Un parking endommagé, huit fourgons cellulaires entièrement détruits par un incendie ou, pour certains, partiellement brûlés et de toute façon inutilisables : c’est le bilan de l’incendie survenu au cours de la nuit de ce samedi à dimanche, dans l’enceinte de la maison d’arrêt du Val-d’Oise (Mavo) à Osny. Les faits se sont produits aux alentours de 1 h 30 du matin, ce dimanche, à proximité des logements de fonction situés un peu à l’écart des bâtiments de la détention, à l’entrée du site. Le feu a ravagé le parc de véhicules du Prej, le Pôle de rattachement des escortes judiciaires. Des fourgons aménagés pour assurer les transferts des détenus entre les lieux d’incarcération et les tribunaux. L’incendie qui s’est propagé de véhicules en véhicule, faisant exploser les vitres et les pneus. Les pompiers dépêchés sur place ont pu circonscrire l’incendie. Quatre personnes arrêtées à proximité et placées en garde à vue, les dégâts se chiffrent d’ores et déjà à plus d’un million d’euros, et ce n’est qu’une estimation.

le parking de la maison d’arrêt du Val-d’Oise à Osny

le parking de la maison d’arrêt du Val-d’Oise à Osny

En fin de matinée, une chaîne humaine s’est mise en place entre République et Nation, réunissant des milliers de personnes. A l’origine, une manifestation devait se tenir sur ce tracé, mais elle a été annulée à la suite des attentats du 13 novembre. Une partie de la foule s’est dispersée vers 12 h 30, tandis que des actions continuaient place de la République. Peu avant 14 heures un cortège a tenté d’emprunter l’avenue de la République, derrière une banderole de plusieurs organisations anarchistes. Après un face-à-face tendu d’une vingtaine de minutes avec les CRS, les manifestants ont entrepris de faire le tour de la place, se heurtant à chaque artère à une haie de policiers. Parmi les slogans, «Police partout, justice nulle part», «Etat d’urgence, on s’en fout, on ne veut pas d’Etat du tout», «Police nationale, police du Capital» ou encore «Flics, porcs, assassins». Aux lancers de projectiles divers, les CRS ont répliqué par des charges et des tirs de grenades lacrymogènes, qui ont noyé la place de la République pendant près d’une heure.

Pendant ce temps, un gros millier de personnes continuait à scander des slogans pour la défense du climat, avant de s’extirper progressivement des lieux. Peu après 15 heures, les fourgonnettes de la police ont commencé à investir la place de la République pour évacuer les manifestants encore présents. Tandis qu’un groupe d’une cinquantaine de personnes, cernées contre un mur par les CRS, scandait «Plus chaud, plus chaud le climat !», la foule réunie tout autour entonnait des «Libérez nos camarades». Le face-à-face s’est longtemps poursuivi, jusqu’à l’interpellation au compte-gouttes peu après 16 heures. Les personnes arrêtées étaient ensuite placées dans un bus de la police. Avant 17 heures, la préfecture de police de Paris parlait d’une centaine d’interpellations.

Incidents place de la République ce dimanche



EDIT 23H00
: Le ministère annonce maintenant de 289 interpellations et 174 gardes à vue.
EDIT 1er décembre: Le bilan final est de 317 gardes à vue

Incidents place de la République ce dimanche

Déclenchée suite aux attentats islamistes du 13 novembre, l’état d’urgence a déjà servi à réprimer à plusieurs reprises des progressistes. A l’expulsion d’un squat par le RAID à Lille, l’annulation des mobilisations contre la COP21 et aux arrestations de manifestants qui avaient participé à un rassemblement interdit par les mesures d’exception, succède une nouvelle « opération anti-terroriste » contre une ferme bio du Périgord. Sur ordre du préfet du département, dix gendarmes se sont introduits ce mardi à 10h dans la ferme, à la recherche de « personnes, armes ou objets susceptibles d’être liés à des activités à caractère terroriste », en lien avec les attaques du 13 novembre. Au bout de 2h40 de recherches, l’un des gendarmes interroge les deux propriétaires « le G8, les sommets européens, les manifestations pour l’environnement, ça ne vous dit rien ? » avant de parler d’une action en particulier, le blocage du péage de Mussidan contre l’aéroport de Notre Dame des Landes, il y a deux ans. Ordinateurs et téléphones ont été raccordés à une machine qui en a copié le contenu. Les gendarmes sont finalement repartis bredouille à 10h du matin.

Le lendemain, plusieurs domiciles de militants anarchistes de Périgueux ont également été perquisitionnés, les données informatiques saisies et les lieux photographiés.

France: Perquisitions dans une ferme bio et aux domiciles d’anarchistes dans le Périgord

Une cinquantaine de personnes, parmi lesquels des militants du squat et de la Coordination des Sans-Papiers, ainsi qu’une famille de trente roms slovaques avec une quinzaine d’enfants,qui vivaient dans l’ancienne ambassade d’Espagne, 42 avenue Demolder, devenue le squat Utopirate, ont été expulsées ce matin.

L’expulsion a débuté peu avant 9h et a eu lieu à la demande du propriétaire du bâtiment (l’avis d’expulsion avait été remis la veille aux occupants). Le squat donne également sur la rue Courouble et en raison de cette configuration particulière des lieux et de la taille du site, environ 200 policiers de la zone de police Nord (Schaerbeek, Evere, Saint-Josse-ten-Noode) ont participé à l’action qui se serait déroulée sans incident. Un rassemblement solidaire s’organise.

Le dispositif policier avenue Demolder

Voir le FB d’Utopirate

Première vidéo de la RTBF
Seconde vidéo de la RTBF

Utopirate

EDIT 16H00: Huit personnes ont été arretées dans un autre lieu ouvert à deux pas d’Utopirate, plus un autre violemment et arbitrairement devant ce lieu. Il reste une douzaine de détenus au commissariat de la gare de Schaerbeek, avenue Rodenbach, lieu d’un rassemblement solidaire. La manifestation des sans-papier est venue en solidarité jusque devant le commissariat (info FB Utopirate).

EDIT: Tous les arrêtés (une vingtaine de personnes) ont finalement été libérés; six heures de rassemblement devant le commissariat…

EDIT final: Récit des événements par Utopirate: « ça a été violent, pas d’avertissement verbal, pas de possibilité de négociations, défonçage de portes au bélier, certain.e.s ont reçu des coups, d’autres ont dû sortir sans pouvoir prendre une seule de leurs affaires, une camarade a été fouillée et TRES bien fouillée par un policier HOMME, il y a eu en tout une vingtaine de personnes arrêtées, dont 5 sans papiers. Heureusement et grâce à la mobilisation générale, à la solidarité entre autre de la coordination des sans papiers, tout.e.s les camarades ont été relaché.e.s suite à un rassemblement relativement massif de midi à 18h devant le commissariat où ils étaient détenus. »

Le dispositif policier avenue Demolder
Utopirate

Ce vendredi, plusieurs villes de Cisjordanie occupées par Israël ont été secouées par des affrontements entre jeunes palestiniens et soldats israéliens. À Bethléem, un bébé palestinien de huit mois est mort asphyxié par des gaz lacrymogènes tirés par l’armée israélienne. A l’entrée de Ramallah, des soldats israéliens ont chargé les jeunes jeteurs de pierres avec une jeep, renversant et blessant l’un d’eux. Un soldat est ensuite descendu du véhicule pour frapper à plusieurs reprises le jeune homme à terre avec la crosse de son arme. Une ambulance palestinienne est aussitôt arrivée sur les lieux. Mais les soldats israéliens ont empêché les secouristes de s’approcher du jeune homme blessé qui a finalement été emmené par les forces israéliennes.

À Hébron, des dizaines de jeunes Palestiniens ont lancé des pierres, des cocktails Molotov et fait rouler des pneus enflammés sur les soldats israéliens qui ont riposté par un barrage de gaz lacrymogènes et de balles caoutchoutées. Jérusalem a été le théâtre d’une nouvelle attaque palestinienne au couteau. Un touriste américain a été légèrement blessé par l’assaillant, et un civil a été touché à la jambe par une balle perdue d’agents de sécurité qui cherchaient à neutraliser l’agresseur. Ce dernier, un Palestinien de 23 ans de Jérusalem-Est, a été abattu, selon la police israélienne. Deux Palestiniens ont tenté de poignarder des gardes-frontières israéliens près de Naplouse. L’un a été tué par des tirs israéliens, le deuxième est dans un état critique. Dans la bande de Gaza enfin, plus de 50 Palestiniens ont été blessés par des tirs israéliens lors de heurts le long de la frontière égyptienne. Deux sont dans un état critique.

Affrontements ce vendredi à Hébron

Affrontements ce vendredi à Hébron

La veille, une lycéenne de 17 ans, Dania Arsheid, 17 ans, a été tuée de sang froid a un checkpoint à Al-Khalil (Hebron). Elle est passée sous le détecteur de métaux et a donné son sac aux soldats en poste au checkpoint. Les soldats ont d’abord tiré à ses pieds, à balle réelle. Elle a alors immédiatement reculé et a levé les mains en l’air. A ce moment-la, les soldats lui ont à nouveau tiré dessus, sept ou huit fois. Pendant qu’elle gisait au sol, saignant abondamment du cou, les premiers secours ne lui ont pas été donnés, même l’ambulance israélienne arrivée vingt minutes plus tard ne lui a prodigué aucun soin. Les soldats israéliens n’ont pas autorisé l’ambulance de la Croix-Rouge palestinienne à accéder aux lieux. Alors que l’armée israélienne prétend que la jeune palestinienne possédait un couteau et était une menace pour les soldats, tous les témoignages recueillis réfutent cette information.

Lundi, trois Palestiniens ont été abattus dans des incidents séparés à Hébron. Iyad Jaradat, âgé de 19 ans, a été tué lors d’affrontements avec l’armée israélienne dans la ville de Sair, au nord-est d’Hébron. Jaradat a succombé à ses blessures dans un hôpital local après avoir reçu une balle dans la tête. Il y a eu dix autres blessés dans ces affrontements. Il y a eu des affrontements entre Palestiniens et forces israéliennes près de Sair, suite à la colère des Palestiniens après que l’armée israélienne a tué un autre homme dans la même ville un peu plus tôt lundi. Raid Jaradat, âgé de 22 ans, a été abattu par un tir de l’armée israélienne et son corps est toujours retenu par les autorités israéliennes. Dans un autre incident séparé Sa’ad al-Atrash a succombé à des blessures causées par des tirs de l’armée israélienne. L’armée a affirmé qu’il avait tenté de poignarder un soldat.

Scène de la mort de Dania Arsheid, 17 ans

Scène de la mort de Dania Arsheid, 17 ans

En janvier, trois jours après les attentats de janvier, l’armée à la demande du gouvernement avait déployé dans l’urgence 10.000 hommes de troupes. Les surcoûts de l’opération Sentinelle s’élèveraient à 180 millions d’euros en 2015. Qui va les payer ces surcoûts liés aux opérations intérieures (OPINT) ? Vont-ils relever de la solidarité interministérielle ? La question n’est pas réglée. Aujourd’hui encore 7.000 militaires sont mobilisés pour assurer la sécurité de 5.000 sites identifiés comme sensibles en France, – des lieux touristiques, des gares et des aéroports, des bâtiments publics et bien sûr les sites religieux, notamment – en complément de l’opération Vigipirate conduite par les forces de sécurité du ministère de l’Intérieur.

Déploiement militaire de l’opération

Quatre policiers ont été tués ce jeudi matin dans l’explosion d’un IED attribué aux combattants du PKK au passage de véhicules des forces de l’ordre qui se rendaient sur les lieux d’un incendie dans un quartier périphérique de la ville de Mardin. L’IED a explosé au passage du convoi, projettant le véhicule blindé à quelques mètres de la route, causant la mort d’un gradé et de trois agents de police. L’armée turque poursuit ses bombardements: les bases de Bezelê, d’Avashin, d’Oremar, de Bager, de Grana et de Bilican, harcelées par la guérilla, ont effectué des tirs d’artillerie hier et aujourd’hui.

A l’arrière plan: le blindé détruit

A l'arrière plan: le blindé détruit

Des dizaines de Palestiniens se sont confrontés aux habitants d’une colonie dans le centre de la Cisjordanie et aux soldats de l’armée israélienne. Un groupe de Palestiniens sont arrivés dans la zone située entre le village de Qusra et la colonie d’Esh Kodesh, avec l’intention de travailler la terre. Les Palestiniens se sont alors heurtés à une vingtaine de colons venus sur les lieux pour les en empêcher de travailler, ainsi qu’aux soldats de l’armée israélienne. Les affrontements ont alors commencé, au cours desquels plusieurs Palestiniens ont été blessés. Les soldats ont ensuite déclaré le secteur « zone militaire fermée ».

Un paysan palestinien de Qusra travaillant la terre, à l’arrière plan, la colonie sioniste d’Esh Kodesh

Un paysan palestinien de Qusra travaillant la terre, à l'arrière plan, la colonie sioniste d'Esh Kodesh

Ce matin à 8 heures, un détachement militaire qui avait pris part à une opération de ratissage dans les forêts de la zone frontalière d’Erzurum, a ouvert le feu sur un minibus civil, tuant un villageois et en blessant gravement deux autres. L’incident s’est passé dans le village de Gundik (Koyunlu) du district de Göle, dans la province d’Ardahan. Après le tir, les militaires se sont approchés du minibus, mais ont quitté les lieux peu de temps après, sans fournir assistance aux villageois qu’ils avaient blessés.

L’arrivée des blessés à l’hôpital

L'arrivée des blessés à l'hôpital