Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le 8 décembre 2025, les 27 États membres de l’Union européenne ont approuvé un durcissement significatif du pacte asile et migration, visant notamment à accélérer le retour des migrants irréguliers et à permettre leur envoi vers des pays tiers jugés sûrs, même si ce ne sont pas leurs pays d’origine. Le texte prévoit aussi une répartition plus importante des migrants entre États membres pour réduire leur présence dans les pays d’entrée principaux. Une mesure clé concerne les « plateformes de retour », c’est-à-dire des centres situés dans des pays tiers où seraient accueillis les migrants dont la demande d’asile a été refusée avant leur éventuel renvoi vers l’UE. Malgré plusieurs contestations, y compris sur le terrain juridique, cette pratique pourrait s’étendre à d’autres pays. Ces mesures doivent encore être adoptées par le Parlement européen, avec une possible mise en œuvre en 2026.

BDS/Urgence Palestine Montpellier appelle à se rassembler le vendredi 12 décembre dès 8H devant la Cour d’Appel (Arc de triomphe – Tram 4 – Peyrou) pour soutenir José-Luis Moraguès, militant poursuivi en justice après des plaintes pour diffamation de différents responsables politiques locaux, malgré sa relaxe en première instance (voir notre article). Ce nouveau procès s’inscrit dans le cadre d’une intensification de la criminalisation du mouvement de la solidarité avec la Palestine depuis plusieurs années.

La situation des prisonniers engagés dans une grève de la faim collective est devenue extrêmement préoccupante. Amu Gib et Qesser Zuhrah en sont à 37 jours sans nourriture. L’état d’Amu Gib se détériore si vite qu’elle n’a plus la force de faire des déclarations, tandis que Qesser Zuhrah a dû être transférée d’urgence à l’hôpital en raison de signes vitaux dangereusement bas. La prison lui a en outre interdit tout contact avec l’extérieur.À 31 jours de grève, Jon Cink a lui aussi été hospitalisé du fait d’un taux critique de sucre et de cétone dans le sang. Kamran Ahmed, au 29ᵉ jour, a été admis pour la deuxième fois à l’hôpital, souffrant de douleurs thoraciques et de vertiges. La situation de Teuta Hoxha, au 30ᵉ jour, est tout aussi alarmante : les conditions de son traitement hospitalier étaient si déplorables qu’elle a quitté l’établissement d’elle-même afin de pouvoir enfin joindre son avocate, un droit qui lui était refusé. Heba Muraisi, au 36ᵉ jour, a été hospitalisée à plusieurs reprises. Malgré une demande de masque formulée depuis plus d’une semaine, elle a été ignorée, ce qui fait désormais craindre une infection à la COVID. Par ailleurs, Muhammed Umer Khalid, au 7ᵉ jour, a averti que la grève pourrait le conduire à devoir utiliser un fauteuil roulant, et Lewie Chiaramello, malgré son diabète, a débuté un jeûne régulier en signe de solidarité.

Malgré tout, leur détermination demeure intacte pour exiger que le Royaume-Uni rompe ses liens avec Elbit Systems, mette fin à l’interdiction de Palestine Action, garantisse la libération sous caution immédiate des 33 prisonniers britanniques pour leur engagement pro-palestinien et la fin de la censure en détention. Amu Gib et Jon Cink doivent d’ailleurs comparaître ce vendredi à l’Old Bailey pour leur audience de demande de libération sous caution.

À l’occasion de la Journée internationale des droits humains, des manifestations se tiendront le 10 décembre dans plusieurs villes du Maroc, à l’appel de Genz212, du Comité de soutien aux détenus et de nombreuses organisations, pour exiger la libération des prisonniers politiques, honorer les martyrs et réaffirmer l’espoir de liberté porté par la jeunesse marocaine. Un rassemblement est également prévu à Paris, Place de la République, à 18H30, afin de faire entendre la voix du peuple marocain en solidarité avec celles et ceux que l’on a enfermés pour leur engagement militant.

Dans un récent communiqué, le Birleşik Devrimci Parti (Parti révolutionnaire uni) dénonce les prisons de type puits, affirmant que ces établissements imposent des conditions inhumaines (absence de soleil, isolement prolongé, restrictions des communications) et ciblent particulièrement les détenus révolutionnaires. Afin de s’y opposer, deux prisonniers de l’organisation, Celal Punar et Fergil Fırat, ont entamé une grève de la faim le 5 décembre dernier pour exiger la fin de ce régime, alors que d’autres prisonniers révolutionnaires sont également en grève de la faim (voir notre article).

Un tribunal de Stockholm a acquitté six militants écologistes poursuivis pour avoir aspergé de peinture la vitre protégeant le tableau Le Jardin de l’artiste à Giverny de Claude Monet au Nationalmuseum en 2023. Les activistes, liés à l’organisation Återställ Våtmarker, affirmaient vouloir alerter sur l’urgence climatique et avaient choisi une œuvre protégée par une vitre ainsi qu’une peinture facilement nettoyable. Le tableau n’ayant subi aucun dommage, la cour a estimé que leur intention n’était pas de détériorer l’œuvre et les a donc relaxés sans dommages et intérêts.

Le 11 décembre 2025, Yssoufou Traoré, frère d’Adama Traoré, comparaîtra au Tribunal de Paris pour une affaire liée aux violences policières qu’il a subies le 8 juillet 2023 lors de la dispersion d’une marche en hommage à son frère. Violenté par la BRAV-M, il a souffert d’une fracture du nez, d’un traumatisme crânien et de contusions multiples. Alors qu’il était hospitalisé, il a été placé en garde à vue et une plainte a été déposée contre lui, tandis que sa plainte pour dénoncer les violences a été classée sans suite. Plusieurs témoins ont filmé la scène, et une jeune femme a également été grièvement blessée. Les organisateurs appellent à se rassembler pour soutenir Yssoufou et dénoncer les violences policières le jeudi 11 décembre à 13H30 devant le Tribunal de Paris (1 boulevard de Douaumont, 75017 Paris).

Le 6 décembre 2025, lors de la « Fête des Lumières » à Lyon, les Soulèvements de la Terre ont revendiqué avoir piraté les installations municipales pour projeter des messages lumineux dénonçant la répression policière et l’extrême droite, avec des slogans tels que « La police tue et blesse » et « Non à l’État policier ». Cette action a suscité l’indignation de la mairie écologiste et de la préfecture, tandis que la préfète de la région Fabienne Buccio a annoncé avoir saisi le procureur de la République de Lyon.

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Le 3 décembre 2025, à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec les prisonnieres politiques, les organisations Karapatan et Selda ont organisé une manifestation devant le Département de la Justice aux Philippines pour réclamer la libération des 696 prisonniers politiques (voir notre article). En particulier, elles dénoncent l’utilisation des lois anti-terroristes comme instruments de répression.