Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Depuis le 9 juillet, l’armée turque déploie des troupes, des tanks et de l’artillerie en nombre à sa frontière avec le Rojava des districts de Suruç à Ceylanpınar (de la province de Şanlıurfa dans la région de l’Anatolie du sud-est). La ville de Tel-Rifaat (dans le canton de Shahba) a quant-à-elle subi des tirs d’artillerie de la part de l’armée turque et l’armée turque a creusé des tranchées dans la ville de Akckakale. On signale également une augmentation de l’intensité des vols de l’armée de l’air turque ainsi que l’utilisation de drones pour des missions de reconnaissance. Enfin, des rumeurs d’une invasion imminente du Rojava ont circulé ces derniers jours.

Combattantes kurdes au Rojava (archive)

Combattantes kurdes au Rojava (archive)

Des documents ont été publiée ces derniers jours prouvant que Julian Assange était espionné 24h sur 24 par une agence de sécurité espagnole (Undercover Global S. L) puis équatorienne (Promsecurity) durant son séjour de 7 ans à l’ambassade d’Equateur à Londres dans laquelle il s’est réfugié ces sept dernières années. Cet espionnage avait lieu à la demande des autorités équatoriennes. Par ailleurs les agents de sécurité de l’ambassade devaient tout les jours surveiller chaque mouvement d’Assange, enregistrer ses conversations et prendre note de son humeur. L’équipe a également procédé à un examen de l’écriture manuscrite dans son dos, qui a donné lieu à un rapport de six pages.

Des entrevues entre Assange et son avocat ainsi que des entrevues avec des visiteurs ont notamment été filmées et ce malgré des mesures de sécurité mise en place par Assange telles que l’utilisation d’un dispositif de distorssion des voix. D’autres mesures de sécurité étaient utilisées par Assange telle que l’utilisation d’un dossier recouvrant la feuille de papier sur laquelle il écrivait pour empêcher tout appareil photo potentiel de zoomer sur ses notes.

Au niveau de son extradition, les autorité britannique prétende qu’il ne sera pas envoyé dans un pays où il pourrait risquer la peine de mort. L’audience pour étudier la demande d’extradition vers les États-Unis aura lieu fin février 2020 au Royaume-Uni. En attendant Assange il reste enfermé à la prison de haute sécurité de Belmarsh, dans le sud-est de Londres (https://secoursrouge.org/Grande-Bretagne-Debut-de-procedure-pour-une-eventuelle-extradition-d-Assange).

Julian Assange en train d’être espionné

Julian Assange en train d'être espionné

La police de Londres (Metropolitan Police Service ou The Met) a investi dans le système de reconnaissance faciale Neoface, acheté directement à la société japonaise NEC et soutient depuis l’intégration de sa technologie de reconnaissance faciale que sa marge d’erreur est quasiment négligeable (une seule erreur sur 1000 cas). Mais un rapport indépendant fourni par des chercheurs de l’Université de l’Essex à Sky News, établit que dans 81 % des cas, la technologie identifie des personnes innocentes comme étant des suspects alors qu’ils ne figurent sur aucune liste de personnes recherchées. Il apparait que la police du Met défendait son outil en utilisant une méthode très « particulière »: elle mesure l’exactitude en comparant les correspondances réussies et non les correspondances réussies avec le nombre total de visages traités…

Signalisation de la reconnaissance faciale expérimentale à Londres

Signalisation de la reconnaissance faciale expérimentale à Londres

Quatre leaders syndicaux, tous membres de la centrale syndicale Dynamique unitaire, l’une des plus centrale syndicale des fonctionnaires, ont été interpellé entre jeudi et vendredi à Libreville. Il s’agit de Simon Ndong Edzo, Sylvie Nkogue Mbot, Jean Bosco Boungoumou et Ghislain Malanda. Ils ont été enlevés, à leur domicile par des policiers ou des gendarmes. Le mode opératoire a été le même : des agents en civil ont rodé autour des domiciles des concernés. Dès qu’ils ont eu la certitude que la personne recherchée était chez elle, ils ont appelé des éléments armés et en treillis qui ont lancé l’assaut.

Le mobile de cette rafle n’est pas encore connu. Dynamique unitaire dans son communiqué parle d’une répression déclenchée suite à la déclaration fracassante de son président. Jean Rémy Yama a notamment affirmé que « Dynamique unitaire a l’intime conviction qu’Ali Bongo est mort. Il n’est plus. » Le ministre de l’Intérieur et de la Justice avait promptement réagi en promettant de poursuivre le syndicaliste en justice. Jean Rémy Yama a discrètement quitté le Gabon pour la France. Certains de ses camarades sont entrés en clandestinité.

AG de la Dynamique Unitaire (archive)

AG de la Dynamique Unitaire (archive)

Samedi 13 juillet, une manifestation écologique se tenait à Montréal. Arrivé devant le bureau montréalais du premier ministre, les manifestant·e·s se sont immobilisé·e·s sur la rue. Les policiers ont alors sommé les manifestant·e·s de retourner sur les trottoirs avant d’arrêter 26 personnes restées sur la rue. Elles ont été arrêtée pour « entrave au travail des policiers », puis libérées sur promesse de comparaître à la cour.

Arrestation lors d’une manifestation pour le climat à Montréal

Arrestation lors d'une manifestation pour le climat à Montréal

A l’occasion du 14 juillet, plus d’une centaine de personnes se sont réunies devant la résidence de l’ambassadeur français pour exiger la libération immédiate de Georges Abdallah. L’armée et la police libanaises étaient nombreuses et agressives pour tenter d’empêcher la mobilisation. Mais pendant plus d’une heure, les militants ont scandé sans cessé des slogans pour la libération du communiste libanais, en soutien à la libération de la Palestine et contre l’impérialisme français. Un message audio de Georges Abdallah a été diffusé à la fin du rassemblement. Le communiste Anoir Yassine, ancien prisonnier de l’occupant sioniste pendant 17 ans et libéré suite à un échange de prisonnier, a fait une déclaration de soutien.

Manifestants ce dimanche à Beyrouth

Manifestants ce dimanche à Beyrouth

Des étudiants et des travailleurs de la Plate-forme pour la défense de l’éducation et de la santé ont occupé vendredi matin le grand boulevard des forces armées, près de l’Université pédagogique nationale Francisco Morazán (UPNFM), dans la capitale du Honduras, Tegucigalpa. Les forces de l’ordre sont intervenues pour dégager le boulevard et des affrontements violents ont éclatés. Les policiers se sont fait caillasser et ils ont tirés des bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants. Les manifestations au Guatemala durent depuis plus d’un mois s’opposer à la loi sur la privatisation de la santé et de l’éducation (voir cet article et cet article).

Obstacles posés sur le boulevard des forces armées

Obstacles posés sur le boulevard des forces armées

Un responsable de la guérilla maoïste recherché, connu sous le nom de « Julio Chapo », mais s’appellant Hugo Sixto Campos Córdova, a été capturé par des militaires vendredi matin dans le district de Chinchihuasi, province de Churcampa (région de Huancavelica). Il était porteur d’un pistolet lors de son arrestation et a été transféré immédiatement à Lima par avion. Il est accusé d’avoir participé à plusieurs embuscades meurtrières de la guérilla maoïste dans la région VRAEM.

Le prisonnier lors de son transfert à Lima

Le prisonnier lors de son transfert à Lima

Après l’action des « gilets noirs » au Panthéon à Paris, une vingtaine de sans-papiers ont été placés en rétention administrative. Par ailleurs, une personne est en garde à vue pour « violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique ». Le vendredi 12 juillet, environ 700 personnes ont brièvement occupé le Panthéon à Paris avant d’être évacuées par la police. Ces « gilets noirs » sont des sans-papiers qui réclament leur régularisation et un rendez-vous avec le Premier ministre Édouard Philippe.

gilets noirs

gilets noirs

175 personnes ont été interpellées par les forces de l’ordre à l’occasion du 14 juillet à Paris, où les « gilets jaunes » avaient appelé à manifester. Quelques dizaines d’entre eux ont sifflé le président Macron alors qu’il descendait l’avenue des Champs-Elysées à bord d’un « command car », avant le défilé militaire. En début d’après-midi, les manifestants sont parvenus à se rassembler sur les Champs-Elysées. Les manifestants essayaient d’ériger des obstacles sur l’avenue tandis que les forces de l’ordre tentaient de les disperser par des tirs de grenades lacrymogènes.

Trois figures du mouvement des « gilets jaunes », Jérôme Rodrigues Maxime Nicolle et Eric Drouet, ont été placées en garde à vue dimanche. Les deux premiers pour « organisation d’une manifestation illicite », le troisième pour « rébellion ». C’est la première fois depuis le 16 mars que des « gilets jaunes » parviennent à retourner manifester sur les Champs-Elysées.

Arrestation cet après-midi à Paris

Arrestation cet après-midi à Paris