Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Aujourd’hui, le révolutionnaire turc Turgut Kaya entame son 40e jour de grève de la faim contre son extradition vers la Turquie prononcée par un tribunal grec.
Différents partis et organisations révolutionnaires grecs et turcs appellent jeudi 12 juillet dès 11H à un rassemblement devant le Ministère de la Justice à Athènes.

L’événement Facebook

Rassemblement à Athènes pour Turgut Kaya

Rassemblement à Athènes pour Turgut Kaya

À la veille de son investiture suite aux élections du 24 juin, Recep Tayyip Erdogan a signé un nouveau décret-loi publié dimanche limogeant 18.632 personnes. Dans la liste, ce retrouvent les noms de plus de 9.000 fonctionnaires de police, 6.000 membres des forces armées, environ 1.000 employés du ministère de la Justice et 650 du ministère de l’Education. Cette nouvelle liste se rajoute au 113.000 personnes limogées entre juillet 2016 et mars 2018. À cela ce rajoute la fermeture par décret de 12 associations, une chaîne de télévision et 3 journaux (dont le quotidien en langue kurde Welat et le journal prokurde Ozgurlukcu Demokrasi dont les locaux à Istanbul avaient été perquisitionnés par la police en mars). Des milliers de personnes ont également été arrêtés, renvoyées ou suspendues pour des liens présumés avec le PKK.

Il s’agirait de la dernière décision prise avant la levée de l’état d’urgence dont la dernière période se termine officiellement le 19 juillet. Ce nouveau mandat sera aussi marqué par l’entrée en vigueur du nouveau système présidentiel dont la révision constitutionnelle a été adoptée par référendum en avril 2017 et qui mettra l’ensemble des pouvoirs exécutifs dans les mains du président.

Etat d’urgence en Turquie

Etat d'urgence en Turquie (archive)

Un rassemblement en solidarité avec les détenus du Hirak, organisé samedi soir dans la ville rifaine de Nador a été brutalement étouffé par les forces de l’ordre marocaines. Le rassemblement était prévu à la place « Tahrir » (« de la liberté ») au centre-ville de Nador. Un dispositif sécuritaire impressionnant a été déployé au centre de la ville et sur les grandes artères de Nador bloquant l’accès à la place « Tahrir » aux centaines de manifestants venus de tout le Rif exprimer leur colère suite aux lourdes condamnations prononcées fin juin dernier à l’encontre des militants du Hirak du Rif par la Cour d’appel de Casablanca (voir notre article). Certains militants qui ont tenté de briser les cordons de sécurité ont été arrêtés avant d’être libérés, tandis que d’autres ont été blessés à la suite de l’intervention brutale des agents de l’ordre.

Le lendemain, c’est-à-dire ce dimanche, des centaines de manifestants du mouvement Hirak sont descendus sur cette même place « Tahir ». La police a réprimé cette manifestation avec des bastonnades et des tirs de grenades lacrymogènes.

La répression à Nador

La répression à Nador

Ghassan Kanafani était un écrivain, membre du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP). Recruté par George Habache en 1953, il avait rejoint le MNA qui devint FPLP en 1967. Kanafani est porte-parole du FPLP dès ce moment, il en rédige le programme politique, marxiste-léniniste, en 1969. Il y a 46 ans, le 8 juillet 1972, Kanafani est assassiné avec sa nièce par une bombe du Mossad placée dans sa voiture.

L’effigie de Ghassan Kanafani brandie pendant les manifestations à Gaza.

L'effigie de Ghassan Kanafani brandie pendant les manifestations à Gaza.

Depuis deux mois, des étudiantes et étudiants occupent la « Salle des Marbres » de l’ULB (Université Libre de Bruxelles). Ce 5 juillet avait lieu une soirée « Queer de velours » à cette Zone à Démarbrer, au lendemain de laquelle le rectorat a transmis ses menaces d’expulsion à l’occupation. Le rectorat prétexte « de nombreuses dégradations » (sans pouvoir en citer une seule), un « sabotage du système électrique » (à savoir l’allumage quotidien de l’électricité en utilisant l’interrupteur central) et des menaces à l’encontre des agents de sécurité du campus. L’ULB utilise la soirée queer (qui n’est que l’une des festivités qui ont lieu régulièrement sur le campus) pour tenter d’expulser les étudiantes et étudiants. Les occupants ont donc publié une réponse « Aux occupant.e.s du rectorat » et un rassemblement aura lieu ce dimanche 8 juillet à 18h pour soutenir l’occupation, à la zone à démarbrer, 50 Avenue Roosevelt. Ironie de la situation, l’ULB avait accroché quelques semaines auparavant sur la salle des marbres une grande banderole d’hommage à Mai 68.

Bruxelles: L’ULB menace la maison étudiante d’expulsion après la soirée « Queer de velours », rassemblement ce soir

Le 20 juin dernier, la police allemande a perquisitionné les domiciles de plusieurs administrateurs de « Zwiebelfreunde » (« Les amis des ognons ») une organisation sans but lucratif qui soutient des projets défendant la vie privée et l’anonymat sur le net et maintient plusieurs nœuds de sortie de Tor. Plusieurs domiciles, un hackerspace, un centre social et un cabinet d’avocats ont ainsi été perquisitionnés et les ordinateurs, téléphones, paperasses et disques durs ont été emportés. Zwiebelfreunde n’est ni accusé ni inculpé mais considéré comme témoin dans une affaire: les administrateurs d’un site internet anonyme appelant à des actions contre le congrès du parti d’extrême-droite AfD (Alternative pour l’Allemagne) ont utilisé une adresse e-mail @riseup.net, un fournisseur d’adresse e-mails qui offre une certaine protection à la vie privée de ses utilisateurs. Et Zwiebelfreunde permet (ou permettait selon les cas) de faire des dons à Riseup, ainsi qu’à Tails et à d’autres fournisseurs de services respectueux de la vie privée.

Ainsi les données des personnes qui seraient passées par Zwiebelfreunde pour faire des dons à Tails (avant le 18 octobre 2017) ou à riseup (jusqu’à la perquisition) et en utilisant un compte en banque européen sont entre les mains de la police allemande (numéro iban, nom, montant transféré et date). La police pourrait se servir de ces données pour identifier des réseaux de personnes, mais les dons faits à ces associations n’ont en soi rien d’illégal. Dans le cas de Tails, ils ont changé de sponsor depuis le 18 octobre 2017 et ne sont donc plus concernés. La police a saisi de très nombreux documents qui n’étaient pas visés par le mandat: ce mandat n’était censé concerner que les liens avec riseup.net (dont le seul lien avec Zwiebelfreunde est la récolte de fonds par les derniers) mais ce sont surtout des informations sur les noeuds Tor et Tails qui ont été saisies.

Le communiqué officiel (en anglais) avec la liste de tout ce qui a été saisi et de tout ce qui n’a pas été saisi est ici.

Une bombe atomique imprimée en 3D, saisie lors de la perqui.

Une bombe atomique imprimée en 3D, saisie lors de la perqui.

Mardi 3 juillet au soir Abubakar Fofanar, 22 ans, était abattu par un CRS dans le quartier du Breil à Nantes lors d’un contrôle de police. Cette assassinat avait provoqué plusieurs émeutes et manifestations à Nantes et Paris (voir notre article).

Le CRS qui a tué Abubakar avait prétendu avoir tiré par légitime défense. Il avait prétendu que Abubakar qui aurait cherché à l’écraser en faisant marche arrière avec sa voiture. Vendredi 6 juillet, il a admit avoir menti. En réalité, il avait tenté avec sa main de prendre le jeune homme par le bras et de le stopper. Mais, il avait son pistolet dans l’autre main. Il prétend que dans l’agitation, le coup serait parti, par accident.

manifestation de soutien aux proches de Abubakar Fofana

manifestation de soutien aux proches de Abubakar Fofana

2.000 manifestants se sont réunis dans les rues de Bruxelles pour protester contre la venue de Donald Trump et le sommet de l’OTAN. À cette occasion, nous avons manifesté avec nos camarades de l’EÖC (Front du Travail et de la Liberté), du Front Populaire (Halk Cephesi), du Iranian Youth Committee et de l’Organisation des Femmes « 8 mars » (Iran-Afghanistan) contre l’impérialisme et pour la libération des dizaines de prisonniers politiques détenus dans les prisons US, parfois depuis des décennies.

Liberté pour tous les prisonniers politiques aux USA

Liberté pour tous les prisonniers politiques aux USA

Des sas équipés d’un système de reconnaissance faciale sont désormais déployés dans les aéroports parisiens. Le durcissement des contrôles aux frontières avait provoqué à l’été 2017 une situation chaotique dans les aéroports français, en pleine saison touristique, avec de longues files d’attente. Le déploiement du systèmes Parafe (Passage Automatisé Rapide aux Frontières Extérieures), mais aussi de 300 policiers supplémentaires à Roissy et Orly, devrait fluidifier les contrôles tout en les maintenant au plus haut niveau.

Ces nouveaux sas, dans lesquels le visage du passager est scanné afin d’être comparé à la photo de son passeport, permettent un contrôle plus rapide que les précédents « Parafe » à contrôle digital: 10 à 15 secondes, contre 30 à 45 pour le contrôle des empreintes. De plus, 45% des passagers des aéroports parisiens sont éligibles à ce système de reconnaissance faciale -les ressortissants majeurs des pays de l’Union européenne, de Norvège, de Suisse ou encore du Liechtenstein-, alors que seuls 10% peuvent emprunter les sas de reconnaissance digitale. Quinze sas sont désormais opérationnels à Orly et 21 à Roissy. Il y en aura 95 à la fin de l’année.

Le système Parafe à Orly

Le système Parafe à Orly

Une nouvelle série d’affrontements a éclaté vendredi après-midi entre des milliers de manifestants palestiniens et des soldats israéliens près de la frontière de Gaza. Les soldats ont tiré des coups de feu et des bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants du 15e vendredi de manifestations connues sous le nom de «Grande marche du retour», depuis le 30 mars. Une jeune Palestinienne a été légèrement blessée par les tirs des soldats israéliens alors qu’elle approchait un pneu en feu de la clôture de la frontière.

Les manifestants de Gaza ont lâché une centaine de cerfs-volants et de ballons enflammés vers le sud d’Israël, provoquant de grands incendies dans plusieurs champs agricoles de la région. Un autre Palestinien, Mohammed Abou Halima, 22 ans, est décédé près de la frontière après avoir été blessé à la poitrine par une explosion qui pourrait être une bombe artisanale.

A la frontière de Gaza hier 6 juillet

A la frontière de Gaza hier 6 juillet