Un agent de la police nationale espagnole s’est infiltré dans les mouvements sociaux de Barcelone depuis trois ans. Il a rejoint le centre social La Cinètika en 2020 et a établi des relations sexuelles et affectives, instrumentalisant des femmes pour faciliter sa participation à des assemblées, des conférences et des manifestations. Derrière le prétendu « Daniel Hernández Pons », il y a un agent de la police nationale espagnole dont les initiales, DHP, correspondent à celles de la fausse identité. Des erreurs commises par l’infiltré ont permis de le démasquer. Un comparatif physionomique entre les images de son passage à l’école de police d’Ávila (exercice 2018-2019) et celles de sa galerie en tant qu’activiste à Barcelone ont achevé de confondre l’individu.

Cipriano Martos fut l’un des nombreux jeunes issus de la paysannerie pauvre contraints d’émigrer du sud de l’Espagne pour gagner leur vie. En 1969, devenu ouvrier à Sabadell (Barcelone), il se politise et rejoint la résistance communiste antifranquiste. Il devient membre du Frente Revolucionario Antifascista y Patriota (FRAP), un front qui menait toutes les formes de résistance antifasciste, y compris armée,  impulsé par le Parti communiste d’Espagne (marxiste-léniniste). En août 1973, il est arrêté par la Guardia Civil, qui le torture pendant plus de deux jours, jusqu’à le faire ingérer du liquide de cocktail Molotov contenant de l’acide sulfurique. Martos a agonisé pendant 21 jours dans un hôpital de Sant Joan de Reus sans que les autorités ne préviennent sa famille. Après sa mort, le 17 septembre 1973, les autorités franquistes ont enterré son corps de Martos en secret, sans permettre à la famille d’assister à l’enterrement. Une longue procédure lancée par son frère vient d’aboutir: les restes de la victime ont été localisés et identifiés. Ils seront remis à sa famille, afin qu’ils puisse être transférés au cimetière de Huétor-Tájar, où ses parents sont enterrés.

Dossier(s): Espagne Tags: ,

Le 7 janvier, des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés à Bilbao en soutien aux membres emprisonnés d’ETA. Les manifestants appelaient à l’amnistie pour les prisonniers, mais également réclamant qu’ils puissent accomplir leur peine près de leur famille. La politique des gouvernements espagnols est d’emprisonner les détenus basques à des centaines de kilomètres de leur région, ce qui complique les visites de leurs proches: les enfants de ces prisonniers doivent à parcourir des centaines de km pour seulement 40mn de visite. Après son arrivée au pouvoir en juin 2018, un mois après l’auto-dissolution d’ETA, le premier ministre socialiste Pedro Sanchez avait promis de revenir sur cette politique, mais peu de progrès  accompli depuis. Le même jour, au pays basque français, environ 10.000 personnes ont défilé à Bayonne.

Pablo Hasél rappeur catalan incarcéré depuis février 2021 pour avoir critiqué ouvertement la royauté, l’état, la police et l’armée. Condamné au préalable à 9 mois de prison, Pablo se retrouve chargé de multiples condamnations qui prolongeront sa détention de 2 ans et 6 mois.  Et depuis le début de l’année 2022, les procès se multiplient en Espagne contre les soutiens qui avaient revendiqué sa libération. Le mois passé, le porte parole de Pablo Hasel a expliqué qu’en plus du harcèlement et de la répression particulière qu’il subit depuis 19 mois, l’accès a toute pratique artistique lui a été interdite, comme la compilation de soutien. Officiellement libérable en mars 2023, Pablo pourrait voir sa peine de prison prolongée jusque en 2030.
Dans l’élan de solidarité internationale avec Pablo, une compilation musicale regroupant 36 artistes et groupes internationaux a vu le jour, suite à une initiative française de « Cédric Perez AKA Ced’ (La Ligue des MC Révolutionnaire) » qui a son tour créera un collectif international. En Belgique des CD et K7 sont imprimés par les Liégeois de « Prolétaire prod  » et du  » F.S.A.R « . Dans plusieurs pays des dates de concerts de soutien s’organisent. Une soirée de diffusion de la compile musicale se tiendra au Sacco-Vanzetti, dans une ambiance conviviale, avec information sur la situation actuelle et les événements a venir en soutien à Pablo Hasél en présence de membres du groupe Atomes d’Intifada ayant participé à la compil.
Ce vendredi 14 octobre au Sacco-Vanzetti, 54 chaussée de Forest (métro Porte de Hal)
Pablo Hasel

Dossier(s): Espagne Tags: , ,

Politiciens, avocats et militants, au moins 65 indépendantistes catalans ont été espionnés avec le logiciel Pegasus installé à leur insu sur leurs téléphones portables. Presque tous les piratages de téléphones se sont produits entre 2017 et 2020. Parmi les personnes visées figurent l’actuel président régional catalan Pere Aragoné (qui était au moment des faits numéro deux de la région), les ex-présidents régionaux Quim Torra et Artur Mas, ainsi que des eurodéputés, des députés du parlement régional catalan et des membres d’organisations civiles indépendantistes. Carles Puigdemont, qui avait fui en Belgique pour échapper à la justice espagnole après la tentative de sécession de la Catalogne en octobre 2017, n’a pas été directement espionné mais nombre de ses proches, dont son épouse. En juillet 2020, le président du parlement régional catalan, Roger Torrent, avait déjà affirmé avoir été espionné par l’État espagnol via Pegasus, une accusation niée par le gouvernement central.

À l’été 2021, une enquête avait révélé que le logiciel Pegasus avait permis d’espionner les téléphones de journalistes, d’hommes politiques, de militants ou de chefs d’entreprises de différents pays, dont le président français, Emmanuel Macron. Pegasus permet, une fois installé dans un téléphone mobile, d’espionner l’utilisateur de l’appareil, accédant à ses messageries, ses données, ou activant l’appareil à distance à des fins de captation de son ou d’image.

Georges Abdallah, Pablo Hasel, Musa Asoglu, Erdal Gokoglu, Thanos Hatziangelou, Georgia Voulgari et les 11 révolutionnaires emprisonnés en Grèce sont en grève de la faim ce samedi 16 pour soutenir les prisonniers politiques Sibel Balaç et Gökhan Yildirim. Sibel Balaç et Gökhan Yildirim sont en « grève de la faim à tombeau ouvert » depuis respectivement le 19 et le 25 décembre 2021 pour dénoncer les conditions de détention dans les prisons en Turquie, surtout celles de type F, et exiger l’abrogation des lois permettant des procès se servant des témoins fantômes.

Des marins-pêcheurs ont provoqué la coupure du pont reliant l’Espagne au Portugal en brûlant des pneus, en signe de protestation contre le prix élevé du carburant. Le pont sur le fleuve Guadiana qui relie les deux pays, entre Ayamonte à Huelva et la municipalité portugaise de Vila Real de San Antonio, a littéralement brûlé, provoquant la coupure de la A-49. Des explosions et des flammes ont embrasé ce lieu de transit pendant plus d’une heure, jusqu’à ce que la Guardia Civil intervienne pour disperser la manifestation. Les pompiers sont alors venus éteindre les flammes.

Le ministère public espagnol a requis jusqu’à 9 ans de prison et 20 000 € d’amende pour 14 antifascistes qui ont repoussé un groupe d’ultras néonazis de la ville de Pego (La Marina Alta), dans la province d’Alicante. Le 18 octobre 2020, un groupe de supporters de Gandía est venu à Pego pour assister à un match. Ce groupe a traversé la ville avec des symboles, des chants et des saluts nazis, provoquant et insultant les personnes présentes, sans que la police ne fasse le moindre effort pour les en empêcher. Une contre-manifestation s’est formée qui, elle, a immédiatement été ciblée par la Guardia Civil.

Dossier(s): Espagne Tags: ,

Le prisonnier politique basque Mikel Otegi a été admis d’urgence à l’hôpital de Navarre la semaine dernière, de la prison d’Iruñea. Après avoir été testé positif au COVID19, il a été conduit au secteur COVID du centre hospitalier. Une fois cette infection surmontée, après avoir été testé négatif au COVID, Mikel a été emmené dans une autre section. Il y a subi des tests qui ont permis de lui diagnostiquer une tuberculose pulmonaire. Mikel Otegi fait partie du groupe de 19 prisonniers et prisonniers politiques basques atteints de maladies graves. Etxerat et d’autres organisations solidaires revendiquent la libération pour Mikel Otegi ainsi que pour les autres prisonniers et prisonniers politiques basques souffrant de maladies graves et incurables.

Le prisonnier politique basque Francisco José Ramada Estevez a été admis vendredi dernier dans l’unité de soins intensifs de l’hôpital de Donostia, après avoir subi un incident cardiaque. Il a été transféré d’urgence après s’être évanoui dans la prison de Martutene, où il est actuellement détenu. Ramada Estevez, militant d’ETA, 58 ans, est en prison depuis 21 ans. Pendant son emprisonnement à Murcia I, à 830 km du Pays basque, il a subi une intervention chirurgicale, après laquelle ‘il avait été immédiatement transféré à nouveau en prison, malgré la douleur intense dont il souffrait encore. En juin 2020, il a été transféré à la prison d’Iruñea et finalement, l’année dernière, il a été transféré à Martutene. En septembre 2020, Ramada Estévez avait déjà purgé les trois quarts de sa peine, étant déjà dans la dernière phase de sa peine, ce qui devrait lui permettre d’avoir des permissions.