Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La police va pouvoir recourir à des caméras temporaires dans certains lieux fermés accessibles au public, explique un nouvel arrêté royal datant du 6 décembre et publié au Moniteur le 18. Il s’agit des lieux où sont organisés des événements de nature culturelle, sociale, festive, folklorique, commerciale ou sportive, qui sont considérés comme des grands rassemblements. Seuls les rassemblements représentant un risque particulier pour la sécurité publique seront visés par cette surveillance spécifique.

Ces caméras temporaires s’ajouteront ainsi, le temps d’un événement, aux 300 000 caméras permanentes déjà installées dans les rues, les bâtiments publics et privés ou les galeries commerciales. Elles s’ajouteront également aux bodycams déjà utilisées par les policiers en intervention. Le bourgmestre, en accord avec le gestionnaire du lieu de rassemblement, et le chef de corps sera ainsi habilité à demander le déploiement d’une telle surveillance policière lors d’un rassemblement “à risque”. Chaque événement sera en tout cas examiné au cas par cas.

Outre ces manifestations, l’arrêté royal annonce également que des caméras temporaires pourront désormais être installées dans les palais de justice, dans les cours et tribunaux, pour des procès sensibles.

Le .pdf de l’arrêté royal

Caméras de surveillance (archive)

Caméras de surveillance (archive)

Amal Fathi, arrêtée en mai 2018 était détenue en Egypte jusqu’à aujourd’hui. Accusée d’avoir diffusé de fausses informations après avoir diffusé une vidéo sur les réseaux dans laquelle elle dénonce le harcèlement sexuel et l’inaction des pouvoirs publics sur la question. Son procès a lieu le 30 décembre. Elle est également accusée dans une autre affaire d’appartenance à un groupe terroriste. L’accusation d’appartenance à une organisation terroriste est régulièrement utilisé par le régime afin de réprimer toute voix politique dissonante.

Egypte : libération d’une militante féministe

Egypte : libération d’une militante féministe

Depuis le 19 décembre, le pouvoir du général Omar el-Béchir est confronté à une vague de manifestations, parfois meurtrières, à travers le pays contre surtout le triplement du prix du pain en plein marasme économique (voir notre article). Les forces anti-émeutes ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants à Omdourman, ville jumelle de Khartoum, située sur la rive occidentale du Nil, à Port Soudan, Madani et Atbara, ville de l’est du pays où a débuté le mouvement de contestation. Policiers et officiers des services de sécurité ont été déployés dans plusieurs secteurs de la capitale.

Les groupes d’opposition, dont le parti communiste avaient appelé à poursuivre les manifestations. En représailles, une dizaine de grandes figures de l’opposition ont été arrêtés, ainsi des dirigeants du Parti du Congrès, du Parti communiste, du Parti baathiste et du Parti nassérien. L’Association des écrivains soudanais a pour sa part fait état de l’arrestation mardi du poète Mohamed Taha. Jeudi, les autorités ont indiqué que 19 personnes, dont deux membres des forces de sécurité, avaient été tuées, et plus de 200 blessées depuis le début de la contestation.

Mokhtar al-Khatib

Mokhtar al-Khatib

Le 26 décembre, les employés d’Azkoiengo Huerta de Peralta, société de maraîchage navarraise, ont entamé une grève illimitée pour demander la réintégration de quatre travailleurs licenciés. Les travailleurs s’étaient organisés afin d’améliorer leurs conditions de travail. Leurs principales revendications concernent les journées interminables, le salaire payé en dessous du montant prévu dans l’accord de travail et l’impossibilité d’obtenir des congés. Suites aux élections sociales, des représentants syndicaux avaient été élus au sein de l’entreprise. Suite au travail syndicale mené dans l’entreprise, les dirigeants de Huerta de Peralta ont licencié 4 travailleurs syndicalistes « par vengeance ».

Depuis le début de la grève, les travailleurs ont menés plusieurs manifestations. Le 28 décembre, quatre travailleurs manifestants ont été blessés à Iruñea (Pampelune) par la Foruzain (Police de la communauté de Navarre). Le syndicat LAB, majoritaire au sein du comité d’entreprise, a appelé à la démission de la directrice Maria Jose Beaumont, conseillère à la présidence de Navarre.

LAB a appelé à une manifestation le 12 janvier à Iruñea et le 4 janvier, une journée de solidarité à Azkoia sera organisée.

Manifestation des travailleurs grévistes d’Azkoiengo Huerta de Peralta

Manifestation des travailleurs grévistes d'Azkoiengo Huerta de Peralta

C’est ce vendredi qu’est entrée en vigueur une batterie de règles renforçant la sécurité aux frontières et au sein de l’espace Schengen. Ces nouvelles règles doivent considérablement améliorer le fonctionnement du système d’information Schengen (SIS), par lequel 26 des 28 États membres de l’UE (l’Irlande et Chypre n’y sont pas encore connectés) et 4 pays associés (Suisse, Norvège, Liechtenstein et Islande) partagent des données de sécurité. Signe de son importance, le SIS a été consulté pas moins de 5 milliards de fois en 2017 par les autorités nationales. Il contient actuellement près de 79 millions d’enregistrements.

Mais le SIS souffrait de plusieurs insuffisances dans la gestion des données, dues notamment à la trop faible interopérabilité des systèmes d’information existants. Ces trois dernières années, les instances de l’UE (Commission, puis Parlement et Conseil) ont donc réformé le système. Les États membres auront l’obligation de créer des signalements liés au terrorisme dans le système d’information Schengen renforcé. Et grâce à l’interopérabilité entre le SIS et nos autres systèmes d’information en matière de sécurité, de frontières et de migration, tous les points seront bientôt parfaitement liés entre eux.

Champ d’application du SIS

Champ d'application du SIS

Plusieurs organisations mapuches se sont rassemblées hier jeudi après-midi autour de la Plaza de Armas à Santiago pour manifester et exprimer leur solidarité avec la famille du jeune mapuche Camilo Catrillanca, tué par un carabinier (voir notre articule). La manifestation s’est tenue à l’appel du père de la victime, et revendiquait la démission du ministre de l’intérieur.

Des manifestants s’en sont violemment pris aux carabiniers, cinq d’entre eux ayant dû être hospitalisés suite à ces affrontements, l’un d’eux ayant été rossé jusqu’à l’inconscience. 20 manifestants ont été arrêtés suite à cette manifestation. Pendant ce temps, un groupe de manifestants a coupé le trafic sur la Ruta 5 Sur, dans le district d’Ercilla, dans la région d’Araucanie.

Un des carabiniers blessés hier

Un des carabiniers blessés hier

La condamnation cette semaine de Sean Carlin à trois ans de prison dont un an ferme pour avoir rendu hommage à la brigade de Belfast de l’INLA (voir notre article, lire le communiqué du Secours rouge international) nous amène, dans le cadre de notre feuilleton des événements notables de la dialectique lutte/répression/résistance, à rendre hommage aux volontaires de cette brigade de l’INLA à l’occasion de l’anniversaire d’une de leur plus retentissante action: l’exécution d’un responsable d’un escadron de la mort pro-britannique à l’intérieur même de la prison de Maze.

Lire cet épisode

Le plan de l’opération

Le réseau Samidoun, qui organise la solidarité avec les prisonniers palestiniens, appelle à une semaine internationale d’action pour la libération de Ahmad Sa’adat du 15 au 22 janvier 2019. Ahmad Sa’adat est le secrétaire général du FPLP et a été arrêté il y a 17 ans. Il a durant son enfermement été condamné à une peine de 30 ans de prison. Pour marquer le dixième anniversaire de cette condamnation, le réseau Samidoun appelle à l’organisation d’événements et d’actions pour appeler à la libération de Ahmad Sa’adat et de tout les prisonniers palestiniens. Plus d’infos ici.

Semaine internationale d’action pour Ahmad Sa’adat

Semaine internationale d'action pour Ahmad Sa’adat

Mercredi 26 décembre, quatre militants Gilets Jaunes, dont une militante du PCF, ont été condamnés à des peines de prison pour violences sur un commissaire divisionnaire à Valence. Il s’agit du commissaire Noël Fayet, directeur départemental de la sécurité publique dans la Drôme. Il avait été pris le 8 décembre dans un affrontement avec des Gilets Jaunes suite à une arrestation en marge d’un rassemblement dispersé plus tôt par la police.
Les manifestants ont été assez facilement identifiés à cause des signes distinctifs sur leurs vêtements et des images des caméras de surveillance. Les peines vont de 9 à 18 mois d’emprisonnement dont 6 avec sursis. La peine la plus lourde est donc de un an de prison ferme.

Barrage des