Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Duterte, président des Philippines, a fait campagne en 2016 sur la promesse de mettre un terme à la guérilla maoïste active depuis plus de 50 ans dans le pays. Il a affirmé vouloir trouver une solution politique. Depuis le mois de novembre, il a abandonné toute volonté de négociations, prétextant les violences de la guérilla pour refuser de discuter. Ce mercredi, il a ordonné à son gouvernement de travailler à une trêve afin de permettre les pourparlers. Jose Maria Sison, fondateur et figure historique du CPP, exilé politique aux aux Pays-Bas, a déclaré que les deux camps pourraient trouver à résoudre leurs divergences grâce à ces négociations. Il a néanmoins ajouté « Il ne doit y avoir aucune pré-condition à la reprise de ces pourparlers ». Or, auparavant, Duterte a toujours exigé un cessez-le-feu de la guérilla avant de se mettre à table pour discuter.

Jose Maria Sison

Jose Maria Sison

Cinq prisonniers sahraouis entament aujourd’hui leur 27e jour de leur grève de la faim illimitée dans les prisons marocaines (voir notre article). Ils revendiquent leur transfert à proximité de leur famille, résidant dans le territoire occupé du Sahara occidental, la fin du régime d’isolement, des privations, des mauvais traitements et de l’absence de suivi médical. Quatre autres prisonniers, épuisés par les conditions de détentions et la grève, ont dû abandonner le mouvement à la prison d’Aït Melloul. Tous demandent le respect des règles minima des Nations unies pour le traitement des détenus, ces règles dites Nelson Mandela, adoptées en 2015, affirment la dignité des détenus en tant qu’être humains.

Les prisonniers politiques sahraouis au tribunal

Les prisonniers politiques sahraouis au tribunal

Le 2 avril, José Trinidad chinchilla (alias « Breimar »), un des commandant de la guérilla a été abattu par l’armée colombienne alors qu’il tentait de traverser la frontière entre le Venezuela et La Colombie. Breimar était le commandant du front « Luis Enrique Leon » et était actif dans la municipalité de Tibu dans le nord du département de Santander. Au cours de l’opération, l’armée a capturé Anderson Daniel Pacheco, le chef de la sécurité de Breimar.

L’armée colombienne affirme également avoir abattu, un homme portant l’alias « Fidel », au cours d’une autre opération. Selon l’armée colombienne Fidel était le commandant en second du front « Alfredo Gómez Quiñones ». Ces attaques ont lieu alors que l’ELN et le gouvernement sont en négociation à Quito, capitale équatorienne. (voir notre article).

Combattants de l’ELN

Combattants de l'ELN

Fin décembre dernier, l’Association des Prisonniers Bulgares (BPRA) avait lancé un appel à la solidarité pour la lutte qu’ils menaient pour la démission du Directeur Krestev. Krestev avait été nommé à la direction de la principale prison de Sofia et avait procédé à plusieurs réformes contre les prisonniers: réduction et suppression des activités, des congés pénitentiaires, du temps de cour, des achats à l’intérieur de l’établissement. Sous sa gouvernance, la torture avait augmenté et plusieurs groupes de narcos étaient protégés et sponsorisés par la direction, se permettant toutes sortes de brutalités et d’abus envers les autres prisonniers. À Bruxelles, nous avions répondu à cet appel en organisant deux journées de solidarité avec leur lutte et avec Jock Palfreeman, prisonnier antifasciste australien membre de la BPRA emprisonné à Sofia.

La mobilisation des prisonniers n’a jamais cessé: ils ont organisé plusieurs actions de protestation et de grève de la faim, malgré l’énorme répression qui les menaçait (les détenus de longue peine étaient principalement mobilisés puisque ceux qui avaient écopé de moins de 10 ans de prison ne pouvaient risquer de voir leur peine doublée). Hier à nouveau, les prisonniers de la prison de Sofia ont protesté dans la cour de la prison. Finalement, le 1er Ministre Borissov a demandé hier la démission de Svilen Tsvenatov (Directeur de l’exécution des peines) et de Peter Krestev (Directeur de la Prison Centrale de Sofia), les démissions ont été aussitôt présentées puis acceptées. La direction de la prison est temporairement confiée à la garde du Ministère de la Justice le temps de désigner des remplaçants. La goute d’eau qui a fait débordé le vase (les multiples exactions n’étant pas tellement problématiques pour le gouvernement bulgare) a été l’évasion d’un criminel célèbre en Bulgarie ainsi que de son compagnon de cellule il y a deux jours.

Soirée de solidarité avec la BPRA à Bruxelles (archive)

Cinq guérilleros présumés ont été abattu ce 4 avril dans un affrontement avec les forces de sécurité du district de Latehar (Jharkhand). Ayant été informées qu’un groupe de maoïstes s’était rassemblé dans la jungle, une équipe conjointe de la police locale et de la CRPF ont bouclé la zone aux alentours de minuit. Une fusillade s’est ensuite déclenchée. Les corps de cinq personnes ont été retrouvés sur les lieux, ainsi que cinq armes. Les autorités ont affirmé avoir identifié deux des hommes abattus. Une vaste opération de ratissage a été déclenchée dans les environs afin de retrouver le reste de la brigade maoïste.

Guérilleros maoïstes

Guérilleros maoïstes

Une trentaine de personnes se sont rassemblées ce matin Place Poelaert en solidarité avec Jiyed et Mounir, deux personnes sans-papiers qui avaient été arrêtées lors d’une rafle policière dans les locaux de l’asbl Globe Aroma le 9 février dernier. L’audience de ce matin, le pourvoi en cassation, a été reporté à une date ultérieure. Les manifestants ont discuté du futur de la mobilisation et de la répression des sans-papiers.

Rassemblement de solidarité avec Jiyed et Mounir

La période de Pâques est l’occasion pour le mouvement républicain irlandais de célébrer l’insurrection anti-britannique d’avril 1916. Samedi, une marche non autorisée avait été attaquée par la police à Lurgan (voir notre article). Ce lundi, dans le bastion républicain de Derry, une grande marche (également non autorisée) a eu lieu et de jeunes manifestants ont attaqué à deux reprises le déploiement policier à coups de briques et de cocktails Molotov. Le cortège a pu se dérouler à travers la ville jusqu’au cimetière.

Les affrontements de ce lundi à Derry

Les affrontements de ce lundi à Derry

Dans le cadre de la mobilisation des cheminots contre la nouvelle réforme du gouvernement Macron, plusieurs personnes ont été interpellées et blessées par les forces de police lors de la manifestation parisienne du 3 avril.
Parmi elles, un militant du SYM (Socialist Youth Movement) a été placé en garde à vue et n’a toujours pas été libéré. Egalement, un photographe du collectif La Meute a été évacué à l’hôpital (ressorti depuis avec 7 agraphes au crane) suite à de multiples coups de matraques sur le corps.

Photographe blessé par la police.

Photographe blessé par la police.

La police a abattu trois guérilleros, l’un d’eux étant un cadre haut placé du PCI(maoïste) ce mardi dans le district de Gadhiroli. Sunil Kulmethe (environ 40 ans) et sa femme Swarupa (environ 38 ans) ont été tués, ainsi qu’une autre femme qui n’a pas encore été identifiée. L’inspecteur général adjoint de la police locale a déclaré « Le combat a eu lieu entre 9h et 10h du matin. Nous avions été informé de la présence d’une formation naxale à la frontière entre le Maharashtra et le Telengana. Nous avons retrouvé trois corps. Parmi eux, Sunil Kulmethe. Parmi les deux femmes, l’une est sa femme, Swarupa ». Tous deux avaient été recruté par le parti maoïste en 2001. Jusqu’à récemment, Kulmethe était commandant du Sironcha Dalam et aurait été promu au rang de membre du Divisional Committee il y a peu.

Gadchiroli, district à l’Est du Maharashtra

Gadchiroli, district à l'Est du Maharashtra

La police du Chhattisgarh a annoncé ce dimanche avoir arrêté douze membres présumés du PCI(maoïste). Tous sont accusés d’avoir pris part à l’attaque de Sukma au cours de laquelle neuf soldats de la CRPF étaient décédés. « La Sukma District Reserve Guard, la Special Task Force et la CRPF ont arrêté douze guérilleros impliqués dans l’explosion qui a eu lieu près de Kistaram le 13 mars. La plupart d’entre eux viennent des régions de Kistaram et Bhejii au Sukma » a annoncé la police du district de Sukma dans une déclaration. « Tous seraient membres de la Jan Militia du South Sukma ».

Attaque maoïste contre un véhicule blindé