Les 10 et 12 août derniers, police de Bruxelles-Capitale/Ixelles a arrêté trois hommes, soupçonnés d’avoir lancé des projectiles sur des policiers lors de la manifestation “Black Lives Matter” du 7 juin dernier. Le premier a été relaxé après audition, tandis qu’un seconde a également été relaxé par le juge d’instruction. Le troisième homme a pour sa part reçu une citation à comparaître directement devant le tribunal correctionnel. Les trois personnes faisaient l’objet d’un signalement à la suite d’un long travail d’identification, sur base des images de caméras de vidéosurveillance, effectué par la police. Le 7 juin, près de 10.000 manifestant.e.s ont participé au rassemblement Black Lives Matter place Poelaert pour dénoncer les crimes policiers et le racisme de la police. Cette manifestation avait donné lieux à des émeutes (voir notre article).

Manifestation BLM à Bruxelles

Dans certaines zones de Berlin, la police exerce une occupation spatiale agressive en assiégeant des quartiers de Friedrichshain et de Neukölln ou en occupant des lieux publics et des parcs à Kreuzberg. L’occupation policière massive de ces quartiers laisse cependant d’autres zones de la ville vulnérable à des attaques. Un groupe anarchiste a donc décidé d’incendier un camion appartenant à l’entreprise DB Schenker dans la nuit du 27 mai en solidarité avec le Rojava. DB Schenker est une entreprise « profiteuse de guerre » puisqu’elle collabore, dans le cadre de l’OTAN, avec l’état turc dans son projet d’invasion et d’occupation du Rojava.

Attaque d'une entreprise en solidarité avec le Rojava

Attaque d’une entreprise en solidarité avec le Rojava

Mise à jour du site

Notre site souffrait de lenteurs et d’indisponibilités réccurentes depuis plusieurs mois maintenant. Suite aux travaux de la nuit dernière, il ne devrait à terme plus y avoir de problèmes de performances. Des bugs peuvent encore se produire, principalement : le site peut être indisponible ou le certificat https/ssl (qui assure le chiffrement de la connexion entre vous et notre site) peut apparaître comme périmé. Ces problèmes sont dûs à la propagation DNS (c’est à dire, une période de 24h durant lesquelles certains serveurs ne sont pas au courant que le domaine « secoursrouge.org » mène désormais vers l’adresse d’un nouveau serveur).

Si vous rencontrez toujours des problèmes le 21 mai, vous pouvez tenter de nettoyer votre navigateur, pour le forcer à télécharger le site depuis son nouvel emplacement. Mais si vous arrivez à lire cet article depuis notre site vous n’êtes pas concerné-es.

Lancement de l’Agenda Zone Midi

Le site de notre local, le Sacco-Vanzetti, est actuellement remplacé par un agenda qui sera commun avec d’autres lieux du sud de Bruxelles (principalement Saint-Gilles, Anderlecht et Forest). Ce nouveau site peut être visité à l’adresse zonemidi.org. L’adresse saccovanzetti.space redirigera bientôt vers la page dédiée sur l’Agenda Zone Midi, c’est à dire zonemidi.org/sacco-vanzetti/

 

Une information judiciaire a été ouverte en juillet 2017 pour « association de malfaiteurs », où dix militants antinucléaires sont mis en examen pour divers motifs en lien avec des dégradations commises dans un hôtel et de l’organisation d’une manifestation non déclarée en août 2017 à Bure. Ce dossier s’est révélée être une machine démesurée de renseignement sur le mouvement antinucléaire. Près de 765 numéros de téléphone ont fait l’objet de demandes de vérification d’identité auprès des opérateurs de téléphonie. Au moins 200 autres requêtes ont été faites pour connaître les historiques d’appels, leurs lieux d’émission, les coordonnées bancaires des titulaires d’abonnement, les codes PUK permettant de débloquer un téléphone quand on ne connaît pas son PIN. Au total, 29 personnes et lieux ont été placés sur écoute. Deux militants ont été visés par ces interceptions pendant 330 jours, soit presque un an. Pour plusieurs autres mis en examen, cela dure près de huit mois. Le numéro de la Legal team a été surveillé pendant quatre mois. Si l’on additionne toutes ces séquences, on obtient une durée cumulée de temps passé à écouter les activistes équivalente à plus de seize années ! La plupart de ces personnes ont été écoutées en permanence par une équipe de gendarmes se relayant derrière leurs écrans.

Au total, plus de 85.000 conversations et messages ont été interceptés. Et pas moins de 337 conversations ont été retranscrites sur procès-verbal, auxquelles s’ajoutent quelque 800 messages reproduits par le Centre technique d’assistance (CTA). La ligne téléphonique de l’avocat des antinucléaires, depuis lui aussi mis en examen, a fait l’objet d’une demande de géolocalisation. Deux voitures de militants sont discrètement équipées d’une balise permettant de suivre leurs trajets en temps réel. L’utilisation de la messagerie cryptée Signal empêchant de lire les messages, le téléphone d’une militante est saisi, envoyé au Centre technique d’assistance (CTA), un organisme interministériel spécialisé dans le déchiffrage des données numériques. Le CTA réussit à craquer le mot de passe du téléphone et y retrouve quelque 800 messages non effacés. Les gendarmes ont aussi utilisés des IMSI-catchers, des appareils de surveillance qui récupèrent à distance les identifiants des cartes SIM (les « IMSI ») dans les téléphones portables. A l’occasion d’un rassemblement de soutien aux inculpés, 1.028 IMSI sont interceptés.

Un schéma réalisé par la cellule d’analyse criminelle Anacrim de la gendarmerie nationale (logiciel : Analyst’s notebook), prétend visualiser les liens entre 118 opposants (via leurs numéros de téléphone, des lieux, des événements), une technique, habituellement utilisée pour résoudre des crimes particulièrement graves (tueur en série…). A Bure et dans les villages environnants, les gendarmes interrogent les commerçants et les habitants « aux fins de déterminer précisément les habitudes et lieux de vie des opposants au projet Cigéo les plus radicaux ». Un pharmacien reçoit une réquisition pour fournir l’ordonnance de clients ayant acheté du sérum physiologique. Au total 25 perquisitions ont lieu. La vie privée des militants est passée au tamis de la surveillance policière : commissions rogatoires à la caisse d’allocations familiales, à la direction des impôts, aux agences d’intérim, aux employeurs passés et actuels, à Pôle emploi, aux banques qui gèrent leurs comptes. Pour en savoir plus

Image du type de celles établies par un logiciel Anacrim représentant l’organisation du mouvement anti-Cigeo à Bure

S’organiser contre le capitalisme et le coronavirus

À l’attention des personnes et des forces militantes,

La crise du coronavirus est une crise capitaliste. D’abord parce que les économies dans les soins de santé ont préparé les conditions de la crise sanitaire, ensuite parce que la bourgeoisie doit maintenir certains secteurs économiques en activité pour générer les profits nécessaires à sa survie, enfin parce que là où les soins de santé sont privatisés, les considérations de rentabilité interfèrent, voire priment, sur les considérations de santé publique.

De nombreuses personnes sont ainsi forcées de travailler dans des conditions insupportables, autant de par la charge démultipliée que par les conditions sanitaires dangereuses. Les gouvernements successifs ont quant-à-eux liquidé le service de santé publique, démultiplié la charge des travail des soignant·e·s, offert des milliards d’euros de cadeaux fiscaux aux entreprises, dépensé sans compter dans les guerres d’Irak, d’Afghanistan et d’ailleurs. Ce sont les mêmes qui ont dépensé €4 milliards pour l’achat des avions F35 et qui annonçaient juste avant l’épidémie que les hôpitaux publics devaient faire €50 millions d’économie supplémentaires.

Et c’est, une fois encore, les classes populaires qui payent la note. Car si le virus peut contaminer tout le monde, nous ne sommes pas égaux/égales face à lui. Entre l’accès aux soins de santé, l’accès au remboursement, l’accès à une existence administrative, la précarité de ceux/celles qui sont emprisonné·e·s, sans-papiers, sans-domicile.

La bourgeoisie nous prouve, une fois encore, sont incapacité systémique a gérer les crises que son système génère. Cette crise, comme les autres crises du système capitaliste, lui offre des perspectives de renforcement tout en l’affaiblissant temporairement. Cette crise est également un défi pour nous car nous devront apprendre à faire de la politique en période de confinement et saisir les opportunités historiques de cette situation.

Il n’est pour autant pas question de nier le danger sanitaire que cette pandémie représente pour nous et pour les plus fragiles d’entre nous. Nous devons réfléchir à ce confinement en nos propres termes, nous approprier les moyens de l’autonomie sanitaire, dans nos milieux d’abord, plus largement ensuite. Nous éviter aussi bien l’erreur de « faire dans l’humanitaire » que de déserter le terrain des problèmes matériels. Nous devons encourager toutes les initiatives qui vont dans le sens de l’auto-organisation populaire, fondées sur les valeurs d’entraide et de solidarité. De la même manière, nous ne devons pas laisser les autorités récupérer les manifestations, d’abord spontanées, de soutien symboliques aux travailleurs soignants. Il faut les soutenir et leur donner un sens irrécupérable pour la bourgeoisie.

Nous devons réfléchir à de nouveaux moyens d’action et d’organisation et ne pas se laisser immobiliser par les termes de la bourgeoisie. Il n’est pas question de faire une « pause » dans le cadre d’une soit-disant guerre contre un ennemi commun.

Elle aimerait nous faire croire qu’il existe une « guerre » de l’Humanité contre le coronavirus. En réalité, elle a déjà profité de notre désarmement pour intensifier sa guerre contre les exploité·es. Suspension du droit de grève au Portugal, attaque contre les congés payés et le temps de travail en France, chasse aux SDF et aux migrant·es, rallongement des horaires d’ouvertures des magasins, en Belgique, les exemples se comptent par dizaines.

Nous avons un immense défi à relever sur les moyens d’organisation, notamment dans l’usage des outils par internet. A cet égard, nous recommandons l’usage d’outils chiffrés et/ou auto-hébergés (par exemple, préférer l’usage de Signal, Riot.im, Jitsi, Nextcloud plutôt que de Facebook, Skype, Discord ou Zoom). Il nous faudra également entamer une réflexion plus large sur la forme que pourraient avoir de futures crises, ou le futur de celle-ci, qui nous empêcheraient de communiquer par internet, pour mieux nous y préparer.

Plus qu’à des solutions techniques, ce sont des solutions structurelles qu’il nous faut trouver, non seulement face à la pandémie mais également face à répression et aux moyens qu’elle se permet de déployer dans ce cadre, comme l’utilisation massive des données de géo-localisation des téléphones.

Enfin, il nous faut garder l’esprit ouvert, combattre les sectarismes qui nous divisent pour pouvoir, ensemble, comprendre et combattre les crises actuelles et futur du capital. Ce « confinement » là n’a pas attendu le coronavirus pour nous immobiliser. Si nous n’arrivons pas à affronter cette responsabilité, les crises capitalistes continueront à renforcer la bourgeoisie tout en nous affaiblissant. Saisissons les opportunités, retournons la situation à notre avantage. N’ayons aucune confiance envers la capacité de la classe dominante à gérer cette crise. Et face à cette incapacité, elle n’hésitera pas à normaliser certains aspects du confinement plutôt que d’interrompre la circulation marchande plus longtemps.

Nous devons reprendre le travail dans la rue, ajuster nos modes de fonctionnement et adopter les méthodes d’intervention praticables. Reprendre le travail politique dans la rue aujourd’hui, dans les conditions sanitaires requises, c’est aussi se préparer aux exigences de demain et à un éventuel renforcement du confinement (couvre-feu, permis de circulation sur la voie publique, etc.)

Nous vous donnons rendez-vous sur les fronts de lutte, Courage et force à tou·te·s !

Les autorités de Moscou ont lancé ce mercredi leur projet de construction d’une route à travers un site d’enfouissement ancien de déchets radioactifs malgré les protestations des riverains et des écologistes. Une autoroute à huit voies doit traverser une colline dans le sud-est de la capitale, près d’une ancienne usine soviétique qui faisait jusque dans les années 1970 de l’extraction de thorium, un élément radioactif destiné aux réacteurs nucléaires de l’époque. Jouxtant une station de train très fréquenté, ce terrain de la ville de Moscou est situé à moins de 200 mètres de grands immeubles d’habitation. Fin janvier, le maire de Moscou a admis pour la première fois que la colline contenait bien des « déchets radioactifs ». Il a cependant assuré qu’il n’y avait que des « traces de contamination insignifiantes » sur le tracé de l’autoroute, ne devant pas en empêcher selon lui la construction.

Ce mercredi, des ouvriers équipés d’un excavateur, ainsi que des dizaines de policiers sont arrivés sur les lieux. L’excavateur a creusé le sol et des arbres ont été déracinés. Des dizaines de riverains et de militants se sont également rassemblés sur le site. La police leur a demandé de quitter les lieux avec un mégaphone, puis est intervenue, provoquant des heurts. Quelque 61 personnes auraient été arrêtées à la suite des affrontements, qui ont vu des policiers en tenue antiémeute utiliser des gaz lacrymogènes contre des manifestants.

Faceà face entre policiers, écologistes et riverains

Aujourd’hui, la Police provinciale de l’Ontario (PPO) est intervenue pour déloger des manifestant·es qui bloquaient la voie ferrée à Tyendinaga depuis le 6 février. Une quinzaine de SUV remplis de policiers est arrivé sur place vers 8 h 10. Les policiers se sont dirigés vers la barricade où ils ont arrêté six personnes. La veille, la PPO et le Canadian National Railway Company avaient menacé les manifestants d’une enquête policière et d’un dépôt d’accusations, s’ils ne quittaient pas les lieux lundi avant minuit. Cette occupation des Mohawks de Tyendinaga est l’une des très nombreuses actions de solidarité lancée au Canada contre l’invasion du territoire de la nation wet’suwet’en par la Gendarmerie royale du Canada (voir notre article).

Six manifestants mohawk arrêtés à Tyendinaga

À Toulouse un squat où logeaient 600 migrant-e-s a brûlé le mardi 4 février. Les habitant-e-s se sont retrouvé-e-s à la rue, démuni-e-s et certain-e-s ont perdu leurs affaires et leurs papiers administratifs, qui ont une valeur inestimable pour les démarches de droit d’asile, de demande de titre de séjour etc.  Certain-e-s habitant-e-s ont tenté de rentrer dans l’immeuble pour sauver leurs affaires, ils et elles ont été gazés par la police. Le soir même, des vigiles privés avec des chiens étaient postés autour de l’immeuble pour empêcher d’y rentrer à nouveau. Malgré la promesse des autorités d’organiser la récupération des affaires sans présence policière le lendemain, des camions de CRS étaient présents, cela a provoqué des tensions, 2 arrestations, une voiture embarquée et une amende infligée pour avoir traversé hors des clous. Des hébergements d’urgence  ont été proposés dans des gymnases de la ville pour les 3 premières nuits puis au parc des expositions. Mais beaucoup n’ont pas dormi dans les gymnases, craignant le fichage et le tri des migrant-e-s de la mairie et de la préfecture.
Face à la répression et au racisme d’Etat, les habitant-e-s ont exprimé leur révolte  et ont été soutenu-e-s par leurs voisin-e-s, des associations et des collectifs militants qui ont récolté nourriture, vêtements, mobilier, et organisé des hébergements. Samedi 8 février, deux nouveaux lieux ont été ouverts pour reloger les habitant-e-s.

Le squat où logeaient 600 migrant-e-s à Toulouse.

Un Palestinien a foncé avec une voiture-bélier dans un groupe de militaires des forces d’occupation dans le centre de Jérusalem mercredi soir, blessant 12 soldats de la brigade d’élite « Golani » avant de parvenir à quitter les lieux. L’un des 12 soldats a été grièvement blessé et a été opéré et un autre a été blessé moins gravement. Les 10 autres ont été légèrement blessés. Toujours mercredi soir, un adolescent palestinien a été tué dans des affrontements qui ont éclaté dans la ville de Jénine, en Cisjordanie, après que les soldats israéliens aient démoli la maison de la famille d’Ahmed Kunba, qui participé à l’action de mitraillage de voitures de colons en septembre 2018 près de Naplouse. Cette mesure visait seulement la famille du résistant puisque celui-ci avait été abattu par les forces de sécurité israélienne en février 2018. C’est la deuxième fois que cette maison est détruite comme représailles contre la famille. Le jeune manifestant assassiné avait 19 ans, il a été touché par une balle dans l’abdomen.

Des émeutes ont également éclaté mercredi à Ramallah, en Cisjordanie, des Palestiniens lançant des pierres et des bombes incendiaires sur un convoi de Tsahal dans la région procédant à des arrestations. Enfin, une militaire israélien a été blessé par des coups de feu tirés d’une voiture près de la colonie de Dolev, au centre de la Cisjordanie.

Le manfizestant tué par les militaires israéliens

 

 

Environ un millier de gilets jaunes manifestaient aujourd’hui samedi dans le sud de Paris dans une ambiance émaillée d’incidents et sous haute surveillance policière. Peu après 14H00, au niveau de l’avenue du Maine, dans le quartier de Montparnasse, des incidents entre manifestants et policiers ont eu lieu alors que le cortège voulait dévier de l’itinéraire déclaré en préfecture. Non loin de là, se tenait au même moment une manifestation contre le chômage et la précarité, traditionnellement organisée chaque premier samedi de décembre. Un groupe de manifestants a tenté de forcer un barrage des gendarmes mobiles, qui les ont repoussés avec leurs boucliers et des grenades lacrymogènes. Quelques autres tirs de gaz lacrymogènes se sont ensuite produits en tête de cortège. Une personne a été évacuée sur une civière. D’autres incidents ont eu lieux plus tard, c’est ainsi que par exemple des policiers en civils se sont fait caillasser près de l’hôtel de ville et ont lancé une grenade de désencerclement. Il y a eu plusieurs interpellations. Il y a eu de nombreuses manifestations en provinces: à Marseille, Caen, Lille, au Havre, Lyon, Rouen et Strasbourg. A Strasbourg plusieurs heurts ont éclaté à certains endroits d la ville. A Lyon, le défilé a été marqué par des jets de projectiles contre les forces de l’ordre, entraînant des tirs de lacrymogène.

Faceà face avenue du Maine