Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Mercredi 11 mars, six militant·es anarchistes ont étendu une banderole en solidarité avec les prisonniers révoltés en face de la prison de Marassi à Gênes en Italie. Reconnu par les caméras de surveillance, il font l’objet d’une enquête menée par la Divisione Investigazioni Generali e Operazioni Speciali (DIGOS) et risquent des poursuites pour violation du confinement. Jeudi 26 mars, des militant·es anti-carcéraux ont accroché une banderole en solidarité avec les prisonniers révoltés de la prison de Nivelles.

Banderole en solidarité avec les prisonniers révoltés

Dans le cadre du développement du télétravail par des nombreuses entreprises dû à l’extension de la pandémie, des entreprises ont recours à plusieurs applications offrant des manières originales de surveiller le travail des employés à distance et de leur mettre de la pression: la pandémie et le confinement ne doit pas justifier une baisse du rendement… Une première application appelé « Desk Time » permet de faire des captures d’écran des ordinateurs des salariés, ainsi que de voir quelles applications ils utilisent et calculer la productivité de chacun. Cette application a déjà plus de 184.000 téléchargements. « Sneek », de son côté, passe à un autre niveau, donnant la possibilité d’avoir un « mur de visages » avec les différents salariés où leur photo sera prise toute les 1 à 5 minutes afin de s’assurer qu’ils sont bien en train de travailler. Les patrons peuvent également les appeler à n’importe quel moment sans qu’il y ai moyen de refuser.

Critiqués, les créateurs de « Sneek » prétendent que leur plateforme vise à aider les personnes en télétravail et entretenir les liens avec ceux qui doivent travailler en équipe : « Nous savons que beaucoup de gens penseront que c’est une invasion de la vie privée, on comprend ça à 100 %, et ce n’est pas la solution pour ces gens, mais il y a beaucoup d’équipes qui entretiennent des liens d’amitié et qui veulent rester connectées lorsqu’elles travaillent ensemble », a défendu le cofondateur – sauf que pour ces gens ce sera l’employeur qui décidera si c’est « la solution« .

L'interface de Sneek

Lundi 30 mars, le parlement a voté une loi octroyant des pouvoirs exceptionnels à durée indéterminée à Viktor Orbán, premier ministre, qui pourra légiférer par ordonnances dans le cadre d’un état d’urgence, au motif de lutter contre le nouveau coronavirus. Le gouvernement peut dorénavant « suspendre certaines lois par décret, s’écarter des dispositions statutaires et introduire d’autres mesures extraordinaires » par ordonnances gouvernementales, dans le but de garantir « la santé, sécurité personnelle et matérielle des citoyens, ainsi que l’économie ». La diffusion de « fausses nouvelles » sur le virus ou les mesures du gouvernement pourrait coûter jusqu’à cinq ans de prison. Cette disposition vise spécifiquement la presse indépendante du pays.

Vikto Orban au parlement le 30 mars 2020

 

Le Collège des procureurs généraux et le ministre de la justice estiment que les infractions aux mesures de confinement, qui ont été décidées par le gouvernement fédéral, ne peuvent pas être sanctionnées via des amendes administratives. Le Collège des procureurs généraux considère donc que les initiatives de certaines communes, qui ont été prises ce week-end, visant à sanctionner les infractions à l’arrêté ministériel du 23 mars 2020 par le biais d’amendes administratives, sont illégales. Elles violent la loi du 24 juin 2013 sur les sanctions administratives communales (SAC). Seule la voie pénale qui prévoit des amendes allant jusqu’à 4000 euros ainsi que des peine de prison, peut donc être utilisée pour sanctionner les infractions à l’arrêté du 23 mars.

Contrôle "coronavirus" de la police de Bruxelles

Dimanche, un ancien conseiller municipal a été abattu par des maoïstes dans le district de Gadchiroli, dans le Maharashtra. Dimanche soir, des guérilleros maoïstes ont investi le village de Navejhari et ont fait sortir Hiralal Ramsay Kallo de sa résidence. Il a ensuite été emmené hors du village où il a été abattu. Les maoïstes ont laissé un document expliquant que Kallo avait été exécuté pour avoir fourni des informations à la police concernant les déplacements des guérilleros maoïstes dans la région. La police de Chattisgarh avait arrêté la semaine dernière deux entrepreneurs de Rajnandgaon et Kanker. Ceux-ci auraient fourni aux maoïstes des rations alimentaires, des uniformes et d’autres fournitures. Kallo aurait pu être leur dénonciateur.

 

Le district de Gadchiroli

Des nouvelles révoltes ont éclaté, ces derniers jours, dans les prisons de Belgique, d’Iran et de Thaïlande. Samedi 28 mars, une révolte a éclaté à la prison de Jamioulx car le personnel a refusé de distribuer des masques longtemps attendus par les prisonniers. Ceux-ci revendiquent la gratuité du téléphone, du gel douche et de la télévision, des prix décents à la cantine (les prix ayant augmenté suite à la pandémie), des masques (que le personnel de la prison a refusé de distribuer), ainsi que du liquide désinfectant pour les mains. Ils revendique également une égalité de traitement entre tous les prisonniers.

Le lendemain, des révoltes se sont produites dans les prisons Adel Abad (Shiraz) et Avland (Hamedan) en Iran. À la prison Adel Abad, les prisonniers ont déclenché une émeute détruisant les caméras de surveillance et causant divers dommages dans deux bâtiments. À la prison Avland, les prisonniers se sont mutinés permettant à plusieurs d’entre eux de s’échapper. Des affrontements ont eut lieu avec les gardiens et les Gardiens de la révolution qui ont ouvert le feu. Le même jour, les prisonniers de la prison de Buriram en Thaïlande se sont mutinés. Ils ont détruit du mobilier et déclenché des incendies, rendant la prison inutilisable. Onze prisonniers se sont échappés, dont un était toujours en fuite lundi.

Une prison en Iran

Le 19 mars, la police a arrêté dans une rue de Minsk un militant anarchiste biélorusse, ancien prisonnier politique, Mikalai Dzyadok. Le motif officiel de la détention était une poursuite pénal fondée sur l’art. 17.1 du Code des infractions administratives (petit hooliganisme). L’affaire a été engagée contre lui pour avoir prétendument écrit des insultes contre la police sur les murs d’une auberge de jeunesse. Mikalai Dzyadok a été emmené au département de police du district de Savetski. Actuellement, il est détenu dans un « centre de pré-détention ». Il avait été condamné à 4,5 ans de prison en 2014 (voir notre article), assorti d’une condamnation supplémentaire d’un an  (voir notre article). L’année passée, il avait été condamné à une amende pour une manifestation non autorisée pour la libération des prisonniers politiques.

Mikalai Dzyadok

Le tribunal de district de Dabrowa Górnicza a prononcé un nouveau verdict à l’encontre de membres du Komunistyczna Partia Polski, poussé par les procédures en appel incessantes du Parquet (voir notre article). Le jugement qui eu lieu sans la présence des accusés, et sans attendre la fin des mesures anti Coronavirus. Le jugement a condamné les camarades de la rédaction de Brask à une amende mais le parquet pouvant faire appel à une instance supérieure on peut s’attendre à un nouvel appel pour obtenir une condamnation plus sévère (les inculpés risquent deux ans de prison). Le KPP est victime des lois anticommunistes en vigueur, éditées par un des gouvernements les plus réactionnaires d’Europe.

Le Parti communiste polonais illégalisé

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