Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

975 personnes ont été exécutées en 2024, la République islamique à recours à la peine de mort comme moyen de « répression politique » dénonce un rapport publié ce jeudi 20 février par deux ONG. Ce chiffre est probablement sous-estimé, la grande majorité (90%) des exécutions n’étant pas rendues publiques. Le rythme des exécutions s’est largement accéléré au second semestre 2024, avec jusqu’à cinq à six pendaisons par jour. Parmi les 975 personnes exécutées, il y a une augmentation de 17% par rapport à 2023, 31 étaient des femmes, 4 d’entre elles ont été pendues en public. Plusieurs mineurs ont aussi subi la peine capitale. La peine de mort est un levier essentiel du système judiciaire iranien, basé sur l’application de la charia depuis la Révolution islamique de 1979. C’est le pays qui recourt le plus à la peine de mort chaque année après la Chine.

Buenos Aires, chaque mercredi depuis plusieurs semaines, les retraités descendent dans la rue pour revendiquer leurs droits, cette fois, la réponse du gouvernement a été une dispersion violente. Des centaines de personnes protestaient sans incident, la police, dans le cadre du protocole anti-piquets, a avancé sur les manifestants, les poussant, distribuant coups de poings et coups de matraques et bloquant leur passage. Le cortège a résisté à ces assauts, les forces de sécurité ont alors lancé des gaz lacrymogènes, forçant les manifestants à se replier. Malgré la répression, les retraités ont résisté et réussi à encercler le Congrès, rendant visible leur revendication. Le bilan est d’au moins deux personnes arrêtées, deux manifestants blessés ainsi que deux agents des forces de sécurité.

La cour d’appel de Paris a reporté ce jeudi au 19 juin sa décision sur la libération du militant pro palestinien Georges Abdallah détenu depuis 40 ans. La cour a ajourné sa décision afin que le détenu de 73 ans puisse justifier de l’indemnisation des parties civiles, selon une source judiciaire et son avocat, Me Jean-Louis Chalanset, qui a dénoncé devant la presse « une mesquinerie juridique ». Georges Ibrahim Abdallah s’est toujours refusé à cette indemnisation. La préfecture de police a interdit des manifestations de soutien prévues mercredi soir en région parisienne, estimant qu’elles pourraient troubler l’ordre public. À Toulouse, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées pour réclamer la libération de celui qui compte parmi les plus anciens détenus du pays. D’autres initiatives ont eu lieu, notamment à Bruxelles.

Ce 20 février, le Conseil d’État a validé le décret de dissolution du « Collectif Palestine Vaincra » (CPV).
En février 2022, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur à l’époque, signera le décret de dissolution de CPV en mars 2022. Le juge des référés répondra en faveur du Collectif (voir notre article). Le 27 janvier de cette année, la dissolution administrative était jugée sur le fond (voir notre article) avec le verdict qui est tombé ce jeudi confirmant la dissolution.

Lundi 17 février, la députée du Parti DEM, Newroz Uysal, a été victime de violences policières lors d’une manifestation contre la confiscation de la municipalité kurde de Van. Les forces de l’ordre l’ont roué de coups devant les caméras. L’Assemblée des femmes du DEM Parti a publié un communiqué qui déclare que des dizaines de personnes ont été violemment arrêtées par la police lors de manifestations et dénonce les attaques contre les citoyens et les élus qui exercent leur droit démocratique de manifester.

La radio télévision publique ABC s’est procuré des statistiques policières, elles révèlent que lors de contrôles et de fouilles un profilage ethnique est réalisé. Les données compilées révèlent qu’entre 2020 et 2023, les Aborigènes ont 5,6 fois plus été contrôlés que la population « caucasienne ». C’est quatre fois plus que les personnes issues de la communauté africaine, et trois fois plus pour ceux originaires du Moyen-Orient et du Pacifique. Cette disproportion des contrôles et des fouilles effectuées par la police est constatée dans à peu près tous les États australiens. Dans le Victoria, les Aborigènes sont 11 fois plus susceptibles d’être fouillés, et les Africains, huit fois plus. Les autorités policières assurent que le profilage ethnique est prohibé, et que si des policiers s’y adonnaient, ils seraient sévèrement punis, voire licenciés. Les Aborigènes sont le peuple le plus incarcéré au monde. Près d’un tiers des personnes autochtones est incarcéré alors qu’ils ne représentent que 3,5 % de la population. Ils sont aussi condamnés presque systématiquement à des peines plus lourdes. Vivant souvent sous le seuil de pauvreté, ils n’ont pas les moyens de bénéficier d’une liberté sous caution.

Le gouvernement veut augmenter le nombre de caméras de reconnaissance des plaques d’immatriculation (caméras ANPR, soit Automatic Number Plate Recognition) sous le prétexte de lutter contre « le banditisme lié au trafic de stupéfiants » à Bruxelles. Ces caméras permettent de lire toutes les plaques d’immatriculation dans un flux de circulation et de les comparer à des banques de données en temps en réel, quelque 300 caméras sont déjà utilisées par la police à Bruxelles. Augmenter ces caméras est une annonce faite par le ministre de l’Intérieur Bernard Quintin (MR) lors d’une réunion d’urgence ce lundi.

En décembre dernier, l’autorité flamande de protection des données a souligné le risque pour la vie privée lié à l’utilisation de ce type de caméras, « cela peut révéler des informations personnelles sensibles: les convictions religieuses ou politiques d’une personne, la fréquentation de certains quartiers », « un agent de police peut observer quelqu’un quelque part, mais installer un réseau entier va bien plus loin ». Le renforcement des moyens policiers fédéraux dans la zone de Bruxelles Midi, décidé il y a quelques jours, sera maintenu, le ministre a dit vouloir se concentrer sur les « nouvelles technologies ».

Ces 5 derniers jours, près de 300 personnes ont été arrêtées. Les autorités d’Ankara livrent ce bilan ce mardi 18 février. Parmi ces personnes, des « membres présumés d’organisations terroristes », en particulier du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Ces arrestations ont eu lieu au moment où la Turquie  négocie avec Abdullah Öcalan, leader du PKK emprisonné depuis 26 ans pour qu’il appelle ses combattants à renoncer aux armes. Aux yeux du parti pro-kurde DEM (Parti de l’égalité des peuples et de la démocratie) ces arrestations, tout comme la destitution récente de plusieurs de ses maires, sont le signe d’un manque de sincérité du pouvoir dans ces efforts de paix.

Le Comité de défense de Sharifa Mohammadi a annoncé la confirmation de la condamnation à mort de la prisonnière politique kurde Sharifa Mohammadi. Elle a été confirmée ce 16 février par le juge en chef de la 2e chambre du tribunal révolutionnaire d’Iran, Mohammad Ali Darwêş Goftar, à l’issue du nouveau procès. Sharifa Mohammadi a été condamnée à mort par le tribunal révolutionnaire du régime iranien le 4 juillet 2024 pour « propagande anti-État », mais le verdict a été annulé le 12 décembre 2024 ( lire notre article ici)

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Samedi 15 février au Hangar de la Cépière à Toulouse, plus de 150 personnes ont participé à la soirée en soutien à la lutte du peuple Kanak et pour la libération de ses prisonniers politiques organisée par le Secours Rouge Toulouse, Solidarité Kanaky, Survie et Révolution Permanente. Celle-ci a débuté par la lecture de plusieurs lettres de militants Kanak emprisonnés puis les interventions des organisateurs. La soirée s’est prolongée avec plusieurs concerts et un repas solidaire. Durant tout l’événement, un atelier d’écriture de lettres aux prisonniers était disponible ainsi que plusieurs tables de presse.