Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Des dizaines de manifestants masquées ont fait irruption ce vendredi après-midi dans le bunker du bureau du procureur général de Mexico pour exiger justice pour le féminicide de Bianca Alejandrina. Elles ont utilisé des marteaux pour briser les fenêtres de l’immeuble et pour y pénétrer. Elles ont sortis des cartons et divers des dossiers et y mis le feu. Le meurtre brutal de Bianca Alejandrina a provoqué une vague de manifestations (voir notre article) dans un pays où, en moyenne, dix femmes sont assassinées PAR JOUR.

 

Le 25 avril 2018, plusieurs manifestants antisionistes milanais s’étaient opposés à la présence des drapeaux de l’état israélien à la manifestation célébrant la libération de l’Italie. Ils avaient fait l’objet d’une enquête et devaient passer devant le tribunal de Milan. L’audience préliminaire s’est conclue le 11 novembre par la décision du juge de mettre en examen 4 militants, pour menaces, jet d’objets dangereux et résistance à un agent public aggravée par l’incitation à la haine raciale. La première audience du procès aura lieu le lundi 11 janvier à 9 heures au tribunal de Milan. Plus d’infos ici.

Quatre antisionistes en procès à Milan

Quatre antisionistes en procès à Milan

La Cour d’appel de Gand a accédé à la quatrième demande d’extradition de Natividad « Pepona » Jauregui. Natividad Jauregui est accusée d’avoir participé à des actions d’ETA dans les années 80. Trois demandes d’extradition avaient déjà été introduites en 2004, 2005 et 2015, mais sans succès (voir notre article). La Cour d’appel de Gand avait alors estimé que les droits fondamentaux de la présumée terroriste n’étaient pas garantis en Espagne. Natividad Jauregui avait d’abord trouvé refuge pendant 4 ans en France, puis 14 ans au Mexique, elle est arrivée en Belgique, à Gand, en 2003, où elle a ouvert un restaurant.

Devant le refus répété de la justice belge, la famille d’un policier abattu par ETA a saisi la Cour Européenne des droits de l’Homme. Le 9 juillet 2019, celle-ci condamnait la Belgique à indemniser la famille de la victime, considérant que les tribunaux belges n’avaient pas effectué un examen suffisant de l’existence ou non d’un risque de non-respect des droits fondamentaux de Natividad en cas d’extradition en Espagne (voir notre article). Cet arrêt a permis à la Cour d’appel de Gand d’aborder différemment une quatrième demande d’extradition. Elle vient donc de se prononcer en faveur de cette extradition. Elle rejette l’argument selon lequel Natividad Jauregui risquerait d’être soumise à des traitements inhumains ou dégradants en Espagne. Elle réfute aussi l’argument selon lequel le tribunal spécial chargé des faits de terrorisme serait un « tribunal d’exception qui violerait les droits de l’intéressée ». Elle rejette enfin la demande de l’intéressée de pouvoir purger sa peine en Belgique en cas de condamnation en Espagne. Les avocats de Natividad Jauregui ont l’intention de porter cette affaire devant la Cour de Cassation.

Natividad « Pepona » Jauregui

Le jeudi 5 novembre, plusieurs perquisitions de domiciles d’antifascistes ont eu lieu à Leipzig, ordonnées par le parquet général fédéral. Au cours de ces recherches, Lina a été arrêtée et mise en détention. L’accusation porte sur plusieurs attaques contre des fascistes et la constitution d’une association de malfaiteurs au sens de l’article 129 du code pénal, dont le but est de « perpétrer des attaques contre des personnes de la scène de droite ». Le 6 novembre, la Haute Cour fédérale a confirmé le mandat d’arrêt contre Lina. la nuit même, une manifestation surprise de 250 antifascistes a eu lieu à Leipzig, qui a amené à des affrontements avec la police (photo).

L’arrestation de Lina fait suite à des enquêtes qui avaient conduit à des perquisitions à Berlin, Weimar et Leipzig dès le 10 juin. Quatre personnes « de la scène de droite » auraient été attaquées par plusieurs personnes la nuit du 14 décembre 2019. Cette même nuit, cinq personnes, désormais accusées dans le cadre de la procédure, ont été arrêtées dans les environs d’Eisenach et placées en détention pendant 12 heures. Un mois après ces perquisitions, Lina a de nouveau été perquisitionnée, à deux reprises et à deux adresses, en juillet dernier et un mandat d’arrêt a été émis contre elle.
En savoir plus: https://freiheitfuerlina.noblogs.org

La voiture d’entreprise de Sebastian Herrgesell a été incendiée le 4 novembre, à Schönebeck an der Elbe. Le communiqué, mis en ligne il y a deux jours, explique pourquoi Herrgesell, désigné comme expert dans le procès Parkbank, et étroitement lié à la police, a été ciblé. Il semble avoir été nommé dans un premier temps à cause du lien étroit qu’il a avec les policiers, et parce qu’il allait soutenir leurs théories avec son « expertise ». La défense des trois accusés a d’ailleurs pu démontrer ses a-priori, au point qu’il n’a finalement pas été retenu comme témoin par le tribunal.

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Cela fait plusieurs jours que les lycéens se mobilisent devant la Cité scolaire à Saint-Nazaire, demandant le renforcement du protocole sanitaire. Jeudi puis vendredi dernier, deux précédentes matinées de mobilisation avaient déjà donné lieu à des affrontements entre forces de l’ordre et manifestants. Vendredi 6, un jeune et deux policiers avaient été blessés, et plusieurs interpellations avaient eu lieu. Mardi 10 au matin, ils étaient 300 à faire face à 80 policiers qui ont répliqué par des lacrymos à des premiers jets de projectile. Les lycéens devaient, à la base, rejoindre le cortège des enseignants qui participent à la grève nationale. 17 jeunes ont été interpellés ce mardi. Douze sont en garde à vue.

Une longue journée de manifestations a eu lieu à Quintana Roo (Cancun), contre les fémicides de trois femmes dans cette ville le week-end dernier, et notamment celui de Blanca Alexis, une jeune fille de 20 ans assassinée avec une violence extrême. Des militants, des membres d’organisations civiles de défense des femmes, des étudiantes et des féministes ont participé à une série de manifestations sous les slogans « #JusticiaParaAlexis y #QuintanaRooFeminicida ». Au cours de la marche, des jeunes femmes vêtues de noir ont tagué des façades et attaqué quelques vitrines, avant d’arriver au palais municipal, dont l’accès était barricadé de plaques de contreplaqué. Les manifestantes ont lancé des projectiles contre les fenêtres du palais municipal puis entrepris de démolir ces plaques. À ce moment, des agents anti-émeute sont apparus armés de pistolets et de fusils de chasse et ils ont commencé à tirer en l’air pour disperser les manifestants. Deux journalistes ont été blessés par balle (soit qu’un policier a tiré dans la foule, soit qu’il y ai eu des ricochets).

Pendant ce temps, à Chetumal, des membres du collectif Marea Verde ont manifesté dans les locaux du bureau du procureur général de l’État. À Cozumel, un autre groupe de féministes a manifesté devant les installations du FGE pour demander justice pour Alexis et demander aux autorités de garantir la sécurité des filles, des adolescentes et des femmes adultes dans tout l’État. À Felipe Carrillo Puerto, de jeunes militants ont défilé vers les bureaux du parquet adjoint de la zone maya pour demander des éclaircissements sur les morts violentes de femmes à Quintana Roo.

Le 9 novembre 2020,  la féministe et dirigeante palestinienne Khitam Saafin a été condamnée par une cour militaire israélienne à six mois en détention administrative, sans inculpation ni procès. Présidente de l’Union des comités de femmes palestiniennes, elle a été arrêtée avec six autres militants le 2 novembre 2020.  Elle a déjà été arrêtée par les forces d’occupation israéliennes en 2017 et condamnée à trois mois de détention administrative.

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Lundi 9 novembre 2020, la commission mixte paritaire chargée de finaliser le projet de loi de programmation de la recherche pour les années 2021 à 2030 est parvenue à un accord. Le projet de loi ainsi finalisé, celle-ci sera promulguée dans les semaines à venir. Le texte de loi, qui porte sur la gestion des facultés et de la recherche, prévoit « de punir d’un an d’emprisonnement et de 7 500 € d’amende le fait de pénétrer ou de se maintenir dans l’enceinte d’un établissement d’enseignement supérieur sans y être habilité ou y avoir été autorisé, dans le but d’entraver la tenue d’un débat organisé dans les locaux de celui-ci ».

 

Le 16 juillet dernier, un jeune manifestant de 22 ans est arrêté en Martinique lors d’une manifestation contre le chlordécone, un pesticide extrêmement nocif utilisé dans les bananeraies jusqu’en 1993. Il est passé à tabac et torturé par la police avant d’être placé en garde à vue pour violence contre les forces de l’ordre. Son procès était initialement prévu le 9 novembre dernier, il a finalement été reporté au 17 mars prochain.