Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Dans la nuit de mardi, une perquisition menée par les forces spéciales de lutte contre le terrorisme (PÖH) a provoqué le décès d’une femme et conduit à l’arrestation de plusieurs personnes à Nusaybin, une ville du Kurdistan turcs située à la frontière du Rojava. Le raid nocturne, survenu dans un appartement situé sur Sakarya Caddesi, au centre de Nusaybin, a été marqué par une explosion. La femme décédée lors du raid serait une combattante des YJA Star, un groupe de guérilla féminine affilié au PKK. Deux pistolets, des munitions et des grenades auraient été trouvés dans l’appartement. La police fait un lien entre cet appartement et l’ancienne co-présidente de la branche locale du Parti démocratique des régions (DBP), Bedia Adıgüzel. Suite au raid, les opérations policières se sont poursuivies à Nusaybin, entraînant de nouvelles arrestations. Bedia Adıgüzel et une personne inconnue ont été placés en garde à vue, tandis que Remziye Bayhan, qui avait remplacé Adıgüzel en tant que co-présidente du DBP, a également été arrêtée. De plus, quatre membres d’une même famille ont été arrêtés.

 

Dossier(s): Turquie-Kurdistan Tags: , ,

L’Avenir est un espace commun et non marchand construit par les habitant·e·s, pour les habitant·e·s, rue Bugeaud, dans le quartier de Saint-Martin à Brest. Un lieu né des luttes d’associations et d’individus qui ont investi et rénové cet espace situé en plein centre-ville de Brest depuis 2010. Menacé par des projets immobiliers, l’Avenir résiste depuis des années aux autorités. Ce jeudi matin à 7h10, une centaine de gendarmes mobiles et de policiers sont intervenus. Ils étaient attendus par une centaine de militants retranchés derrière une barricade. Des dizaines de grenades de désencerclement ont fusé et la place Guérin a été rapidement noyée sous un nuage de lacrymogène, ce qui a fait aussitôt reculer les défenseurs de l’Avenir. Pendant l’expulsion, une rangée de gendarmes est tombée en se prenant les pieds sur une chaîne tendue entre deux poteaux. Les forces de l’ordre ont pris possession des lieux avec des tractopelles, pour casser immédiatement certaines constructions. En fin de matinée, les rues avaient été vidées.

Dossier(s): France - Autres sujets Tags: ,

Quatre hommes âgés de 25 à 27 ans doivent comparaître, ce jeudi 27 juillet, devant le tribunal correctionnel de Niort suite à la manifestation contre les méga-bassines de Sainte-Soline. Ils ont été interpellés le 20 juin dernier dans un déploiement de forces absurdes (commandos anti-terroristes cagoulés forçant portes et fenêtre à l’aube, braquant des armes de guerre sur la tempe des présent, personnes à demi-nues projetées au sol et menottées). Le premier, Loïc, âgé de 27 ans, est accusé d’avoir «fait partie des groupes actifs de la manifestation ayant pour objectif de dégrader la réserve de substitution (…) et de commettre des violences sur les militaires de la gendarmerie». Il lui est reproché d’avoir inscrit « ACAB » sur un des camions qui a brûlé ainsi que d’avoir «sciemment recelé une veste de gendarmerie volée dans un des camions» (en fait, il a brandit un gilet pare-balle et puis l’a reposé au sol…).

Les autres personnes sont accusés de «participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens» pour l’un, et «de recel de vol aggravé en deux circonstances», pour les deux autres.  Hormis ces quatre personnes, un autre homme, âgé lui de 42 ans, a été condamné le 28 juin dernier à dix mois de prison et écroué suite à manifestation du samedi 25 mars. Par ailleurs, sept autres personnes seront jugées en septembre en correctionnelle à Niort pour l’organisation des manifestations des 29 octobre et 25 mars. Six d’entre elles ont été placées en garde à vue le 28 juin dernier. Pour rappel, 200 manifestants avaient été blessés, dont au moins 40 gravement dont deux qui avaient été placés dans le coma.

Dossier(s): France - Autres sujets Tags:

A Ibague, capitale du département du Tolima, le syndicat des chauffeurs de bus manifeste pour rejeter l’accord signé par la municipalité avec l’entreprise INFOTEC SA. Les chauffeurs en grève bloquent les carrefours, provoquant la paralysie de la ville: 90 % des commerces ont été fermés, ceux qui ont ouvert leurs boutiques restent sans clients, et les écoles ont annulé leurs activités. Tandis que les chauffeurs affirment que la grève est indéfinie, les autorités ont ordonné le déblocage de certains carrefours stratégiques. Cela a entraîné des heurts entre les chauffeurs et les policiers anti-émeutes (ESMAD). Dans la nuit du mardi 25 juillet, des chauffeurs de bus ont même renversés à bord de leurs véhicules des membres de l’ESMAD.

Deux membres de la Nouvelle armée populaire (NPA) de la 2e escouade du Front n°1 ont été tués par les militaires du 19e bataillon d’infanterie de l’armée gouvernementale lors d’un affrontement dans le village de Pambujan, dans le nord de Samar, le 22 juillet. La fusillade entre les militaires et une dizaine de maoïstes a duré une vingtaine de minutes et les militaires ont récupéré sur le terrain deux fusils M16A1, un fusil M14 ainsi que des effets personnels et des documents. Un soldat a été blessé au cours de l’affrontement et a été transporté à l’hôpital le plus proche.

Une marche anti-gouvernementale s’est terminée samedi à Lima par des affrontements avec la police, qui a expulsé les manifestants qui avaient pénétré sur la place centrale San Martin. Les manifestants, qui étaient venus nombreux de l’intérieur du pays, se sont rassemblés sur la Plaza Dos de Mayo et ont commencé à défiler pour réitérer leur demande de démission de la présidente Boluarte, de dissolution du Congrès et de convocation d’élections générales et d’une assemblée constituante. Un groupe de personnes, dont de nombreuses femmes de Puno (ville où la répression a fait de nombreux morts), a pénètré sur la Plaza San Martín, épicentre historique des manifestations à Lima. Les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes et chargé à la matraque pour les en chasser. Après la confrontation sur la place San Martin, les manifestants se sont dirigés vers le parc public Paseo de los Héroes Navales, près duquel se trouve le palais de justice, siège de la Cour suprême du Pérou, d’où ils ont à nouveau été expulsés par la police anti-émeute.

Une marche de protestation a été organisée samedi, au départ du camp de réfugiés palestiniens de Jalazoun, au nord de Ramallah, après les funérailles du jeune Mohamed al-Bayed, tué par l’armée israélienne vendredi (voir notre article) lors d’une manifestation condamnant l’implantation de colons dans le village de « Umm Safa » au nord de Ramallah. Des affrontements ont opposé des jeunes Palestiniens à l’armée israélienne, à proximité de la colonie « Beit El » proche du camp de réfugiés de Jalazoun, au cours desquels l’armée a utilisé des balles métalliques recouvertes de caoutchouc, des gaz et des grenades assourdissantes, ce qui a provoqué des blessés et plusieurs cas d’asphyxie. Deux personnes ont été blessées au niveau de la tête par des balles métalliques recouvertes de caoutchouc. Elles ont été transférés à l’hôpital d’Istishari.

Une patrouille de police est tombée dans une embuscade dans les provinces du Sistan et du Baloutchistan. Quatre policiers sont morts, ils étaient en patrouille sur une route reliant les villes de Khash et Taftan. Il y a deux semaines, dans la même province, quatre personnes ont attaqué un poste de police et tué deux policiers. Il n’est pas clair si ces actions sont le fait d’islamistes sunnites (Zahedan, la capitale du Sistan et du Baloutchistan, est l’une des rares villes d’Iran dont la population est majoritairement sunnite) où une réponse à des mois de répression sanglantes contre des manifestations qui ont lieu à Zahedan chaque semaine  dans le sillage de la révolution « Jin, Jiyan, Azadî », déclenchée par la mort de la Kurde Jina Mahsa Amini. Par exemple, lors du massacre de Zahedan, également connu sous le nom de « vendredi sanglant », le 30 septembre 2022, les forces de police, les milices Basij et les gardiens de la révolution ont tué au moins 120 personnes.

Dossier(s): Monde arabe et Iran Tags:

Un émetteur GPS a été découvert dans les vêtements envoyé à un militant kurde vivant dans le sud du Kurdistan en raison des persécutions politiques dont il fait l’objet en Turquie. Ses parents, vivant au Kurdistan turc, lui ont envoyé divers vêtements par l’intermédiaire de la société de vente par correspondance en ligne Trendyol, qui est sous le contrôle de l’État turc. Lorsque le colis est arrivé, il a senti un objet dur à l’intérieur d’un pantalon, sous l’étiquette rigide portant la marque du jean. Il a défait la couture et trouvé un GPS caché (voir la vidéo).

 

Magee a grandi en Louisiane et, en 1955, à l’âge de 16 ans, il est arrêté pour « tentative de viol » pour avoir eu une relation avec une femme blanche dans une région contrôlée par le Ku Klux Klan. Magee sera condamné à huit ans de prison dans le bagne agricole d’Angola puis recevra l’ordre de quitter la Louisiane en 1962. Magee s’est rendu, ensuite, à Los Angeles où il a été arrêté pour un conflit lié à 10 dollars de marijuana. Après son arrestation, il a été battu si violemment qu’il sera hospitalisé pendant trois jours. Il sera condamné à une peine allant « de sept ans à la prison à vie » dans le cadre d’une politique californienne de condamnation systématique des Noirs et des Hispanique à des peines de durée indéterminée pour des délits mineurs.

Comme George Jackson (qui avait été condamné à une peine de durée indéterminée pour un vol de voiture) et tant d’autres Noirs incarcérés, Magee s’est politisé pendant son incarcération, adoptant le deuxième prénom « Cinque » en hommage au leader de la rébellion sur le navire négrier Amistad. Il deviendra le conseiller juridique de ses co-détenus. Il intentera et gagnera un procès permettant de dédommager la famille d’un prisonnier battu à mort par les gardiens de San Quentin en février 1970. Magee devient alors une figure politique connue, ce qui éloigne toute possibilité de libération.

Le 7 août 1970, Jonathan Jackson, le frère de George Jackson, âgé de 17 ans, fait irruption dans une salle d’audience du comté de Marin, armé de fusils, avec l’intention de s’emparer de la salle d’audience pour exiger la libération des « frères de Soledad ». Ceux-ci étaient accusés d’avoir tué un gardien blanc à la prison Soledad, connue pour ses meurtres racistes et ses brutalités à l’encontre des prisonniers noirs et hispaniques. Trois prisonniers, dont Magee, qui se trouvaient par hasard dans la salle d’audience, se sont joints à Jonathan Jackson. Les quatre hommes tentent de s’enfuir en prenant pour otages, le juge, le procureur et trois jurés. Les gardiens tirent sur leur camionnette, tuant tout le monde sauf Magee et le procureur qui seront grièvement blessés. Magee sera condamné en 1975 à la prison à vie pour « kidnapping » et jusqu’à aujourd’hui toutes les demandes de libération conditionnelle étaient refusées. Il sera maintenant libéré à l’âge de 82 ans, après avoir purgé plus de 58 ans de prison.