Au moins 18 personnes dont dix militaires et 8 civil) ont été tuées hier dimanche, en matinée, dans l’explosion d’une voiture piégée contenant environ 5 tonnes d’explosifs devant un poste de gendarmerie du district de Semdinli, dans la province kurde de Hakkari. Au moins 26 personnes – 10 militaires et 16 civils – ont été blessées dans cette attaque. La déflagration a été telle qu’un cratère de 10 à 15 mètres de large, et 6 à 7 mètres de profondeur, s’est formé sur les lieux de l’attaque. Le nombre de civils tués ou blessés s’explique par le fait que l’explosion a eu lieu non loin d’un endroit où plusieurs personnes attendaient un minibus. L’attaque a très probablement été menée par la guérilla kurde, et sans doute par un kamikaze. La région a été bouclée par l’armée qui effectue, avec l’appui de l’aviation, une opération de ratissage.

A Cukurca, la guérilla du PKK a tiré une grenade contre la base Hantepe, tuant un militaire. Les forces de séucirté revendiquent la mort de combattants kurdes dans les environs. Dimanche soir, le vice-président de la section Özalp (sous-préfecture de Van) du parti AKP a été abattu par un commando kurde. Samedi, un homme et une femme, soupçonnés d’être proches du PKK, ont fait exploser leurs bombes près d’Ankara à l’arrivée de la police venue les arrêter.

Le cordon de sécurité

EDIT 12/10
Le responsable de l’AKP pour le district de Cicle, à Diyarbakir, la plus grande ville du Kurdistan, a été abattu par un commando du PKK à son bureau le 11 octobre vers 22h30 locales.

Le cordon de sécurité

Une explosion, qui aurait été provoquée par un motocycle piégé, s’est produite aujourd’hui jeudi près d’un poste de police dans le quartier de Yenibosna dans la partie européenne d’Istanbul, non loin de l’aéroport international Atatürk. L’explosion a fait dix blessé. De nombreuses ambulances ont été dépêchés sur les lieux. Des témoins ont dit CNN-Turk qu’ils ont entendu une puissante explosion, ainsi que des coups de feu. La police turque a bouclé la zone. L’opération semble être le fait de la guérilla urbaine du PKK, même si ce commissariat avait déjà été attaqué en 2012 par un commando du DHKP-C.
EDIT: L’action a été revendiquée par les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK).

Le point de l’explosion

Le point de l'explosion

Des manifestations opposent actuellement des tribus de Sioux du Dakota du Nord à un projet de pipe-line qui doit traverser 4 états américains. La construction a déjà détruit plusieurs édifices et lieux de prières (la compagnie de construction a ensuite littéralement enterré les preuves à coups de bulldozers…) et empoisonnera les napes d’eau potable. Amy Goodman (journaliste et productrice de l’émission Democracy Now) a couvert ces évenements et un mandat d’arrêt a été délivré à son encontre pour « effraction ». Elle a notamment pu filmé la brutalité avec laquelle les forces de l’ordre ont attaqué les manifestants à l’aide de chiens et de gaz lacrymo. Plusieurs manifestants ont été sérieusement mordus.

C’est cette vidéo qui a valu son mandat d’arrêt à Amy Goodman:

Des manifestants sioux

Des manifestants sioux

Les étudiantes du lycée de Prétoria manifestent depuis plusieurs jours contre le code capillaire raciste qui leur est imposé. L’événement qui a mis le feu au poudre est qu’une étudiante noire de 13 ans a été punie pour avoir écrit un exposé sur la souffrance des femmes noires et pour avoir eu des cheveux trop « indisciplinés ». Généralement, les étudiantes noires s’entendent régulièrement dire que leurs cheveux sont « naturellement sales« . Vendredi dernier, un groupe d’étudiantes s’est donc rassemblé contre les règles discriminatoires concernant leurs cheveux. « On veut montrer qu’on en a assez de la bigoterie et du racisme » a déclaré une étudiante. Des gardes de la sécurité ont surveillé le meeting de près. Le samedi, les étudiantes se sont à nouveau rassemblées pour tenir une assemblée silencieuse dans une foire qui avait lieu sur les lieux de l’école. Mais cette fois, elles ont été menacées d’arrestations par des gardes armés de mitraillettes AK-47, de revolvers et de chiens.

Le code de l’école n’interdit pas nommément les coiffures afro mais impose que les cheveux soient brossés, que le style soit « conservateur », que les tresses et dreads mesurent au maximum 10mm de diamètre. Ce lundi, la direction tentait de faire continuer les cours normalement, mais des manifestants rejoignent les étudiantes devant l’école alors que le ministre provincial de l’éducation s’est rendu sur les lieux pour « arrêter cette situation avant que ça échappe au contrôle« . Les tensions révèlent également la fracture entre les écoles d’état pauvres et les écoles privées aux règlements racistes. Certaines étudiantes dénoncent même des professeurs qui séparent leurs classes en deux « parce que c’était comme ça avant« .

Des jeunes manifestantes à Pretoria

Des jeunes manifestantes à Pretoria

Un soldat a été tué et trois autres ont été blessés dans une embuscade à l’IED contre un véhicule militaire blindé dans la province de Sanliurfa. La bombe a explosé au moment du passage d’un véhicule militaire sur une route, dans le district de Viransehir, du sud de la province de Sanliurfa. Des policiers et ambulances ont été immédiatement dépêchés sur les lieux. Un commando du PKK a attaqué hier lundi la gendarmerie du district de Nazimiye à Tunceli, en s’infiltrant dans le dispositif de sécurité à bord d’un utilitaire. Un gendarme a été tué et trois autres blessés. Une opération a été lancée dans la région pour essayer d’intercepter le commando. Plus de 600 membres des forces de sécurité turques ont été tués dans des affrontements au Kurdistan nord depuis juillet 2015.

La gendarmerie de Nazimiye après l’attaque

La gendarmerie de Nazimiye après l'attaque

Vendredi soir, les incidents ont été très nombreux entre plusieurs centaines de jeunes et les forces de l’ordre après l’évacuation à l’aube d’une salle municipale, rebaptisée «Maison du peuple» par les opposants à la loi Travail, après douze jours d’occupation (voir notre article). Dans un premier temps, un face à face calme a débuté entre quelque 200 jeunes et des forces de l’ordre qui les empêchaient de réinvestir les lieux dont ils ont été délogés. Puis, vers 21 h 30, alors que le nombre des manifestants, dont beaucoup étaient cagoulés, avait beaucoup grossi, certains ont commencé à s’en prendre à des caméras de surveillance ou aux palissades du chantier du métro situé sur la place Sainte-Anne. Ils s’en sont pris au commissariat de la rue de Penhoët dont ils ont brisé les vitres. Une nouvelle manifestation était prévue ce samedi à Rennes contre les violences policières. Celle-ci est interdite par les autorités. Plusieurs centaines de policiers et des unités mobiles sont annoncées dans le centre-ville par la préfecture. Au total, sept compagnies de CRS et quatre canons à eau seront déployés.

Le commissariat rue Penhoët à Rennes:

A Toulouse, des incidents ont émaillé la fin de la manifestation contre la loi Travail. Après avoir emprunté le parcours prévu, les manifestants ont poursuivi leur course une fois arrivés au point supposé de dispersion. Le cortège s’est scinder en deux une fois arrivé au Canal du Midi aux environs de 14 h. Environ 800 manifestants, selon la police, se sont alors rendus devant le commissariat central, pour réclamer la libération de quatre militants, interpellés et placés en garde suite à l’occupation de la permanence de la députée Martine Martinel la veille. Une délégation syndicale ayant été reçue dans les locaux de police, ceux-ci ont été libérés une demi-heure plus tard.

Peu après 16 h, plusieurs centaines de manifestants étaient de retour au point de départ de la manifestation, à François-Verdier. C’est alors que les forces de l’ordre présentes sur place ont fait usage de grenades lacrymogènes ainsi que de grenades de désencerclement pour disperser les manifestants, place Dupuy, où trois personnes ont été interpellées. Du gaz lacrymogène a également été envoyé dans la station de métro, vers laquelle tentaient de partir des manifestants. Le cortège s’est ensuite dirigé vers le Grand Rond, où les forces de l’ordre ont procédé à de nouvelles interpellations. Au total neuf personnes ont été interpellées suite à des jets de projectiles contre les forces de l’ordre.

Les affrontements à Toulouse

Le commissariat rue Penhoët à Rennes:
Les affrontements à Toulouse

Trois personnes ont été tuées et 22 autres blessées (dont 12 policiers) aujourd’hui dans l’explosion d’une voiture piégée au passage d’un car de la police à Diyarbakir, principale ville du Kurdistan. De nombreuses ambulances et des équipes de police ont été dépêchées sur les lieux après la puissante explosion entendue à plusieurs kilomètres à la ronde. Toujours aujourdhui, deux policiers ont aussi été tués dans l’explosion d’une bombe artisanale dans la province de Van. Cinq militaires ont par ailleurs été blessés dans la province voisine de Mardin par l’explosion d’une bombe au passage de leur convoi.

La carcasse du bus à Diyarbakir

La carcasse du bus à Diyarbakir

Suite à la manif sauvage du 14 avril qui s’est rendue de la place de la République aux Buttes Chaumont, les policiers ont affirmé avoir trouvé des traces d’ADN sur des débris de la vitrine d’un concessionnaire Jaguar saccagé. Une perquisition a eu lieu cette semaine et une personne a été mise en garde à vue, déferrée, et est passée en comparution immédiate hier après-midi, le vendredi 22 avril. Défendue par une avocate dont le nom a été fourni par le groupe de défense collective, elle a été relaxée. Durant toute sa garde à vue, la personne a gardé le silence. Au tribunal, elle a reconnu sa présence à la manifestation, et devant la concession Jaguar, mais a nié toute participation aux dégradations. L’avocate a plaidé qu’une trace ADN sans autre élément de preuve ne prouvait que la présence de la personne sur les lieux, mais pas sa participation aux faits. Cette arrestation a lieu une semaine après la manif, alors que la préfecture avait annoncé que des enquêtes auraient lieu suite aux différentes manifs sauvages et aux affrontements avec les policiers.

Le concessionnaire Jaguar dévasté le 14

Le concessionnaire Jaguar dévasté le 14

Dans le quartier de Gazi, rattaché au district de Sultangazi à Istanbul, la population a monté des barricades en réponse à l’attaque de la police sur les manifestants et le Cemevi (lieu de culte alévi). Dans le quartier, où 3 personnes ont été blessées, les affrontements continuent. Dimanche, la police qui a attaqué une manifestation dénonçant les massacres au Kurdistan, a ensuite assiégé le Cemevi. Encerclant les alentours du Cemevi, la police a attaqué celles et ceux qui s’opposaient à eux avec du gaz et des tirs de balles en caoutchouc. La population du quartier a monté des barricades autours de leur Cemevi pour le protéger. Ils ont répondu aux attaques de la police en lançant des pierres. Par la suite, les véhicules blindés S84 et U1 de la police ont ouvert le feu sur la population du quartier. Suite aux attaques, trois personnes nommées ont été transporté à l’hôpital, blessé par les tirs de la police, deux grièvement.

A l’appel des organisation révolutionnaires, un grand nombre de personnes se sont rassemblées devant l’hôpital de Gazi. Suite à une nouvelle attaque de la police contre ce rassemblement, les affrontements ont repris dans les rues du quartier. Les gaz lancés par les véhicules blindés de la police ont noyé le quartier sous le lacrymogène, les lieux de travail ont spécifiquement été pris pour cible. Les milices révolutionnaires du TKP/ML-TiKKO, du DHKPC, du YDG-H et du MLKP ont monté des barricades dans les rues du quartier et résistent toujours.

Affrontements à Gazi

Affrontements à Gazi

Actuellement, le niveau « d’alerte anti-terroriste » est évalué par l’Organe pour la Coordination et l’Analyse de la Menace, l’OCAM. Elle note sur un niveau de 1 à 4 la probabilité d’une attaque terroriste. Une révision de la loi pourrait faire passer ce nombre de niveaux à 5, ce cinquième niveau qualifierait des attaques pour lesquelles les auteurs, lieux et/ou dates sont connus. Cet ajout ressemble à une opération médiatique censée faire oublier la débâcle des niveaux d’alerte de ces dernières semaines dans la capitale belge puisque le niveau 4 de menace « probable et imminente » est lui aussi censé se baser sur des menaces directes et donc sur le fait que les cibles et auteurs soient connus.

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