Un manifestant antifasciste a été blessé par balle, samedi, alors que des affrontements éclataient entre des manifestants antivax/pro-Trump et des contre-manifestants antifascistes. La fusillade est survenue après quelques heures d’affrontements intermittents au Capitole et aux alentours, où les partisans du président Donald Trump s’étaient rassemblés, affichant des pancartes remettant en cause les élections présidentielles et les mesures contre la pandémies, dans ce qui devient un événement régulier sur le campus du Capitole, à Washington. Les manifestants MAGA (« Make America Greath Again ») ont été submergés par les contremanifestants antifa, malgré une présence massive de la police d’Olympia, et ils ont été refoulés vers leurs véhicules dans un parking adjacent. C’est alors qu’un partisan de Trump a ouvert le feu. Deux personnes ont été arrêtées en lien avec la fusillade.

Les manifestants MAGA

Les manifestants antifa

Dimanche 22 août, un rassemblement du groupe fasciste « Proud Boys » se tenait dans la ville de Portland. En réaction, les militant.es antifascistes de la ville se sont mobilisés. Des affrontements ont éclaté qui se sont terminés vers 18h par une fusillade. Des manifestants antifascistes ont riposté contre un militant fasciste qui leur a tiré dessus avec une arme de poing dans une rue du centre-ville. La fusillade n’a fait aucun blessé. Plus tôt dans l’après-midi, dans la banlieue est de la ville, les Proud Boys ont tiré des balles de fusils airsoft sur les militant.es antifascistes qui ont riposté avec des munitions de feux d’artifice. Du gaz poivre a également été utilisé.

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Affrontements entre fascistes et antifascistes à Portland

Un rapport du « Movement for Black Lives » (M4BL) démontre que le gouvernement fédéral a délibérément ciblé les manifestants du mouvement Black Lives Matter en engageant des poursuites pénales musclées dans le but de perturber et de décourager le mouvement. Les données empiriques démontrent qu’à mesure que les soulèvements de l’été 2020 augmentaient, la présence policière, le déploiement d’agents fédéraux et les poursuites contre les manifestants augmentaient également.

Le rapport analyse 326 affaires pénales ouvertes par des procureurs fédéraux américains concernant des comportements présumés liés aux manifestations organisées dans le cadre de Black Lives Matter. Dans 92,6 % des cas, il existait des délits équivalents au niveau de l’État qui auraient pu être utilisés pour poursuivre contre les accusés, la plupart avec des peines potentielles moins sévères. L’une des principales conclusions du rapport est que la poussée pour utiliser des accusations fédérales contre les manifestants est venue de directives de Donald Trump et de l’ancien procureur général William Barr. Le rapport souligne également la différence flagrante dans la manière dont le gouvernement a traité les manifestations liées au Covid-19 contre les fermetures des administrations locales et l’obligation de porter un masque pendant la même période.

Black live matter

Black live matter

Dans plus d’une centaine de comtés des États-Unis, les technologies de la société ShotSpotter est utilisé afin de détecter les potentiels coups de feu se produisant au sein d’une ville (voir notre article). Cette détection acoustique des coups de feu repose sur une série de capteurs, souvent placés sur des lampadaires ou des bâtiments. Si un coup de feu est tiré, les capteurs détectent la signature acoustique spécifique d’un coup de feu et envoient l’heure et le lieu à la police. L’emplacement est mesuré en mesurant le temps qu’il faut au son pour atteindre les capteurs à différents endroits. Selon ShotSpotter, ces informations sont ensuite vérifiées par des experts acoustiques humains pour confirmer que le son est un coup de feu, et non un retour de flamme de voiture, un pétard ou d’autres sons qui pourraient être confondus avec des coups de feu.

Le 31 mai 2020, Safarian Herring, âgé de 26 ans, est mortellement blessé d’une balle dans la tête. La police de Chicago arrête un homme qui soutient qu’il n’est pas l’auteur du crime, mais qu’une fusillade en voiture aurait éclaté. L’élément à charge est une vidéo de surveillance montrant la voiture du suspect, stationné à l’heure et l’endroit où Safarian Herring aurait été abattu. La police a alors déclaré que ShotSpotter a généré une alerte à ce moment précis et à cet endroit précis. Sauf que cette nuit-là, 19 capteurs ShotSpotter ont détecté un son de percussion à 23 h 46 (soit l’heure du crime), mais ont déterminé un emplacement situé à environ 1,5 kilomètre du lieu de l’assassinat. Les algorithmes de la société ont initialement classé le son comme un feu d’artifice. Mais après l’alerte de 23h46, un analyste de ShotSpotter a annulé manuellement les algorithmes et “reclassifié” le son comme un coup de feu. Puis, des mois plus tard et après le post-traitement, un autre analyste de ShotSpotter a changé les coordonnées de l’alerte avec celles du meurtre…

Lorsque ces manipulations ont été révélées, les procureurs ont dû, à la demande de la défense, retiré les « preuves » de ShotSpotter. Ce n’est pas la première affaire de ce genre et de nombreuses ville aux USA ont annulé leur contrat avec ShotSpotter

Apple prévoit déjà d’utiliser des outils de cryptographie pour comparer les photos sur ses iPhone, iPad et son serveur iCloud aux Etats-Unis avec celles entreposées dans un fichier géré par le Centre national des enfants disparus et exploités. Quand une photo semble similaire à celle du fichier, Apple ira manuellement vérifier et enverra un rapport au Centre. Le groupe prévoit par ailleurs de scanner les images envoyées ou reçues via le service de messagerie iMessage sur les comptes d’enfants liés à un abonnement familial pour repérer des photos explicites. Ces outils seront disponibles progressivement avec les prochaines mises à jour des systèmes d’exploitation sur les iPhone, iPad, iWatch et iMac aux Etats-Unis.

Ces changements marquent une rupture significative par rapport aux protocoles de confidentialité et de sécurité établis de longue date. Apple remplace son système de messagerie crypté de bout en bout par une infrastructure de surveillance et de censure, qui est naturellement appelé à s’élargir selon le mécanisme classique qui voit des procédures d’abord appliquées aux pédophiles, puis aux copkillers, puis aux « terroristes », puis à l’ensemble des « criminels » tels que chaque état peut les définir. Il suffit qu’Apple modifie un peu les paramètres pour chercher d’autres types de contenus ou pour scanner les comptes non seulement d’enfants mais aussi de tout le monde. En savoir plus

Image retweeté par Edward Snowden

La police de Las Vegas (LVMPD), a annoncé avoir résolu le meurtre datant de 1989 grâce à une quantité infime d’ADN couplée à des données généalogiques publiques. L’affaire avait été classée car les échantillons d’ADN trouvés sur la scène de crime n’étaient pas assez volumineux pour les analyser. Dernièrement, ces échantillons ont été confiés à Othram Labs, un laboratoire d’analyses privé spécialisé dans l’analyse de preuves médico-légales dégradées. Les enquêteurs ont envoyé seulement 0,12 nanogramme d’échantillons d’ADN, soit environ 15 cellules, au laboratoire pour trouver une correspondance. Pour comparaison, un kit de test ADN à domicile nécessite en moyenne au moins 750 nanogrammes.

Les enquêteurs ont utilisé la plateforme de séquençage Forensic-Grade Genome Sequencing, développée par Othram Labs, qui combine l’intelligence artificielle et l’exploitation de bases de données pour établir des profils génétiques même lorsque les échantillons sont minimes. Ainsi en combinant cette technologique aux bases de données généalogiques publiques, ils ont réussi à identifier le cousin du suspect puis l’auteur présumé, qui avait laissé son ADN sur une autre scène de meurtre et qui s’était suicidé en 1995.

Un jeune habitant de Portland a été condamné lundi à quatre ans de prison pour avoir incendié le centre de justice du comté de Multnomah et lancé un cocktail Molotov sur des policiers lors d’une manifestation. Cyan Bass, aujourd’hui âgé de 22 ans, a plaidé coupable aux cinq chefs d’accusation, notamment d’incendie criminel au premier degré, d’agression au premier degré et de possession illégale d’un engin explosif. Bass avait initialement plaidé non coupable devant un tribunal fédéral en octobre. Il a ensuite été inculpé par la Cour de circuit du comté de Multnomah. Sa co-accusée, Hannah Lilly de Portland, a plaidé coupable en février pour son rôle en aidant Cyan à endommager le Justice Center. Hannah, maintenant âgée de 22 ans, a été condamnée à effectuer des travaux communautaires et à payer 46 000 $ à la ville en dédommagement.

La nuit du 23 septembre 2020, Cyan et Hannah manifestaient devant Centre de justice pour protester contre la décision d’un grand jury du Kentucky de ne pas inculper trois policiers de Louisville pour le meurtre de Breonna Taylor. Cyan a utilisé un lance-pierre pour endommager les fenêtres du bâtiment, puis a utilisé un liquide inflammable pour mettre le feu au contreplaqué recouvrant le bâtiment. Il a ensuite couru vers les places Chapman et Lownsdale voisines alors que les policiers tentaient de disperser les manifestants, et a lancé un cocktail Molotov en direction des policiers. La police avait arrêté cette nuit-là 13 personnes, dont Cyan et Hannah.

Les affrontements du 23 septembre à Portland

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Dimanche, des membres de la police de New-York (NYPD) ont arrêté quatre personnes autour du Washington Square Park, elles sont accusées d’avoir attaqué des policiers. Un grand nombre de policiers, certains en tenue anti-émeute ou montés sur des vélos, avaient bloqués les routes et les forces de l’ordre ont utilisé du gaz poivré contre la foule. Les agents en uniforme du NYPD n’ont pas été autorisés à participer à l’événement de cette année par les organisateurs. La participation des forces de police aux Prides a suscité la controverse au sein de la communauté LGBT+ dans le monde entier. Certains événements, comme New York et Toronto, ont interdit aux policiers en uniforme de participer, tandis que d’autres, comme Londres et Sydney, ont décidé de les autoriser à prendre part à la manifestation.

En réponse au meurtre de Michael Ray Townsend par la police de Portland, le 24 juin, un parking avec des nombreuses voitures de la police de Portland a été attaqué. Un trou a été percé dans la clôture de fil barbelé et une douzaine de véhicules ont été ciblés. Toutes les voitures ont eu leurs vitres, leurs pare-brise, leurs phares et leurs rétroviseurs brisés, des messages pour l’abolition de la police et des messages anarchiste ont été peints sur leurs carrosseries. Un extincteur rempli de peinture a été utilisé pour recouvrir complètement plusieurs voitures d’intervention, et en maculer aussi  l’intérieur.

A New York, la police dispose de plus de 20.000 caméras de surveillance, et ces caméras sont désormais utilisées avec des logiciels de reconnaissance faciale capables de suivre à la trace et d’identifier n’importe qui. A tout moment, sans savoir que vous êtes suspecté d’un crime, vous pouvez vous retrouver dans une salle d’identification virtuelle où vos photos de vous sont comparées à d’autres. Pourtant, entre 30 et 60%, parfois jusqu’à 90% des résultats obtenus par ces logiciels sont des faux positifs. Vous aurez une identification qui semble précise d’une personne noire à partir d’une photo de vidéo-surveillance capturée dans la rue et une autre d’une base de données. Et en réalité, ce n’est pas du tout la même personne, car ces logiciels reconnaissent moins bien les personnes de couleur.