Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Emprisonné aux Etats-Unis depuis 2001 pour des activités criminelles, Joseph « Shine White » Stewart s’est politisé en détention et il est devenu un militant connu pour son activisme en prison et ses efforts pour organiser et sensibiliser sur les conditions de détention et les droits des prisonniers. Le 7 octobre, il a été transféré de la prison de Foothills à celle de Marion en raison de son militantisme. À son arrivée, il a été maîtrisé, aspergé de gaz lacrymogène, électrocuté au visage avec un taser, et battu par des gardiens, subissant des blessures à l’épaule et aux côtes. Cela vient s’ajouter aux blessures existantes infligées par les gardiens à Foothills, pour lesquelles il a été privé de soins médicaux, en plus de la négligence médicale continue pour ses problèmes de santé chroniques préexistants. En réponse, Shine a entamé une grève de la faim le 11 octobre, s’affaiblit de jour en jour et a été transféré à l’hôpital le 28 octobre. Il exige d’être transféré hors de la juridiction de la directrice régionale de l’Ouest, LaDonna Browning, responsable de cette répression accrue, et de recevoir les soins médicaux appropriés. Il demande aux soutiens d’intensifier leurs appels.

Jakhi McCray est un militant pro-palestinien et abolitionniste de New York et du New Jersey. Il est poursuivi par les autorités fédérales pour avoir prétendument incendié des véhicules de police. Jakhi s’est rendu à la police le lundi 21 juillet 2025. Le lendemain, il a été libéré grâce au paiement d’une caution de 300 000 dollars. Depuis, il est assigné à résidence à son domicile familial dans le New Jersey. À 21 ans, Jakhi est accusé d’un crime passible d’une peine minimale de 5 ans d’emprisonnement et d’une peine maximale de 20 ans. Suite à l’annonce de la grève de la faim de prisonnières pro-palestiniennes au Royaume-Uni (voir notre article), il a publié une déclaration saluant l’initiative.

Je souhaite à ces prisonniers beaucoup de courage et de force dans leur lutte pour leurs revendications. Afin d’attirer l’attention et de témoigner de ma solidarité envers leur action, j’entamerai dans quelques jours un jeûne durant lequel je ne mangerai rien jusqu’à la fin de la grève des prisonniers britanniques. J’ai la chance d’être assigné à résidence, ce qui rendra ce jeûne moins éprouvant que de se laisser mourir de faim dans les geôles de l’État, mais je vois ce jeûne de solidarité comme un excellent moyen de faire connaître davantage le mouvement « Prisonniers pour la Palestine » et d’accroître la pression sur le gouvernement britannique.
Je demande également que tous les dons collectés pour moi durant cette période soient reversés à Shine White, prisonnier et citoyen de New Afrika, qui observe une grève de la faim depuis plusieurs semaines pour protester contre la répression et les violences ciblées dont il est victime au cœur même du système carcéral [voir ici]. J’adresse tout mon soutien à Shine et aux prisonniers britanniques. Nous serons tous libres un jour.

Le 6 novembre dernier à Quezon City, la Samahan ng Ex-Detainees Laban sa Detensyon at Aresto (SELDA), une organisation d’anciens prisonniers politiques, et d’autres organisations se sont réunies pour une action de protestation devant le siège national du Bureau de la gestion des prisons et de la pénologie pour exiger une enquête immédiate et indépendante sur l’utilisation de la torture et d’autres violations des droits humains contre les détenus, y compris les prisonniers politiques, à la prison du district de Negros Occidental.

Les autorités israéliennes ont renouvelé la détention administrative du prisonnier Thaer Hanini pour six mois supplémentaires. Il avait été réarrêté le 6 mai 2025, moins d’un an après avoir été libéré des prisons israéliennes (voir notre article). Libéré le 30 juin 2024 à l’issue de sa peine, il avait été emprisonné durant 20 ans pour son rôle dans la résistance au sein du Front populaire de libération de la Palestine et de sa branche armée, les Brigades Abu Ali Mustafa. Pendant son séjour en prison, il a participé activement au mouvement des prisonniers et a pris part à des grèves de la faim en 2004, 2011, 2012, 2016 et 2017. À sa libération, il avait été accueilli par une foule en liesse et avait déclaré : « Le prisonnier palestinien puise sa force dans la volonté du combattant de la résistance qui reste ferme sur le terrain face à l’occupation. »

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Arrêté le 5 novembre à 6H du matin, le militant palestinien Omar Alsoumi a été placé en garde à vue et son domicile perquisitionné dans le cadre d’une enquête pour « apologie du terrorisme » (voir notre article). Porte-parole d’Urgence Palestine, il est la nouvelle cible de la politique de criminalisation des voix palestiniennes en France qui contestent le soutien des autorités françaises au génocide en cours en Palestine. Alors que sa garde à vue a été prolongée de 24H, ses soutiens appellent à se rassembler ce jeudi 6 novembre à 18H30 place du Chatelet (Paris).

Jon est le quatrième prisonnier à se joindre aux actions de grève de la faim qui ont lieu dans les prisons britanniques (voir notre article). Jon est en détention provisoire depuis le 3 juillet 2025, car il est accusé d’avoir participé à une action qui a mis hors service deux avions militaires. Les quatre grévistes de la faim exigent la libération immédiate sous caution des 33 prisonniers de la cause palestinienne détenus dans les prisons britanniques, mais aussi la fermeture des usines du principal fabricant d’armes israélien Elbit Systems ou encore la fin de l’interdiction du groupe Palestine Action.

Dans une enquête diffusée récemment (voir ici), Le Média révèle que plusieurs activistes ont été la cible de contrôles d’institutions comme la CAF, France Travail ou l’administration fiscale après avoir eu des problèmes avec la police. Cette répression administrative porte un nom : la méthode « al Capone » du nom du bandit bien connu. La police états-unienne, n’arrivant jamais à l’arrêter sur des faits criminels, décide de s’attaquer à ses revenus financiers. Résultats : il est condamné pour évasion fiscale. En France, l’application récente de cette méthode débute en 2014 contre le militant d’extrême droite Dieudonné, puis lors de la création des cellules départementales de lutte contre l’islamisme et le repli communautaire (Clir) en novembre 2019. Celles-ci instaurent une véritable coopération entre les différents organismes (police, URSSAF, CAF, renseignements, etc.). Aujourd’hui, cette méthode concerne un spectre politique de plus en plus large, allant jusqu’à la gauche révolutionnaire.

La présidence d’Avignon Université a refusé la candidature du syndicat l’Union Étudiante (UE) aux élections des conseils centraux des 5 et 6 novembre, malgré l’avis favorable du comité électoral. Ce lundi 3 novembre, les autorités universitaires ont confirmé leur décision dans un communiqué, invoquant des problèmes de respect des délais pour le dépôt des candidatures. L’UE était la seule organisation de gauche à se présenter à cette échéance électorale, à laquelle plus de 6000 étudiants sont appelés à participer.

Tous les dimanches, pendant plusieurs semaines à Bruges, le militant pro-palestinien Wouter Mouton et d’autres activistes ont écrit des messages à la craie contre le génocide en Palestine. En quelques mois, il a reçu 20 000€ d’amendes. Selon le bourgmestre Dirk De Fauw (CD&V), une telle procédure vise à faire pression sur ce militant. De son côté, Wouter Mouton et ses soutiens dénoncent des méthodes d’intimidation alors que la craie ne provoque pas de dégâts et que son usage n’est formellement pas interdit.