Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La police métropolitaine de Londres a annoncé avoir débuté vendredi le déploiement de caméras de reconnaissance faciale un peu partout dans la ville. Dans un premier temps, ces caméras seront placées dans des lieux d’intérêt pour les touristes et les consommateurs comme le quartier de West End ou le centre commercial Westfield du quartier de Stratford. Chaque caméra, allumée uniquement pendant cinq à six heures par jour, scannera les visages des passants et les comparera à une série de portraits contenus dans une base de données. Cette dernière contiendra, en majorité, des « individus recherchés pour des crimes sévères et/ou violents. » Si la caméra pense avoir identifié l’une de ces personnes, une patrouille de police sera alertée. La personne sera arrêtée si la reconnaissance faciale est confirmée par un contrôle d’identité classique. Si la nouvelle mesure sera lancée progressivement dans une sélection de lieux, les autorités soulignent que ce n’est que le début : cette pratique est vouée à devenir une norme dans la capitale britannique. D’après la police londonienne, la technologie de reconnaissance faciale, développée par la firme NEC, à laquelle elle fait appel, possède une efficacité moyenne de 70%. De plus, elle ne générerait qu’une fausse alerte sur 1000. Londres est déjà une des villes les plus vidéosurveillées au monde avec un demi-million de caméras CCTV.

Camera CCTV à Londres

 

Le Saint-Sauveur, bar du quartier de Ménilmontant, dans le 20e arrondissement de Paris, se voit frappé d’une « fermeture administrative » de neuf jours, du 21 au 30 janvier menaçant gravement les finances du bar. Depuis plusieurs semaines, la police réalise régulièrement des visites du bar pour n’importe quelle raison et distribue des amendes. Ouvert en janvier 2006, le Saint-Sauveur est le cœur de la contre-culture antifasciste parisienne et un lieu fréquenté par une bonne partie des militant·es de gauche. Une cagnotte a été lancée pour soutenir le bar. Plus d’infos ici.

Le Saint-Sauveur

La commune d’Etterbeek à Bruxelles a installé quatre caméras intelligentes en phase de test depuis le début du mois de janvier. Ces caméras sont, du moins à ce stade, utilisées dans le cadre de la lutte contre les dépôts de déchets clandestins.  Il s’agit de caméras mobiles à double optique dotées d’un algorithme qui détecte lorsqu’un objet est déposé au sol, filme les faits et scanne les plaques de voitures. Une fois les images prises, elles sont stockées dans une carte mémoire et directement via la 4G dans la boite mail des policiers. La phase de test se terminera début avril, le système pouvant alors être étendu. La commune d’Ixelles dispose déjà de 25 caméras de ce type.

Etterbeek teste quatre caméras intelligentes

Etterbeek teste quatre caméras intelligentes

 

 

Des dizaines de manifestants antifascistes se sont rassemblés devant une habitation de Gilly où se tenait un rassemblement du nouveau Parti National Européen, la scission de Nation. Les opposants à cette réunion se sont rassemblés sur le trottoir devant la maison en bloquant l’entrée. La police de Charleroi a demandé aux manifestants de se reculer et a fait usage de la force pour les évacuer: jets de gaz lacrymogènes et coups de matraque. Les manifestants ont maintenu leur présence encore une heure en protestant contre l’intervention policière. Sept antifascistes ont été arrêtés.

Les heurts de Gilly

Des affrontements ont opposé manifestants et policiers mercredi soir à Zurich à la manifestation contre le World Economic Forum de Davos. La police a fait usage de gaz lacrymogène, de canons à eau et tiré des balles en caoutchouc pour disperser des manifestants Un policier a été touché à l’oeil par un engin pyrotechnique et les vitrines de certains commerces ont été  brisée. Trois manifestants ont été arrêtés mais relâchés peu de temps après.

Des policiers cibles d'engins pyrotechniques à Zurich

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Les attaques contre les journalistes, youtubeurs et internautes se multiplient au Maroc. Dernière affaire en date : l’arrestation d’Omar Radi pour un tweet qui visait les magistrats ayant inculpé les militantEs du Hirak du Rif. « Lahcen Talfi, juge de la cour d’appel, bourreau de nos frères, souvenons-nous bien de lui. Dans beaucoup de régimes, les petits bras comme lui sont revenus supplier après en prétendant « avoir exécuté des ordres ». Ni oubli ni pardon avec ces fonctionnaires sans dignité ! » C’ est pour ces mots que le journaliste Omar Radi sera jugé pour outrage à agent le 5 mars prochain. Il avait été emprisonné le 26 décembre en prévision de son jugement (voir notre article). Le journaliste a été libéré le 31 décembre 2019, à la suite d’une large campagne de mobilisation. Il reste en attente de son jugement. Le journaliste avait couvert de près le mouvement populaire du Rif et ses enjeux politiques et sociaux d’une manière qui ne pouvait que déranger le régime. Il s’est également attaché à dévoiler le système de prédation économique de la monarchie marocaine – notamment sur le territoire du Rif. Ces poursuites font suite aux les peines allant jusqu’à cinq ans de prison pour six journalistes qui avaient couvert ce mouvement.

Omar Radi

 

Dossier(s): Monde arabe et Iran Tags:

Trois mois après la démission de Premier ministre Saad Hariri, le Liban s’est finalement doté d’une nouvelle équipe ministérielle. Mais les Libanais qui réclamaient un gouvernement détaché d’une classe politique corrompue se sentent floués. Le nouveau gouvernement a été formé mardi avec 20 ministres soutenus par les deux partis politiques chiites, le Hezbollah et le Mouvement Amal. Les affrontements ont repris mercredi soir, les manifestants exprimant leur désapprobation à l’égard du nouveau cabinet qui a tenu sa première réunion plus tôt dans la journée.  Au moins 52 personnes ont été blessées mercredi soir lors de violents affrontements entre des centaines de manifestants et les forces de sécurité dans le centre-ville de Beyrouth. 12 des blessés ont été envoyés à l’hôpital tandis que 40 autres ont été traités sur place. Les protestations nationales se poursuivent au Liban depuis le 17 octobre 2019.

Les affrontementsq hier mercredi à Beyrouth

 

 

Mardi 21 janvier, l’Assemblée nationale passait une loi dite « anti-haine » avec un amendement de dernière minute proposé par le gouvernement. Alors que la loi exigeait initialement de retirer les contenus illicites en 24 heures, elle impose désormais aux plateformes de retirer en une heure les contenus que la police lui signalera comme relevant du terrorisme ou d’abus sur mineurs. La police décidera seule des contenus relevant du terrorisme, sans le contrôle d’un juge. La loi ne concernait initialement que les plateformes ayant plusieurs millions de visiteurs par mois (Facebook, Twitter, Youtube…), les nouvelles mesures « anti-terroristes » visent désormais n’importe quelle plateforme, de toute taille. Il pourra s’agir du forum de n’importe quel site de presse, d’une plateforme militante, d’un petit hébergeur associatif ou de tout nœud d’un réseau social décentralisé tel que Mastodon ou PeerTube.

Enfin, alors que la loi initiale ne prévoyait que des sanctions financières, les nouvelles mesures prévoient des sanctions concrètes, drastiques. Si une plateforme ne censure pas un contenu dans l’heure qui suit sa notification par la police, la police pourra exiger que les fournisseurs d’accès à Internet empêchent l’accès à cette plateforme depuis la France. Notons que cette situation n’est pas entièrement nouvelle : c’est la loi anti-terroriste de 2014 qui avait créé ce dispositif de censure policière. À l’époque toutefois, le délai pour répondre à la police était de 24 heures. Il passe aujourd’hui à 1 heure. Plus d’infos ici.

police internet

Un officier de l’armée philippine a été tué mercredi dans un affrontement entre des militaires et des combattants de la New People’s Army dans un village isolé de Labo, dans la province de Camarines Norte. Cet officier, qui portait le grade de 2e lieutenant, avait été affecté au 96e bataillon d’infanterie opérant dans cette province. Son détachement, qui accompagnait des paramilitaires de la Provincial Mobile Force, est tombé dans une embuscade à Barangay Malaya. La fusillade a duré environ 30 minutes

Combattants de la NPA