200 policiers antiémeute ont volé le canon à eau des antifas, un véhicule « ancêtre » hérité de fans de l’équipe de foot antifasciste Sankt Pauli. Le camion servait régulièrement à mettre de la musique en manifestation et figurait dans plusieurs clips vidéos. La police a prétendu que le canon n’avait pas de permis mais l’avocat du propriétaire a démenti en précisant qu’il y avait un permis d’utilisation et de parking.

Concernant l’information d’hier (la murge générale des policiers berlinois), il apparaît aujourd’hui que la « bagarre générale » évoquée a en fait eu lieu entre la police antiémeute berlinoise et la police antiémeute de Wuppertal. Ces derniers étaient énervés d’avoir été privés de sommeil par les premiers.

L’autopompe antifa

L'autopompe antifa

Alors que des milliers de manifestants se préparent à 3 journées d’actions et de manifestation contre le G20, des milliers de policiers anti-émeute allemands sont amenés des quatre coins du pays pour les en empêcher. Les policiers sont logés dans un camp de conteneurs (qui servait auparavant à loger des réfugiés). Trois divisions (les 14e, 15e et 32e divisions) de la police anti-émeute allemande -soit plus de 220 agents- ont créé le malaise après une soirée très arrosée dans l’un de ses camps. Parmi les détails du scandale : un couple de policiers ayant un rapport sexuel en plein public, un de leurs collègues dansant sur une table équipé uniquement d’un peignoir et d’un fusil, des dizaines d’autres urinant sur les clôtures du camp, une sono installée sur les toits des conteneurs, les bières et chichas, une bagarre générale contre une autre division et la fête qui s’est terminée vers 6h30 du matin. Le porte-parole de la police de Berlin a qualifié les faits de « gênants » alors que des policiers hambourgeois disaient avoir « perdu confiance en la police berlinoise ».

La police berlinoise

La police berlinoise

Dans la nuit du 12 juin, deux voitures de policiers en civil, garées sur un parking sécurisé « Weserkurier » à Woltmershausen, ont été incendiées. Ce parking clôturé et surveillé est utilisé par les policiers de Brême et d’Oldenbourg. L’action a été menée à l’approche du sommet du G20: « En vue des affrontements à Hambourg, notre objectif est de les pousser au-delà de leurs limites et de les frapper à quelques endroits. Leur surmenage nous donne un peu plus de liberté pour lutter ».

Une précédente attaque contre la police à Brême

Une précédente attaque contre la police à Brême

La police a brutalement attaqué la manifestation contre l’interdiction de 33 symboles liés aux YPG et aux YPJ en Allemagne, incluant un certain nombre de symboles, logos, drapeaux. Les manifestants ont été attaqués avec du gaz lacrymo et des coups de matraques, cinq ont été blessés dont un gravement. Sept autres ont été arrêtés. Malgré l’attaque, les manifestants ont continué à brandir les drapeaux désormais interdits des YPG, des YPJ et du PYD (le parti dont les deux précédents sont les milices d’auto-défense). Le drapeau représentant le visage d’Abdullah Öcalan sur un fond vert et/ou jaune ainsi que le drapeau du Rojava (voir photo) sont également concernés par l’interdiction. Ces 33 symboles viennent s’ajouter aux nombreux autres symboles de la résistance kurde et turque déjà interdits en Allemagne.

Egalement hier à Berlin, 1.400 manifestants antifas ont tenté de bloquer une manifestation fasciste. Ils ont eux aussi été attaqués par la police.

Le drapeau du Rojava ensanglanté à Berlin

Le drapeau du Rojava ensanglanté à Berlin

Depuis quelques semaines, le BKA utilise une méthode mise au point en Suisse pour mieux détecter les djihadistes potentiels. Sur la base d’une série de questions, auxquelles la police peut répondre avec les informations dont elle dispose, le système nommé RADAR-iTE évalue le risque qu’un suspect commette un attentat. Cette méthode d’analyse a été développée sous la direction du responsable suppléant du service psychiatrique et psychologique à l’Office d’exécution des peines du canton de Zurich et professeur à l’Université de Constance. Le système de filtrage est élaboré de telle sorte que les catégories de risque «supérieur à la moyenne» et «élevé» représentent un nombre de personnes suffisamment restreint pour que des investigations plus poussées puissent être menées sur chacune d’entre elles. Ce filtrage permet à la police, qui croule sous la masse d’informations, de travailler de manière plus ciblée.

A l’inverse des système américains, le facteur déterminant de ce système ‘est pas le lien avec l’extrémisme politique ou la religion, mais la relation de l’individu avec la violence. Le système d’analyse va ainsi d’abord prendre en compte les indices de propension à la violence: les éventuels délits violents déjà commis, le fait qu’une personne a été confrontée à la violence dans son enfance ou durant une guerre, des pulsions sadiques ou la fascination pour les armes. Si l’un de ces critères est rempli, il ne suffira alors que d’une légère affinité avec l’extrémisme religieux pour que le système catégorise une personne comme dangereuse.

Le siège du BKA à Wiesbaden

Le siège du BKA à Wiesbaden

Le 7 juin, la juge a rendu le verdict dans l’affaire contre deux anarchistes accusés d’avoir braqué une agence de la PaxBank à Aachen en novembre 2014 (voir notre dernier article). Une anarchiste qui avait été extradée de Catalogne a été condamnée à sept ans et demi de prison. Son co-inculpé a été acquitté. Le matin, une route d’accès à Barcelone avait été barrées par des pneus enflammés. A midi, la Chambre de Commerce allemande a été taguée et le soir même du 7 juin, une manifestation de dénonciation de la condamnation a eu lieu dans le quartier de Gracia. Le collège des économistes de Catalogne, a été attaqué lors de cette manifestation, ainsi que plusieurs agences bancaires et immobilières.

L’affiche de la mobilisation solidaire à Barcelone

L'affiche de la mobilisation solidaire à Barcelone

A Nuremberg, 300 étudiants ont tenté d’empêcher l’expulsion d’un réfugié afghan également étudiant. Les étudiants ont tenté d’immobiliser la patrouilleuse qui embarquait le réfugié avant d’être matraqués, gazés, plaqués au sol et brutalisés. Les nombreux policiers déployés auront finalement arrêté le réfugié après plusieurs heures. Le même jour, le 31 mai, l’Allemagne a du repousser un vol charter destiné à l’expulsion de réfugiés en raison d’un attentat au camion piégé qui a fait plus de 90 morts et 400 blessés à Kaboul.

Cinq étudiants ont été arrêtés dans l’action, l’un d’entre eux était membre de Young Struggle.

La police forçant le blocage des étudiants.

La police forçant le blocage des étudiants.

Le procès des anarchistes accusés d’une attaque de banque à Aix-la-Chapelle se poursuit (voir notre précédent article). L’audience du 12 mai s’est centrée sur le témoignage de l’experte en biométrie qui a expliqué que la qualité des images (vidéos de sécurité du sous-sol de la banque où se trouve le coffre-fort) était très mauvaise, qu’elles avaient une très mauvaise résolution. Dans le cas de la femme il est impossible d’assurer qu’il s’agit de la même personne, ou pas. Dans le cas de l’homme, les traits coïncident encore moins: l’experte a dit que selon elle il ne s’agit pas de la même personne. L’audience du 18 mai a d’abord été consacrée aux voyages qu’un-e des accusé-e-s aurait fait en Blablacar, entre la France et Barcelone, ensite à l’examen d’un tournevis trouvé dans la chambre forte de la Pax Bank, supposément avec l’ADN de l’un des accusés. Le juge a finalement rejeté cet élément comme preuve dans l’affaire.

Pour tenter de mettre un-e des accusé-es en lien avec la gauche radicale et d’en faire une personne connue et active dans les milieux militants, l’accusation a exposé deux éléments. D’abord l’envoi d’une lettre avec une affiche d’un événement solidaire avec l’affaire, dans laquelle l’expéditeur commente que la réponse a tardé près d’un mois à arriver. Ensuite dees filatures effectuées par la Sûreté de l’Etat en 2010 à Bruxelles, dans le cadre d’un “No Border Camp”. Des personnes solidaires et amies étaient présentes dans la salle.

Compte-rendu complet ici

Un des distribueteurs de billets incendiés fin avril à Bâle en solidarité avec les inculpés de Aachen

Un des distribueteurs de billets incendiés fin avril à Bâle en solidarité avec les inculpés de Aachen

Mesale Tolu est née en Allemagne et y a grandit, elle y a fait des études de langue espagnole et s’est engagée dans l’Union des Femmes Socialistes (Sosyalist Kadinlar Birligi) ainsi que dans l’a Fédération Allemande des Travailleurs Immigrés (Almanya Göçmen İşçiler Federasyonu). Elle s’est ensuite installée en Turquie afin de travailler comme traductrice pour l’agence de presse Etha. Mesale a été arrêtée ce 5 mai, suite à l’enterrement de femmes tuées par Daesh. Elle avait également participé à la cérémonie de condoléances en mémoire à Ivana Hoffman (martyre allemande tuée au Rojava en combattant Daesh), qui était par ailleurs son amie. Le mari de Mesale a lui été arrêté il y a un mois pour des raisons similaires. Serkan, leur fils de 2 ans est toujours en Turquie, sa famille essaie de le rapatrier en Allemagne. Un rassemblement a déjà eu lieu à Paris ce 6 mai.

Manifestation pour Mesale à Paris ce 6 mai

Manifestation pour Mesale à Paris ce 6 mai

Vendredi 5 mai, la Yeni Demokratik Gençlik – YDG organisait une manifestation de soutien aux 10 prisonniers révolutionnaires de l’ATIK à Munich en Allemagne qui passaient ce même jour en audience au tribunal. C’est finalement plus de 250 personnes qui se sont rassemblées dont plusieurs représentants d’organisations révolutionnaires de France, des Pays Bas, d’Allemagne, de Suisse et d’Autriche. La solidarité avec Georges Abdallah, qui avait écrit une déclaration de soutien, s’est aussi affirmée.

Manifestation de solidarité avec les prisonniers de l’ATIK

Manifestation de solidarité avec les prisonniers de l’ATIK