Xabier Rey Urmeneta, originaire d’Iruindarra à Donibane, a été retrouvé mort mardi à la prison de Cadix à Puerto III. Il avait été arrêté en octobre 2008 et été torturé pendant sa détention au secret dans les postes de police. Il purgeait une peine au premier degré, à plus de 1 000 kilomètres de chez lui, en raison de la politique de dispersion appliquée par l’état espagnol aux prisonniers politiques. Il avait été condamné à 26 ans de prison pour son appartenance à ETA.

Xabier Rey Urmeneta

Xabier Rey Urmeneta

Le samedi 13 janvier, comme chaque année depuis 2008, une grande manifestation a fait le tour de Bilbao pour exiger le rapatriement des prisonniers basques. Plus de 95.000 personnes ont répondu à l’appel de la Plate-forme civique Saré exiger la fin de la « violation des droits des prisonniers et des prisonniers politiques basques et leurs familles ». Ni la pluie ni le froid n’ont empêché des dizaines de milliers de personnes de participer à cette manifestation massive qui a lieu chaque année en janvier.

Les familles de prisonniers participant à la manifestation brandissaient des panneaux indiquant les destinations et distances qui leur étaient imposées pour visiter leur proches pendant à peine 40 minutes (« Grenade 875 km », « Almeria 1.040 km », etc.). Depuis 1989, il y a eu 16 décès dans des accidents de la route parmis les familles visitant les 300 prisonniers liés à l’ETA et à la gauche indépendantistes. Sur ces 300, seuls cinq sont actuellement détenus au pays basque.

La manifestation de samedi à Bilbao

La manifestation de samedi à Bilbao

Hier samedi, après un tour de France des prisons du 16 novembre au 6 décembre, près de 10.000 personnes, dont 8000 venues du pays Basque, se sont rassemblées à Paris pour demander la fin du régime d’exception appliqué aux prisonniers politiques basques. Ils sont encore 62, 49 hommes et 13 femmes, à être détenus en France, parfois en préventive dans l’attente de la fin d’une instruction qui s’éternise, pour des faits liés à leur engagement pour la cause basque.

Les familles des prisonniers et leurs soutiens demandent à ce que cesse la politique d’éloignement : une famille doit parcourir en moyenne 645 km pour visiter un proche en prison. Elles demandent aussi la fin du régime DPS, détenu particulièrement surveillé, qui restreint les droits des prisonniers et les les soumet à des fouilles, contrôles, droits de visites plus sévères que les autres. Elles réclament aussi la libération des prisonniers malades, et de ceux dont la demande de mise en liberté conditionnelle aurait été acceptée si ils avaient été condamnés pour des faits de droit commun. Jusque là, ces demandes ont été systématiquement contestées et rejetées en appel par l’Etat français.

La manifestation d’hier samedi à Paris

La manifestation d'hier samedi à Paris

Deux membres présumés d’ETA ont été arrêtés ce vendredi matin à Berlin par la police allemande en collaboration avec la Guardia Civil espagnole. Les deux hommes, de 29 et 37 ans, qui portaient des faux papiers, étaient recherchés pour des actions réalisées par ETA en 2007 contre des banques et des voies de chemin de fer, ils étaient visés par un mandat d’arrêt franco-espagnol les accusant de « terrorisme » et « d’appartenance à une organisation terroriste ». Ils vont prochainement être présentés à un juge qui décidera ensuite de leur extradition ou non vers l’Espagne.

Fresque pour ETA

Ce matin, premier jour de deux semaines d’actions pour la libération de Nekane, une bonne nouvelle tombait: l’état espagnol avait déclaré l’affaire prescrite et avait également levé formellement la demande d’arrestation et d’extradition qui pesait contre Nekane, militante basque qui vit depuis dix ans en exil en Suisse après avoir avoué sous la torture être membre de l’ETA. Elle a été arrêté au printemps 2016. Le Canton de Zurich vient d’annoncer qu’il voulait de toute façon expulser Nekane vers l’Espagne et qu’elle resterait emprisonnée d’ici là. Les deux semaines d’actions en solidarité sont donc maintenues. L’apéro de solidarité qui aura lieu à Bruxelles le 23 septembre sera maintenu quoi qu’il arrive.

Liberté pour Nekane, Nadia et Mesale!

Mise à jour 20H30: Nekane a finalement été libérée

Dans le cadre des deux semaines d’action en solidarité avec Nekane Txapartegi (15-30 sept), de l’ouverture du nouveau procès de Nadia Lioce (15 sept) et de l’ouverture du procès de Mesale Tolu le 11 octobre, le Secours Rouge vous invite à son Apéro Antirep’ mensuel. De courtes vidéos informatives seront projetées, et une table de presse sera tenue au bénéfice de Nadia Lioce.
Mise à jour: Vu la récente libération de Nekane, la soirée se fera au bénéfice de Nadia Lioce et de la campagne contre le régime 41bis.

Nekane est une militante basque persécutée par l’Etat Espagnol. Après avoir été torturée et violée par des policiers, elle a vécu en exil 10 ans en Suisse. elle y a été arrêtée en avril 2016 suite à une demande d’extradition de l’état espagnol. En savoir plus. (Mise à jour: Nekane a été libérée ce 15 septembre)

Nadia est une combattante des BR-PCC (Brigades Rouges – Parti Communiste Combattant) emprisonnée depuis 2003, en isolement absolu 41bis depuis 2005. Un nouveau procès s’ouvre contre elle pour sa lutte contre les conditions inhumaines de détention. En savoir plus.

Mesale est une journaliste et militante féministe de l’Union des Femmes Socialistes née en Allemagne, emprisonnée en Turquie depuis avril ‘17 pour avoir participé aux enterrements de militantes assassinées par la police turque et par Daesh. En savoir plus.

Ce samedi 23 septembre à partir de 19h au Local Sacco Vanzetti, 54 Chaussée de Forest à 1060 Saint-Gilles.

Liberté pour Nekane, Nadia et Mesale!

Marina Bernardo et Lola Lopez sont deux prisonnières catalanes membres du collectif des prisonnièrEs politiques basques emprisonnées à Rennes. Voir notre article précédent. Un apéro de soutien aura lieu à Rennes ce samedi 26 août à partir de 17h (39, rue de Dinan, Rennes). Dans les Pays Catalans, Rescat organisera une manifestation pour leur libération ce samedi 19 août à 20h30 (plaça del Raspall de la Vila de Gràcia).

Pays-Basque/Bretagne: Solidarité avec Lola et Marina

Le prisonnier politique basque Kepa del Hoyo, 46 ans, est mort hier lundi en matinée à la prison de Badajoz des suites d’un infarctus. Il était incarcéré depuis 20 ans suite aux arrestations qui ont frappé le commando Biscaye d’ETA en septembre 1997. Il purgeait une peine cumulative de 30 ans pour sa participation, qu’il revendiquait, à ETA. Ayant déjà purgé 20 ans, il aurait dû être libéré, mais il faisait partie de ces militants visés par les nouvelles dispositions du gouvernement espagnol et privés de leur droit à la libération selon le calcul légal d’application des peines. Un rassemblement d’hommage a immédiatement eu lieu devant le siège local du Parti Populaire (droite gouvernementale).

Kepa del Hoyo

Kepa del Hoyo

La Garde Civile espagnole a arrêté à Bilbao ce lundi Liher Aretxabela Rodriguez, qui avait été condamné en juin dernier à 718 de prison pour l’explosion d’un camion le 25 mai 2005, explosion attribuée à l’ETA. Il avait purgé 5 ans de prison en France et avait été extradé en Espagne en 2012 puis relâché.

Liher Rodriguez Aretxabaleta

Liher Rodriguez Aretxabaleta

Près de 300 personnes ont manifesté à Zurich en solidarité avec Nekane Txapartegi suite au rejet de l’appel contre son extradition par la Cour pénale fédérale. Fin mars, la Justice suisse avait autorisé l’extradition de Nekane Txapartegi vers l’Espagne (voir notre article). Nekane avait fait appel à cette décision. Dans l’exposé des motifs, la Cour Pénale souligne que l’extradée ne peut compter sur l’interdiction d’une extradition vers un pays où il y a risque de torture si cette extradition se fait vers un pays avec une tradition démocratique tel que l’Espagne. Pour rappel, Nekane avait été arrêtée en 1999 par la police espagnole et avait été torturée et violée pendant 5 jours. Elle avait exposé ces traitements devant le tribunal en 2001. Suite à à la décision de la Cour Pénale, Nekane a fait un malaise et a été transféré à l’hôpital où son état a été stabilisé. Nekane ne pourra être extradé pour l’instant, tant que sa procédure d’asile est en cours.

Une précédente manifestation en Suisse pour Nekane

Une précédente manifestation en Suisse pour Nekane