Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Un collégien a été tué samedi dans le sud du Sénégal, portant à cinq le nombre de morts dans les émeutes qui agitent le pays depuis l’arrestation du principal opposant Ousmane Sonko (voir notre article). Ce samedi à Diaobé, où les manifestants réclamaient la libération d’Ousmane Sonko, les affrontements ont fait six blessés graves et un jeune collégien est décédé des suites de ses blessures. Le poste de gendarmerie, celui des douanes, des Eaux et Forêts ainsi qu’une station-service, ont été saccagés et brûlés, ainsi qu’une dizaine de véhicules.

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Samedi 6 était une journée internationale d’actions solidaires avec Dimitris Koufontinas. Parmi les premières initiatives dont nous sommes informés: action pyrotechnique contre la banque HSBC à Zurich, manifestation à l’ambassade de Grèce à Vienne (qui a été maculée de peinture), occupation d’un média à Gènes, rassemblements à Zurich, à Berlin, à Londres (devant l’ambassade de Grèce), à Livourne (devant le consulat de Grèce) et à Modène, incendie d’un véhicule de la société Eiffage (constructeur de prison) à Montreuil, collages et tags à Zurich et à Bruxelles, accrochage de banderoles à La Haye, à Tromsø, à Berne (sur l’ambassade de Grèce) et à Düsseldorf. A cela s’ajoutent des centaines d’initiatives menées en Grèce.

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Des heurts entre manifestants et forces de l’ordre ont éclaté ce samedi après-midi à Lille, en marge d’une manifestation contre les violences policières. La manifestation, qui mobilisait plusieurs centaines de personnes, a commencé à 12H30 place de la République. Le père de Cédric Chouviat, assassiné par la police le 3 janvier 2020, a fait un discours.  Les premiers affrontements ont eu lieu dans la rue Solférino, avec en tête de cortège des gilets jaunes. Des charges ont eu lieu des deux côtés, avec également des jets de projectiles et de gaz lacrymogènes. Des dizaines de manifestants masqués, situées en tête du cortège, ont jeté des projectiles en direction des policiers qui ont dû appeler des renforts. Trois personnes ont été interpellés et placés en garde à vue.

Mercredi 3 mars vers 7h45, des policiers ont investi le premier étage de l’Hôtel Flambeau, un squat accueillant des personnes transmigrantes. Ils ont demandé à ce qu’on leur indique la chambre d’un occupant, située au premier étage, afin d’y effectuer une perquisition. Devant le refus des occupant·es, les policiers ont menacé de fouiller l’ensemble du bâtiment. Les occupant·es ont donc finalement obtempéré. L’occupant visé par la perquisition a été arrêté près de la région d’Anvers et est accusé de « trafic d’êtres humains ». Comme il avait sur lui la clé de l’Hôtel, les agents ont pu rentrer facilement. D’après Getting the voice out, ces dernières semaines, plus d’une centaine de personnes transmigrantes ont été arrêtées sous prétexte qu’ils se livreraient à du trafic d’êtres humaines. Cette accusation vise en réalité des personnes qui s’entraident pour passer les frontières (par exemple : un migrant qui ferme la porte d’un camion dans lesquels d’autres migrants se sont introduits). Plus d’infos ici.

l'Hotel Flambeau

l’Hôtel Flambeau

Du Nord au Sud en passant par Beyrouth et la plaine orientale de la Bekaa, les Libanais ont laissé éclater leur colère après la plongée de la livre libanaise face au dollar entamée mardi 2 mars. Des manifestants ont coupé des routes à l’aide de pneus enflammés, de bennes à ordures ou de blocs de béton pour protester contre l’érosion du pouvoir d’achat et la flambée des prix en raison de la dépréciation de la livre. En quelques mois seulement, le nombre de Libanais qui ont basculé dans la pauvreté extrême a triplé, passant de 8% à 23%, et plus de 55% des 5 millions de Libanais vivent sous le seuil de la pauvreté, selon des chiffres de la Banque mondiale datant de mai 2020. Le mouvement de protestation touche toutes les régions du pays et les manifestants appartenaient à toutes les communautés, preuve d’un ras-le-bol général, qui va au-delà des clivages politiques traditionnels. Devant la colère de la population, l’armée et les forces de sécurité ont évité toute confrontation, se contentant d’observer de loin et d’ouvrir quelques routes.

Dimitris Koufontinas, hospitalisé depuis 18 jours au sein de l’unité de soin intensif, a présenté une insuffisance rénale aiguë. Le personnel médical, face au refus persistant de Dimitris de manger ou boire, et malgré son refus clair et net de toute intervention médicale, en exécution d’une ordonnance du procureur, a pris les mesures pour soutenir ses fonctions vitales. En outre, les médecins choisis par Dimitris Koufontinas sont toujours dans l’impossibilité de revenir l’assister.

Communiqué du Secours Rouge International:

Les barricades n’ont que deux côtés :
Tous et toutes avec Dimitris Koufontinas !

Samedi 6 mars aura lieu la deuxième journée internationale de soutien à Dimitris Koufontinas.
L’ampleur du mouvement de soutien avec Dimitris n’est pas seulement une démarche solidaire envers un prisonnier politique. C’est un événement politique d’une signification profonde.
La résistance héroïque de Dimitris Koufontinas, en continuité de son engagement révolutionnaire avant, pendant et après son engagement dans l’Organisation Révolutionnaire 17 Novembre, est devenue en Grèce le point de cristallisation de l’antagonisme social.
Car il est des moments et des situations où l’on voit bien « qui est qui », qui est dans le camp de qui, des moments et des situations où apparait clairement que les barricades n’ont que deux côtés.
D’un côté l’oligarchie, durement et longtemps frappée au coeur par l’Organisation Révolutionnaire 17 Novembre, qui veut en exorciser le spectre par une vengeance sordide et homicide. Et non seulement l’oligarchie mais toute la faune mercenaire à son service : politiciens, policiers et autre journalistes… Et derrière l’oligarchie les puissances impérialistes, les USA et la Grande-Bretagne, qui n’ont pas oublié non plus les coups portés par 17N.
De l’autre côté les masses populaires saignées par cette oligarchie, dominées par ces puissances. En défilant derrière le slogan « Nous sommes nés le 17 novembre », elles ne se prononcent pas sur les choix particuliers de 17N, mais elles affirment avec force et fierté : Oui, ce sont les nôtres, ils ont lutté pour notre cause, ils sont part de notre histoire, ils sont un maillon entre les partisans antifascistes et nous, et nous ne les abandonneront pas à la vengeance de nos ennemis.
Ce message, la solidarité internationale doit en comprendre la force et l’importance.
Elle doit l’appuyer, le valoriser, le renforcer de toutes les manières.

Secrétariat du Secours Rouge International,
5 mars 2021

Dakar a été le théâtre de très violents affrontements vendredi 5 mars, opposant les forces de l’ordre à des centaines de jeunes. Ces derniers ont gagné les rues depuis l’arrestation, il y a deux jours, de l’opposant Ousmane Sonko, dont la garde à vue a été prolongée. Dans le quartier populaire de la Médina, au cœur de la capitale sénégalaise à l’arrêt des groupes de jeunes harcelaient à coups de cailloux de très nombreux policiers anti-émeute. Lors d’une charge sur la grande avenue Blaise Diagne, au moins des dizaines de jeunes scandant « Libérez Sonko » ont réussi à faire reculer provisoirement les policiers, malgré les tirs nourris de grenades lacrymogènes. Le sol était jonché de pierres, de cartouches de grenades et de pneus incendiés.

L’arrestation d’ Ousmane Sonko a non seulement provoqué la colère de ses partisans, mais aussi porté à son comble l’exaspération accumulée dans ce pays pauvre. Cela face à la dureté de la vie depuis au moins un an et la pandémie de Covid-19. Les manifestations ont fait au moins un mort, jeudi, dans le sud du pays. Plusieurs autres décès ont été rapportés, sans être confirmés formellement. Jeudi soir, des manifestants ont attaqué les locaux du quotidien le Soleil et de la radio RFM, jugés proches du pouvoir. Les écoles françaises dans le pays ont fermé, tout comme l’agence d’Air France. L’armée a été réquisitionnée pour aider la police et la gendarmerie.

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