Baranaindar Mikel Jimenez Martin a été condamné hier à six ans de prison pour ‘possession de substances explosives et inflammables, de nature terroriste’ par l’Audience Nationale. Cette dernière l’accuse d’être en liaison avec l’ETA. Mais la pièce à conviction utilisée par le tribunal madrilène chargé des dossiers de terrorisme est inquiétante. Il s’agit d’un geste, un salut avec le poing levé, que l’accusé a fait à destination du public quand il allait être évacué. Le jugement statue: ‘l’expérience démontre que cela est caractéristique d’individus qui, s’ils ne sont pas membres d’ETA, se situent, au minimum, dans son entourage ou sont proches de cette organisation’.

Sur ordre du juge de l’Audience Nationale, le tribunal madrilène chargé des dossiers de terrorisme, une vaste opération a été menée au cours de la nuit en Navarre et au Pays-Basque espagnol. L’action visait les milieux proches de l’ETA et notamment le collectif Ekin, dont neuf membres présumés avaient été arrêtés le 14 septembre dernier. Six personnes ont été arrêtés à Pampelune et aux alentours durant la nuit, les autorités les soupçonnant d’avoir voulu reconstituer Ekin suite à son ‘démantèlement’ en septembre. Le collectif est considéré par la justice espagnole comme partie intégrante de l’ETA, comme ‘le coeur de l’ETA’, qui selon elle, est chargé d’appliquer la stratégie militaire et politique de l’ETA et de son entourage politique et social.

Quatre autres personnes ont également été arrêtées cette nuit en relation avec Askatasuna. Elles sont soupçonnées de soutien informatique et de propagande à l’ETA.

Les dix personnes arrêtées ont en commun d’être accusées d’avoir assisté à des réunions clandestines d’Ekin en tant que représentants de différents mouvements en liaison avec ETA. Il s’agit de Segi, Batasuna et Askatasuna, tous trois interdits par la justice espagnole. Cette opération des autorités est la première depuis l’annonce de cessez-le-feu du 10 janvier de l’ETA, jugée insuffisante par le gouvernement. Celui-ci a d’ailleurs annoncé: ‘Nous allons continuer à travailler contre l’ETA comme cela a été le cas jusqu’à présent’.

Dans une opération conjointe des polices française et espagnole, deux militants présumés d’ETA ont été arrêtés ce matin au Pays-Basque espagnol et à Ciboure (Pyrénées Atlantiques). Selon une source proche de l’enquête, l’homme arrêté à Ciboure est Iraitz Guesalaga, que les autorités soupçonnent de faire partie de l’appareil logistique d’ETA. Il aurait donné des formations d’informatique à des militants de l’organisation. La personne arrêtée en Espagne au même moment est sa compagne et collaboratrice, Itxaso Urteaga.

Notons également qu’au lendemain de la déclaration de cessez-le-feu publiée par l’ETA, le gouvernement a réagi en la jugeant insuffisante et pas convaincante: ‘La seule chose que nous attendons de l’ETA est une déclaration sur sa dissolution définitive’.

Le 5 septembre dernier, l’ETA annonçait sa volonté d’aboutir à une solution démocratique au conflit par le biais d’une vidéo. Aujourd’hui, c’est sur le site du journal basque Gara que l’organisation a publié un communiqué dans lequel elle déclare: ‘L’ETA a décidé de déclarer un cessez-le-feu permanent et de caractère général qui puisse être vérifié par la communauté internationale’. En revanche, le communiqué ne mentionne pas la dissolution de l’organisation, ni l’abandon de la lutte armée, préalable exigé par le gouvernement espagnol avant toute discussion sur l’avenir du Pays-Basque. Gouvernement qui n’a d’ailleurs pas encore réagi à cette déclaration.

Lire le communiqué en anglais

Huit personnes ont été arrêtées par la police dans la troisième opération en un an contre l’organisation de jeunesse de la gauche nationaliste basque SEGI. Six membres présumés de l’organisation ont été arrêtés dans les villes de Bilbao, Pampelune et Vitoria. Deux avocats, défenseurs des membres de l’ETA, Haritz Escudero et Haizea Ziluaga, figurent parmi les personnes arrêtées. Escudero a été arrêté dans un hôtel ddes îles de Canaries, où il se trouvait en vacances, tandis que Ziluaga a été arrêtée alors qu’elle quittait une prison à Aranjuez, au sud du Madrid, où elle venait de rendre visite à un client. La police espagnole accuse SEGI d’être à l’origine d’actes de violences contre l’Etat et d’avoir lancé des coktails molotov contre les symboles de l’Espagne, comme des bureaux de vote, des banques et des sièges de partis politiques. En 2007 la Cour suprême espagnole avait décrété SEGI « organisation terroriste », suivant sa politique de lier à ETA (et ainsi criminaliser) toutes les organisations politique de la gauche nationaliste basque.

A l’image de la nouvelle politique juridico-répressive qui identifie tout militant de la gauche indépendantiste basque à ETA, le juge Garzon identifie tout un mouvement communiste à l’organisation de guérilla antifasciste GRAPO. Ces 10 dernières années, dans trois États européens (français, espagnol et italien), 72 arrestations ont été réalisées, 56 militants sont incarcérés (16 militants des GRAPO, 26 du PCE(r), 11 du Secours Rouge International – désormais interdit en Espagne – et 3 du mouvement de résistance).

Le dernier procès en date s’est déroulé au tribunal d’exception de l’Audience Nationale à Madrid les 28 et 29 octobre dernier pour lequel Manuel Perez Martinez (PCE(r)) et Victoria Gomez Mendez (GRAPO) ont été acquittés après avoir été accusé/es d’être les auteurs de divers attentats à l’explosif avec une peine requise -en ajout sur leur peine actuelle de 22 ans de prison…

Le Collectif des prisonnières et prisonniers politiques du PCE(r), du SRI et des GRAPO a entamé ce mois une grève de la faim tournante. Les prisonniers revendiquent l’abrogation de la « Loi des Partis » (qui a paermis e. a. l’interdiction de Batasuna), la libération des prisonniers gravement malades et de ceux qui ont purgé leur peine, et la réunification des prisonniers communistes et antifasciste dans une seule prison.

Espagne: Prisonniers communistes en grève de la faim

Dans une opération menée dans les trois provinces du Pays-Basque (nord), en Navarre (nord) et à Barcelone (est), la police espagnole a arrêté 14 militants présumés de Segi dans la nuit de jeudi à vendredi. Segi est un mouvement de la jeunesse basque considéré comme terroriste depuis 2007 car il est suspecté d’être un des viviers de l’ETA. Selon le gouvernement espagnol, les 14 personnes arrêtées ‘tentaient de mettre sur pied une nouvelle direction’ de l’organisation après les événements de novembre 2009 au cours desquels 25 jeunes militants avaient été arrêtés. L’opération menée la nuit dernière a mobilisé 300 agents du corps de police nationale. 37 perquisitions se sont déroulées dans diverses villes, et une importante documentation et du matériel pour fabriquer des ‘engins incendiaires’ ont été saisis.

Le parti socialiste au pouvoir et le parti populaire de l’opposition se sont mis d’accord ce mardi pour durcir la loi contre les partis et les élus de la gauche indépendantiste qui ‘soutiendraient’ ETA. Cette proposition viendrait compléter la mesure adoptée en 2003 qui avait notamment permis d’interdire Batasuna, d’interdire des organes de presse, des organisations de jeunesse, de famille de prisonniers, etc.. Les modifications permettraient, entre autre, de destituer les candidats jugés « proches » d’ETA, même une fois élus.

Uberka Bravo Corral, membre présumé d’Askapena (organisation de solidarité internationale de la gauche indépendantiste basque) a été arrêté ce mardi à Hendaye, dans les Pyrénées Atlantiques. Il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt européen émis par un juge espagnol. Selon une source proche du dossier, Bravo Corra avait réussi à échapper à l’arrestation lors de l’opération menée le 27 septembre au cours de laquelle sept autres membres présumés d’Askapena avaient été arrêtés. C’est alors que le mandat d’arrêt le visant avait été émis. Il a été présenté aujourd’hui au parquet général de Pau pour statuer sur sa remise aux autorités espagnoles, qui le soupçonnent également de diriger une unité de l’organisation de jeunesse Segi.

La police espagnole a annoncé vendredi avoir arrêté 41 personnes soupçonnées d’avoir blanchi plus de 200 millions d’euros, utilisés en partie, selon la police, pour financer les FARC. Cette opération, menée par quelque 250 policiers, 27 maisons et établissements opérant des transferts d’argent ont été perquisitionnés. Des opérations policières ont également été menées en Colombie et en Equateur dans le cadre de cette enquête.