Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les protestations des ouvriers agricoles réclamant de meilleurs salaires s’intensifient au Pérou, empêchant les récoltes et bloquant les transports. Les travailleurs de Camposol, un important exportateur de fruits, ont rejoint la mêlée hier, jeudi 3. Les ouvriers agricoles de l’agro-exportateur Talsa ont annoncé qu’ils se joindraient eux aussi aux rassemblements de ce vendredi. Le Pérou est un important exportateur de myrtilles, de raisins, d’avocats et d’asperges. Des centaines d’autobus et de camions-remorques transportant des fruits et légumes frais ont été bloqués pour le quatrième jour le long de l’autoroute Panamericana Sur à 300 km au sud de Lima, provoquant des affrontements avec des manifestants bloquant les routes. Un manifestant a été tué par la police.

Drivers throw stones toward agricultural workers blocking the Panamericana Sur highway during a protest over a long-standing but controversial agrarian law, in Villacuri, Peru December 3, 2020. REUTERS/Sebastian Castaneda

Le 17 novembre, le député [LR] Jean-Louis Thiériot a déposé une proposition de loi visant à autoriser les militaires à porter leurs armes en dehors du service en cas d’attaque terroriste, en faisant valoir que les policiers et les gendarmes sont déjà légalement autorisés à porter et à faire usage de leurs armes de dotation en dehors de leur service dans le respect du code de la sécurité intérieure. S’agissant des gendarmes, un dispositif a été mis en place en février 2018 afin de doter leurs officiers et sous-officiers d’active d’une arme de poing pour toute la durée de leur carrière.

Et il est question d’aller plus loin si l’on en juge par les propos tenus par le général Christian Rodriguez, le directeur de la Gendarmerie nationale, lors de sa dernière audition devant la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense. En effet, les 30.000 gendarmes réservistes pourraient bénéficier du même traitement que ceux d’active en matière de port d’arme. Selon le général Rodriguez: « Cela permet de renforcer le maillage et la proximité avec l’élu dans une situation de crise locale ». Il espère expérimenter ce dispositif dès l’année prochaine. Il est aussi question de faire passer le nombre de ces réservistes à 40.000 voire à 50.000.

Gendarmes français (archives)

 

Les habitants de Chignautla ont incendié la présidence municipale lundi matin et bloqué la route principale de cette commune située dans la Sierra Norte de Puebla, pour protester contre la « municipalisation » du service d’eau potable. Cette municipalisation est en fait une privatisation, ce qui explique l’hostilité des habitants. Les deux étages du bâtiment ont été incendiés par les habitants furieux de ne pas y trouver le maire. Des éléments de la Garde nationale sont arrivés sur les lieux, parce que les habitants sont armés de bâtons et de pierres s’en étaient pris à la police qui tentait de protéger le bureau du maire.

Des affrontements ont éclaté dans la ville de Beit Ummar, dans le district d’Hébron, après que les forces israéliennes aient mené un raid dans le quartier d’Asida de la ville. Les habitants de la ville ont protesté et les forces d’occupation ont ouvert le feu sur les manifestants et saturé le quartier de cartouches de gaz lacrymogène, provoquant l’étouffement de dizaines de personnes qui avaient inhalé des surdoses de gaz.

Soldats des forces d’occupation à Hébron

 

Samedi 28 novembre, l’ELN a mené une grève armée dans le sud du département du Cauca. Cette grève a eu ses effets les plus importants dans des municipalités comme Argelia, Patía, Bolívar ou encore Almarguer. Cette grève a été déclenchée par le front « José María Becerra » de la guérilla au soir du 27 novembre. Les seules personnes autorisées à se déplacer dans cette région du pays étaient celles qui fournissent des services d’ambulance ou celles qui ont besoin de soins médicaux. La population a choisi de rester chez elle et suivi les instruction de la guérilla. L’annonce gouvernementale d’un conseil de sécurité extraordinaire pour empêcher les actions de l’ELN n’a eu aucun effet. La guérilla a également interdit l’entrée de carburants ou de matières pour transformer la coca et les boissons alcoolisées pendant un mois à compter du 27 novembre au soir en Algérie, à Argelia, López de Micay et El Tambo.

Combattantes de l'ELN

Combattantes de l’ELN

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Dans le cadre de la mobilisation contre le projet de loi de « sécurité globale », le Secours Rouge Toulouse a réalisé un entretien avec Gwenola Ricordeau sur les questions que posent ce mouvement. Française installée aux États-Unis depuis quelques années, Gwenola Ricordeau est professeure de justice criminelle à la California State University, Chico. Militante de longue date pour l’abolition du système pénal, elle est notamment l’auteure de Les détenus et leurs proches. Sentiments et solidarités à l’ombre des murs (Autrement, 2008) et Pour elles toutes. Femmes contre la prison (Lux, 2019).


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Plus de 3000 personnes ont participé samedi après-midi à Bâle à une manifestation antifasciste. Cette manifestation se déroule dans le contexte du procès contre « Basel Nazifrei. Pour rappel après une contre-manifestation à un rassemblement de l’association nationale de droite Pnos qui avait donné lieu en 2018 à des affrontements entre militants antifascistes et fascistse (voir notre article au sujet de la manifestation).

Une série de procès est encore en cours au tribunal correctionnel de Bâle depuis l’été contre plus de 50 participants à la manifestation à l’époque. Lors des procès déjà tenus, les accusés ont été condamnés à des peines de plusieurs mois d’emprisonnement, principalement pour émeute, notamment dans le cas d’une jeune femme, à huit mois ferme. Samedi, les participants au rassemblement ont déclaré qu’ils s’étaient réunis pour manifester leur solidarité avec les condamnés.

 

Voilà 20 ans que le Secours Rouge est actif en Belgique sur le front de l’anti-répression. S’il a pu développer des relations privilégiées, lors d’expériences heureuses et moins heureuses, avec d’autres forces politiques, il avait jusqu’à présent résolument gardé son indépendance politique et organisationnelle.

C’est une page qui est maintenant tournée.

Le Secours rouge de Belgique devient partie intégrante de l’organisation révolutionnaire « Classe contre classe », tout en restant une section du Secours Rouge International.

Qu’est-ce que cela change ? À la fois tout et à la fois rien.

Tout, parce que le Secours Rouge, quoique centré sur la thématique de l’anti-répression (ou plus exactement de la ligne de front dialectique révolution/contre-révolution), était une organisation politique révolutionnaire ; désormais, elle ne définira plus sa propre ligne mais appliquera, dans son champ de lutte, celle de l’organisation Classe contre classe.

Rien, parce que l’organisation Classe contre classe s’est construite à partir de l’expérience du Secours rouge. Bien qu’intégrant, dès sa fondation, des membres non-issus du Secours rouge, Classe contre classe peut être considérée comme l’extension des principes, expériences et choix politiques du Secours rouge à l’ensemble des champs de lutte – et non plus au seul domaine de l’anti-répression.

Rien, parce qu’au sein de l’organisation Classe contre classe, en tant que commission anti-répression, le Secours rouge va poursuivre, intensifier et étendre le travail qui est le sien depuis 20 ans.

Les Biélorusses étaient de nouveau dans la rue, hier dimanche 29 novembre, pour réclamer le départ du président Alexandre Loukachenko. Les manifestants privilégient désormais la multiplication de petits rassemblements, à l’habituelle grande marche, organisée dans le centre de la capitale, Minsk. Selon les médias locaux, une vingtaine de rassemblements ont été recensés dimanche dans différents quartiers de Minsk. La réponse répressive des autorités, qui empêchaient les manifestants de se réunir avec à la clé des centaines d’arrestations, avait rendu ces dernières semaines très difficiles l’organisation des grandes marches réunissant jusqu’à 100 000 personnes depuis mi-août. Comme chaque dimanche, le centre-ville de Minsk était bouclé, plusieurs stations de métro fermées et le réseau Internet mobile limité. La police antiémeutes était, elle, déployée en nombre, accompagnée de véhicules blindés et de canons à eau. Les rassemblements de ce dimanche ont également été réprimés, 416 personnes ont été arrêtées, la plupart à Minsk mais aussi à Vitebsk, Brest, Grodno, Zhodino, Lyakhovichi et Borovlyany.

 

 

Un officier commandant adjoint de la Force Centrale de Réserve de la Police (CRPF) a été tué et neuf autres paramilitaires ont été blessés par l’explosion d’un IED dans le district de Sukma, dans le Chhattisgarh. L’attaque a eu lieu samedi vers 20h30 dans les collines d’Arabraj Metta près de la forêt de Chintalnar, à plus de 450 km de la capitale de l’État, Raipur. Tous appartenaient au 206e Commando Battalion for Resolute Action (CoBRA), les unités spéciales anti-guérilla de la police.

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