Les 20 et 21 décembre à Paris, la Plateforme de la Voix des Prisonniers organise une Conférence internationale de solidarité réunissant des anciens prisonniers politiques ainsi que des délégués et militants de nombreux pays. L’événement vise à renforcer le soutien aux prisonniers politiques du monde entier, confrontés à la répression, à l’isolement, à la torture, au refus de soins et aux violations répétées de leurs droits. À travers des échanges sur la lutte des classes et les prisons, les formes de résistance en détention, la condition des femmes et personnes LGBTI+ ou encore les moyens de développer la solidarité internationale, la conférence appelle les organisations et les militants attachés à la défense des prisonniers politiques à unir leurs forces pour soutenir celles et ceux qui poursuivent leur combat pour la liberté en dépit de la répression (voir l’appel). Une délégation du Secours Rouge International sera présente et interviendra lors de différents panels.

BDS/Urgence Palestine Montpellier appelle à se rassembler le vendredi 12 décembre dès 8H devant la Cour d’Appel (Arc de triomphe – Tram 4 – Peyrou) pour soutenir José-Luis Moraguès, militant poursuivi en justice après des plaintes pour diffamation de différents responsables politiques locaux, malgré sa relaxe en première instance (voir notre article). Ce nouveau procès s’inscrit dans le cadre d’une intensification de la criminalisation du mouvement de la solidarité avec la Palestine depuis plusieurs années.

À l’occasion de la Journée internationale des droits humains, des manifestations se tiendront le 10 décembre dans plusieurs villes du Maroc, à l’appel de Genz212, du Comité de soutien aux détenus et de nombreuses organisations, pour exiger la libération des prisonniers politiques, honorer les martyrs et réaffirmer l’espoir de liberté porté par la jeunesse marocaine. Un rassemblement est également prévu à Paris, Place de la République, à 18H30, afin de faire entendre la voix du peuple marocain en solidarité avec celles et ceux que l’on a enfermés pour leur engagement militant.

Le 11 décembre 2025, Yssoufou Traoré, frère d’Adama Traoré, comparaîtra au Tribunal de Paris pour une affaire liée aux violences policières qu’il a subies le 8 juillet 2023 lors de la dispersion d’une marche en hommage à son frère. Violenté par la BRAV-M, il a souffert d’une fracture du nez, d’un traumatisme crânien et de contusions multiples. Alors qu’il était hospitalisé, il a été placé en garde à vue et une plainte a été déposée contre lui, tandis que sa plainte pour dénoncer les violences a été classée sans suite. Plusieurs témoins ont filmé la scène, et une jeune femme a également été grièvement blessée. Les organisateurs appellent à se rassembler pour soutenir Yssoufou et dénoncer les violences policières le jeudi 11 décembre à 13H30 devant le Tribunal de Paris (1 boulevard de Douaumont, 75017 Paris).

Le 6 décembre 2025, lors de la « Fête des Lumières » à Lyon, les Soulèvements de la Terre ont revendiqué avoir piraté les installations municipales pour projeter des messages lumineux dénonçant la répression policière et l’extrême droite, avec des slogans tels que « La police tue et blesse » et « Non à l’État policier ». Cette action a suscité l’indignation de la mairie écologiste et de la préfecture, tandis que la préfète de la région Fabienne Buccio a annoncé avoir saisi le procureur de la République de Lyon.

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Le 23 novembre à Saint-Malo, une manifestation déclarée rassemblant environ 300 personnes a protesté contre la venue du leader d’extrême droite Jordan Bardella. Bloqué à proximité de l’hôtel où était présent le dirigeant du Rassemblement National, le cortège antifasciste a été interrompu par un cordon de CRS qui a tiré plusieurs grenades assourdissantes sans sommation, blessant quatre personnes. Les secours ont été retardés par les forces de l’ordre, aggravant la situation des blessé·es, avant que la manifestation ne se poursuive.

La gendarmerie a suscité de vives réactions en publiant sur X une photo montrant un gendarme équipé d’un fusil d’assaut HK G36 aux côtés d’un agent SNCF lors de contrôles réalisés en Haute-Savoie dans le cadre de l’opération européenne Railpol. Présentée comme un simple dispositif de « contrôle des flux », l’image relance le débat sur la normalisation de la présence d’armes de guerre dans l’espace public, utilisées depuis 2015 pour des missions antiterroristes mais de plus en plus visibles lors d’opérations courantes ou de manifestations. Cette évolution s’inscrit dans la continuité des dispositifs Vigipirate et Sentinelle, accusés d’installer durablement un climat sécuritaire et une militarisation du maintien de l’ordre.

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Après deux ans et demi d’enquête, le parquet de Rennes a classé sans suite l’affaire concernant les blessures graves de quatre manifestants à Sainte-Soline le 25 mars 2023, estimant que l’usage des armes était nécessaire et proportionné pour faire respecter l’interdiction de manifester, et qu’aucune entrave aux secours n’avait été constatée. Les blessures résultant de tirs non conformes n’ont pas donné lieu à poursuites faute d’identification des auteurs. En revanche, le procureur a ouvert une instruction sur certains « tirs tendus » filmés par les gendarmes, qui pourraient constituer des violences aggravées si des victimes sont identifiées et que la légitime défense n’est pas retenue.

Zehra Kurtay est en grève de la faim illimitée depuis le 3 juillet 2023 pour protester contre les menaces d’expulsion et demander un statut de réfugiée politique (voir notre article). Au 5 décembre 2025, elle en est à 157 jours de jeûne et son état de santé s’est gravement détérioré, avec un poids chutant à 38 kg. Les observations médicales révèlent une forte diminution des réserves musculaires, un épuisement et des complications qui mettent sa vie en danger. Ses soutiens demandent l’arrêt immédiat des menaces d’expulsion et l’octroi d’un statut de réfugiée, appelant à une intervention urgente pour garantir sa vie et ses droits.

Le 10 décembre 2025, Yamin Makri sera jugé à Lyon pour « apologie du terrorisme » après avoir partagé en 2022 sur Facebook des publications sur la situation en Palestine et à propos d’organisations palestiniennes. Le même jour, il comparaîtra également pour avoir collé en mars 2024, avec trois autres personnes, des affiches montrant des enfants blessés à Gaza. Ils sont accusés de diffuser des images de crimes sans l’autorisation des personnes. Ces deux affaires, pour lesquelles il risque jusqu’à cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende, s’accompagnent de mesures strictes en attendant le procès : comptes bancaires bloqués, interdiction des réseaux sociaux et pointage hebdomadaire au commissariat, alors que Yamin Makri n’avait jamais été confronté à la justice auparavant. Le Collectif 69 de soutien au peuple palestinien appelle à se rassembler le mercredi 10 décembre à 13H devant le Tribunal Judiciaire de Lyon afin de le soutenir.