejouer éternellement la même pièce.

Le fait que le SR s’inscrive dans la tradition du SRI n’autorise en rien à établir une égalité entre le SR des années ’30 et notre SR. Dans les années ’30, il existait un véritable Parti Communiste, qui organisait les secteurs avancés politisés et combatifs de la classe.

On peut penser ce que l’on veut de ce Parti, mais ce qui est sûr, c’est que rien de tel n’existe aujourd’hui. Il y a une multitude de groupes qui s’imaginent bien en embryon du futur Parti, mais rien d’équivalent à ce qu’était le PC des ’30. Clarté et Tout doit partir, dans un ensemble parfait, veulent ignorer cela. Le Bloc ML veut ignorer cela, qui prétendait (au nom de quelle réalité?) établir avec le SR un rapport semblable à celui du PCB avec le SR des années ’30. Les anarchistes de Tout doit partir veulent ignorer cela, qui trouvent que ‘rien n’a changé’ entre notre SR et le SR des années’30. A chaque fois le même déni de réalité, la même volonté de voir dans le SR autre chose que ce qu’il n’est.

Ce qu’est le Secours Rouge? Le SR est la combinaison des principes de sa plate-forme, de l’identité de ses membres, de la réalité de sa pratique collective. C’est une organisation rigoureuse dans son projet et ses principes, mouvante et évolutive dans sa réalité collective.

Nous sommes une réalité. Cette réalité est le démenti vivant de leur sectarisme obtus. Là s’explique leur hostilité. Non seulement nous prétendons qu’il est possible de faire l’unité sur le front de la solidarité sans sacrifier nos identités révolutionnaires, mais nous faisons vivre pratiquement cette unité depuis des années. Et nous continuerons à suivre cette voie, à apporter notre solidarité pleine et entière aux camarades anarchistes, syndicalistes, trotskistes, antifascistes, ML, maoïstes, autonomes et autres confrontés à la répression de la bourgeoisie impérialiste, sans plus nous occuper de ceux pour qui notre existence même fait scandale.

Bruxelles, le 10 juillet 2009.

Le Secours Rouge/APAPC, en cela compris des militant(e)s communistes, des sympathisant(e)s anarchistes et communistes, des ‘sans-parti’ progressistes et solidaires.

Voici quelques photos de la manifestation organisée ce samedi par le Comité de solidarité avec la lutte du peuple en Iran devant l’ambassade de la R.I. d’Iran à Bruxelles.

Manifestation pour le peuple iranien à Bruxelles

Manifestation pour le peuple iranien à Bruxelles

Manifestation pour le peuple iranien à Bruxelles

Manifestation pour le peuple iranien à Bruxelles

Lire le texte de la manifestation (.pdf)

Manifestation pour le peuple iranien à Bruxelles
Manifestation pour le peuple iranien à Bruxelles
Manifestation pour le peuple iranien à Bruxelles
Manifestation pour le peuple iranien à Bruxelles

Servisair Cargo, société de transbordement de fret en redressement judiciaire qui emploie 351 salariés en France, surtout à Roissy et Orly, a été placée le 30 mars en redressement judiciaire. Le tribunal administratif de Bobigny doit rendre sa décision le 28 juillet. La grève a commencé mercredi et, depuis jeudi soir, les salariés de Servisair Cargo d’Orly bloquent leur site.

Après avoir retenu pendant 24 heures leur PDG et leur directeur général, et après 48 heures de grève, les salariés de Servisair Cargo ont débuté les négociations avec leur direction vendredi en fin d’après midi. Les salariés de Servisair Cargo demandent une solution: un reclassement ou des indemnités conséquentes (30.000 euros par salarié de moins de 10 ans d’ancienneté et 2.000 euros par année supplémentaire pour ceux de plus de dix ans d’ancienneté). Le PDG et le directeur général de Servisair Cargo, Abderaman el Aoufir et Andy Cowie ont été maintenus 24 heures dans les locaux de l’entreprise dans la zone de fret de l’aéroport de Roissy-CHarles-de Gaulle.

Un délégué syndical a été assigné en référé au tribunal de grande instance de Bobigny vendredi après-midi, ainsi que trois de ses collègues. Il leur est reproché la ‘séquestration’, ‘le blocus’, un ‘trouble illicite’ et une ‘violence morale permanente’. Moins d’une heure après la délivrance des citations à comparaître, sur le site même de la grève, les deux dirigeants quittaient les bureaux de Servisair Cargo, encadrés par les salariés, pour rejoindre, de leur plein gré, la table des négociations. Parallèlement, les quatre salariés se rendaient devant les juges au tribunal de Bobigny où ont été condamnés à une ‘interdiction d’occupation du site’ et une ‘interdiction de gêner la liberté de circulation au sein du site’.

Grève chez Servisair Cargo

Grève chez Servisair Cargo

Suite aux demandes du CA de l’ULB de mettre un terme à l’occupation, les occupants se sont vu obligés de partir. Ils sont dans une situation administrative assez compliquée: ayant obtenu une carte de séjour pour raisons médicales, certains d’entre eux (une quarantaine) se retrouvent malades, avec nécessité d’avoir des soins, mais dans une situation administrative bloquée car ils n’ont pu obtenir leur domiciliation.

Résultat: l’aide médicale urgente (l’appellation légale est ‘aide médicale urgente pour personnes en séjour illégal’) a été coupée par le CPAS (motif: ils ne sont plus sans-papiers, ils ont reçu une décision), mais ne disposent d’aucune aide, médicale ou financière (motif: ils n’ont pas vraiment leurs papiers). Leur carte orange est bloquée à la commune et ils ne pourront la retirer que s’ils ont une domiciliation. Les personnes dans cette situation sont une quarantaine. Pour éviter de tous les retrouver à la rue, avec des séquelles de la grève, et sans opportunité de s’en sortir (cycle vicieux: comment trouver une domiciliation sans garantie locative, comment avoir une garantie locative sans aide financière, comment travailler sans permis de travail, puisqu’il faut la carte orange pour avoir ce permis de travail, et donc une domiciliation, etc.), une nouvelle occupation a été ouverte rue Royale (l’ancien ministère des invalides de guerre). Les occupants demandent un peu de soutien, par exemple pour la nourriture qu’ils n’arrivent pas à se procurer parfois.

Un rassemblement s’est tenu devant la résidence de l’ambassadeur d’Espagne à Bruxelles dans le cadre de la campagne internationale contre l’extradition d’Ildan d’Espagne vers la Turquie.

Manifestation pour Yasar Ildan

Manifestation pour Yasar Ildan

Manifestation pour Yasar Ildan
Manifestation pour Yasar Ildan

En décembre 2007, l’alerte terroriste est maximale à Bruxelles, au point d’entraîner l’annulation du feu d’artifice du Nouvel An. Finalement point d’attentat, mais une série de cafouillages de la part des services de sécurité que détaille un rapport du Comité R, dont Le Soir a eu connaissance.

Défaut de communication, cafouillage sur les niveaux d’alerte, dissensions sur le niveau réel de la menace, le rapport détaille les errements de services qui communiquaient peu et mal entre eux et pointe particulièrement le rôle joué par le procureur fédéral dans cette affaire. La Sûreté est ainsi accusée de ne pas avoir communiqué des informations pertinentes mais dit elle-même avoir été privée d’informations essentielles, ce que conteste le procureur fédéral. Le procureur fédéral a expressément demandé qu’une évaluation, datée du 17 décembre, ne soit pas communiquée au commissaire général de la police fédérale indiquent les auteurs du rapport qui dénoncent également ‘les différences parfois inexplicables en ce qui concerne les destinataires des évaluations de l’Ocam (Organe de coordination pour l’analyse de la menace)’. Enfin, le ministre de l’Intérieur et le centre de crise n’ont pas été bien informés. En décidant des embargos, le procureur fédéral a privé le ministre de certaines informations.

Les mouvements de protestation de ces dernières semaines, en Iran se sont poursuivis avec les manifestations du 9 juillet et auxquels le régime a riposté par de nombreuses arrestations et des tortures barbares dans les prisons. Dans un tel contexte de désaveu populaire, le 25 juillet est le jour où Ahmadinéjad se prépare à s’adresser au Parlement pour prêter serment.

Le Comité de solidarité avec la lutte du peuple en Iran appelle aussi, ce jour-là, en soutenant la lutte du peuple en Iran,

–pour la continuation de sa lutte,
–pour protester contre les arrestations,
–pour protester contre la torture féroce de simples citoyens et des activistes politiques,
–pour protester contre la mise à mort des personnes arrêtées,
–pour exiger la publication des noms des disparus et connaître leur sort,

Il organise un rassemblement demain samedi devant l’ambassade de la R.I. d’Iran de 13h à 15h au 15, Avenue Franklin Roosevelt (à la hauteur de l’ULB)