Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Un ancien soldat britannique condamné en Turquie pour des liens avec les YPG a annoncé avoir fui au Royaume-Uni. Joe Robinson, 25 ans, avait été arrêté en Turquie en juillet 2017, alors qu’il y passait des vacances (voir notre article). Il avait ensuite été placé en détention provisoire pour avoir publié des photos le montrant en tenue de camouflage avec des combattants des YPG. En septembre, un tribunal d’Aydin, dans l’ouest de la Turquie, l’a condamné à sept ans et demi de prison pour «appartenance à une organisation terroriste» (voir notre article). La fiancée de Joe Robinson, de nationalité bulgare, qui avait été arrêtée avec lui et avait été condamnée à près de deux ans de prison en septembre pour «propagande terroriste», se trouve actuellement au Royaume-Uni.

Joe Robinson

Joe Robinson

Le 13 décembre, au tribunal de Gap, les « 3 + 4 de Briançon » ont été déclarés coupables d’avoir favorisé l’entrée sur le territoire de personnes en situation irrégulière lors d’une manifestation. Et condamnés très lourdement : 5 militants à 6 mois d’emprisonnement avec sursis, un autre à 12 mois de prison dont 4 fermes, et le dernier à 12 mois dont 4 fermes et 8 mois de sursis avec mise à l’épreuve. Le procès avait commencé le 8 novembre (voir notre article)

Pour rappel, ces militant.es avaient participé à une marche contre les frontières le 22 avril passé en réponse aux provocations d’un groupe néo-fasciste à la frontière franco-italienne. Deux Suisses et une Italienne avaient été arrêté.es le jour même et ont déjà passé plus d’un mois en détention préventive. Par la suite et après une enquête 3 autres militant.es français.es ont été arrêté.es et devront aussi se présenter au tribunal. Les « 3 + 4 de Briançon », avec leurs avocats, vont faire appel.

Manifestation de soutien aux 7 de Briançon

Manifestation de soutien aux 7 de Briançon

Vendredi, les forces militaires israéliennes ont démoli le domicile d’une famille palestinienne à l’intérieur du camp de réfugiés d’Amari, près de Ramallah. L’immeuble détruit appartenant à une femme palestinienne dont cinq enfants ont été emprisonnées à vie par Israël, et le sixième abattu par les forces d’occupation. C’est la troisième fois qu’on lui démoli sa maison. Après la démolition, des affrontements ont éclaté entre les habitants et les soldats israéliens, ces derniers utilisant des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc et des balles réelles pour disperser la foule.

Le lendemain samedi, de nombreux Palestiniens ont été blessés lors d’affrontements avec les troupes israéliennes. Un jeune homme avait été touché par des balles réelles, tandis que 22 autres avaient été touchés par des balles recouvertes de caoutchouc.

Les affrontements dans le camp de réfugiés d’Amari

Les affrontements dans le camp de réfugiés d’Amari

Un soldat de la CRPF a été blessé durant une fusillade entre la police et les PCI(maoïste) dans le district de Saraikela ce samedi. Selon les autorités, les soldats sont intervenus après avoir été informé d’un rassemblement de guérilleros dans une zone forestière aux alentours des districts du West Singhbhum et de Saraikela. Elles ont déclenché une vaste opération de ratissage au cours de laquelle un lourd échange de tirs a eu lieu entre les maoïstes et les soldats. Un membre du Comité Central du parti ainsi que plusieurs cadres du Bengale occidental et du Jharkhand seraient attendus à ce meeting, d’après le porte-parole du directeur des opérations de la police. Il a annoncé qu’un soldat avait été touché, mais qu’aucune information concernant des pertes dans le camp maoïste ne lui était parvenue.

L’état du Jharkand

Recherché depuis treize ans, Mukhdev Yadav, commandant de sous-zone du PCI(maoïste) a été arrêté ce jeudi. Sa tête était mise à prix pour un montant de 500.000 roupies (plus de 6000 euros). Une brigade conjointe de la CRPF et de membres de la police de district de Medininagar dans le courant de la soirée alors qu’il se trouvait dans un village reculé dans l’attente de plusieurs de ses camarades.

L'état du Jharkand

Conformément à sa promesse de campagne (lire notre article), Jair Bolsonaro a exigé que soit rédigé et signé l’acte d’extradition de Cesare Battisti. En amont des élections, le nouveau premier ministre fasciste avait promis de faire livrer l’ancien membre du groupe Proletari armati per il comunismo, condamné à plusieurs peines de prison à vie et réfugié au Brésil depuis 2007. Le président du Brésil Michel Temer a signé le document ce vendredi et un mandat de détention préventive a été émis jeudi soir par le juge Luiz Fux, pour éviter « une quelconque tentative de fuite ». Vendredi, la Police fédérale a débuté les recherches pour le localiser. L’homme résidait ces dernières années à Cananeia, petite ville côtière de l’Etat de Sao Paulo (sud-est).
Son avocat avait annoncé, peu avant l’annonce de la signature de l’acte d’extradition, qu’un recours avait été déposé devant la Cour suprême pour demander une révision de la décision du juge.

Cesare Battisti

Cesare Battisti

Sean Carlin, porte-parole de l’IRSP (Parti républicain Socialiste Irlandais) passe ce vendredi 14 décembre devant un tribunal Britannique en Irlande du Nord. Il est jugé sous couvert de la loi anti-terroriste britannique pour avoir porté comme des centaines de militants irlandais d’autres organisation un drapeau commémoratif d’une organisation militaire de résistance, en l’espèce l’INLA (Irish National Liberation Army) qui a combattu l’occupation britannique en Irlande et ne s’est jamais repenti de l’avoir fait. Sean Carlin risque plusieurs mois de prison pour appartenance d’une organisation illégale, l’INLA qui pourtant a cessé le feu en 2009.

Voir le communiqué du Secours Rouge International

L’opération policière pour arrêter Sean Carlin, à Belfast, le 2 novembre

Des milliers de Hongrois ont manifesté hier jeudi dans le centre-ville de Budapest contre la réforme du code du travail et une disposition qui met les pouvoirs publics à l’abri des poursuites judiciaires. Les deux projets de loi présentés par le parti du Premier ministre Viktor Orban, ont été adoptés mercredi, malgré les protestations de l’opposition et les émeutes qui ont éclaté à Budapest. Jeudi, les manifestants ont bloqué la circulation sur l’un des ponts qui enjambent le Danube en scandant « Orban en enfer ! » La réforme du code du travail, premier motif de protestation, autorise les employeurs à exiger jusqu’à 400 heures supplémentaires par an.

Affrontements à Budapest hier jeudi

Affrontements à Budapest hier jeudi

Les autorités ont annoncé qu’un guérillero maoïste avait été abattu lors d’un combat avec les forces de sécurité dans le district de Bijapur (Chhattisgarh) ce mercredi. Sur les lieux, les soldats ont découvert du matériel explosif visiblement destiné à une attaque contre les forces gouvernementales. Le combat a eu lieu vers 9h à proximité du village de Tarrem. Après avoir été informés qu’un groupe d’une trentaine de maoïstes menaient une action de sabotage, une équipe conjointe de la CRPF et de la police locale est intervenue. Les soldats ont encerclé une zone forestières avant que la fusillade éclate. A l’issue de celle-ci, ils ont retrouvé le corps d’un homme et une arme, ainsi qu’environ 25 IED, de la littérature naxalite et d’autres articles communs.

District de Bijapur

District de Bijapur

Le mardi 11 décembre, sur l’ordre des autorités locales, une centaine de personnes, dont des policiers ont détruit le camp de solidarité tenu depuis le 12 octobre par les membres du syndicat de l’hôtel Tharabar Gate, des membres des familles des travailleurs et des sympathisants. Le 13 décembre, une marche syndicale s’est organisée à la suite de cette destruction mais a très vite été dispersée par la police arrêtant 13 personnes dont 7 membres du syndicat.

Le campement avait été établi suite à des manifestations publiques organisées par les syndicats des hôtels de la région de Bagan pour protester contre les licenciements de membres et leaders syndicaux par la direction de l’hôtel Tharabar Gate. Malgré les réunions de conciliation entre les représentants des gouvernements locaux et nationaux et la direction de l’hôtel, ces derniers refusent toujours de réintégrer les syndicalistes.

La police arrête des manifestants de l’hôtel Tharabar Gate (archive)

Ce mardi 11 décembre, six leaders syndicaux ont été condamnés à deux ans et demi de prison avec sursis pour avoir manifesté lors d’un large mouvement de contestations et de grève nationale en 2014 (voir nos articles ici et ici). Quatre travailleurs de l’industrie du vêtement avaient été tués lors des affrontements et une vingtaine d’autres blessés. Le tribunal municipal de Phnom Penh a déclaré les dirigeants syndicaux coupables de quatre actes de violence et de dommages matériels lors de manifestations organisées dans la banlieue de Phnom Penh. Ils ont également été condamné à payer une amende de 35 millions de riels (± 7500 euros) à deux policiers qui auraient été victimes de violences.

Dans un désir d’apaisement, le premier ministre du Cambodge, Hun Sen, avait annoncé qu’il souhaitait améliorer son image auprès des critiques occidentaux par une série de gestes « conciliants » dont la libération sous caution ou à la suite d’une grâce, de prisonniers politiques, dont le chef du parti de l’opposition, Kem Sokha, accusé l’année dernière de trahison et qui est actuellement en résidence surveillée. Le président avait entre autre appelé les tribunaux à accélérer les poursuites contre les six dirigeants syndicaux ou même à retirer les accusations. Cependant, après l’annonce du verdict de mardi, l’un des accusés – Ath Thorn, dirigeant du Syndicat démocratique des travailleurs de l’industrie du vêtement cambodgien – a déclaré qu’il ferait appel, car malgré sa condamnation avec sursis, sa condamnation légale l’empêcherait d’assumer les fonctions de dirigeant syndical pendant toute la durée de la peine.

Pav Sina, un des six syndicalistes condamnés

Pav Sina, un des six syndicalistes condamnés