Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La police nationale colombienne a procédé à l’arrestation d’un membre présumé de l’ELN dans le village de Campo Dos, dans la zone rurale de Tibú, au nord de la province de Santander. En représailles, des membres de l’ELN ont assiégé le commissariat de cette zone de Catatumbo, et bloqué la route qui mène de cette zone à la capitale départementale, Cúcuta, avec une voiture piégée.

 

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À la suite d’une enquête ouverte par le parquet de Rome et appelée « opération Bialystok », sept anarchistes ont été arrêtés en Italie, en Espagne et en France le 12 juin 2020. Deux personnes ont été assignées à résidence, tandis que cinq autres ont été emprisonnées près avoir été inculpées d ‘«association subversive à des fins de terrorisme et de subversion», d’ «incitation à commettre des crimes» et d’autres délits mineurs (tous aggravés par le but terroriste subversif). Etaient principalement visées certaines initiatives de solidarité avec les accusés. du procès « Panico » à Florence.

Vendredi 12, neuf mois après les arrestations, Flavia, Robi et Nico ont été libérés de prison avec l’obligation de rester dans leur commune de résidence et de rentrer la nuit. Cette libération a eu lieu suite à la requête faite aux juges de la cour d’assises le 25 février. Lundi 15 mars, Francesca a également été libérée sans aucune mesure, à la suite de la requête déposée le 4 mars. Aucune demande n’a été faite pour Claudio ou Daniele (qui est assigné à résidence), dont les mesures restent inchangées.

Pour écrire à Claudio:
Claudio Zaccone
C. C. di Siracusa
strada Monasteri 20
96014 Cavadonna (SR)
Italia – Italie

Une perquisition lors de l'opération Bialystok

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Lundi, les manifestants étudiants ont barré les routes proches de l’Université de Johannesburg (UJ) avec des pierres et des pneus enflammés. Un grand nombre d’étudiants était rassemblés devant l’université tandis qu’un hélicoptère de police volait au-dessus de leur tête et que la sécurité du campus montait la garde. Par ailleurs, la police a utilisé un canon à eau et des lacrymogènes pour disperser les étudiants de Wits qui ont aussi barré des rues, les étudiants ont répondu en lançant des pierres sur la police. Un étudiant de Wits a été blessé d’une balle dans la jambe, mais il ne semble pas que ce soit la police qui ai tiré. Les étudiants de Wits se sont ensuite rendu à l’UJ où ils ont rencontré leurs condisciples en lutte. Les étudiants manifestent pour un enseignement libre et gratuit.

 

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Dimanche, le quartier industriel de Hlaing Tharyar, à Rangoun, a été le théâtre d’affrontements entre forces armées et manifestants, parmi les plus sanglants depuis le coup d’État du 1er février. Accusant la Chine de soutenir la junte militaire, les manifestants ont volontairement incendié plusieurs dizaines d’entreprises chinoises dans ce quartier pauvre de la ville. Face aux manifestants, les militaires ont ouvert le feu, tuant au moins 22 civils, auxquels s’ajoutent 16 décès dans différentes villes du pays, ainsi que celui d’un policier, le deuxième depuis le coup d’État. Ces 39 morts font de dimanche la journée la plus sanglante depuis le début du mouvement de protestation. Ils portent à 138 le bilan humain officiel de la répression. Après avoir décrété la loi martiale dans deux quartiers de Rangoun dimanche soir, la junte militaire a fait savoir lundi matin que cinq autres de l’ex-capitale étaient désormais concernés, ainsi que certains quartiers de la ville de Mandalay.

Construction d’une barricade à Rangoun

Sarah Everard, une jeune femme de 33 ans a été tuée le 3 mars à Londres. Elle a été enlevée, violée puis assassinée. Les soupçons se sont rapidement portés sur un policier de 48 ans qui habite à proximité des lieux où les restes humains ont été découverts. Samedi 13, en réaction à la mort de Sarah Everard, une dizaine de rassemblements ont eu lieu partout à travers le Royaume-Uni, à Glasgow, Nottingham ou encore Bristol. Une commémoration en 32 endroits avait également été organisée à Londres par le groupe « Reclaim these streets » avant d’être annulée suite au refus de la police d’autoriser l’événement. Les organisatrice risquait donc 10 000 £ d’amende pour chaque rassemblement organisé pour un total de 320 000 £. La Haute de Justice, saisie d’un recours, avait refusé de contredire la décision policière. Une veillée spontanée a cependant rassemblé au moins une centaine de personnes. La police est intervenue pour réprimer le rassemblement. Plusieurs femmes ont été menottées et violemment arrêtées. Quatre personnes ont été interpellées pour infractions aux règles anti-coronavirus et à l’ordre public.

Répression d'un hommage rendu à une victime d'un féminicide commis par un policier

Vendredi 12, les gardes-côtes des  Gardiens de la révolution ont ouvert le feu sur de petits contrebandiers de carburant dans le secteur du port de Kouhestak, dans la province méridionale d’Hormozgan située sur les rives du golfe Persique et du détroit d’Ormuz. L’un d’eux a reçu une balle dans la tête et un autre a été blessé à la jambe. En signe de protestation, la population locale a affronté les Gardiens de la révolution et incendié deux de leurs vedettes. Les forces de sécurité ont tiré sur les manifestants depuis la terre et la mer, et des informations indiquent qu’il y a eu plusieurs blessés. Redoutant la propagation des manifestations, le régime a immédiatement envoyé des renforts depuis Minab et Sirik.

La contrebande de carburant vers l’Afghanistan est un moyen de subsistance pour de nombreuses familles sunnites de la région, discriminés par le pouvoir chiite. Le mois dernier, des émeutes ont eu lieu dans la ville frontalière de Saravan, dont la plupart sont des membres de la minorité baloutche, après que les gardiens de la révolution ont ouvert le feu sur des passeurs de carburant et en ont tué trois (voir notre article).

Deux policiers du poste de police municipal de Lambunao ont été blessés et leur voiture de patrouille a été endommagée lors d’une embuscade de la guérilla maoïste à Barangay Pughanan (Iloilo) vendredi matin. Le véhicule transportant une équipe de neuf policiers a versé sur le bord de la route à la suite de l’explosion d’un IED déclenché par les guérilleros qui ont ensuite tiré quelques coups de feu avant de se retirer. La veille, deux escarmouches avaient eu lieu entre des guérilleros et des détachements de l’armée, des coups de feu ont été échangés sans faire de blessé.

Samedi 13 mars, une manifestation se tenait à Liège pour dénoncer l’arrestation violente d’une aide-soignante noire survenue quelques jours plus tôt. Des affrontements avaient eu lieu entre policiers et manifestant·es tandis qu’un restaurant de la multinationale Mac-Donald et un commissariat avaient été attaqués. Dix personnes avaient été arrêtées ce jour là (voir notre article).

Parmi les arrêtés, deux personnes majeures ont fait l’objet d’un mandat d’arrêt et un mineur a été placé en régime fermé. Les quatre autres majeurs ont été remis en liberté parce qu’il a été, pour l’instant, impossible d’établir des lien avec les manifestant·es dans la mesure où ils ont été interpellés de nombreuses heures après. Les trois autres mineurs ont fait l’objet de mesures éducatives par un juge de la jeunesse après avoir été accusé de recel d’objets volés. L’enquête se poursuit et compte bien exploiter les images des caméras de surveillance et les images privées prises durant l’événement. La police compte notamment utiliser les images postées sur les réseaux sociaux. Le parquet affirme sa détermination à réprimer les responsables tandis que la presse bourgeoise se charge déjà du procès médiatique des manifestant·es.

La police est intervenue à minuit pour expulser la ZAD d’Arlon, sur le site de l’ancienne sablière de Schoppach, où l’intercommunale IDELUX veut construire un parc d’activités. Un dispositif important (comptant un total de 150 policiers locaux et fédéraux) a mobilisé des policiers anti-émeutes et de nombreux véhicules, dont au moins un blindé Shortland. 9 personnes présentes sur la ZAD ont été arrêtées administrativement. Elles n’ont pas opposé de résistance. L’opération est menée par la police locale, avec l’appui du corps d’intervention de la police fédérale. L’expulsion s’est faite par surprise pour éviter une mobilisation comme cela avait pu être le cas début janvier.

Mise à jour: Ce sont 150 policiers qui ont participé à l’opération. Ils ont pénétrés dans la ZAD et se sont positionnés à proximité des différents endroits où les planificateurs de l’opération estimaient qu’ils pouvaient y avoir des zadistes. Si l’opération a commencé à minuit, l’attaque simultanée de ces différents a commencé à 5 heures du matin et s’est achevée 20 minutes plus tard. Le procureur du roi et un substitut étaient présents (probablement pour délivrer, au besoin, des mandats d’arrêt). Un entreprise mandatée par IDELUX va dégager les cabanes et détruire les dispositifs défensifs. Il est question de clôturer complètement la sablière.

Mise à jour 22H00: Ce lundi soir, un peu plus de cent personnes se sont rassemblées place Léopold à Arlon pour apporter leur soutien aux zadistes expulsés au matin par les forces de l’ordre. Une personne a été arrêté à ce rassemblement qui a déjà été remise en liberté. Par contre, deux des neuf zadistes arrêtés ce matin ont été placés en arrestation judiciaire. Un autre rassemblement a eu lieu à Namur, au Quai de l’Écluse à Salzinnes. Une vingtaine de personnes se sont rassemblés en soutien à la ZAD et occupent un terrain soumis à une enquête publique.