Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Des manifestants ont défilé samedi à Tripoli après une nouvelle dépréciation record de la monnaie libanaise sur le marché noir. Cette crise s’accompagne d’une pénurie de carburant qui provoque des files interminables devant les stations essence depuis plus de deux semaines, les Libanais anticipant une hausse des prix annoncée.

Certains contestataires ont tenté de prendre d’assaut des bâtiments publics, notamment une agence de la Banque centrale, mais l’armée s’est déployée. Une association de secours basée à Tripoli, dont les ambulances ont été dépêchées sur le terrain samedi soir, a fait état de 18 blessés dont quatre qui ont dû être hospitalisés. Certains ont été blessés par des balles en caoutchouc, d’autres par les éclats provoqués par une grenade assourdissante.

 

Yogi Bear, un militant de Palestine Action a entamé une grève de la faim le 15 juin. Il fait partie du groupe de trois militants emprisonnés pour avoir occupé le toit de l’usine Arconic à Kitts Green, Birmingham, forçant l’usine à fermer pour deux jours. Cette usine est responsable du revêtement inflammable de la tour Grenfell, dont l’incendie il y a quatre ans avait tués 72 habitant·es issu·es des classes populaires. Arconic fabrique également des composants pour les armes vendues à l’armée israélienne.

Yogi Bear, a été placé en détention provisoire par le tribunal de première instance de Birmingham le jeudi 17 mai et a commencé sa grève de la faim après le début de sa détention à la prison de Foston Hall. Il revendique la libération immédiate des prisonniers de Palestine Action, la publication de toute correspondance et/ou documents entre le gouvernement ou toute branche de l’État et Elbit Systems (la plus grande entreprise militaire israélienne), la fin de toutes les opérations de cette entreprise en Grande-Bretagne et son expulsion de ses locaux. Plus d’infos ici.

Occupation de l'usine Arconic

Occupation de l’usine Arconic

Mercredi 23, une partie de la « Délégation internationale pour la paix du Kurdistan du Sud » (Rojava) devait rentrer en Allemagne. Ils étaient attendus à 14 heures. à l’aéroport de Francfort-sur-le-Main. Six délégués ont été interpelés à l’aéroport et interrogés par la police fédérale allemande. Déjà le 12 juin, la police fédérale avait empêché un groupe de la délégation pour la paix, dont le chef du groupe parlementaire du Parti de gauche de Hambourg Cansu Özdemir, de quitter le pays à l’aéroport de Düsseldorf. L’objectif de la délégation internationale était d’attirer l’attention sur la guerre d’attaque de l’État turc au Kurdistan du Sud, qui est contraire au droit international. A cet effet, des parlementaires, des militants, des journalistes et d’autres parties de la population ont été visités pour se faire une idée de la situation actuelle au Kurdistan du Sud.

Neuf dirigeants indépendantistes catalans ont été libérés mercredi, au lendemain de la grâce accordée par le gouvernement espagnol. Une manifestation se tenait devant le théâtre de Liceu où le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, annonçait la mesure de grâce (photo). Les manifestants réclamaient une amnistie plutôt qu’une grâce. La grâce exempte les condamnés du reste de leur peine et leur permettre de sortir de prison, l’amnistie revient à effacer totalement le délit. Et si cette grâce a permis à ces neuf indépendantistes de sortir de prison, elle reste « partielle » car elle ne lève pas la peine d’inéligibilité à laquelle ils avaient été condamnés, a précisé Pedro Sanchez.

Une dizaine de dirigeants du mouvement indépendantiste vivent en exil, plusieurs mandats d’arrêts européens ayant été lancés à leur encontre. La libération de ceux qui étaient restés en Catalogne, qui avaient été arrêtés puis jugés et condamnés par la justice espagnole ne veut pas pour autant dire que ces exilés peuvent rentrer en Espagne librement. Le message de Pedro Sanchez est clair: ne sont graciés que ceux qui rendent des comptes à la justice espagnole. Donc, pour, éventuellement, voir le délit de sédition levé, Carles Puigdemont et les autres exilés, qui n’ont pas été jugés en leur absence, devront revenir en Espagne et se mettre à la disposition de la justice. Reste aussi et surtout la situation des centaines de militants arrêtés lors des résistance à la répression du mouvement indépendantiste.

 

 

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La police turque a attaqué avec des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc un rassemblement organisé jeudi à Izmir par le Conseil des femmes du Parti démocratique des Peuples(HDP), en hommage à Deniz Poyraz. Après une visite de condoléances à la famille de Deniz Poyraz, le Conseil des femmes du HDP a placardé la photo et le nom de la jeune femme sur la plaque de la rue où se trouve le siège du HDP, lieu où la militante kurde a été assassinée le 17 juin par un fasciste turc. Les femmes ont voulu partir en manifestation, mais ont été encerclées par la police. Suite à quoi elles ont bloqué la rue avec un sit-in. C’est alors que la police a attaqué les manifestantes avec des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc.

 

Cela fait quinze jours que les étudiants de Tuléar manifestent dans le sud du pays à cause de ces bourses impayées depuis neuf mois . Un montant compris entre 25 000 et 30 000 ariarys par mois (entre 6 et 7 euros), non versé par le ministère de l’Enseignement supérieur. Ces bourses permettent à ces jeunes de vivre à côté de leurs études. D’autant qu’à cause des restrictions sanitaires, trouver un travail était plus compliqué pendant la pandémie. Des manifestations d’étudiants qui réclamaient leurs bourses impayées ont tourné à l’affrontement, faisant un étudiant mort et un autre gravement blessé. Le versement des arriérés a été débloqué hier lundi, après près de quinze jours de manifestations.

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Nizar Banat, un Palestinien de 43 ans, était connu pour ses vidéos postées sur les réseaux sociaux critiquant l’Autorité palestinienne (AP) présidée par Mahmoud Abbas, qu’il accusait de corruption. Il avait été arrêté à l’aube jeudi par les forces de sécurité palestinienne, puis conduit en détention. Le médecin légiste en charge de son autopsie a fait état de traces de coups à la tête, à la poitrine, au cou, aux jambes et aux mains. Moins d’une heure s’est écoulée entre les coups et sa mort. Cette mort a suscité l’indignation en Cisjordanie où des manifestants ont appelé au départ du président palestinien. Samedi, quelques milliers de personnes sont descendues dans les rues à Hébron et dans la ville de Ramallah où siège l’AP. Des pancartes brandies par des manifestants portaient l’inscription: « partez ». A Ramallah, des manifestants ont lancé des pierres sur les forces de sécurité mobilisées en masse et qui ont riposté en lançant des grenades lacrymogènes sur la foule. Des milliers de personnes avaient participé vendredi à Hébron aux funérailles de Nizar Banat.

 

Au petit matin du 21 juin, le siège de l’entreprise Eurocommand, dans le quartier de Halstenbek, à Hambourg a été attaqué à coups de pierres. Eurocommand développe, entre autres, des logiciels de surveillance. Un de leurs logiciels a déjà été utilisé en 2017, lors du G20, pour la coordination des interventions des forces de police. L’action a été revendiquée en solidarité avec le squat Rigaer94 et avec Lina, une antifasciste de Leipzig arrêtée en novembre 2020.

Dossier(s): Allemagne

Les manifestants indigènes manifestaient devant le Parlement à Brasilia contre un projet de loi portant atteinte à leurs droits, quand ils ont été attaqués par des membres des forces de l’ordre. Dans les affrontements qui ont suivi, au moins trois policiers ont été blessés par des flèches. L’Association des peuples indigènes du Brésil, a indiqué que deux autochtones avaient été hospitalisés après avoir été grièvement blessés et qu’une dizaine d’enfants, d’anciens et de femmes avaient été légèrement atteints. Les affrontements ont provoqué la suspension de la séance de la commission parlementaire qui débattait du texte controversé. Divers groupes indigènes manifestent depuis le début du mois à Brasilia contre ce projet de loi qui modifie les règles en vigueur de délimitation de leurs terres. Ils craignent que leurs terres ancestrales, où leur droit de vivre est garanti par la Constitution, soient ouvertes à l’exploitation commerciale, notamment à l’abattage des forêts et à l’extraction minière. Depuis son arrivée au pouvoir en 2019, le président Bolsonaro prône l’exploitation des ressources des terres indigènes et zones protégées d’Amazonie.