Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Un mois de prison (avec sursis), c’est la condamnation prononcée ce lundi par les juges correctionnels liégeois, à l’encontre de cinq syndicalistes de la FGTB, dont le président Thierry Bodson. C’est l’affaire du blocage d’autoroute, au viaduc de Cheratte, voici cinq ans, lors d’une grève générale (photo). C’est la moitié de ce qui a été réclamé, lors du réquisitoire, prononcé au cours de l’audience d’octobre par la procureur du roi. En dépit des demandes d’acquittement formulées par la défense, le délit d’entrave méchante à la circulation a été retenu, par la simple présence des manifestants sur les lieux. Une douzaine d’autres prévenus, donc le rôle a été considéré comme secondaire, sont punis de quinze jours de prison et à des amendes. Les syndicalistes viennent de décider d’interjeter appel.

La police espagnole a distribué plus de 100 amendes à des personnes ayant participé à deux mobilisations en solidarité avec le prisonnier Patxi Ruiz au moment où ce dernier était en grève de la faim et de la soif (voir notre article). Les autorités avaient interdit ces manifestations qui se sont tout de même déroulée. La police a alors prétendu que les mesures de sécurité imposées pour prévenir les infections à Covid-19 n’avaient pas été respectées et les agents affirment qu’ils ont pu identifier « sans aucun doute » les personnes qui y ont participé. Il s’agit là d’un mensonge puisque certaines des personnes condamnées à une amende ne participaient pas à ces mobilisations. Le nombre exact de personnes condamnées à une amende n’est pas encore connu. On sait cependant que le montant des amendes s’élève à 600 € chacune (300 € si payées dans les 15 prochains jours). Plus d’infos ici.

Patxi Ruiz

Patxi Ruiz

Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifestés ce samedi contre la loi sécurité Globale, alors que son article 24, le plus controversé qui prévoit la restriction de la diffusion d’images de policiers, a été adopté hier à l’assemblée. À Paris, au moins 20.000 personnes étaient rassemblées samedi après-midi sur la Place du Trocadéro que la préfecture de police avait pris soin d’encercler avec des barricades « anti-émeutes » bien avant le début du rassemblement. En fin de rassemblement la police et les BRAV-M ont chargé les manifestants, sans faire de distinction avec les journalistes. C’est ainsi que 70 journalistes « de toutes les rédactions » se sont retrouvés nassés par la police. Le journaliste qui filme précise : « il n’y a que les journalistes », ce qui pousse à croire que la police a volontairement isolé la presse du reste des manifestants pour pouvoir réprimer en toute impunité, sans caméras. Plus d’infos ici.

70 journalistes nassés par la police à Paris à la fin d'une manifestation

70 journalistes nassés par la police à Paris à la fin d’une manifestation

Suite à un affrontement avec des fascistes en avril 2019 (voir notre article), le militant antifasciste Antonin Bernanos a été arrêté puis incarcéré pendant 6 mois. Depuis octobre 2019, il est sous un contrôle judiciaire très contraignant malgré la faiblesse du dossier. À l’appel du collectif Libérons-Les et soutenu par de nombreuses organisations, un rassemblement est organisé pour la levée immédiate du contrôle judiciaire du militant de l’Action Antifasciste Paris-Banlieue devant la Cour d’appel de Paris le jeudi 26 novembre dès 13H.

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Les soldats israéliens ont blessé, vendredi, un adolescent palestinien, lors d’une manifestation dans le centre de la ville d’Hébron, dans la partie sud de la Cisjordanie occupée. Les soldats ont brutalement réprimé des dizaines d’habitants qui protestaient contre la fermeture en cours de la rue Shuhada, dans le centre de la ville, par les autorités d’occupation. Un enfant de 15 ans a reçu une balle en acier recouverte de caoutchouc dans la cuisse et de nombreux autres Palestiniens ont souffert des effets de l’inhalation de surdose de gaz lacrymogène.

Soldats des forces d’occupation à Hébron

Suite au rapport annuel du comité R (Organe parlementaire contrôlant les services de renseignements en Belgique), on peut apprendre que le recours aux méthodes de recherche exceptionnelle est en augmentation pour la période courant de 2018 à 2019. Sous ce terme est regroupé les méthodes les plus sensibles de collecte de renseignement : surveillance de lieux privés, écoute de ligne téléphonique, collecte de données bancaires et intrusion dans un système informatique.

L’utilisation de ce type de méthodes est passé de 344 à 449 pour le compte de la Sûreté de l’État, de 28 à 76 pour l’organe militaire que constitue le Service général du renseignement et de la sécurité (SGRS). En 2019, la Sûreté a mis sur écoute 255 lignes téléphoniques, introduit 48 ordinateurs et observé ou pénétré 29 lieux non-accessibles au public. Au SGRS, on dénombre 40 cas d’écoute téléphonique et 20 dossiers de collecte d’informations bancaires. A coté de cela, on constate une diminution de 12 % de l’utilisation des méthodes « ordinaires » (essentiellement l’identification d’un numéro par les opérateurs téléphoniques) mais il n’est pas clair si cette tendance est la même pour les méthodes « spécifiques » (données d’un voyage privé ou encore localisation d’une personne par le biais de la géolocalisation d’un appareil électronique, …)

Le siège de la Sûreté de l'État

Le siège de la Sûreté de l’État

Depuis le 9 juillet, Jean-Marc Rouillan, ancien membre de l’organisation Action Directe et ancien prisonnier politique, est soumis à une détention à domicile avec bracelet électronique pour « apologie de terrorisme » (voir notre article). Le parquet demande son incarcération en milieu fermé, c’est-à-dire le remettre en prison en prétextant deux incidents techniques liés au bracelet. La décision définitive sera prise par le tribunal d’application des peines en audience le 25 novembre prochain au tribunal d’Auch.

Jean-Marc Rouillan

Jean-Marc Rouillan

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La quatrième tentative a été la bonne pour la justice de l’État espagnol. Après s’être vue refuser trois demandes d’extradition introduites en 2004, 2005 et 2015, la Cour d’appel de Gand avait finalement accédé à la demande d’extradition de Natividad Jauregui, accusée d’avoir participé à des actions d’ETA dans les années 80, et installée de longue date en Belgique (voir notre article). Elle avait été emprisonnée mercredi et ce samedi 21 novembre elle a été extradée. Ses voisins et ses amis s’étaient rassemblés en solidarité devant la prison.

Deux membres du Sinn Féin Poblachtach dans le comté de Fermanagh ont rendu public plusieurs tentatives du MI5, l’agence britannique de renseignement militaire, pour les recruter comme informateurs. Non seulement ils ont rendu public à ce sujet, mais ils ont également donné un compte rendu détaillé des tentatives du MI5 pour tenter de piéger deux anciens prisonniers de guerre républicains et de les remettre en prison. Plus d’infos ici.

Le logo des Republican Sinn Féin Poblachtach

Le logo des Republican Sinn Féin Poblachtach

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