Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Lors d’un discours prononcé le jour de l’indépendance à Lima, la présidente Boluarte a déclaré qu’elle demanderait des pouvoirs législatifs au Congrès pendant 120 jours « pour lutter contre le crime ». Les manifestants attaché à l’ancien président de gauche ont tenté d’atteindre le Congrès mais ont été retenus par la police après des heurts. Les foules ont commencé à se disperser alors que le discours de trois heures de Boluarte touchait à sa fin. Pedro Castillo a été démis de ses fonctions et emprisonné en décembre dernier. La répression des manifestations a fait plus de 60 morts. Un sondage d’opinion réalisé en juillet par l’Institut d’études péruviennes a montré que 80% des électeurs souhaitent des élections anticipées et 75% souhaitent la démission de Boluarte. Les prochaines élections sont prévues pour 2026.

L’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko pour « appel à l’insurrection » a provoqué des manifestations spontanées qui ont tourné à l’affrontement avec les forces de sécurité. Les partisans de Sonko ont d’abord spontanément fait mouvement vers le domicile de leur leader quelques minutes après son arrestation. Ziguinchor, la capitale du sud du pays, ville dont Sonko est le maire, est au centre du mouvement. Des pneus sont incendiés sur plusieurs axes stratégiques, notamment dans les quartiers de Grand-Dakar et du Boulevard Alpha, qui sont également barricadés. Les manifestants ont ensuite caillassé les forces de sécurité qui ont fait usage de gaz lacrymogènes.

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Un jeune palestinien de 14 ans est mort lors de heurts impliquant l’armée israélienne lors d’une opération « antiterroriste » menée en Cisjordanie jeudi matin. L’adolescent, identifié comme Faris Abu Samra, a été grièvement blessé au cours d’affrontements dans la nuit de mercredi à jeudi dans la ville de Qalqilya. Il a ensuite été transporté d’urgence dans un hôpital de la ville, où il a été déclaré mort, a indiqué l’agence de presse Wafa.

Mercredi, les étudiants de l’Université de l’Atlántico se sont rassemblé au bureau du gouverneur dans le centre de Barranquilla pour exiger la gratuité universelle de l’éducation (plus de 3 000 étudiants ne sont pas couverts par la politique de gratuité du gouvernement). L’université a affirmé qu’elle disposait des ressources nécessaires à l’enseignement universel gratuit, mais le gouvernement a refusé de lui céder sa part parce qu’il prétendait ne pas les avoir. Lorsque les étudiants sont arrivés au bureau du gouverneur, ils ont arraché les barrières qui s’y trouvaient, avant de forcer l’entrée. La police est arrivée sur les lieux, ce qui a provoqué une confrontation faisant plusieurs blessés.

Dans la nuit de mardi, une perquisition menée par les forces spéciales de lutte contre le terrorisme (PÖH) a provoqué le décès d’une femme et conduit à l’arrestation de plusieurs personnes à Nusaybin, une ville du Kurdistan turcs située à la frontière du Rojava. Le raid nocturne, survenu dans un appartement situé sur Sakarya Caddesi, au centre de Nusaybin, a été marqué par une explosion. La femme décédée lors du raid serait une combattante des YJA Star, un groupe de guérilla féminine affilié au PKK. Deux pistolets, des munitions et des grenades auraient été trouvés dans l’appartement. La police fait un lien entre cet appartement et l’ancienne co-présidente de la branche locale du Parti démocratique des régions (DBP), Bedia Adıgüzel. Suite au raid, les opérations policières se sont poursuivies à Nusaybin, entraînant de nouvelles arrestations. Bedia Adıgüzel et une personne inconnue ont été placés en garde à vue, tandis que Remziye Bayhan, qui avait remplacé Adıgüzel en tant que co-présidente du DBP, a également été arrêtée. De plus, quatre membres d’une même famille ont été arrêtés.

 

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L’Avenir est un espace commun et non marchand construit par les habitant·e·s, pour les habitant·e·s, rue Bugeaud, dans le quartier de Saint-Martin à Brest. Un lieu né des luttes d’associations et d’individus qui ont investi et rénové cet espace situé en plein centre-ville de Brest depuis 2010. Menacé par des projets immobiliers, l’Avenir résiste depuis des années aux autorités. Ce jeudi matin à 7h10, une centaine de gendarmes mobiles et de policiers sont intervenus. Ils étaient attendus par une centaine de militants retranchés derrière une barricade. Des dizaines de grenades de désencerclement ont fusé et la place Guérin a été rapidement noyée sous un nuage de lacrymogène, ce qui a fait aussitôt reculer les défenseurs de l’Avenir. Pendant l’expulsion, une rangée de gendarmes est tombée en se prenant les pieds sur une chaîne tendue entre deux poteaux. Les forces de l’ordre ont pris possession des lieux avec des tractopelles, pour casser immédiatement certaines constructions. En fin de matinée, les rues avaient été vidées.

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Quatre hommes âgés de 25 à 27 ans doivent comparaître, ce jeudi 27 juillet, devant le tribunal correctionnel de Niort suite à la manifestation contre les méga-bassines de Sainte-Soline. Ils ont été interpellés le 20 juin dernier dans un déploiement de forces absurdes (commandos anti-terroristes cagoulés forçant portes et fenêtre à l’aube, braquant des armes de guerre sur la tempe des présent, personnes à demi-nues projetées au sol et menottées). Le premier, Loïc, âgé de 27 ans, est accusé d’avoir «fait partie des groupes actifs de la manifestation ayant pour objectif de dégrader la réserve de substitution (…) et de commettre des violences sur les militaires de la gendarmerie». Il lui est reproché d’avoir inscrit « ACAB » sur un des camions qui a brûlé ainsi que d’avoir «sciemment recelé une veste de gendarmerie volée dans un des camions» (en fait, il a brandit un gilet pare-balle et puis l’a reposé au sol…).

Les autres personnes sont accusés de «participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens» pour l’un, et «de recel de vol aggravé en deux circonstances», pour les deux autres.  Hormis ces quatre personnes, un autre homme, âgé lui de 42 ans, a été condamné le 28 juin dernier à dix mois de prison et écroué suite à manifestation du samedi 25 mars. Par ailleurs, sept autres personnes seront jugées en septembre en correctionnelle à Niort pour l’organisation des manifestations des 29 octobre et 25 mars. Six d’entre elles ont été placées en garde à vue le 28 juin dernier. Pour rappel, 200 manifestants avaient été blessés, dont au moins 40 gravement dont deux qui avaient été placés dans le coma.

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A Ibague, capitale du département du Tolima, le syndicat des chauffeurs de bus manifeste pour rejeter l’accord signé par la municipalité avec l’entreprise INFOTEC SA. Les chauffeurs en grève bloquent les carrefours, provoquant la paralysie de la ville: 90 % des commerces ont été fermés, ceux qui ont ouvert leurs boutiques restent sans clients, et les écoles ont annulé leurs activités. Tandis que les chauffeurs affirment que la grève est indéfinie, les autorités ont ordonné le déblocage de certains carrefours stratégiques. Cela a entraîné des heurts entre les chauffeurs et les policiers anti-émeutes (ESMAD). Dans la nuit du mardi 25 juillet, des chauffeurs de bus ont même renversés à bord de leurs véhicules des membres de l’ESMAD.

Deux membres de la Nouvelle armée populaire (NPA) de la 2e escouade du Front n°1 ont été tués par les militaires du 19e bataillon d’infanterie de l’armée gouvernementale lors d’un affrontement dans le village de Pambujan, dans le nord de Samar, le 22 juillet. La fusillade entre les militaires et une dizaine de maoïstes a duré une vingtaine de minutes et les militaires ont récupéré sur le terrain deux fusils M16A1, un fusil M14 ainsi que des effets personnels et des documents. Un soldat a été blessé au cours de l’affrontement et a été transporté à l’hôpital le plus proche.

Une marche anti-gouvernementale s’est terminée samedi à Lima par des affrontements avec la police, qui a expulsé les manifestants qui avaient pénétré sur la place centrale San Martin. Les manifestants, qui étaient venus nombreux de l’intérieur du pays, se sont rassemblés sur la Plaza Dos de Mayo et ont commencé à défiler pour réitérer leur demande de démission de la présidente Boluarte, de dissolution du Congrès et de convocation d’élections générales et d’une assemblée constituante. Un groupe de personnes, dont de nombreuses femmes de Puno (ville où la répression a fait de nombreux morts), a pénètré sur la Plaza San Martín, épicentre historique des manifestations à Lima. Les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes et chargé à la matraque pour les en chasser. Après la confrontation sur la place San Martin, les manifestants se sont dirigés vers le parc public Paseo de los Héroes Navales, près duquel se trouve le palais de justice, siège de la Cour suprême du Pérou, d’où ils ont à nouveau été expulsés par la police anti-émeute.