Un incendie volontaire d’un véhicule de DITIB (Union des affaires culturelle Turquo-Islamiques) a eut lieu le 19 février en solidarité avec Afrin. Le DITIB est une organisation religieuse qui diffuse la propagande du régime Erdogan en Allemagne. Les sermons de cette organisation sont écris par Ankara et ses prêcheurs sont entraînés en Turquie.

Le commando Kendal Breizh (du nom d’un internationaliste tué récemment dans les combats contre l’armée turque) a revendiqué cette attaque dans un communiqué. Ce commando a également dénoncé la collaboration de l’état allemand dans la répression du mouvement Kurde et de la révolution sociale au Rojava (Kurdistan syrien). Enfin le commando a appelé intervenir dans le conflit directement dans les villes allemandes.

Le minibus incendié du DITIB

Dix communistes turcs actifs dans l’immigration (et notamment dans l’organisation ATIK) avaient été arrêtés par la police allemande et détenus suite à des opérations découlant de la coopération des gouvernements allemand et turc (voir notre article). Leur procès se déroule toujours à Munich mais quatre d’entre eux, Sami Solmaz, Musa Demir, Banu Büyükavcı et Sinan Aydin ont été libérés. Ils doivent cependant rester en Allemagne, signer deux fois par semaine au commissariat, et assister aux audiences de leur procès. Un autre de ces dix prisonniers, Mehmet Yeşilçalı, avait déjà été mis en liberté provisoire pour des raisons de santé (voir notre article).

Manifestation de solidarité aux inculpés du procès ATIK à Munich (archive)

Une trentaine de personnes étaient présentes samedi 3 février pour soutenir Erdal Gokoglu, prisonnier révolutionnaire arrêté le 13 novembre en Belgique et extradé vers l’Allemagne le mois suivant. Pour rappel Erdal Gokoglu vivait en Belgique depuis 2002. Il avait reçu le statut de réfugié politique en 2007. Lorsqu’il était emprisonné en Turquie de 1995 à 2001 il avait été torturé et avait participé à une grève de la faim, ce qui lui a laissé de graves séquelles physiques.

La soirée a commencé avec une prise de contact avec trois prisonniers révolutionnaires turcs actuellement détenus en Grèce qui risquaient une extradition vers la Turquie. Ensuite une vidéo expliquant l’histoire de Erdal, a été projetée. Cette présentation a été suivie par un exposé expliquant la législation allemande en matière « d’anti-terrorisme » (lois 129A et B) et de son utilisation pour réprimer les militant-e-s révolutionnaires notamment étrangerèr.e.s. Enfin la soirée s’est terminée par un repas solidaire qui a permis de réunir des fonds pour soutenir les frais de justice de Erdal et d’échanger des pistes sur les manière de continuer le soutien.

Solidarité avec Erdal Gokoglu

La police allemande a ordonné aujourd’hui samedi la dispersion à Cologne d’une manifestation de Kurdes contre l’offensive turque en Syrie en raison de la présence dans le cortège de symboles, interdits en Allemagne, du PKK. La manifestation à laquelle participaient plus de 14.000 personnes a été stoppée et dispersée après que plusieurs manifestants ont montré des drapeaux à l’effigie du dirigeant historique du PKK Abdullah Öcalan. Deux personnes ont été interpellées.

La manifestation de Cologne

L’ayatollah Mahmoud Hashemi Shahroudi a quitté d’urgence jeudi matin l’hôpital de Hanovre où il séjournait depuis le mois dernier pour une tumeur au cerveau, escorté par des forces de sécurité allemandes. Il s’est envolé quelques heures plus tard vers Téhéran depuis l’aéroport de Hambourg, bénéficiant d’un accès séparé à l’avion où une demi-douzaine de places avaient été réservées en classe affaires. Les protestations spontanées d’exilés iraniens sur place n’ont pas empêché ce départ.

Ce proche du guide suprême de la révolution Ali Khamenei a été à la tête durant vingt ans de la justice iranienne. 2000 personnes dont des enfants ont été exécutés lorsqu’il était aux responsabilités. La torture était couramment utilisée. Le dépôt de plusieurs plaintes en Allemagne pour crimes contre l’humanité a conduit le parquet fédéral à se saisir du dossier. Une demande de mandat d’arrêt aurait pu empêcher le débat de l’ayatollah Shahroudi d’Allemagne, mais la justice devait encore examiner les plaintes déposées.

Mahmoud Hashemi Shahroudi

Berlin a ouvert la porte ce lundi à une modification d’une nouvelle loi très controversée visant à faire la police sur les réseaux sociaux. Cette loi, l’une des plus stricts en Europe sur le sujet, oblige les plateformes d’échange telles que Twitter, Facebook ou YouTube à supprimer les messages au contenu incitant à la haine, passibles de poursuites pour diffamation ou véhiculant de fausses informations. Elles doivent le faire dans un délai de 24 heures après avoir été alertées par des utilisateurs, sous peine d’amendes pouvant aller jusqu’à 50 millions d’euros.

Les plateformes ont vigoureusement protesté l’an dernier contre cette initiative, prise notamment après une accumulation de commentaires haineux sur Internet en Allemagne consécutive à l’arrivée de plus d’un million de migrants en 2015 et 2016. Les détracteurs de la loi dénoncent un texte qui aboutit à restreindre la liberté d’expression et à confier aux géants de l’internet le rôle de censeur. La controverse a été relancée au cours du week-end lorsque l’initiateur de la législation, le ministre allemand de la Justice Heiko Maas, a vu l’un de ses tweets supprimé en vertu du texte. Le tweet en question remontait à 2010, à une époque où il n’était pas encore ministre. Heiko Maas s’en était pris à un essayiste à succès néo-conservateur en Allemagne en le traitant de « crétin ».

Heiko Maas

Gulaferit Unsal est une militante d’origine turque qui menait une activité syndicale à Ankara jusqu’en 1992. Après avoir été persécutée et emprisonnée, avec son mari, en Turquie, elle avait quitté le pays et fait une demande d’asile en Allemagne en 1999. De 2001 à 2011, elle a vécu à Thessalonique en Grèce avant d’y être arrêtée en juillet 2011 sur base d’un mandat d’arrêt émis par l’Allemagne, l’accusant d’appartenir au DHKP-C. Le mois suivant, elle avait été déportée vers l’Allemagne (voir l’article que nous avions écrit à l’époque) et condamnée à une peine de prison ferme. Après sept années de résistance (Gulaferit a mené plusieurs grèves de la faim dont une en 2015 (voir notre article) contre la censure de son courrier) et d’emprisonnement, elle vient d’être libérée.

Gulaferit Unsal

Erdal Gokoglu, qui était emprisonné à Liège depuis le 13 novembre a été extradé ce matin vers Aix-la-Chapelle (Aachen). Ni son avocat ni ses proches n’étaient au courant, et le dernier recours en cassation n’a pas même été possible. Depuis son arrestation il y a 38 jours, Erdal avait été soumis à un régime d’exception : interdit de droit de visite, de droit de cantiner et même d’échanger du courrier et d’obtenir des timbres. L’Allemagne l’accuse d’appartenance au DHKP-C avec pour « preuves » qu’il a distribué des revues, organisé des concerts du groupe de musique Grup Yorum et participé à une conférence à l’Université de Berlin.

Liberté pour Erdal Gokoglu !

Hier lundi 18 décembre, les policiers allemands de la commission spéciale « Black bloc » ont tenu une conférence de presse ont lancé un appel public à la délation. Ils ont mis en ligne sur leur site des photos et vidéos de personnes soupçonnées d’avoir pris part aux émeutes du G20 à Hambourg. Ils font ainsi recours à des auxiliaires de police bénévoles pour identifier d’éventuels protagonistes de 100 délits commis durant ces trois journées de révolte. Sur son site, la police d’Hambourg regroupe les personnes recherchées en cinq domaines d’enquête : « Rondenbarg » (quartier de Hambourg); « Elbchaussee » (autre quartier de Hambourg); « Welcome to Hell » (manifestation du premier jour du NoG20); « Pillages et jets de bouteilles ». Un rappel à la prudence est de mise: ne discutez de la participation de personne aux émeutes ni surtout de la présence de telle ou telle personne sur le site de la police, sauf à la personne concernée et de vive-voix.

Avis de recherche contre... les principaux acteurs de la répression du NoG20

Un rassemblement aura lieu devant le Palais de Justice de Liège à 9h demain matin, mardi, en solidarité avec Erdal Gokoglu, un antifasciste turc, réfugié politique en Belgique, menacé d’extradition vers l’Allemagne.

Voir notre article précédent.