Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Oleg Khorzhan, le Président du Parti Communiste de Transnistrie, qui faisait l’objet de percussions politiques, a été assassiné cette nuit chez lui. Il avait rejoint le parti communiste local à l’âge de 18 ans et joue un rôle actif dans la reconstruction de l’aile jeunesse du parti. En avril 1995, il est élu au conseil municipal de Tiraspol. De 1997 à 2000, devenu avocat, il préside la commission juridique du parlement. En mai 2003, il rejoint le nouveau Parti communiste et en est élu président après l’emprisonnement du premier dirigeant du parti.

Le 2 juin 2018, Oleg Khorzhan a organisé un rassemblement à Tiraspol, au cours duquel un certain nombre de participants ont été arrêtés par la police. Plus tard dans la journée, Oleg s’est rendu au bâtiment des affaires internes de la ville pour rencontrer le directeur et se porter garant de la libération des détenus. Des policiers l’ont empêché d’entrer dans le bâtiment et une altercation physique aurait eu lieu. Oleg a protesté contre l’usage disproportionné de la force par la police et contre la violation de ses droits en tant que parlementaire. Mais il est été privé de son immunité parlementaire et arrêté le 6 juin 2018 avec plusieurs autres communistes, notamment sa femme, son fils et le député du conseil municipal de Tiraspol Alexander Samoniy. Le 3 novembre 2018, la Cour suprême de Transnistrie avait déclaré Oleg coupable d’agression contre les forces de l’ordre et l’a condamné à quatre ans et demi de prison. Il avait été libéré le 6 décembre 2022 après avoir purgé l’intégralité de sa peine (voir notre article). Ces derniers jours, il avait engagé un processus d’unité des forces d’opposition de Transnistrie et de Moldavie.

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Des habitants de Las Naves, ainsi que le Frente Nacional Antiminero (Front national anti-mines), qui organise des communautés indigènes, s’opposent à la « consultation environnementale » qui doit être menée pour que la société minière équatorienne et canadienne Curimining, présente dans la région depuis 15 ans, puisse poursuivre son projet d’exploitation de mines d’or et de cuivre. Vendredi, les manifestants se sont heurtés à 300 policiers et ont utilisé des pierres, des bâtons, des cocktails Molotov. Treize personnes ont été blessées, dont certaines grièvement, et deux personnes ont été arrêtées pour leur implication présumée dans les heurts.

Les juges des référés du tribunal administratif de Paris ont confirmé, samedi, l’interdiction d’une manifestation contre les violences policières prévue dans l’après-midi. Cette décision avait été prise par le gouvernement, mais pas encore entérinée par la justice, jusqu’à ce samedi 15 juillet. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait annoncé mercredi l’interdiction de ce rassemblement, ainsi que de toute autre « manifestation en lien direct avec les émeutes » jusqu’au 15 juillet inclus.  La Coordination nationale contre les violences policières critique un tribunal aux ordres du ministre et a annoncé.

Lors de l’audience l’avocate de la Coordination a dénoncé « une consigne générale et donc illégale » d’interdiction des manifestations. Pour le représentant de la préfecture de police, le problème « n’est pas l’objet de la manifestation mais la possibilité que des individus violents » y soient présents. Et ce dans un contexte de « faible disponibilité des forces de l’ordre » après les récentes nuits de violences urbaines et la mobilisation d’un important dispositif de sécurité pour le 13 et le 14-Juillet. La préfecture de police avait déjà interdit la semaine dernière une manifestation à Paris visant à honorer la mémoire d’Adama Traoré, décédé peu après son arrestation par des gendarmes en juillet 2016. En dépit de cette mesure préfectorale, environ 2 000 personnes s’étaient rassemblées samedi dernier (voir notre article).

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Le régime iranien a multiplié les exécutions ces dernières semaines, visant des prisonniers sociaux, des insurgés, et des militants de l’opposition. Dans la matinée de ce jeudi 13 juillet, deux condamnés ont été pendus en public pour la mort d’un policier à Fouladchahr, et trois codétenus baloutches ont été exécutés à la prison de Jiroft. Mercredi 12 juillet, 7 prisonniers ont été exécutés. Une prisonnière a été pendue avec 4 autres prisonniers à la prison de Gohardacht, un prisonnier à la prison de Makou et un autre à la prison centrale d’Ilam. Le mardi 11 juillet, un condamné baloutche a été exécuté à Zahedan et un Kurde après 12 ans de détention à la prison centrale de Kermanchah.

Le dimanche 9 juillet, six prisonniers, dont deux femmes, ont été exécutés à la prison centrale d’Ispahan, un Baloutche à la prison centrale de Zahedan et un autre condamné baloutche à la prison centrale de Kerman. Deux autres détenus ont été exécutés à la prison centrale d’Arak. Les bourreaux du régime ont pendu un condamné à la prison centrale de Qom, deux à la prison d’Adel-Abad de Chiraz le jeudi 6 juillet et trois prisonniers à la prison centrale de Bandar-Abbas le mardi 4 juillet. En outre, cette semaine, des agents des services de renseignement d’Oroumieh ont tué sous la torture deux prisonniers politiques kurdes, Moussa Esmaili et Peyman Galvani.

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Le commissaire européen au Marché intérieur et du numérique, Thierry Breton, a annoncé que, dès le 25 août, « Lorsqu’il y aura des contenus haineux, des contenus qui appellent par exemple à la révolte, qui appellent également […] à brûler des voitures, elles [les plateformes de réseaux sociaux] auront l’obligation dans l’instant de les effacer. Si elles ne le font pas, elles seront immédiatement sanctionnées  […] Si les plateformes n’agissent pas immédiatement, alors oui, on pourra non seulement donner une amende mais interdire l’exploitation sur notre territoire […] Les interventions vont être extrêmement rapides […] Mark Zuckerberg [PDG de Meta] m’a confirmé qu’il allait embaucher 1 000 personnes pour se faire. Les plateformes se préparent ».

Si le règlement européen a été adopté le 19 octobre 2022, l’intervention de Thierry Breton portait sur les révoltes qui ont suivi l’assassinat de Nahel: «Non, les réseaux sociaux n’ont pas fait assez pendant ce moment ! Il va falloir qu’ils fassent plus. […] Les algorithmes poussent, on le sait, les contenus à forte viralité parce que ça rapporte de la publicité. Tout ça sera strictement interdit.» Thierry Breton est une figure du capitalisme français, classé à trois reprises (2010, 2017 et 2018) parmi les 100 patrons les plus performants au monde, ministre sous la présidence de Chirac, il a été propulsé sur ordre de Macron comme Commissaire européen chargé du marché intérieur et du numérique en 2019.

Voir ici le nouveau règlement européen (.pdf)

Une tendance lourde aux USA est l’utilisation par les forces de police des réseaux de caméras privée comme les sonnettes « intelligentes »  (voir notre article) et les caméras des véhicules autonomes (voir notre article). La société Fusus recueille les images de différents réseaux de caméras pour les commercialiser aux services de police. C’est ainsi qu’elle fournit au bureau du shérif du comté de Hillsborough et au département de police de Clearwater une plate-forme qui peut accéder aux images de jusqu’à 2 500 appareils d’enregistrement locaux. Cela inclut les caméras de sécurité professionnelles et les dispositifs de sécurité à domicile comme les caméras de sonnette Ring.

Cette plate-forme qui, avec l’autorisation des propriétaires de caméras privées, relie toutes les caméras ensemble dans un réseau, peut être surveillé par les forces de l’ordre. La police peut également examiner les enregistrements vidéo et audio de ces caméras. Les caméras permettent également des recherches d’intelligence artificielle qui peuvent rechercher certains types de véhicules et de personnes portant une certaine couleur. La société propose plusieurs façons d’utiliser son produit et propose plusieurs modules complémentaires, notamment un outil de police prédictive, des recherches reposant sur l’intelligence artificielle et la détection des coups de feu. À l’échelle nationale, Fusus est lié à au moins 33 000 caméras dans plus de 60 juridictions. Sans Fusus, la police pourrait avoir besoin d’un mandat pour ces images.

Un jeune Palestinien a été blessé hier par balles réelles lors d’affrontements avec les forces d’occupation israéliennes dans la ville de Kobar, au nord de Ramallah. Les forces d’occupation ont pris d’assaut la ville après que ses habitants aient résisté à l’attaque d’une centaine de colons protégés par l’armée, qui tentaient de s’emparer de la zone « Al-Baten », où ils ont hissé le drapeau d’Israël sur la colline avant de se retirer.

Une policière qui, entre 2012 et 2015, avait obtenu un diplôme en criminologie à l’Université de Barcelone, et qui avait ensuite suivi l’école de police d’Avila, a infiltré la gauche indépendantiste catalane pendant trois ans dans la ville de Gérone. Elle s’est inscrite en 2020 sous une fausse identité dans une école de la ville pour adulte et a participé aux mouvements sociaux locaux. Elle a séduit une figure connue de la gauche indépendantiste catalane, se liant à sa famille et vivant en couple avec lui pendant deux ans. Cette liaison et son activisme lui a gagné la confiance du milieu au point d »assister à des réunion où les avocats décidaient des stratégies pour défendre 21 militants poursuivis pour avoir coupé les voies du train à grande vitesse le 1er octobre 2018. Elle quittait épisodiquement la ville en prétextant la maladie de son père. C’est sa disparition lorsqu’une autre infiltration a été démasquée qui a attiré les soupçons sur elle.

remise de diplôme de criminologie

en infiltration

Six personnes sont mortes lors d’affrontements entre police et manifestants au Kenya ce mercredi. L’opposition avait appelé ses partisans à protester une fois de plus contre de nouvelles taxes et la politique du président Ruto. Les rassemblements avaient été interdits et déclarés illégaux. C’est à Mlolongo, en périphérie Nairobi, que les affrontements ont été les plus violents. Pendant plusieurs heures, des groupes de jeunes y ont allumé des feux et tenu des barricades. Ils se sont opposés aux forces de police le long de la voie express qui relie le centre de la capitale à l’aéroport. Ailleurs dans le pays, des tentatives de rassemblements ont aussi été dispersées comme dans la ville portuaire de Mombassa. Au moins six personnes avaient déjà été tuées vendredi dernier au cours de manifestations interdites (voir notre article).

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Le commandant du bataillon COBRA n°109 a été blessé dans le district du Singhbum occidental (état du Jharkhand). Les bataillons COBRA sont des unités spéciale de lutte anti-guérilla formé au sein des paramilitaires de la CRPF. Le bataillon 109 menait, conjointement avec les forces de police locale et les unités spéciales de la police d’état ( Jharkhand Jaguar Force), depuis avant-hier, une opération anti-maoïste. Un détachement mixte COBRA-police est tombé dans une embuscade. Les maoïstes  ont ouvert le feu à l’arme automatique sur le détachement. Le commandant a dû être évacué par hélicoptère.

Commandos COBRA de la CRPF à l'entraînement

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