Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les soldats israéliens ont blessé de nombreux Palestiniens dimanche dans le camp de réfugiés d’al-‘Arroub, au nord de Hebron, en Cisjordanie. Les forces d’occupation ont effectué un grand raid dans le camp, tirant des grenades lacrymogènes et offensives. Les militaires ont effectués des perquisitions tandis que des manifestants s’opposaient à eux. Les forces d’occupation ont également fermé les portes du campus local de la Palestine Technical University (Kadoorei).

Le camp d’al-Arroub (archive)

Le camp d'al-Arroub (archive)

La police de Liège en Belgique déclare qu’elle s’équipe d’un nouveau logiciel « d’analyse et d’exploitation des réseaux sociaux de la zone », pour un budget de 26.000 euros et qui serait capable d’analyser le contenu des réseaux sociaux. Ce logiciel serait opérant d’ici quelques semaines. Il permettra aux forces de l’ordre de poursuivre un double objectif : faire du renseignement et mener des enquêtes judiciaires.

Source de renseignement et d’archive, les réseaux sociaux sont aussi un lieu d’organisation sur lequel les autorités cherchent à avoir plus de contrôle, notamment pour prévoir ce qui selon eux relèvent d’un trouble à l’ordre public.

Les guérilleros de la NPA ont tendu une embuscade à un véhicule militaire du 43e bataillon d’infanterie de l’armée philippine, mardi 18 décembre à Catarman, dans le Samar du Nord. Les militaires effectuaient une mission logistique lorsque les maoïstes ont fait exploser un IEd sur le passage de leyur véhicule, avant d’ouvrir le feu à l’arme automatique. Quatre militaires ont été blessés, les militaires ont répliqués, provoquant une intense fusillade. Deux civils ont été légèrement blessés par des balles perdues.

Un des civils blessé dans la fusillade

Un des civils blessé dans la fusillade

Au Soudan, les manifestations ont débuté ce 19 décembre et se sont poursuivies le 21 décembre dans plusieurs villes du pays et dans la capitale, Khartoum. La population proteste contre la hausse du prix du pain annoncée le 18 décembre par le gouvernement. Au total, huit manifestants ont été tués lors d’affrontements avec les forces de l’ordre.

Dans les rues, les mots d’ordre appellent à la chute du régime d’Omar el-Béchir, le président au pouvoir depuis 1989. Plusieurs sièges du Congrès National, le parti du chef d’Etat, ont été mis à feu. L’état d’urgence a été déclaré dans quatre villes de province et le 21 décembre, l’armée a été déployée à Oumdourman, ville-jumelle de Khartoum. Plusieurs sources indiquent également qu’Internet aurait été coupé. Ce mouvement intervient dans un contexte économique catastrophique avec une inflation qui frôle les 70% et aussi des pénuries de pain et d’essence. En janvier dernier déjà, les Soudanais étaient descendus dans la rue pour protester contre la hausse des prix des denrées alimentaires. Les manifestations avaient alors été rapidement matées par les autorités soudanaises (voir notre article).

Immeuble incendié à l’occasion des dernières manifestations à Khartoum

Immeuble incendié à l'occasion des dernières manifestations à Khartoum

Les mobilisations des gilets jaunes de samedi ont donné lieu à des affrontements à Toulouse, Lyon, Lille, Carcasonne, Nîmes, Montpellier, Grenoble, Besançon, Paris, Perpignan (A9), Rouen, Caen, Voreppe, Le Magny, Nancy, Bordeaux, Amiens et Nantes. A Paris, des incidents ont eu lieu, notamment au croisement de l’avenue George V et des Champs-Elysées. Un incident particulièrement médiatisé a vu une vingtaine de manifestants battre trois policiers parmi lesquels celui qui avait lancé une grenade en leur direction.

Un des initiateurs des gilets jaunes, Éric Drouet, a été interpellé samedi à Paris. Il sera jugé ultérieurement et le parquet demande qu’il soit interdit de se présenter d’ici là dans la capitale. Créée mi-octobre, la page Facebook d’Éric Drouet appelant au « blocage national contre la hausse des carburants » a été rapidement suivie par des dizaines de milliers de personnes, amorçant la mobilisation nationale du 17 novembre, l’« acte I » des gilets jaunes.

Evacuation d’un gilet jaune blessé samedi

Evacuation d'un gilet jaune blessé samedi

Aujourd’hui, l’ELN a annoncé dans un communiqué un cessez-le-feu unilatéral jusqu’au 3 janvier. Le but de ce cessez-le-feu est de contribuer à un climat de tranquillité pour Noël et le Nouvel An. Dans le même communiqué, l’ELN a réaffirmé sa volonté de trouver une solution politique au conflit et a insisté pour que le gouvernement colombien envoie une délégation à La Havane. Cependant le président colombien Ivan Duque continue d’exiger l’arrêt des opérations militaires et la libération de l’ensemble des prisonniers de l’ELN avant de poursuivre de quelconques négociations (voir notre article).

La délégation de l’ELN aux négociations de Quito (archive)

La délégation de l'ELN aux négociations de Quito (archive)

Plus de 150 militants kurdes ont manifesté à Bruxelles à Porte de Namur, à l’appel de l’Union des femmes Kurdes de Belgique et de Navbel, pour dénoncer les conditions d’incarcération de Abdullah Öcalan, leader kurde emprisonné en Turquie.

Ce rassemblement a également été l’occasion de dénoncer la menace d’invasion du Rojava par la Turquie. Suite à l’annonce surprise du projet de retrait des troupes américaines présentes sur le territoire par Donald Trump, le risque d’invasion risque de se faire plus pesant, menaçant toute la population présente sur le territoire. Une délégation de membres et de sympathisants de la campagne Celox Shengal était présent lors de cette manifestation (shengal.xyz).

La mobilisation des indépendantistes en Catalogne sud a été très importante ce vendredi. L’autoroute ayant été fermée à Gérone une bonne partie de la journée alors qu’à Barcelone, autour du conseil des ministres espagnols, des heurts ont opposé des membres du comité de défense de la république catalane à la police. Au lendemain d’une réunion entre Pedro Sanchez et Quim Torra et alors qu’un conseil des ministres délocalisé se déroule à Barcelone, des agents des Mossos d’Esquadra, la police catalane, repoussaient des manifestants des CDR (Comité de Défense de la République, indépendantistes) qui tentaient de bloquer l’avenue Paral.lel, non loin de la statue de Colon. Plusieurs arrestations ont été signalées.

Face à face du vendredi 21 décembre à Barcelone

Vendredi 14 décembre, à Belfast, Sean Carlin était reconnu coupable d’appartenir à une organisation illégale. Il avait porté en 2017 un drapeau de la brigade de Belfast de l’INLA lors d’une commémoration pour les combattants de cette brigade tombés à la fin des années 1980. Il a été condamné à trois ans de prison avec un sursis de deux ans.

Mercredi 19 décembre, Conor Metcalfe a été condamné par la cours criminelle spéciale pour appartenance à une organisation illégale, à savoir l’IRA à Belfast. Son refus de répondre à la Gardai (la police d’Irlande) a contribué au verdict de culpabilité. En Irlande la section des crimes contre l’État du code pénal permet de réaliser des déductions basée sur le refus d’un suspect de répondre. La sentence sera prononcée le 25 janvier, en attendant Metcalfe reste en prison.

Volontaires de l’armée de libération irlandaise

Volontaires de l'armée de libération irlandaise

Des milliers de manifestants palestiniens s’étaient rassemblés le long de la frontière de Gaza lors de la dernière « Marche du retour », avaient brûlé des pneus et, en une occasion, lancé un engin incendiaire vers les soldats sans les atteindre. Trois Palestiniens ont été tués et quarante-six autres ont été blessés, dont deux journalistes et quatre membres des secours.

Mohamed al-Jahjouh, 16 ans, a été touché dans le cou par une balle des soldats israéliens. Abdelaziz Abou Sharia, 28 ans, a été touché par balles à l’abdomen à l’est de Gaza avant de mourir à l’hôpital. Maher Yassine, 40 ans, avait pour sa part été grièvement blessé par balles près d’El Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, avant de décéder.

Une des Marches du Retour à la frontière de Gaza