Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Quatre personnes étaient toujours sous les verrous en début de semaine à Genève, au lendemain de la manifestation non autorisée contre le Forum économique mondial de Davos (WEF). Elles seront dénoncées au juge pour émeute. Trois d’entre elles, dont deux mineurs, devront aussi répondre de violence ou menace contre l’autorité. Une autre est aussi renvoyée devant le juge pour opposition aux actes de l’autorité. Trois des personnes arrêtées sont domiciliées à Genève, la quatrième vient du canton de Zurich. Au début de la manifestation, une trentaine de personnes avaient été arrêtées préventivement. Elles ont toutes été relâchées le jour-même.

Le tribunal de l’application des peines de Paris a rejeté une demande de libération conditionnelle de Jean-Marc Rouillan jugeant cette requête ‘illégale’, au prétexte que le prisonnier d’Action directe n’avait pas effectué une année complète de semi-liberté. Rappelons que c’est cette même justice qui abrégeait en octobre dernier la semi-liberté de Jean-Marc Rouillan pour quelques mots parus dans la presse bourgeoise.

Nul ne sait pour combien de temps est reparti en prison Jean-Marc Rouillan qui est toujours emprisonné au titre d’une condamnation à perpétuité, même si sa peine de sûreté de 18 ans est accomplie. Georges Abdallah avait eu un juge qui en novembre 2003 acceptait sa demande de libération conditionnelle. Il aurait dû être libéré. Mais suite à l’intervention du ministre de la justice de l’époque la décision de libération conditionnelle de Georges Ibrahim Abdallah avait été annulée. Plusieurs années se sont écoulées et Georges Abdallah est toujours détenu de l’Etat français, et ce depuis un quart de siècle!

Par ailleurs, la loi de février 2008 sur la rétention de sûreté impose maintenant pour les condamnés à perpétuité l’avis d’une commission pluridisciplinaire avant tout examen de libération conditionnelle. Jean-Marc Rouillan devra certainement passer 6 semaines au CNO de Fresnes (Centre National d’Observation) pour un examen de ‘dangerosité’. La résistance politique est ainsi psychiatrisée.

Depuis le milieu de l’année 2008 plusieurs dizaines de prisonniers ont eu à subir le passage au CNO de Fresnes. Mais les prisonniers politiques subissent un traitement d’exception supplémentaire. Après des mois d’attente, Georges Cipriani et Régis Schleicher n’ont toujours pas reçu officiellement l’avis de la commission alors que des prisonniers sociaux condamnés également à perpétuité sont passés avec eux au CNO de Fresnes et ont depuis été libérés. Georges Cipriani a déposé sa demande en novembre 2007. Début février 2009 il ne sait toujours pas quand sa demande sera examinée par les juges. Quant à Georges Abdallah il a déposé sa demande le 6 février 2007, il y a exactement deux ans, et celle-ci n’est toujours pas examinée en appel.

Samedi le 31 janvier 2009 vers 18h, une unité de commando armée de la police de l’état de Oaxaca est entrée dans la prison de San Pedro Pochutla et a emmené Abraham Ramirez Vasquez, dirigeant indigène et prisonnier politique, qu’ils ont embarqués dans un van blanc sans immatriculation vers une destination inconnue.

Abraham et deux de ses compagnons, Juventino et Noel Garcia Cruz, sont privés de leur liberté depuis le 15 janvier 2005 par ordre du gouverneur et despote de l’état de Oaxaca, Ulises Ruiz Ortiz (celui même qui a brutalement réprimé l’insurrection populaire de Oaxaca de 2006). Ils sont membres du comité pour la défense des droits indigènes (CODEDI) de Santiago Xanica, organisation intégrante de l’Alliance Magoniste-Zapatiste (AMZ), de l’Assemblée Populaire des Peuples de Oaxaca (APPO) et de l’Autre Campagne (Otra Campana).

Trois personnes à pied ont tiré à l’arme automatique sur la guérite d’entrée et la façade du commissariat de Korydallos (banlieue ouest d’Athènes), avant de se retirer en jetant une grenade, qui n’a pas explosé, tandis que l’un des assaillants tirait des coups de feu avec un pistolet.

L’action a été revendiquée par le groupe Lutte Révolutionnaire (EA). C’est ce groupe qui avait mitraillé le 5 janvier les policiers en poste devant le ministère de la Culture, dans le centre d’Athènes, blessant grièvement l’un d’eux. Apparu en 2003, Lutte Révolutionnaire (EA) a signé onze actions à Athènes, dont en janvier 2007 une attaque à la roquette contre l’ambassade des Etats-Unis, qui n’a fait que des dégâts matériels. EA s’est déjà attaqué à plusieurs reprises aux forces policières (mlitraillage en avril 2007 du poste de police de Néa Ionia, dans la banlieue ouest d’Athènes, mitraillage le 23 décembre d’un fourgon de la police, près du centre d’Athènes). Situé dans la banlieue qui abrite la plus grande prison de la capitale, le poste de police de Korydallos, comme plusieurs commissariats de la capitale, a été fréquemment la cible de manifestations ces dernières années, ainsi que lors des émeutes qui ont secoué le pays en décembre dernier après la mort d’un adolescent tué par un policier.

Le 29, 25.000 manifestants avaient défilé à Saint-Nazaire dans le cadre de la journée d’action syndicale. La police s’en était prise aux manifestants et les affrontements ont durés plusieurs heures. Plusieurs procès s’ensuivent.

Un jeune manifestant a comparu le 20 janvier pour avoir mis le feu à une poubelle et pour avoir refusé de donner son ADN. Le verdict est tombé le 3 février: 105h de Travaux d’Intérêts Général pour la tentative d’incendie de la poubelle, 2 mois de prison avec sursis et 300 euros d’amende pour le refus de prélèvement ADN. Le tribunal a été delà du réquisitoire.

Quatre condamnations à la prison ferme pour jets de pierre.

Quatre personnes âgées de 27 à 48 ans auxquels la justice reprochait leur participation aux échauffourées qui ont suivi la manifestation record (25.000 personnes) sont passés en jugement le 3 février. Bilan: Deux des prévenus ont été condamnés à trois mois de prison ferme, les deux autres à quatre mois et placés sous mandats de dépôt pour des jets de pierre. Ils avaient accepté d’être jugés en comparution immédiate, une procédure d’urgence choisie par le Parquet pour apporter une réponse immédiate à des faits ‘graves’. Le procureur, Joël Denis, a même utilisé le terme de ‘scènes de guerre civile’. Un salarié de la métallurgie âgé de 26 ans comparaîtra le 10 mars, devant le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire pour violences volontaires sur des policiers et… délit d’offense au chef de l’Etat. Il avait été interpellé lors des affrontements qui ont suivi la manifestation. Au moment des échauffourées, il avait lancé des slogans insultants contre Nicolas Sarkozy.

Conférence-Débat sur le thème: ‘Terreur et démocraties: penser, agir, contester à l’heure des nouveaux dispositifs sécuritaires‘. Jeudi 5 février, 19h, ULg, Salle Gothot (Place du XX août, 7), Liège.

Cette conférence-débat privilégiera une approche plurielle et transversale en associant des intervenants de divers horizons (scientifique, institutionnel, journalistique, associatif). Elle se déroulera en deux temps: conférence plénière avec discussion, suivie, après une pause, d’une table ronde de cinq intervenants et d’un débat avec la salle.

Programme et intervenants:

19h: Conférence plénière: ‘Suspicion et exception: les logiques de l’anti-terrorisme’ – L. Bonelli (Maître de conférences à Paris X- Nanterre, il a co-dirigé avec Didier Bogo et Thomas Deltombe l’ouvrage ‘Au nom du 11 septembre. Les démocraties à l’épreuve de l’anti-terrorisme’, La Découverte, Paris, 2008).

20h30: Table ronde: Introduction: Thierry Müller (Comité Liège-Tarnac) Avec:

-● Claude Debrulle (Directeur honoraire à la D.G. ‘Législation, libertés et droits fondamentaux’ du Département de la Justice)
-● Edouard Delruelle (Service de philosophie morale et politique, ULg)
-● Wahoub Fayoumi (journaliste, inculpée dans l’affaire du Secours Rouge)
-● Annick Stevens (CLEA)
Modérateur: Benoît Toussaint

Organisation:

-● Comité Liège-Tarnac
-● Service de philosophie morale et politique de l’Université de Liège
-● Comité pour la Liberté d’Expression et d’Association (CLEA)

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Communiqué du collectif ‘Ne laissons pas faire!’:

JEUDI 5 FEVRIER: LIBERTE POUR GEORGES CIPRIANI!

Le 21 février 2009, cela fera 22 ans que Georges Cipriani est incarcéré! C’est en effet en février 1987 qu’il fut arrêté, avant d’être condamné à perpétuité pour des actions armées revendiquées par son organisation, Action Directe. Aujourd’hui, Georges Cipriani se trouve encore incarcéré à Ensisheim, alors même qu’il est libérable depuis 4 ans, puisque sa peine de sûreté de 18 ans s’est terminée en 2005. Il attend toujours la décision concernant sa demande de libération conditionnelle déposée en novembre 2007, décision qui aurait dû lui être signifiée dans les six mois, soit au plus tard en mai 2008! La loi Dati, dite ‘sur la rétention de sûreté’, a remis en cause la procédure et son dossier a été bloqué ou retardé depuis des mois. Georges Cipriani aura ainsi subi une année supplémentaire en prison et ne sait toujours pas quand sa demande sera jugée. Pourtant, son dossier répond à toutes les exigences d’une décision favorable et aurait déjà dû lui permettre d’obtenir un aménagement de peine, sous la forme d’un placement en semi-liberté. Une fois de plus, pour exprimer notre colère et notre solidarité:

RASSEMBLEMENT

-Jeudi 5 février, de 18 h à 19 h en face de la direction de l’Administration pénitentiaire, carrefour rue de la Verrerie – rue du Renard (Paris 4e – métro L1-L11 Hôtel-de-Ville).

Prochains rendez-vous:

-Mercredi 11 février, à 19h30, au CICP (21 ter rue Voltaire, Paris 11e, metro Nation ou Rue des Boulets): REUNION D’INFORMATION ET DE MOBILISATION pour préparer ensemble le RASSEMBLEMENT INTERNATIONAL, samedi 21 février, à 15 heures, devant la maison centrale d’Ensisheim (rue Jacques-Balde, Ensisheim, Haut-Rhin)

Liberté pour Georges Cipriani, pour Régis Schleicher, et pour Jean-Marc Rouillan ainsi que pour Georges Ibrahim Abdallah!

La cour d’appel a, de nouveau, refusé de remettre Julien Coupat en liberté, suivant ainsi l’avis du parquet. Son avocate avait fait appel après le rejet d’un juge des libertés et de la détention de sa demande de remise en liberté. La cour d’appel a entendu l’avocate vendredi et rejeté l’appel. Les semaines passant, Julien rejoint la longue liste de toutes les personnes qui croupissent en détention en attendant leur procès. Il y a Isa, qui est depuis 1 an en détention provisoire (accusée sous régime anti-terroriste d’avoir voulu incendier une voiture). Il y a les émeutiers de Villiers-le-bel, incarcérés depuis plus d’un an, sans aucun procès. Les incendiaires présumés du centre de rétention de Vincennes. Et tant et tant d’autres.

A en croire la radio, il y aurait 8 blessés légers du côté des forces de police et une quinzaine d’interpellations.

Voir une vidéo de la manifestation

Manifestation anti-terroriste

police partout/justice nulle part‘; ‘fermeture des centres de rétention/liberté de circulation/régularisation de tous les sans papiers

Manifestation anti-terroriste

Le siège local du PS sur le parcours: vitre brisée et façade taguée.

Manifestation anti-terroriste

Calicots pour la libération des prisonniers d’Action Directe, d’Ahmed Saadat (FPLP) et Georges Ibrahim Abdallah (FARL)

Manifestation anti-terroriste

Beaucoup de fumigènes et de feux d’artifices durant la manif

Manifestation anti-terroriste
Manifestation anti-terroriste
Manifestation anti-terroriste
Manifestation anti-terroriste