Le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez a saisi la justice après que l’humoriste Pierre-Emmanuel Barré, dans une chronique diffusée sur Radio Nova, a qualifié la police et la gendarmerie françaises de « violeurs », « meurtriers » et d’institutions « structurellement violentes et racistes » en les comparant à « Daesh avec la sécurité de l’emploi ». Le ministre a jugé ces propos « inqualifiables », tandis que Radio Nova a défendu la satire au nom de la liberté d’expression. Barré s’appuyait notamment sur l’affaire de policiers mis en examen pour viol à Bobigny et sur les images récemment diffusées de l’intervention de gendarmes à Sainte-Soline en 2023.

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Zehra Kurtay est une journaliste et militante révolutionnaire turque, emprisonnée en Turquie pour ses activités politiques et affectée par une grève de la faim qui lui a laissé des séquelles neurologiques. Exilée en France depuis 2007 pour échapper à la répression, elle fait aujourd’hui face à une Obligation de Quitter le Territoire Français (voir notre article). Son statut de réfugiée ayant été annulé, elle a entamé une grève de la faim pour dénoncer la décision française et demander la reconnaissance de son droit d’asile. À l’occasion de son 150e jour de grève de la faim, ses soutiens organisent une marche le samedi 29 novembre à 19H30 au départ du 11 Square Alban Satraque (75010 Paris) avec la présence de Grup Yorum.

Vendredi 14 novembre, lors d’une rencontre de travailleurs de l’aéronautique mobilisés contre le génocide en Palestine, les participants ont affirmé leur solidarité avec les 33 prisonniers pro-palestiniens au Royaume-Uni qui sont détenus suite à des actions contre le principal fabricant d’armes israélien Elbit Systems (voir notre article). En particulier, ils ont apporté leur soutien aux 6 prisonniers actuellement en grève de la faim contre la complicité du Royaume-Uni avec Elbit Systems et pour la liberté de tous. Cette soirée avait lieu à l’UL CGT du Mirail et elle était co-organisée par Stop Arming Israël France, le Comité de soutien à la Palestine 31 et des syndicalistes de la CGT du secteur.

Dans une interview au Monde le 7 novembre dernier, le sociologue Sébastian Roché, ancien expert auprès du ministère de l’Intérieur, rappelle que les forces de l’ordre tirent plus de 10 000 munitions de LBD et de grenades explosives par an depuis 2018, contre moins de 500 avant 2015. Depuis les Gilets jaunes, ce niveau de violence n’est jamais redescendu : entre 15 000 et 20 000 tirs sont effectués chaque année, auxquels s’ajoutent des dizaines de milliers de grenades. Ces pratiques sont soutenues par des achats massifs d’armes et de munitions, faisant de la France un laboratoire de la militarisation policière, illustré notamment par le salon Milipol (voir notre article).

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Du 4 au 18 novembre se tient à Paris le procès de dix personnes accusées d’avoir participé à l’organisation d’une traversée de la Manche ayant causé la mort de sept exilé·es afghans en août 2023, dans un contexte où la militarisation croissante de la frontière franco-britannique pousse les candidat·es à l’exil à emprunter des routes toujours plus dangereuses. Parmi les prévenus figure Ibrahim A., un jeune Soudanais, originaire du Darfour qui est en détention provisoire depuis août 2023. Survivant du naufrage, il est accusé d’être un des passeurs de la traversée. Lui clame son innocence depuis deux ans.

Depuis des années, drones, hélicoptères, contrôles routiers et présence policière massive sur les plages rendent les départs plus rares, plus éloignés et plus risqués, entraînant surcharges des bateaux, matériel fragile et naufrages meurtriers — au moins 89 morts en 2024 et déjà 38 en 2025. Plutôt que de reconnaître le rôle direct de ces politiques dans les drames, les autorités criminalisent un nombre toujours plus large de personnes, y compris des exilé·es eux-mêmes contraints de piloter des embarcations faute de pouvoir payer leur passage.

Un étudiant, interpellé pour des slogans lors de la manifestation du 2 octobre et placé 27 heures en garde à vue, a comparu en procès le 10 novembre dernier. À l’occasion de cette audience au tribunal judiciaire de Nancy, son interdiction de manifester a été levée, mais l’examen de l’affaire sur le fond a été reporté au 26 septembre 2026.

Le Sénat a adopté des mesures accordant à France Travail de nouveaux moyens pour contrôler la résidence des allocataires, comme l’accès à certains relevés téléphoniques ou aux fichiers des compagnies aériennes, une mesure intrusive et attentatoire aux libertés. Les sénateurs ont aussi validé l’obligation d’avoir un compte bancaire en France ou dans l’UE pour percevoir l’indemnisation chômage, ainsi qu’un dispositif rendant obligatoire la présence aux examens du CPF sous peine de perte de prise en charge. Le projet de loi, qui vise 2,3 milliards d’euros de recettes supplémentaires d’ici 2026, sera soumis au vote final mardi prochain avant d’être transmis à l’Assemblée nationale.

Le salon Milipol est un salon international dédié à la sécurité intérieure de l’État qui se tient tous les deux ans à Paris. Des entreprises spécialisées dans le contrôle des frontières militarisées, la surveillance, l’enfermement, le maintien de l’ordre et l’armement, venues du monde entier, s’y réunissent pour promouvoir et vendre leurs technologies. Afin de s’y opposer, la coalition Guerre à la guerre appelle à un rassemblement le mercredi 19 novembre à 13h devant l’entrée du salon (RER B, Parc des expositions -Villepinte).

Le procès en appel de six militant·es poursuivi·es dans l’affaire dite du « 8 décembre » (voir notre article), issue d’une opération antiterroriste de 2020 visant des personnes qualifiées d’« ultragauche » par le Ministère de l’Intérieur, se tiendra finalement en mai 2026 après un désaudiencement.  Les audiences, prévues à la Cour d’appel de Paris dans une salle jugée trop petite, s’étaleront sur plusieurs journées entre le 4 et le 22 mai 2026. Les soutiens appellent à se mobiliser, soulignant que l’enjeu dépasse les seul·es accusé·es : si la qualification terroriste était confirmée, elle pourrait créer une jurisprudence permettant de réprimer plus largement des opposant·es politiques sans lien direct ni projet commun, renforçant ainsi les outils répressifs de l’État.

À la suite des commissions disciplinaires visant plusieurs personnes — dont quatre syndicalistes de la FSE — pour leur mobilisation contre l’organisation d’extrême droite l’UNI (voir notre article), deux d’entre elles ont écopé d’une exclusion d’un an avec sursis. Face à cette répression, un rassemblement est organisé ce lundi 17 novembre à 12h, devant le bâtiment de la présidence de l’université de Strasbourg, pour exiger l’abandon de ces sanctions.