Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Un guérillero maoïste, dont la tête était mise à prix pour 400.000 roupies (environ 5000 euros), s’est rendu à la Visakha Rural Police (Visakhapatnam, état d’Andhra Pradesh) tôt ce mardi matin. Vantala Balakrishna Naidu, alias Vivek, était membre d’un Area Committee et particulièrement actif ces derniers mois. De source policière, Vivek avait rejoint la guérilla après le combat de Ramaguda au cours de laquelle 31 maoïstes et sympathisants avaient été tués le 24 octobre 2016. Ingénieur diplômé, il aurait rapidement gravi les échelons du parti pour atteindre un rang élevé. Il est accusé d’être impliqué dans au moins deux attaques attribuées à la guérilla maoïste. Le commissaire local a déclaré qu’il s’était rendu en raison de problèmes de santé.

Visakhapatnam, état d’Andhra Pradesh

Visakhapatnam, état d’Andhra Pradesh

Saioa Sanchez Iturregi est une militante d’ETA qui figurait jusqu’en 2007 parmi les membres les plus recherchés par l’état espagnol. Elle purge depuis 2013 peine de 28 ans de prison pour l’exécution de deux gardes civil espagnols par ETA dans le pays basque français où ils espionnaient la gauche nationalistes basque (voir notre article). Elle avait également été jugée par l’état espagnol en 2012 pour une explosion survenue à Bilbao en 2006. Dans le cadre de cette affaire un mandat d’arrêt européen a été délivré par les autorités espagnoles pour la re-juger. Malgré l’opposition de Saioa Sanchez Iturregi, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes a accepté de la remettre pour une durée de six mois aux autorités espagnoles.

Saioa Sanchez Iturregi

Saioa Sanchez Iturregi

À la veille du 24 mars, un appel (relayé par les communistes libertaires qui militent à la CGT) en faveur du projet de confédéralisme démocratique du Rojava a été lancé, par quarante syndicalistes français. Cet appel dénonce l’occupation Turque et de ses alliés djihadistes du canton d’Afrin, en cours depuis le 18 mars. Il pointe également la collaboration des grandes puissances occidentales, de l’union européenne et de l’état français, prêts à tout les accords avec l’état turque pour refouler les réfugiés et préserver l’Europe forteresse.

Les syndicalistes estiment que l’invasion d’Afrin, par le régime Erdogan, n’est que le début d’un projet d’invasion de l’ensemble des territoires kurdes du nord de la Syrie. De plus, ils rappellent que cette invasion sert également au régime turque pour réprimer la société civile, les organisations syndicales et l’opposition. Pour toute ces raisons, les syndicalistes appellent donc à soutenir le projet de confédéralisme démocratique, qui représente une alternative progressiste, égalitaire, féministe et laïque, dans le nord de la Syrie. Au vu de l’actualité, l’appel insiste sur l’importance de s’engager pour la survie du Kurdistan dans les semaines et les mois à venir.

Voir cet appel

Manifesstation en faveur du Confédéralisme démocratique à Qamishlo (archive)

Manifesstation en faveur du Confédéralisme démocratique à Qamishlo (archive)

La Chambre pénale nationale du Pérou, spécialisée dans les infractions terroristes, a ordonné la libération après 25 ans de prison d’Osman Morote, considéré comme le second dirigeant en importance du PCP-SL. Morote sortira de prison en même temps que Margot Liendo et Victoria Trujillo, également dirigeants de l’insurrection maoïste dans les années ’80. Osman Morote avait a été emprisonné en 1988 et plus tard condamné à 25 ans de prison, une peine qui a été prolongée en raison l’affaire Perseus. Ce dossier est en fait l’enquête ouverte par la police nationale en 2014 contre le Mouvement pour l’amnistie et les droits fondamentaux (voir notre article). Les procureurs de l’affaire Perseus ont demandé au tribunal d’ordonner une détention préventive contre Osman Morote qui commencerait à sa libération, mais le tribunal a estimé que la détention ne pouvait être prolongée davantage.

Osman Morote

Osman Morote

De violents affrontements entre la police et les manifestants étudiants ont eu lieu mardi dans les rues de Santiago, la capitale chilienne. La police anti-émeute a utilisé des canons à eau pour disperser les étudiants protestataires. 17 étudiants ont été arrêtés. Les manifestants étaient en colère contre une décision de la cour constitutionnelle qui aurait rendu illégal pour les universités d’opérer dans un but lucratif. Cette décision est un coup dur pour les réformes des droits de scolarité introduites par l’ancienne présidente de centre-gauche, Michelle Bachelet (réformes pourtant jugées bien insuffisantes par les étudiants). Les juges ont voté six contre quatre en faveur d’un groupe d’universités privées qui avaient soutenu que la décision initiale était inconstitutionnelle.

Les affrontements mardi à santiago

Les affrontements mardi à santiago

Les forces de sécurité du Hamas ont blessé lundi au moins cinq étudiants palestiniens lors de la répression d’un rassemblement à l’université Al-Azhar de la bande de Gaza. Les étudiants dénonçaient la décision de l’administration de l’université de les empêcher à passer des examens parce qu’ils n’avaient pas payé leurs frais de scolarité, après avoir rejeté la demande des étudiants de payer ces frais en plusieurs versements. Des incidents semblables avaient eu lieu samedi. L’Union des étudiants palestiniens de Gaza a condamné l’utilisation d’une « force excessive » par les forces de sécurité lundi. Le Hamas dénonce lui une manifestation politique inspirée par le Fatah hostile à l’hégémonie du Hamas sur Gaza.

L’intervention policière à l’université Al-Azhar

L'intervention policière à l'université Al-Azhar

Venues de Belgique et des pays voisins, 2.000 manifestants ont défilé cet après-midi de la station Yser jusqu’au Rond-point Schuman, en solidarité avec les peuples d’Afrin dont la ville est occupée depuis plusieurs jours par l’armée turque et ses alliés djihadistes.

Des manifestants du Comité Rojava, du Secours Rouge et de l’EÖC

Des manifestants du Comité Rojava, du Secours Rouge et de l'EÖC

Des heurts ont éclaté dimanche après-midi à Niamey entre les forces de l’ordre et des manifestants qui voulaient braver l’interdiction par les autorités d’une manifestation contre la loi de finances 2018. La police nigérienne a arrêté 23 personnes dont quatre figures de la société civile, après la manifestation qui avait tourné en violences avec la police. La manifestation de dimanche avait été interdite « pour des raisons de sécurité » (sic) mais ses organisateurs ont passé outre. Dimanche soir, la police a ordonné la fermeture du groupe privé de radio-télévision Labari, lié à l’opposition.

Depuis octobre 2017 et la préparation du budget 2018, un collectif de la société civile et l’opposition politique organisent régulièrement des manifestations à Niamey et dans les grandes villes du pays pour demander l’abrogation de la loi de finances jugée antisociale. Les protestataires reprochent au gouvernement d’avoir créé de nouvelles taxes et de nouveaux impôts qui vont presser le peuple tout en accordant des cadeaux fiscaux d’une trentaine de millions d’euros aux compagnies de téléphonie.

Interpellation dimanche de membres de la société civile nigérienne à Niamey

Interpellation dimanche de membres de la société civile nigérienne à Niamey

Gaël Quirante, secrétaire départemental de SUD Activités Postales 92, est victime d’un acharnement disciplinaire par la direction de La Poste.
Les faits qui lui sont reprochés remontent à 2010 (il est accusé de séquestration par la Poste) et ont été invalidés trois fois par différentes juridictions. La Poste fait à nouveau appel en 2017 et l’affaire repasse contre l’inspection du travail. Celle-ci refuse le licenciement, et met en avant le caractère discriminatoire et anti-syndical de l’acharnement de la Poste. Malgré ce rendu de décision, le gouvernement lui-même annonce le 20 mars dernier qu’il autorise la Poste à licencier Gaël !
Lundi 26 mars des dizaines de rassemblements de soutien sont organisés, notamment à Paris où 500 personnes se sont regroupées. En solidarité, les postiers du 92 sont également en grève.

Gaël Quirante, responsable de Sud PTT 92

Gaël Quirante, responsable de Sud PTT 92

Alina Sanchez (Legerîn Çiya) est morte dans un accident de la route le 17 mars 2018. Legerîn Çiya, diplômée de l’école latino-américaine de médecine à Cuba, travaillait depuis plusieurs années comme médecin dans les rang des YPJ. Durant toutes ces années, elle s’était consacrée à la mise en place d’un système de santé alternatif au Rojava capable de répondre aux besoins de la société en situation de guerre, de déplacement et d’embargo et en soignant les camarades blessés lors de combats. Elle a également travaillé à créer des liens avec des ONG internationales et des organisations de santé pour assurer un soutien aux personnes en situation d’urgence.

Au début de l’invasion d’Afrin par l’armée turque, Legerîn Çiya a insisté pour aller à Afrin mais le Comité d’hygiène du Rojava a décidé qu’elle resterait dans le canton de Cizire pour poursuivre le travail de création de réseaux et de relations pour un soutien humanitaire international d’urgence. Le 17 mars 2018, Legerîn Çiya s’est rendu avec d’autres membres du comité de santé de Rojava dans la ville de Haseke pour y rencontrer des représentants d’une organisation internationale de la santé. Dans la soirée, leur voiture a été heurtée par une autre voiture. Legerîn Çiya a perdu sa vie dans cet accident.

Alina Sanchez (Lêgerîn Çiya)

Alina Sanchez (Lêgerîn Çiya)