Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La grève dans la province d’Islay contre le projet minier Tía María, dure depuis plus de 40 jours. Des affrontements entre manifestants et policiers ont eu lieu à Mollendo et à Matarani. Parti des localités et de barrages routiers, les affrontements se sont étendus dans les pâturages alentours. Plus de 500 policiers avaient été déployés dans la zone, appuyés par un hélicoptère. Des gaz lacrymogènes ont été dispersés en masse dans tout le secteur. Plusieurs dizaines de personnes ont été blessées dont un policier, et il y a eu au moins cinq arrestations.

Affrontements à Islay

 

Le 26 août, Wajdi al-Awawdeh un des prisonniers en grève de la faim a remporté celle-ci en concluant un accord confirmant sa libération en février 2020. Les sept autres prisonniers (Huzaifa Halabiya, Ahmed Ghannam, Sultan Khallouf, Ismail Ali, Tareq Qaadan, Nasser al-Jada et Thaer Hamdan) continuent eux leur grève. Huzaifa Halabiya en est à son 59e jour de grève. La section pénitentiaire du Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP) a déclaré qu’elle poursuivait ses efforts pour parvenir à un accord en vue d’obtenir sa libération et qu’il était déterminé à poursuivre son action jusqu’à ce que ses demandes soient satisfaites. Ces grèves de la faim visent à protester contre le régime de détention administrative : emprisonnement par Israël sans inculpation ni jugement (voir notre article).

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Six des 28 prisonniers en grève de la faim (archive)

Une policière infiltrée récemment été démasquée. Elle se faisait appeler « Dan », « Rose », « Rose des sables » ou « Clara » en fonction des villes et des groupes dans lesquels elle évoluait, et elle avait sûrement bien d’autres surnoms. Elle a la soixantaine, est assez fine, mesure entre 1,55 m et 1,65 m, c’est une grande fumeuse, elle a les traits tirés et porte presque tout le temps des lunettes de soleil (voir photos). Elle prétendait venir de Clermont-Ferrand auparavant et avoir eu une activité militante là-bas. Elle disait également qu’elle travaillait à Enedis sur Toulouse actuellement.

Lors d’une assemblée portant notamment sur l’organisation du départ de la manif de Bayonne du contre-sommet du G7, une femme a été remarquée en train de prendre discrètement, avec son téléphone portable, des photos des gens participant à l’AG. Lorsque son téléphone a été vérifié, il est apparu que plusieurs centaines de photos d’actions, de manifestations et d’assemblées générales ont été prises les 3 jours précédents. Certaines de ces photos, notamment celles de personnes prises en gros plan, donc clairement identifiables, ont été envoyées (accompagnées de rapports détaillés sur leurs activités, ainsi que des comptes-rendus de réunion en groupe restreints) à un supérieur qui demandait des précisions et donnait des consignes à la policière. Dans la confusion qu’a provoquée cette découverte, elle a cependant réussi à disparaître du camp.

Cette infiltrée, finalement démasquée, est bien plus qu’une simple indic. Elle disposait de connexions et d’informations sur une grande échelle. A ce jour, on sait qu’elle est apparue dans le mouvement Gilets Jaunes à Toulouse courant janvier, qu’elle a participé à l’organisation des parcours de manifestations, qu’elle s’est positionnée sur de nombreux groupes Telegram et Facebook (elle a à ce jour deux Facebook connus : « Dan boro » et « Rose des sables »), qu’elle a pris part aux assemblées et à différentes commissions du mouvement, qu’elle a réussi à approcher et à se connecter avec des personnes et des groupes qui pouvaient être perçus comme les plus déterminés du mouvement. Il faut également savoir qu’elle était dans les groupes d’organisation Telegram des hébergements Gilets Jaunes lors des Actes nationaux de Toulouse et qu’elle a donc pu procéder à un fichage conséquent. Elle mettait en relation des gens afin que la police puisse procéder à des arrestations.

Pour paraître crédible, elle s’appuyait sur les connexions en mettant en avant la place qu’elle occupait dans d’autres villes, dans d’autres réseaux. Concernant le contre-sommet, elle a incité pendant des mois de nombreuses personnes de différentes villes à s’y rendre. Il est également apparu qu’elle avait incité et facilité de nombreuses actions, et qu’elle était le seul contact sur place pour des personnes venant des quatre coins de la France et d’autres pays. L’idée étant de pousser les militant·e·s à l’infraction et ensuite interpeller.

Si vous avez des informations, contacter : deratisation1312@riseup.net

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L'inflitrée démasquée au contre sommet du G7

Plusieurs dizaines de policiers ont fait une descente ce lundi à l’aube dans Exarchia et évacué quatre squats occupés depuis longtemps, principalement par des réfugiés et des migrants. Il s’agit des squats des rues Harilaou Trikoupi et Kallidromiou. Le nouveau gouvernement conservateur a promis de « remettre de l’ordre » à Exarchia, et d’y faire pénétrer la police régulièrement. Le nouveau maire d’Athènes, qui a prêté serment dimanche, s’est également engagé à faire de la sécurité son objectif principal, accusant le précédent gouvernement de « tolérance » face aux anarchistes. La police a annoncé qu’elle ciblera prochainement les squats anarchistes du quartier. Un total de 23 bâtiments sont actuellement occupés à Exarchia. Douze d’entre eux sont utilisés pour accueillir les migrants. Les activités de la police ont rencontré peu de résistance jusqu’à présent, mais un rassemblement de protestation a été organisé le 14 septembre devant le bâtiment historique de l’université d’Athènes, rue Panepistimiou, en signe de solidarité avec les squatters.

L'opération policière à Exarchia

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La modeste et pacifique manifestation de l’Artuz (Union des syndicats d’enseignants ruraux) devant le ministère des finances, vendredi 23 août, à Harare, portant leurs revendications salariales dans le contexte d’effondrement économique du pays (il devient de plus en plus difficile de se rendre au travail pour ceux qui ont un emploi, faute de pouvoir payer le coût du transport avec leur salaire) a été brutalement dispersée par les forces de l’ordre. Dix manifestants ont été arrêtés. Le groupe a été relâché après vingt-quatre heures de détention, en attendant les suites judiciaires de l’affaire, tandis que 128 personnes ont déjà été arrêtées à la suite d’une manifestation qui n’a pas eu lieu, celle du 16 août. Le secrétaire général du MDC (Mouvement pour le changement démocratique) a été interpellé dans ce cadre, pour « ne pas avoir appelé publiquement à l’annulation de la manifestation ». La manifestation contre la dégradation accélérée de l’économie, en proie à un retour à l’hyperinflation – ce que dément le pouvoir, qui a interrompu la publication de chiffres à ce sujet –, à la récession et aux pénuries d’électricité, d’essence, d’eau et de médicaments était prévue pour le 16 août, et avait été interdit seulement quelques heures avant sa tenue. Mais des mesures d’intimidation avaient commencé les jours précédents. Six opposants avaient été enlevés et torturés. Toutes les autres demandes d’autorisation de manifester ont été refusées.

Déployement policier au Zimbabwe

Lundi 26 août au matin en Cisjordanie occupée, l’occupation israélienne a arrêté neuf cadres et militants du Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP). Ces arrestations ont eu lieu à Ramallah et font partie de la stratégie d’emprisonnement à grande échelles de l’armée israélienne contre les cadres du FPLP et plus généralement la résistance palestinienne.

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Arrestation de membres du FPLP (archive)

Le week-end du 24 au 25 août a, une nouvelle fois, vu des milliers de manifestant·e·s descendre dans les rues de Hong Kong pour protester contre le gouvernement pro-Pékin. Samedi, 24 aout après dix jours de calme relatifs des affrontements ont éclaté suite à une charge policière contre une barricade érigée par des manifestant·e·s dans le quartier industriel de Kwun Tong, à l’Est de la péninsule de Kowloon. Les manifestants se sont ensuite déployés dans d’autres endroits de la ville, pointant notamment des lasers sur des façades d’immeubles où résident des policiers, près de la station de métro Wong Tai Sin. Ils et elles ont également démantelé des lampadaires « intelligents » dotés de capacités d’enregistrement vidéo et de reconnaissance faciale. La police a annoncé dimanche avoir arrêté 29 personnes suite aux affrontements de samedi. Le lendemain, la police de Hong Kong a utilisé pour la première fois de son histoire des cannons à eaux contre des manifestant·e·s, qui ont répliqué avec des pavés et des cocktails Molotov. Un policier a également tiré avec son arme à feu « en guise de sommation ».

Démantèlement d'un lampadaire intelligent à Hong Kong

Joseba Alvarez, militant connu de la gauche nationaliste basque et membre de la plateforme « G7 Ez » a été arrêté lors d’un contrôle de police dans les environs d’Urrugne, ce dimanche au matin. Les policiers l’ont informé à ce moment-là qu’il faisait l’objet d’une interdiction de territoire français du 29 juillet au 29 août. Il aurait été relâché à la frontière du Gipuzkoa, à la mi-journée. Il a été retenu sous le coup d’une procédure administrative. Les autorités lui attribueraient la responsabilité de l’organisation de mobilisations contre le sommet du G7. Il existerait une liste de près de 500 Basques du sud interdits de territoire français lors de mobilisations de ce type. Plusieurs personnes d’origines différentes ont été également retenues ces derniers jours.

Joseba Alvarez

Plusieurs centaines de personnes ont participé à une manifestation non autorisée aujourd’hui samedi en fin de journée, dans les rues de Bayonne, à quelques kilomètres de Biarritz qui accueille le sommet du G7. Les manifestants scandaient des slogans anticapitalistes ou hostiles à la police, parcourant les rues de Bayonne, jusqu’à se retrouver face à un barrage de police qui bloquait l’accès à un pont sur le fleuve Adour. Vers 19h, la police a brièvement utilisé des canons à eau et procédé à quelques tirs de gaz lacrymogène, forçant les manifestants à se replier vers des rues piétonnes du centre. Le préfet des Pyrénées-Atlantiques avait renforcé vendredi soir le périmètre de protection, par rapport à ce qui avait été envisagé mi-août, l’étendant à une grande partie du centre de Bayonne (50.000 habitants), avec pouvoir de contrôle accru et fouilles de la police dans cette zone. En milieu de journée, en revanche, une manifestation anti-G7, autorisée par les autorités celle-là, s’était déroulée dans le calme, depuis Hendaye jusqu’à la ville frontalière d’Irun, rassemblant 15.000 personnes.

A Bayonne aujourd'hui

Divers panneaux qui imitaient les panneaux de signalisation mais qui en fait s’adressait aux informateurs des forces de l’ordre, ont été posés dans la région de Creggan (Derry). Ces panneaux portaient notamment les messages suivants ignés par l’IRA: « La police vous oubliera, nous ne vous oublierons pas » et « Les informateurs seront abattus ». Ces panneaux ont depuis été enlevés.

Quelques un des panneaux d'avertissement

 

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