Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Chaque année, la Gendarmerie nationale a besoin d’acquérir entre 2.000 et 3.000 nouveaux véhicules afin de renouveler une partie de sa flotte, laquelle a été très sollicitée par les évacuations de ZAD et la répression des Gilets jaunes. Cela concerne évidemment les blindés du Groupement blindé de gendarmerie mobile (GBGM) de Satory dont les « Véhicules blindés à roues de la Gendarmerie » (VBRG) sont en service depuis plus de 40 ans. Comme le contexte budgétaire ne permet pas à la gendarmerie de se procurer des blindés neufs, elle a entrepris le rétrofit des blindés existants, c’est à dire des VBRG et des Véhicules de l’avant blindé [VAB] transférés de l’Armée de terre (qui reçoit des blindés neufs de type Griffon). Pour répondre à ses besoins particuliers la gendarmerie a testé avec succès des VBRG remotorisés et VAB « gendarmisé ». Ces derniers sont similaires à ceux conçus en son temps par Renault Véhicules Industriels (devenu ARQUUS): un véhicule de maintien de l’ordre qui était en réalité un VAB équipé d’une lame de déblaiement, d’un kit anti-cocktail Molotov, de sabords de tir et d’un tourelleau d’observation.

Le VAB de maintien de l'ordre

La décision prise ce soir par l’Auto-administration du Nord et de l’Est de la Syrie (« gouvernement du Rojava ») fait prendre un tournant historique au Rojava. Face à l’invasion turque, un accord vient d’être signé avec le régime syrien.

Extrait : « Durant les cinq dernières années, les crimes les plus odieux ont été commis contre des civils non-armés. Les FDS ont répondu avec dignité et courage, résultant en la mort de ses combattants, afin de sauver l’intégrité syrienne. Néanmoins la Turquie poursuit ses assauts. En conséquences, nous devions faire un accord avec le gouvernement syrien qui a le devoir de protéger les frontières du pays et de préserver la souvereineté syrienne, pour que l’armée syrienne puisse accéder et se déployer le long de la frontière turco-syrienne afin de soutenir les FDS pour repousser cette agression et libérer les zones pénétrées par l’armée turque et ces mercenaires embauchés. Cet accord offre l’opportunité de libérer le reste des territoires syriens et les villes occupées par l’armée turque comme Afrin et d’autres villes et villages syriens. » Un extrait plus long est disponible ici en anglais.

De larges mouvements de troupe sont déjà en cours depuis plusieurs heures : les YPG ont évacué la quasi-totalité de leurs forces entre Serekanye et Tal Abyad tandis que des convois de l’Armée Syrienne Arabe (ASA) faisaient route vers Manbij. Des informations non-confirmées indiquent également que le convoi de l’ASA aurait été bloqué par les militaires américains, et que la Russie a rétabli la no-fly zone au-dessus de Manbij et Kobane.

Sur la carte, les zones mauves entourées de rouge sont les zones conquises par la Turquie depuis le 9 octobre.

Ce dimanche soir, une manifestation surprise s’est organisée dans la gare du midi à Bruxelles en soutien à la population du Rojava qui subit actuellement les attaques du régime turc. Une centaine de manifestants se sont regroupés dans la gare pour dénoncer les attaques que subit le territoire du nord-est de la Syrie depuis 5 jours par l’armée turque ainsi que l’inaction de la communauté internationale. Cette manifestation fait également suite au massacre, par l’armée turque, d’un convoi de civils à Serekaniye/Ras al-Aïn qui a fait une dizaine de mort ce dimanche.

Manifestion à la gare du Midi à Bruxelles en soutien au Rojava

Des rassemblements et des manifestations de Gilets jaunes ont eu lieu ce samedi dans plusieurs villes du pays, comme à Metz, Lille, Bordeaux et aussi Paris. À Toulouse, désignée capitale nationale de la mobilisation pour ce 48e acte, des échauffourées ont éclaté dès le début de la manifestation. Plusieurs milliers de manifestants s’étaient rassemblés, même s’il était difficile d’évaluer le nombre de manifestants puisque le défilé n’a duré que quelques minutes, avant sa dispersion en petits groupes de dizaines ou centaines de personnes dans les artères du centre-ville. La manifestation n’avait pas été déclarée en préfecture et très peu de manifestants portaient le gilet fluo. Essuyant des jets de projectiles, les forces de l’ordre ont toute l’après-midi noyé des rues commerçantes sous d’épais nuages de gaz lacrymogène. La place du capitole était une nouvelle fois interdite d’accès par la préfecture. Dix-sept personnes ont été interpellées pour « transport d’objets interdits, jets de projectiles sur des agents des forces de sécurité, violences sur agents, interdiction de participation à la manifestation ». Quelques affrontements ont aussi eu lieu à Metz. Des projectiles, dont trois cocktails Molotov, ont été lancés sur les policiers qui ont tiré des gaz lacrymogènes.

Les affrontements à Toulouse

 

La police bruxelloise a interpellé samedi après-midi 435 manifestants d’Extinction Rebellion sur la place des Palais et la place Royale, dont 317 ont fait l’objet d’une arrestation administrative. Les autres ont été emmenés au commissariat pour identification et ont été relâchés. Extinction Rebellion avait appelé à une occupation des jardins du Palais royal afin d’y tenir des débats citoyens sur la question climatique. Ces jardins se trouvent dans la zone neutre, où les manifestations sont interdites. La police avait dès lors tout prévu pour empêcher cette occupation. Elle a interpellé 147 activistes qui ont tenté de pénétrer dans les jardins, souvent de manière extrêmement brutale en utilisant une autopompe et du spray au poivre. Les manifestants ont tenté de résister de manière pacifique mais ont finalement été embarqués.

Un manifestant maintenu au sol et gazé en pleine face

Le lien vers Extinction Rebellion Belgium

Alors que l’État turc avait annoncé avoir pris le contrôle de Serekanye (Ras al-Ain) hier après-midi, la situation laisse apparaître ce dimanche matin que les Forces Démocratiques Syriennes ont repris le contrôle de la ville. Les gangs de djihadistes avaient effectivement pris le contrôle d’une bonne partie de la ville alors que les combattants YPG/YPJ étaient retranchés dans le quartier industriel, avec notamment le QG des YPG (c’est à Serekanye que la guérilla a été fondée en 2012). L’aviation turque a bombardé sans relâches, mais la contre-attaque aura payé. Des dizaines de djihadistes de « l’Armée Nationale Syrienne » (les supplétifs de la Turquie) ont été tués. Une dizaine de combattants internationalistes est toujours en première ligne face à l’envahisseur, comme en témoigne la vidéo plus bas.

Au cinquième jour de l’offensive, la Turquie en est toujours au même point, le contrôle des villages avoisinants Serekanye et Tal Abyad. La ville toute proche, Suluk, viendrait d’être prise par les forces coloniales. Pour ces deux seules villes 130.000 civils ont été déplacés. Les djihadistes à la solde de la Turquie se sont illustrés hier par deux massacres de civils dont les images ont été partagées sur internet et sont particulièrement insoutenables.

Une manifestation organisée par des associations d’étudiants de gauche a pris fin vendredi après-midi par des affrontements avec la police anti-émeute grecque (MAT) dans le centre d’Athènes. Les manifestants ont tenté de forcer le barrage des camions de la MAT qui avaient été positionnés avenue Vasilissis Olgas afin de les empêcher d’atteindre le Parlement grec. La police a utilisé des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes pour les forcer à s’arrêter et à rebrousser chemin. Les étudiants protestent contre l’intention déclarée de la nouvelle direction du ministère de l’Education d’introduire des mesures qui permettront le renvoi des étudiants qui n’ont pas obtenu leur diplôme dans un délais donné.

Manifestant vendredi à Athènes

Dossier(s): Grèce Tags: ,

Quatre policiers de la zone de Bruxelles-Ixelles (qui les soutient) ont demandé jeudi matin devant la 4e chambre du tribunal civil de Bruxelles 20.000 euros de dommages-intérêts au collectif Krasny, à la Ligue des droits humains (LDH), à Zin-TV et au photographe Frédéric Moreau de Bellaing, auteur d’images illustrant, selon les organisateurs de l’exposition « Don’t Shoot », les violences policières. Une plainte antérieurement déposée au pénal avait été classée sans suite. Les policiers reprochent aux organisateurs et au photographe d’avoir porté atteinte à leur honneur, à leur réputation et à leur vie privée en exposant des images où ils sont identifiables. L’argument de leur avocat est que ses clients sont qualifiés d’auteurs de violences policières, ce qu’aucune décision judiciaire n’a établi. La prise de photos dans l’espace public de policiers dans l’exercice de leurs fonctions est un droit, sauf lorsqu’elle « participe à l’infraction » ou « incite à un trouble de l’ordre public ». Des restrictions existent aussi pour la prise d’images concernant des affaires soumises au secret de l’instruction.

L'affiche de l'expo

Au moins 49 Palestiniens ont été blessés vendredi après-midi lors d’affrontements entre des manifestants palestiniens et de soldats israéliens dans l’est de la bande de Gaza. Parmi les 49 manifestants blessés, on compte 14 enfants. Les affrontements ont éclaté vendredi après-midi entre les manifestants palestiniens et les soldats israéliens lors des manifestations hebdomadaires anti-Israël, mieux connues sous le nom de Grande Marche du Retour. Les marches et manifestations hebdomadaires se déroulent depuis le 30 mars dernier, appelant Israël à mettre fin à plus de 12 ans de blocus sur la bande de Gaza dirigée. Les manifestants ont agité des drapeaux palestiniens, se sont approchés de la barrière qui isole Gaza, ont scandé des slogans anti-israéliens et lancé des projectiles sur les soldats israéliens stationnés à la frontière.

La manifestation à Gaza ce vendredi

Le mouvement insurrectionnel continue en Équateur (voir notre article). Après une semaine de mobilisation, on comptait en date du jeudi 10 octobre : 5 morts, entre 554 et 2000 blessé·e·s (selon les sources) ainsi que 929 arrestations. Le gouvernement affirme, quant à lui, qu’il a eu 133 blessés parmi les policiers. Par ailleurs le même jour, les militant·e·s ont capturé et retenu 10 policiers qui ont été présentés sur une estrade lors d’un rassemblement des manifestants dans le nord de la capitale. Ils ont finalement été libérés dans la nuit. Enfin, la Conaie, principale organisation du mouvement a mis fin aux contacts noués avec la gouvernement, sous la médiation de l’ONU et de l’Église catholique, et appelé à « radicaliser » les actions de protestation.

manifestation et état d'exception en Equateur

manifestation et état d’exception en Equateur