Le rappeur Josep Arenas Beltrán, connu sous le pseudonyme de Valtonyc, s’est exilé en Belgique en 2018, pour échapper à une condamnation à de la prison ferme en Espagne, notamment pour « injures à la Couronne ». Depuis trois ans, ses avocats bataillent pour lui permettre d’échapper à une remise à Madrid, en vertu d’un mandat d’arrêt européen soumis à la justice belge. Ils estiment que Valtonyc n’a fait qu’user de sa liberté d’expression dans ses textes en catalan, incriminés par la justice espagnole, où il dit par exemple: «Le roi a un rendez-vous sur la place du village, une corde autour du cou.» Jeudi, ils ont obtenu une victoire avec l’arrêt rendu par la Cour constitutionnelle, saisie d’une question préjudicielle par la Cour d’appel de Gand, qui examine en ce moment le mandat d’arrêt. La question pouvait se résumer ainsi: les injures au roi punies en Espagne tombent-elles sous le coup de la loi en Belgique, ou sont-elles couvertes par la législation belge sur la liberté d’expression? La juridiction suprême a choisi la deuxième option et consacré «la liberté de manifester ses opinions en toute matière», tel que le prévoit la Constitution belge.

Selon la Cour, l’article 1er de la loi du 6 avril 1847, «portant répression des offenses envers le roi», viole l’article 19 de la Constitution, lu en combinaison avec l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme qui consacre notamment la liberté d’expression. Cette vieille loi qui prévoit jusqu’à trois ans de prison pour «offense envers la personne du roi», a été très peu utilisée en Belgique. Concernant Valtonyc, l’arrêt de la Cour constitutionnelle empêche les juges belges de s’appuyer sur la qualification des « injures à la Couronne » pour l’extrader, estime l’avocat. Les faits d' »apologie du terrorisme » – autre motif de condamnation du rappeur – ne peuvent être retenus pour une extradition automatique. La Cour d’appel de Gand devrait se réunir dans les semaines à venir, pour statuer.

Vendredi 24 septembre au soir, un concert de soutien à Pablo Hasél se tiendra au local « La Zone » à Liège (Quai de l’Outhe 42) à partir de 20h (le lien vers l’événement Facebook ici). Le lendemain un autre concert se déroulera à Bruxelles cette fois (le lien vers l’événement Facebook ici). Ce second concert aura lieu à partir de 20h au Garcia Lorca (rue des foulons, 47).

Ces événements sont organisés par un collectif d’artistes qui a crée une compilation musicale qu’iels ont produite dans le but de financer une partie des frais de justice du rapper communiste (voir notre article). Ce concert se déroule dans le cadre d’une tournée européenne visant à faire connaitre la répression que subit Pablo Hasél.

Concerts de soutien à Pablo Hasél à Liège et Bruxelles

Concerts de soutien à Pablo Hasél à Liège et Bruxelles

Des dizaines de familles et d’amis ont accueilli lundi matin Agustin Almaraz Larrañaga à sa sortie de la prison de Basauri. Almaraz, originaire de Santutxu, a été arrêté par l’Ertzaintza à Noël 1995 à Gasteiz, accusé de faire partie du « commandement Araba » de l’ETA. Dans la même opération, Iñaki Alonso et Nerea Bengoa avaient été capturés. Almaraz a été détenu pendant 25 ans à Carabanchel, Valdemoro, Ocaña, Burgos et Puerto. Il a ensuite été transféré à Estremera (Madrid), Zuera et enfin à Basauri. Il n’a pas eu de permission, comme c’est le cas pour la plupart des détenus autres que ceux de la gauche nationaliste basque. De la même manière, le fait qu’il était libérable dès 2014 ne l’a pas empêcher d’être détenu jusqu’à lundi.

Agus Almarza (t-shirt CCCP) à sa libération

La lutte que mènent depuis des semaines les salariés de l’usine d’éoliennes LM Windpower s’est transformée en affrontements mercredi matin après la rupture unilatérale des négociations par la direction. Le restaurant Cat & Rest, à Ponferrada, lieu choisi pour les rencontres entre syndicats et dirigeants d’entreprise, a été la cible des grévistes lorsque la direction de l’entreprise a décidé de mettre fin aux négociations. Les grévistes ont alors tout bloqué, allumé des feux et cassé des vitres. Il a fallu attendre l’arrivée de la police anti-émeute, après 2 heures du matin, pour que la direction de l’entreprise puisse quitter le restaurant, escortée par la police. La direction a prévu 393 licenciements. La grève est à sa sa troisième journée consécutive, et les grévistes bloquent l’accès à l’usine, située dans la ville de Santo Tomás de las Ollas.

Un tribunal de la Haute Cour nationale a notifié hier une résolution par laquelle elle demande « l’extinction » d’Izquierda Castellana (Gauche Castillane), c’est-à-dire sa disparition en tant qu’organisation politique légale. L’État espagnol argue que les statuts de l’IzCa ne sont pas conformes aux changements introduits par la réforme législative du 30 mars, sur le contrôle de l’activité économico-financière des partis. Izquierda Castellana, qui n’a n’a jamais reçu ni demandé de subvention, souligne que la majorité des partis politiques enfreignent ostensiblement ces règlements sans qu’il soit même envisagé une mesure contre eux. Izquierda Castellana dénonce l’intention politique de faire disparaître une organisation dont l’activité essentielle est « la dénonciation de toutes les activités corrompues, antisociales, antidémocratiques et antipatriotiques de l’actuel Régime de la IIe restauration des Bourbon; et dont l’achèvement passe inévitablement par l’instauration d’un système démocratique, républicain et de droits sociaux ».

Les autorité espagnoles avaient déjà tenté de faire interdire Izquierda Castellana en 2008. En décembre dernier, un procès a eu lieu contre deux de ses militants suite aux affrontements survenus lors de la manifestation républicaine à Madrid d’octobre 2014.

Les militants d’Izquierda Castellana à un rassemblement de la gauche indépendantiste catalane

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Vendredi 13 août à 18h, un apéro de soutien à Pablo Hasél se tiendra au Local Sacco et Vanzetti (chaussée de Forest, 54 à Saint-Gilles). Cet événement, organisé par un collectif d’artistes, a pour objectif de populariser une compilation musicale qu’iels ont produite dans le but de financer une partie des frais de justice du rapper communiste (voir notre article). Plus d’infos ici.

Pablo Hasel

Pablo Hasel

La Garde civile a arrêté Carlos Sáez de Eguilaz et Felipe San Epifanio, deux anciens prisonniers d’ETA, pour leur relation présumée avec l’organisation d’hommages aux prisonniers de l’ETA à leur sortie de prison. Les arrestations ont été ordonnées par la Cour centrale d’instruction numéro 6 de la Haute Cour nationale pour « crime d’exaltation du terrorisme et d’humiliation des victimes ». Les arrestations ont eu lieu dans le cadre de l’opération Kabat au cours de laquelle quatre personnes ont déjà été arrêtées en janvier 2020 (voir notre article).

Neuf dirigeants indépendantistes catalans ont été libérés mercredi, au lendemain de la grâce accordée par le gouvernement espagnol. Une manifestation se tenait devant le théâtre de Liceu où le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, annonçait la mesure de grâce (photo). Les manifestants réclamaient une amnistie plutôt qu’une grâce. La grâce exempte les condamnés du reste de leur peine et leur permettre de sortir de prison, l’amnistie revient à effacer totalement le délit. Et si cette grâce a permis à ces neuf indépendantistes de sortir de prison, elle reste « partielle » car elle ne lève pas la peine d’inéligibilité à laquelle ils avaient été condamnés, a précisé Pedro Sanchez.

Une dizaine de dirigeants du mouvement indépendantiste vivent en exil, plusieurs mandats d’arrêts européens ayant été lancés à leur encontre. La libération de ceux qui étaient restés en Catalogne, qui avaient été arrêtés puis jugés et condamnés par la justice espagnole ne veut pas pour autant dire que ces exilés peuvent rentrer en Espagne librement. Le message de Pedro Sanchez est clair: ne sont graciés que ceux qui rendent des comptes à la justice espagnole. Donc, pour, éventuellement, voir le délit de sédition levé, Carles Puigdemont et les autres exilés, qui n’ont pas été jugés en leur absence, devront revenir en Espagne et se mettre à la disposition de la justice. Reste aussi et surtout la situation des centaines de militants arrêtés lors des résistance à la répression du mouvement indépendantiste.

 

 

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Une compilation musicale en soutien à Pablo Hasel a été publiée. Cette compilation regroupe des artistes de plusieurs continents (Mexique, Chili, Espagne, Gabon, RD Congo, Belgique, Suisse, France) uni·es pour réclamer la libération du rappeur communiste catalan. Cette compilation est disponible à 3€, et/ou prix libre sur bandcamp via ce lien : « Soutien à Pablo Hasél ». Tout l’argent récolté à travers ce projet sera reversé en intégralité à la caisse de solidarité afin de couvrir les frais judiciaires du rappeur ou l’aider dans son séjour en prison. Plus d’infos ici.

Pablo Hasel

Pablo Hasel

Le militant anarchiste Claudio Lavazza, qui a déjà passé presque 25 ans dans les prisons de l’État espagnol, a été extradé en France, où il doit également purger une condamnation à 10 ans (le processus de cumul des peines, qui établira la période réelle qui lui reste encore à purger, est en cour). Pour ce qui est des condamnations qui ont été prononcées à son encontre en Italie, pour sa militance dans les Proletari Armati per il Comunismo [Prolétaires armés pour le communisme], la Cour d’assises d’appel de Milan a déclaré laz semaine passée que la peine est prescrite. Pour lui écrire (il parle espagnol, italien et français) : Claudio Lavazza / n° d’écrou 11818 / Centre Pénitentiaire de Mont-de-Marsan / Chemin de Pémégnan / BP 90629 / 40000 – Mont-de-Marsan / France