Magee a grandi en Louisiane et, en 1955, à l’âge de 16 ans, il est arrêté pour « tentative de viol » pour avoir eu une relation avec une femme blanche dans une région contrôlée par le Ku Klux Klan. Magee sera condamné à huit ans de prison dans le bagne agricole d’Angola puis recevra l’ordre de quitter la Louisiane en 1962. Magee s’est rendu, ensuite, à Los Angeles où il a été arrêté pour un conflit lié à 10 dollars de marijuana. Après son arrestation, il a été battu si violemment qu’il sera hospitalisé pendant trois jours. Il sera condamné à une peine allant « de sept ans à la prison à vie » dans le cadre d’une politique californienne de condamnation systématique des Noirs et des Hispanique à des peines de durée indéterminée pour des délits mineurs.

Comme George Jackson (qui avait été condamné à une peine de durée indéterminée pour un vol de voiture) et tant d’autres Noirs incarcérés, Magee s’est politisé pendant son incarcération, adoptant le deuxième prénom « Cinque » en hommage au leader de la rébellion sur le navire négrier Amistad. Il deviendra le conseiller juridique de ses co-détenus. Il intentera et gagnera un procès permettant de dédommager la famille d’un prisonnier battu à mort par les gardiens de San Quentin en février 1970. Magee devient alors une figure politique connue, ce qui éloigne toute possibilité de libération.

Le 7 août 1970, Jonathan Jackson, le frère de George Jackson, âgé de 17 ans, fait irruption dans une salle d’audience du comté de Marin, armé de fusils, avec l’intention de s’emparer de la salle d’audience pour exiger la libération des « frères de Soledad ». Ceux-ci étaient accusés d’avoir tué un gardien blanc à la prison Soledad, connue pour ses meurtres racistes et ses brutalités à l’encontre des prisonniers noirs et hispaniques. Trois prisonniers, dont Magee, qui se trouvaient par hasard dans la salle d’audience, se sont joints à Jonathan Jackson. Les quatre hommes tentent de s’enfuir en prenant pour otages, le juge, le procureur et trois jurés. Les gardiens tirent sur leur camionnette, tuant tout le monde sauf Magee et le procureur qui seront grièvement blessés. Magee sera condamné en 1975 à la prison à vie pour « kidnapping » et jusqu’à aujourd’hui toutes les demandes de libération conditionnelle étaient refusées. Il sera maintenant libéré à l’âge de 82 ans, après avoir purgé plus de 58 ans de prison.

 

Une tendance lourde aux USA est l’utilisation par les forces de police des réseaux de caméras privée comme les sonnettes « intelligentes »  (voir notre article) et les caméras des véhicules autonomes (voir notre article). La société Fusus recueille les images de différents réseaux de caméras pour les commercialiser aux services de police. C’est ainsi qu’elle fournit au bureau du shérif du comté de Hillsborough et au département de police de Clearwater une plate-forme qui peut accéder aux images de jusqu’à 2 500 appareils d’enregistrement locaux. Cela inclut les caméras de sécurité professionnelles et les dispositifs de sécurité à domicile comme les caméras de sonnette Ring.

Cette plate-forme qui, avec l’autorisation des propriétaires de caméras privées, relie toutes les caméras ensemble dans un réseau, peut être surveillé par les forces de l’ordre. La police peut également examiner les enregistrements vidéo et audio de ces caméras. Les caméras permettent également des recherches d’intelligence artificielle qui peuvent rechercher certains types de véhicules et de personnes portant une certaine couleur. La société propose plusieurs façons d’utiliser son produit et propose plusieurs modules complémentaires, notamment un outil de police prédictive, des recherches reposant sur l’intelligence artificielle et la détection des coups de feu. À l’échelle nationale, Fusus est lié à au moins 33 000 caméras dans plus de 60 juridictions. Sans Fusus, la police pourrait avoir besoin d’un mandat pour ces images.

Mutulu Franklin est décédé dans sa cellule, à 72 ans, dans la nuit du jeudi 6 au vendredi 7. Combattant de la Black Liberation Army, beau-père de Tupac Shakur, il a passé 36 ans derrière les barreaux après avoir été condamné à 60 de prison. La liberté conditionnelle lui a été refusée à neuf reprises et on lui a diagnostiqué un cancer de la moelle osseuse en phase terminale, les médecins lui donnant six mois à vivre. Il avait été accusé et reconnu coupable pour son implication dans  une opération de financement de la Black Liberation Army qui avait coûté la vie à deux policiers de New York et d’un garde armé. Mutulu Shakur avait aussi été reconnu coupable d’avoir participé à l’organisation de l’évasion d’Assata Shakur, une dirigeant de la BLA, d’une prison du New Jersey en 1979. Assata Shakur réside aujourd’hui à Cuba.

 

Les voitures autonomes sont équipées de nombreuses caméras qui capturent des vues à 360 degrés et recueillent de grandes quantités de données au cours de leurs déplacements. Cette mine d’informations s’avère intéressante pour la recherche de preuves dans le cadre d’enquêtes policières. Des mandats ont été délivrés pour des images provenant d’entreprises de robotaxis comme Waymo (photo) et Cruise dans différentes villes, notamment San Francisco, Los Angeles et Phoenix.

Outre le problème du manque de transparence entourant la collecte, le stockage et l’accès à ces données par les forces de l’ordre, la police pourrait potentiellement manipuler le positionnement des véhicules autonomes pour capturer des séquences spécifiques à l’insu du public. Cruise et Waymo affirment qu’ils ne fournissent des données aux forces de l’ordre que sur présentation d’un mandat ou d’une citation à comparaître valide.

 

Mercredi matin, la police d’Atlanta a déployé les grands moyens (photo) pour faire une descente dans The Teardown House et pour arrêter Marlon Kautz, 39 ans, Savannah Patterson, 30 ans, et Adele Maclean, 42 ans. Ce sont les trois organisateurs d’ATLSolFund, un fonds de solidarité fournit une défense juridique et un soutien par caution pour les personnes poursuives pour leurs activités politiques à Atlanta et dans les environs. Les trois personnes arrêtées étaient des figures connues de la mobilisation contre le projet de « cop city » (voir nos articles sur cette lutte). Ils sont accusés de blanchiment d’argent et de fraude caritative. Il semble que les autorités veuillent utiliser contre eux l’inculpation RICO. La Racketeer Influenced and Corrupt Organizations Act (RICO) est une loi fédérale adoptée en 1970 aux États-Unis.⁣ et destinée à combattre le crime organisé. Elle permet de geler les avoirs des suspects jusqu’à ce que l’affaire puisse être résolue. Si l’accusation de RICO est prouvée, elle peut entraîner jusqu’à 20 ans d’emprisonnement pour chaque chef de racket.

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Un programme de surveillance destiné à lutter contre les menaces étrangères continue d’être utilisé massivement contre des citoyens américains, avec 278.000 requêtes formulées de manière inappropriée par le FBI ces dernières années, selon des documents judiciaires rendus publics vendredi. Ces requêtes “non conformes” ont notamment visé des personnes arrêtées en marge des grandes manifestations antiracistes de 2020, des victimes de crime, ou des participants à l’assaut contre le Capitole le 6 janvier 2021.

Les agents du FBI ont pioché dans une base de données mise en place pour récolter des informations sur les communications de ressortissants étrangers – qui ne bénéficient pas des mêmes protections juridiques que les Américains. Ces requêtes sont adressées à l’Agence de sécurité nationale (NSA), qui est chargée de collecter ces emails, photos, vidéos et autres documents. Celle-ci a reconnu par le passé que des données sur des Américains étaient aussi récoltées « indirectement » ou « par inadvertance ».

Les forces de l’ordre ont le droit de s’en servir pour réunir des informations sur des menaces étrangères ou des preuves de crime, mais d’après le tribunal, elles ont outrepassé ce cadre. Un agent a même demandé des informations sur 19.000 donateurs ayant contribué à la campagne d’un candidat au Congrès. Ces révélations interviennent alors que la section 702 de la loi sur la surveillance extérieure (Fisa) – qui a créé ces programmes de surveillance – arrive à expiration et que de nombreux élus hésitent à la renouveler en l’état.

Depuis décembre 2021 et la constitution d’un premier syndicat dans trois succursales du groupe à Buffalo (nord-est des Etats-Unis), Starbucks est l’objet d’un mouvement d’organisation de centaines d’employés. Près de 300 cafés ont suivi, ce qui concerne environ 7.000 salariés de l’entreprise basée à Seattle. Début mars, un juge administratif a reconnu Starbucks coupable de multiples entorses à la législation du travail, qui s’inscrivaient dans une démarche visant à empêcher l’organisation des employés du groupe en syndicat. L’entreprise a licencié des salariés pour avoir fait campagne en faveur de la syndicalisation, en a menacé d’autres, et a fait miroiter divers avantages à ceux qui voteraient contre la constitution d’un syndicat. Auditionné mercredi par la commission sénatoriale aux Affaires sociales, le patron sortant de Starbucks, Howard Schultz, figure emblématique de l’ascension de la chaîne, a indiqué qu’il ne se plierait pas à cette décision, parce que selon lui « Starbucks n’a pas enfreint la loi ».

Au moins sept personnes ont été arrêtées à Manhattan samedi après avoir provoqué l’arrêt de la circulation du métro et affronté les policiers du NYPD alors qu’elles protestaient contre l’assassinat d’un sans-abri par un Marines dans le métro. C’est par des dizaines qu’ils ont sauté sur les voies du métro à Lexington Avenue et East 63rd Street vers 18h15, forçant un train Q venant en sens inverse à freiner d’urgence. Cela a provoqué une coupure temporaire du courant dans la station de Lenox Hill. La police a réussi à faire sortir les manifestants des voies, permettant au train de rouler dans la station mais les manifestants, qui scandaient « Pas de justice pas de paix! », étaient déterminés à continuer de bloquer le service de transport.

 

Quatre personnes ont été arrêtées après des heurts lundi à l’Université de Floride du Sud lors d’une manifestation contre la proposition du gouverneur Ron DeSantis d’interdire les programmes de diversité dans les universités d’État. Les manifestants réunis à l’appel de la Tampa Bay Students for a Democratic Society ont marché du Marshall Student Center au Patel Center for Global Solutions, exigeant la protection des étudiants marginalisés. C’est là qu’on eu lieu les heurts, la police voulant mettre un terme à la manifestation. Quatre manifestants ont été arrêtés et inculpées d’agression ou de coups et blessures contre les forces de l’ordre, de résistance à un agent sans violence à sa personne et de perturbation d’un établissement d’enseignement.

Des incendies ont éclaté sur le site de construction d’un centre de formation de la police d’Atlanta, dimanche, après qu’une manifestation sur le site a donné lieu à des affrontements entre la police et les manifestants. Le centre d’entraînement de la police et des pompiers est construit sur 34,4 hectares d’une propriété de 400 acres située dans le comté de DeKalb et appartenant à la ville. Elle est située dans la forêt de South River, également connue sous le nom de forêt de Weelaunee. Les événements de dimanche ont commencé par un festival de musique qui faisait partie d’une semaine de manifestations contre la construction. Des manifestants ont lancé des briques, des pierres, des cocktails Molotov et des feux d’artifice sur les policiers. Des équipements lourds de chantier ont été incendiés. La zone a été bouclée et une équipe de forces spéciales des la police (SWAT) est intervenue. 35 personnes ont été arrêtées.