Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La Cour européenne des droits de l’homme a donné raison, mardi 13 février, à un utilisateur de Telegram. Ce dernier avait saisi la juridiction européenne pour contester une loi russe permettant aux services de sécurité du pays de demander l’accès aux clés de chiffrement utilisées par l’application de messagerie pour protéger les conversations. Anton Podchasov, qui faisait partie d’un groupe de six utilisateurs de Telegram visés par une demande du FSB, le service de sécurité intérieure russe, avait saisi la CEDH en 2019. Dans un dossier de lutte contre le terrorisme, le FSB avait enjoint l’application à lui fournir toutes les informations à sa disposition sur M. Podchasov, ainsi que les clés de chiffrement permettant de décoder les messages qu’il avait pu envoyer ou recevoir. Telegram avait refusé d’obtempérer, estimant que la loi violait les libertés fondamentales de ses utilisateurs. La messagerie avait alors été bloquée dans tout le pays – de manière assez peu efficace. La société avait quitté la Russie à la même période.

Le FSB  ces clés aux autorités sur demande. Elles sont le maillon central du système dit de « chiffrement de bout en bout », qui permet de sécuriser de manière très robuste une communication : seuls l’émetteur et le destinataire du message peuvent le lire, et même l’administrateur de l’application ne peut y accéder. Ces clés sont toutefois « générales » : une fois transmises au FSB, elles auraient pu être utilisées pour décoder les messages de M. Podchasov, mais aussi ceux de tous les autres utilisateurs de l’application et c’est ce qui a motivé la décision de la CEDH de donner raison à Telegram : la loi russe « qui permet aux autorités d’accéder, de manière généralisée et sans garde-fous suffisants, aux contenus de communications électroniques, est en contradiction avec l’essence même du droit à la vie privée ». La décision de la CEDH pourrait influencer plusieurs autres dossiers législatifs en cours. La question du chiffrement des communications est en effet au cœur de propositions avancées par quelques responsables politiques, ainsi que de certains projets de loi récents.

Six opposants au projet d’autoroute A69 Toulouse-Castres ont été interpellés ce dimanche 18 février lors d’une manifestation interdite à Saïx, dans le Tarn. Alors que les forces de l’ordre encerclent depuis samedi les arbres sur lesquels campent des opposants pour empêcher la poursuite du chantier, les manifestants voulaient ravitailler ces militants. Les affrontements ont été violents, avec usage massif de gaz et jets de cocktails Molotov. Dans le même temps, deux engins de chantier d’une usine de cimenterie à plusieurs centaines de mètres de la Zone à défendre (ZAD) créée par les opposants ont été incendiés par des manifestants.

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La présidente de Cour d’appel de Thessalonique, Anastasia Anthopoulou, a été la cible d’un colis piégé. Trouvant le colis suspect, elle a fait appel à la police et les démineurs l’ont désamorcé. C’est le groupe anarchiste « Réponse armée » (Ένοπλη Απάντηση)  qui a revendiqué cette action contre celle qu’il considère comme un des rouages essentiels de la machine inhumaine et fasciste qui a pour seul but de torturer et de se venger sur tou.tes celles/ceux dont elle décide du destin.

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Les combattants maoïstes ont exécuté un commandant de compagnie du Commando Battalion for Resolute Action (CoBRA), dans le district de Bijapur (état du Chhattisgarh). Les bataillons CoBRA sont les unités d’élite anti-guérilla des paramilitaires de la CRPF.  Le commandant Tijau Ram Bhuarya, était en poste au 4e bataillon dans la région de Darbha. Un détachement de la CRPF  surveillait le marché lorsqu’un groupe de maoïstes, vêtus en civil, l’a tué à l’arme blanche.

Commandos COBRA de la CRPF à l'entraînement

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Des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans les rues de Cologne pour exiger la libération d’Abdullah Öcalan. Cette marche et ce rassemblement s’inscrivent dans le cadre de la campagne internationale “Liberté pour Abdullah Öcalan, une solution politique à la question kurde”, lancée le 10 octobre dernier. Ce samedi matin, munis de banderoles et d’affiches à l’effigie du leader kurde, les manifestants se sont rassemblés devant le DGB-Haus, avant la marche organisée pour marquer le 25ème anniversaire de l’arrestation du leader kurde Abdullah Öcalan, le 15 février 1999..

Vendredi après-midi, les autorités de Moscou avaient mis en garde les habitants contre toute manifestation “non autorisée” après l’annonce de la mort en prison de l’opposant Alexeï Navalny. Mais dans la soirée, des personnes faisaient la queue pour déposer des fleurs dans plusieurs cités russes sur des monuments à la mémoire de dissidents politiques, et des interpellations avaient déjà été signalées. Plus de 101 personnes ont été arrêtées dans dix villes, principalement des grands centres urbains. Une soixantaine ont été interpellées et placées en détention à Saint-Pétersbourg, une quinzaine à Nijni Novgorod et une dizaine à Moscou. Alexeï Navalny, 47 ans, purgeait une peine de 19 ans de prison pour “extrémisme” dans une colonie reculée de l’Arctique, dans des conditions très difficiles.

EDIT: Le nombre des personnes arrêtées par les forces de sécurité russes pour avoir rendu un hommage public à Alexeï Navalny s’élève à plus de 400 personnes dans 36 villes du pays

Dossier(s): Reste de l'Europe Tags:

Le 14 février, au tribunal de Gênes, a eu lieu l’audience en appel du procès Diamante. Les juges ont confirmé la condamnation de Gianluca pour « possession illégale d’explosifs » (art. 1 et 2 de la loi 895/67) et « tentative d’infraction » (art. 56 du code pénal), en réduisant la peine à trois ans et deux mois (plus 3 000 euros d’amende). Lors du procès de premier degré, il avait été condamné à quatre ans et six mois (plus 15 000 euros d’amende), tandis que l’autre inculpée avait été acquittée (voir notre article).

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À quelques semaines des élections municipales en Turquie, le régime d’Erdogan multiplie les rafles à l’encontre de l’opposition politique, de la société civile et des médias indépendants. Les procureurs d’Istanbul et de Mersin soupçonnent au moins vingt personnes d’appartenir à une organisation terroriste, sous-entendu le PKK. Dans tous les cas, les dossiers d’enquête sont soumis à une clause de confidentialité et les personnes arrêtées sont interdites de contacter leur avocat pendant 24 heures. Neuf arrestations ont été confirmées jusqu’à présent à Mersin. Parmi les personnes visées se trouvent plusieurs membres de l’association de solidarité avec les prisonniers politiques (TUAY-DER). Ils ont été arrêtés lors de raids dans la province de Mersin, majoritairement dans le district de Tarsus. Les perquisitions se poursuivent dans d’autres districts de la région côtière.

À Istanbul, la police a mené des raids dans les districts d’Esenyurt, Esenler, Maltepe, Pendik et Kağıthane. Une famille kurde d’Esenyurt aurait été victime de violences policières au cours des perquisitions. Plusieurs personnes ont été rouées de coups de matraque au niveau du dos, des bras et des jambes. Au moins une femme figure parmi les personnes arrêtées. Plus tôt dans la journée, six professionnels des médias avaient déjà été placés en garde à vue à Izmir, toujours pour “terrorisme”. La veille, deux autres arrestations avaient eu lieu dans la soirée, près de Licê, au nord-est de la province kurde de Diyarbakir. Les deux hommes, originaires de la localité de Çemê Elîka (Birlik), sont encore en garde à vue à la gendarmerie, sans que l’on sache de quoi ils sont accusés.

Dossier(s): Turquie-Kurdistan Tags:

Dans la nuit du dimanche 11 au lundi 12 février, les marches de l’escalier de la rue Sainte Marie des Terreaux, à Lyon, ont été repeintes aux couleurs de la Palestine, pour visibiliser l’horreur du génocide pratiqué par l’armée d’occupation israélienne. Six militant.es ont été pris sur le fait et mis en garde à vue et trois ont subi des perquisitions immédiates (ce qui est illégal, car les règles de mises en garde à vue ne s’appliquent normalement pas à ce genre de délit). Une directive ministérielle est d’ailleurs appliquée : chaque action concernant la Palestine doit conduire, autant que possible, à une garde à vue, dans le but d’intimider.