L’armée colombienne a tué hier sept membres présumés de la guérilla des FARC lors de combats dans le sud du pays. Les affrontements sont intervenus alors que des soldats inspectaient le lieu-dit de San Antonio de Getucha (département de Caqueta, sud) en pleine jungle. Les militaires ont saisi des fusils, des munitions, et des moyens de communications.
Par ailleurs, l’armée colombienne a interpellé un membre présumé des FARC, Victor Ramon Vargas Salazar (photo), recherché en Espagne pour ses liens présumés avec l’ETA. Il faisait l’objet d’un avis de recherche d’Interpol, et a été arrêté dans la ville de Caucasia (département d’Antioquia, nord-ouest) jeudi soir. Victor Vargas, alias «Chato» et «Juancho», aurait selon la police participé à la coordination d’actions en Espagne visant le président colombien Juan Manuel Santos et les ex-présidents Alvaro Uribe (2002-2010) et Andrés Pastrana (1998-2002).

Victor Ramon Vargas Salazar

La place d’Espagne, à Bruxelles, a été taguée pour Manuel Perez Martinez (« camarade Arenas »), secrétaire général du PCE(r) depuis 40 ans, actuellement enfermé dans un module de sécurité maximale à Madrid, après avoir été accusé par l’Etat espagnol d’être impliqué dans les actions des GRAPO. Il est détenu dans des conditions extrêmes, mis à l’isolement (une visite de sa famille lui a été refusée à la dernière minute, alors que ses proches avaient déjà fait les 1.000 kilomètres de route pour venir le visiter), il a été menacé de mort et est soumis à des vexations de tout ordre (on lui a même confisqué… son dentier). Les prisonniers antifascistes espagnols ont entamés une grève de la faim pour revendiquer la libération d’Arenas.

bombage pour Arenas à Bruxelles

Le collectif des prisonniers du PCE(r), du SRI et des GRAPO est en grève de la faim depuis le premier avril pour protester contre le traitement brutal et vexatoire réservé à M. P. M. Arenas (photo), secrétaire général du PCE(r). Tous les prisonniers participent à ce mouvement; les prisonniers malades refusant la nourriture de la prison.

Espagne: Le collectif des prisonniers antifascistes en grève de la faim

La nuit du 10 mars, nous avons attaqué les objectifs suivants à Barcelone, l’agence de la banque Caixa dans le quartier de Sagreda a été endommagée au moyen d’un engin incendiaire artisanal. Une agence de la banque Santander à Passeig Maragall a vu ses vitres brisées, et 15 autres agences bancaires à Gracia ont été sabotées (serrures et distributeurs de billets bloqués). Dans le communiqué, les auteurs se revendiquent de l’anarchisme et expriment leur soutien aux dix prisonniers politiques en grève de la faim au Chili.

Manuel Perez Martinez « Arenas », secrétaire général du PCE(r), a été condamné à trois ans de prison supplémentaires comme « ‘auteur par incitation » d’une action des GRAPO contre le siège de la sociale-démocratie catalane le 4 mars 2000. Le tribunal s’est basé sur les déclarations du repenti Silva Sande. Manuel Perez Martinez est âgé de 63 ans, il a déjà passé 18 ans en prison.

spray pour M. P. M. Arenas

La torture a de nouveau été utilisée lors de l’opération policière du début de l’année contre les jeunes militants de la gauche indépendantiste basque. Les policiers lui ont arraché les vêtements et l’ont aspergé d’eau froide. Les policiers l’ont fait monter complètement dénudée sur un tabouret où ils lui ont appliqué de la vaseline sur l’anus et la vagin et qu’il lui ont introduit le manche en bois. Beatriz Etxebarria, comme les autres, est restée durant toute la période
de mise au secret avec un masque sur les yeux et elle dénonce que tandis qu’ils lui versaient de l’eau dans les mains, elle entendait un bruit qu’ils simulaient être des décharges électriques. Ses tortionnaires lui ont aussi mis un sac plastique sur la tête et l’ont serré serré jusqu’à l’asphyxie.

La Cour européenne des droits de l’homme de Strasbourg a condamné l’Etat espagnol à verser 23.000 euros à Aritz Beristain, pour n’avoir pas enquêté à la suite de la plainte qu’il avait posée pour mauvais traitements et tortures. Ce jeune homme avait été arrêté avec une dizaine d’autres militants, le 5 septembre 2002, à Donostia et mis au secret pendant plusieurs jours, aux mains de la garde civile.

La sentence de la Cour européenne affirme que l’Etat espagnol a violé l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme, qui interdit la pratique de la torture. Cette violation est établie d’un point de vue de la procédure qui signale «l’absence d’une enquête approfondie et effective» à la suite des tortures dénoncées par Aritz Beristain qui avait porté plainte.

Durant cette période de mise au secret, Aritz Beristain fut examiné cinq fois par un médecin légiste (assermenté auprès des tribunaux). Le premier examen réalisé par le praticien signalait «une blessure linéaire de 1,5 centimètre sur le côté droit du visage, à hauteur de la mâchoire». Entre le trajet effectué entre le lieu d’arrestation, Donostia, et Madrid, les agents lui avaient mis un sac sur la tête et avaient proféré des menaces à l’encontre de sa famille. Arrivé à Madrid, il détenu a reçu des coups portés par un pistolet et on lui a introduit un objet dans l’anus.

Déjà en septembre dernier, à la suite d’une plainte déposée par le prisonnier basque Mikel San Argimiro, la Cour européenne des droits de l’homme avait condamné l’Etat espagnol à lui verser 23.000 euros, pour des faits similaires.

L’impunité des tortionnaire est une constante en Espagne. Isabel Llaquet, dirigeante politique et ouvrière catalane,
militante du PCE(r) avait été torturée en 1980. Elle a été tellement maltraitée et conduite à un point proche de la mort qu’ils ont provoqué son entrée dans un hôpital et de graves lésions qui ont obligé Isabel Llaquet à assister en chaise roulante au procès contre elle, bien longtemps après. 31 ans après, elle conserve des séquelles de traitement. L’un de ses tortionnaires était l’inspecteur Juan Antonio Gonzalez Garcia. En 2004, celui-ci était promu et placé à la tête de la police judiciaire par le gouvernement Zapatero.

Le juge d’instruction de l’Audience nationale Eloy Velasco a décidé ce lundi de poursuivre six membres de l’ETA. Selon lui, ils auraient collaboré avec les FARC en entraînant, dans les jungles vénézuéliennes, des militants des deux organisations. Cette décision intervient dans le cadre de l’enquête menée à la demande de la principale instance pénale espagnole sur les liens supposés entre les FARC et l’ETA.

Il y quelques semaines, on apprenait la naissance d’un nouveau parti de la gauche indépendantiste en Espagne sous le nom de Sortu. Son objectif premier était de participer aux élections locales qui se tiendront au mois de mai. Mais cela semble bien compromis. Le 18 février dernier, le parquet espagnol a demandé l’interdiction de Sortu se basant sur un rapport de police qui affirme qu’il est une initiative liée aux idées de l’ETA et mis en oeuvre sous son contrôle direct. En outre, aujourd’hui, le gouvernement demande au Tribunal suprême de refuser son inscription sur les listes électorales. Selon lui, l’ETA et Batasuna utilisent tactiquement Sortu qui ne serait qu’un prolongement de Batasuna. Le Tribunal suprême dispose de vingt jours pour se prononcer sur la légalité du parti.