Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Forces de l’ordre et manifestants se sont opposés, aujourd’hui lundi 7 décembre au petit matin. Les membres du collectif « usine du sud : usine pays », s’opposent à la possible vente, dans les tout prochains jours, de l’usine de nickel de Vale, adossée au riche gisement de Goro, à un consortium calédonien et international. Les heurts ont eu lieu aux abords du bateau qui transporte les salariés de Vale, vers le site de l’usine dans le sud de l’archipel. Les amarres ont été rompues par les manifestants, et le bateau a par la suite été récupéré par les secours en mer. Des affrontements ont ensuite opposés forces de l’ordre et manifestants, les tirs de grenades lacrymogènes contre jets de pierre. Des voitures, des pneus et des palettes de bois ont été incendiées.

Des heurts se sont produits en plusieurs points de Nouméa, dont des nombreux axes ont été barrés à la circulation entraînant d’importants embouteillages. Un gendarme et un vigile ont été blessés. Sur le site de l’usine, dont les routes d’accès sont bloquées, la tension est aussi très vive. Six gendarmes, dont deux ont été soignés à l’hôpital, ont été blessés dimanche lors de précédentes échauffourées. Des barrages ont aussi été dressés sur la commune du Mont-Dore ainsi qu’à Bourail.

Les manifestants ont mis feu à des pneus pour empêcher l’accès au port Automne, à Nouméa, ce 7 décembre

La police hellénique avait annoncé l’interdiction de tous les rassemblements et manifestations marquant l’anniversaire du meurtre par la police, lors d’une manifestation en 2008, d’Alexis Grigoropoulos, qui avait 15 ans à l’époque. L’interdiction prenait prétexte de la lutte contre la propagation du COVID-19. Et de fait, plus de 100 personnes ont été arrêtées lorsque certains manifestants ont tenté de déployer des banderoles sur le lieu convenu du rassemblement. Pendant ce temps, cinq policiers ont été blessés à la suite de l’attaque surprise du poste de police de Kolonos, une banlieue nord-ouest d’Athènes. Entre 50 et 80 personnes masquées ont attaqué le poste avec des pierres, des extincteurs, des grenades à gaz artisanales. Après l’attaque, les assaillants se sont dispersés, se dirigeant vers la station de métro voisine de Sepolia.

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Depuis des années, le collectif « Désarmons-les » mène en France un travail de documentation, de recensement et de partage de savoir autour des violences policières et des armes du maintien de l’ordre. Jeudi 3 décembre au tribunal de Montpellier, Ian, membre de ce collectif, se faisait juger sur la base d’un faux témoignage de policier. Ce dernier, après avoir maltraité une observatrice de la LDH au cours de la manifestation du 28 septembre 2019, en lui assénant des coups répétés de bouclier (affaire faisant l’objet d’une plainte à l’IGPN), s’était plaint de violences de la part de Ian, mais aussi d’outrage. Pour le déroulé des faits voir ici.
Une affaire somme toute banale qui ne laissait pas présager une condamnation aussi lourde : 8 mois de prison ferme et 600 euros au titre des dommages et intérêts pour une paume de main sur un bouclier, un outrage non caractérisé (“putes à Macron”), une de grenade lacrymogène déjà percutée emballée dans un sac en papier et un refus de prélèvement ADN. Ian a 10 jours pour interjeter l’appel, avec le risque que les institutions judiciaires engorgées de Montpellier sanctionnent cet appel d’une peine plus lourde encore.

Une image de l’arrestation de Ian

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Le 2 mars 2017, le ministère allemand de l’Intérieur a envoyé un avis aux Lands exigeant l’interdiction de divers drapeaux des institutions et des partis kurdes, y compris le PYD, YPG, YPJ, PJAK, YXK et NAV-DEM. Le ministère justifiait cela comme “mise à jour” de l’interdiction du PKK en vigueur depuis 1993 (voir notre article). Cela a été à l’origine de nombreux incidents (la police intervenant dans les manifestations) et de nombreuses poursuites. Lors d’une manifestation contre l’agression turque contre Afrin, un homme avait été arrêté pour avoir porté un drapeau des YPG/YPJ. Il avait été condamné à une amende de 2.400 euros. L’intéressé n’a pas accepté la peine. Une audience a eu lieu le 13 juin 2019 et il a été acquitté. Le tribunal a déclaré que le drapeau des YPG/YPJ n’est généralement pas interdit et que le fait de le porter ne peut être sanctionné. Le ministère public a alors procédé à une révision en raison de prétendues erreurs juridiques et l’affaire est passée à l’instance suivante.

Mardi 1er décembre, la Cour suprême régionale de Bavière a rejeté l’appel du procureur contre l’acquittement. Cela signifie que les drapeaux YPJ / YPG peuvent être montrés lors de manifestations et sur internet en Bavière. Ce jugement devrait relancer le débat sur l’interdiction de ces drapeaux en Allemagne.

 

YPJ drapeau

YPJ drapeau

Samedi 5 décembre, de grandes manifestations ont eu lieu dans plus de 90 villes de France contre la loi « sécurité globale ». À Paris, la manifestation qui a démarré Porte des Lilas a subi, dès le début, une grande répression de la part de la police. De nombreux affrontements entre manifestants et la police ont eu lieu, des barricades ont été dressées à plusieurs endroits du parcours. Plusieurs blessés par les armes de la police sont à déplorer. On compterait au moins 22 interpellations dans la capitale.

De nombreux affrontements ont eu lieu également dans d’autres villes de France comme à Nantes par exemple. À Toulouse, 2 manifestations ont été organisées le même jour pour le même sujet, une déclarée le matin et une non déclarée l’après midi. La manifestation non déclarée a été rapidement réprimée par la police.

La police de la ville de Salta a réprimé une manifestation sur le pont international de Salvador Mazza. Les policiers ont tiré des balles en caoutchouc sur les manifestants. Il y a eu plusieurs blessés, dont des enfants (photo) et une femme enceinte. Les familles créoles et indigènes du peuple guaraní exigent de l’eau potable, de l’électricité, des routes et la régularisation des propriétés. Ce sont environ 800 familles qui sont privées d’eau potable dans les quartiers de La Playa, San Cayetano, Secteur 5, Cerro 4, Montecristo, Mataderos. Les familles vont porter plainte contre la police.

Louise, ancienne président d’Act Up Sud-Ouest, a été condamnée en première instance pour “injures publiques” suite à une action de dénonciation contre La Manif pour Tous, qui a porté plainte. L’audience en appel se déroulera le mardi 8 décembre 2020. Un rassemblement en solidarité est appelé devant le Tribunal de Grande Instance de Toulouse à 13h30.

L’événement Facebook.

Jeudi 26 novembre, se tenait une audience à la Cour d’Appel de Paris pour décider de la modification du contrôle judiciaire d’Antonin Bernanos. La Chambre de l’Instruction a encore une fois rejeté cette demande. Antonin Bernanos a été incarcéré, puis soumis à un contrôle judiciaire des plus strictes dans le cadre d’une affaire où la seule preuve retenue contre lui est le témoignage d’un militant identitaire (voir nos articles ici et ici). Plus d’infos ici.

Antonin Bernanos

Ce vendredi 4 décembre 2020 sont parus trois décrets du Ministère de l’Intérieur concernant le fichage de la population. Trois bases de données différentes sont concernées : le « fichier de prévention des atteintes à la sécurité publique (PASP) », le fichier « Enquêtes administratives liées à la sécurité publique (EASP) « , et celui relatif à la « Gestion de l’information et prévention des atteintes à la sécurité publique (GIPASP) ». Les services pourront recueillir des informations sur l’opinion des personnes surveillées, leurs pseudonymes sur les réseaux sociaux, des données de santé, sans enjeu de sécurité publique. Ces données sont accessibles à des agents des services, tout policier ou gendarme, aux procureurs, aux agents pénitentiaires. Ces nouveaux dispositifs de surveillance ont été élaborés afin de mieux surveiller toute personne « pouvant porter atteinte à l’ordre public ».

Cinq membres présumés de la NPA, dont une femme, ont été tués par les forces gouvernementales mercredi 2 décembre, dans une région reculée de Lake Sebu, au sud de Cotabato. C’est un détachement mixte de la police et de l’armée qui a ouvert le feu sur les maoïstes dans le village de Ned à 4h35 du matin. Parmi les maoïstes tués, il y avait Bernie Canyon, alias Delmar, qui faisait l’objet d’un mandat d’arrêt parce qu’il serait le commandant d’un peloton appartenant au Front 53 de la guérilla maoïste, opérant dans la région.

Manifestation de soutien à la guérilla maoïste aux Philippines