Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La police de Cologne vient d’annoncer l’interdiction du camp « Désarmement de Rheinmetall » (conglomérat industriel allemand spécialisé dans l’armement), qui devait se tenir à Cologne du 26 au 31 août. Elle repose sur une série d’allégations et d’accusations visant à dénoncer les participants comme « inquiétants ». En particulier, les autorités considèrent le slogan « Guerre à la guerre », utilisé par le mouvement antimilitariste depuis plus de cent ans, comme le témoignage de la volonté des participants de contrer le réarmement par des « moyens guerriers ».

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Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, a annoncé le 12 août dernier qu’un contrôleur aérien de l’aéroport de Roissy était suspendu pour avoir dit « Free Palestine » à l’équipage de la compagnie aérienne israélienne El Al. Une procédure disciplinaire est également engagée. Il y a quelques jours, Palestine Action France a revendiqué avoir recouvert de peinture rouge la façade du siège parisien de la compagnie aérienne dénonçant son rôle dans le génocide en cours à Gaza. Cela a provoqué un tollé de la part des autorités israéliennes mais aussi françaises qui ont annoncé l’ouverture d’une enquête.

Paddy Gallagher est membre de l’organisation de la gauche revolutionnaire irlandaise Saoradh. Il a été détenu à son retour de vacances en famille à l’aéroport international de Belfast le jeudi 31 juillet, en vertu de l’annexe 7 de la loi britannique sur le terrorisme. Gallagher a été arrêté au contrôle des passeports par quatre agents en civil, tandis que six autres membres du personnel en uniforme l’ont escorté jusqu’à une pièce latérale isolée. Les agents ont également fouillé ses affaires personnelles et celles de sa famille. Au cours de cette détention, il a été interrogé sur sa vie personnelle et familiale, sa situation financière, ses opinions politiques et sur ses opinions sur le génocide en cours du peuple palestinien ou sur des actions armées revendiquées récemment par l’IRA. Il y a trois semaines, un autre membre de cette organisation a été détenu alors qu’il rentrait chez lui via l’aéroport international de Belfast.

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Le 5 août, Martha Lia Grajales, qui dirige l’ONG SurGentes, était présente devant le Tribunal Suprême de Justice du Venezuela. Elle soutenait 60 mères de prisonniers politiques arrêtés suite aux manifestations après l’élection présidentielle de 2024. Des milices civiles ont alors violemment attaqué le rassemblement pacifique. Trois jours plus tard, Martha est retournée sur place pour dénoncer ces agressions, et c’est là qu’elle a été arrêtée. L’État vénézuelien a reconnu seulement 72 heures plus tard l’avoir arrêté. Elle n’a bénéficié d’aucune des garanties juridiques élémentaires durant sa détention. Martha Lia Grajales a été inculpée d’« incitation à la haine » et de « complot ». Elle risque une peine allant de dix à trente ans de prison.

Les révolutionnaires accusés d’avoir participé à l’action ciblant l’ICE au centre de détention de Prairieland à Alvarado, au Texas (voir nos articles ici et ici), sont confrontés à des conditions de détentions extrêmement dures à la prison du comté de Johnson où ils sont détenus. Dix personnes sont détenues pour l’accusation d’avoir participé à l’action, six autres sont accusés de complicité. Les inculpations associent des accusations étatiques et fédérales, notamment la tentative de meurtre d’agents fédéraux et la décharge d’une arme à feu par rapport à un crime de violence.
Elles sont à l’isolement depuis des semaines, et la prison invoque des « documents incomplets » pour les priver de visite d’avocats, alors qu’ils refusent de faire quelque déclaration que ce soit sans la présence de leurs avocats. Elles sont privées de douche, de visite, interdit d’avoir de quoi écrire, parfois placé dans des cachots couverts d’excréments, leur cellule est l’objet de raid où tout est jeté pêle-mêle au sol, vêtement et nourriture.
Les familles, amis et colocataires des inculpés ont fait la cible de violents raids policiers avec lancement et explosion de grenades flashbang, arrestation et pression sur un enfant d’un·e des activistes, arrestations sans motif, etc. Un comité de soutien aux personnes inculpées a été créé : le site de ce groupe

Dossier(s): Amérique du Nord Tags:

Deux paramilitaires de la District Reserve Guard (DRG, photo) ont été blessés par l’explosion d’un IED (Engins explosifs improvisés) dans le district de Bijapur, dans le sud de l’état du Chhattisgarh. L’embuscade est survenue lors d’une opération anti-guérilla dans les environs de Gangloor, qui a donné lieu à quelques échanges de tirs.

Dossier(s): Inde-Népal Tags: , ,

Une opposante à l’autoroute A69 a été convoquée au commissariat après une « poignée de main longue et intense » avec Carole Delga, la présidente socialiste de la région Occitanie et fervente soutien du projet écocidaire. L’opposante a été entendue pendant 45 minutes dans le cadre d’une enquête préliminaire pour « violences volontaires sans incapacité totale de travail sur une personne dépositaire de l’autorité publique ». L’infraction a été jugée « insuffisamment caractérisée », l’affaire a donc été classée.

Un tribunal de la province d’Aceh a condamné lundi 11 août deux hommes à 80 coups de fouet. Le procès devant le tribunal s’est déroulé à huis clos. Le couple, âgé de 20 et 21 ans, a été arrêté en avril après que des habitants les ont vus utiliser les mêmes toilettes d’un parc municipal de Taman Sari à Banda Aceh et ont signalé l’incident à la police qui patrouillait dans le quartier. Ils ont fait irruption dans les toilettes et ont surpris les hommes en train de s’embrasser et de s’enlacer, ce que le tribunal a qualifié d’acte sexuel. C’est la cinquième fois depuis 2015 que les autorités d’Aceh punissent publiquement des personnes homosexuelles par une flagellation publique.

Récemment, le militant anarchiste Andreas Floros a été innocenté par le tribunal d’Athènes. Originaire de Patras, il était emprisonné depuis avril 2024. Il était accusé d’être membre de l’organisation « Conspiration de la Vengeance » et d’être l’auteur physique d’actions revendiquées par ce groupe. Les seules preuves à l’origine de ces poursuites sont deux textes de revendication publiés par cette organisation, copiés sur son ordinateur et qui étaient datés après leur publication sur Internet. Lors de l’audience, le militant anarchiste a souligné qu’il avait été ciblé par les autorités uniquement en raison de son engagement politique.

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