Yogi Bear, un militant de Palestine Action a entamé une grève de la faim le 15 juin. Il fait partie du groupe de trois militants emprisonnés pour avoir occupé le toit de l’usine Arconic à Kitts Green, Birmingham, forçant l’usine à fermer pour deux jours. Cette usine est responsable du revêtement inflammable de la tour Grenfell, dont l’incendie il y a quatre ans avait tués 72 habitant·es issu·es des classes populaires. Arconic fabrique également des composants pour les armes vendues à l’armée israélienne.

Yogi Bear, a été placé en détention provisoire par le tribunal de première instance de Birmingham le jeudi 17 mai et a commencé sa grève de la faim après le début de sa détention à la prison de Foston Hall. Il revendique la libération immédiate des prisonniers de Palestine Action, la publication de toute correspondance et/ou documents entre le gouvernement ou toute branche de l’État et Elbit Systems (la plus grande entreprise militaire israélienne), la fin de toutes les opérations de cette entreprise en Grande-Bretagne et son expulsion de ses locaux. Plus d’infos ici.

Occupation de l'usine Arconic

Occupation de l’usine Arconic

Un groupe d’ONG, a annoncé avoir saisi les autorités de protection de données de 5 pays Européens (Royaume-Uni, Italie, France, Grèce, Autriche) ce jeudi contre la start-up américaine Clearview AI (précédents articles), qui a constitué une immense base de données de visages (Plus de 3 milliards d’images en 2020) sur base de photos téléchargées automatiquement depuis les réseaux sociaux, des blogs personnels, des sites d’entreprise, etc. Clearview agit hors de tout cadre légal mais met pourtant à disposition des services de police et des institutions financières un service qui leur permet de rechercher des correspondances dans cette immense base de données.

Clearview avait suspendu il y a quelques mois son service au Canada, alors que l’autorité locale de protection des données l’accusait d’exercer une surveillance de masse illégale.

Publicité de Clearview AI

Samedi 8 mai, des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Londres pour protester contre la colonisation israélienne et les bombardements contre Gaza. Les manifestant·es se sont dirigé·es vers l’ambassade d’Israël en scandant des slogans pro-palestiniens et en brandissant des drapeaux et des banderoles. Des policiers ont alors tenté de dégager la foule de l’extérieur de l’ambassade, ce qui a provoqué des affrontements. La police a chargé les manifestant·es et arrêté neuf personnes parce qu’elles étaient soupçonnées de « troubles violents » et quatre personnes parce qu’elles étaient soupçonnées d’avoir enfreint les lois sur les coronavirus.

Le même jour, une manifestation pro-palestinienne se tenait également à Berlin. Les policiers ont également essayé de disperser une foule provoquant des affrontements. La police utilisé du gaz lacrymogène et a tenté de procéder à des arrestations tandis que les manifestant·es répondaient avec des jets de bouteilles, de pierres et de pétards. Une journaliste travaillant pour la télévision d’État israélienne a été chahutée et a ensuite dû quitter la manifestation après que quelqu’un eut jeté un pétard près d’elle.

Répression de manifestations pro-palestiniennes

Répression de manifestations pro-palestiniennes

Dans une mise à jour de la version beta de l’application, publiée ce mardi soir et disponible pour les utilisateurs au Royaume-Uni, l’application Signal permet à présent d’envoyer une crypto-monnaie, le « Mobilecoin », développé depuis 2017, notamment par Moxie Marlinspike, le fondateur et développeur principal de Signal. Hier soir également, Signal mettait à jour les sources de Signal-Server, qui n’avaient pas été publiées depuis plusieurs mois. On devine maintenant que c’était la préparation de cette nouvelle fonctionnalité qui a justifié pour Signal de ne pas publier les sources du côté serveur. Notons que les sources des applications Android/iOS suffisent heureusement à garantir la sécurité des messages.

« Signal Payments » présente le Mobilecoin comme la première crypto-monnaie supportée par la plateforme (avant d’autres ?). La décision peut surprendre puisque des cryptomonnaies bien établies, et très sécurisées existent depuis plusieurs années, notamment le Monero. Mobilecoin est d’ailleurs largement inspiré du Monero (ainsi que du protocole de consensus Stellar) mais comporte des différences majeures avec celui-ci : le mobilecoin est « pré-miné », il y a donc 250 millions de pièces (tokens) existantes et il n’y en aura jamais plus. Ce pré-minage pose la question de savoir qui détient les pièces et comment elles ont été/seront distribuées. Signal défend l’utilisation du Mobilecoin car c’est une cryptomonnaie pensée pour l’utilisation sur des smartphones, qui nécéssite peu de puissance de calcul, aux transactions très rapides (quelques secondes). Mobilecoin est également critiquée pour sa dépence à la technologie « d’enclave sécurisée » SGX d’Intel, réputée vulnérable depuis plusieurs années, mais prévoit de cesser de l’utiliser dans le futur, et ne baserait pas ses fonctions sécuritaires de base sur cette technologie. Enfin, le Mobilecoin ne peut pour l’instant être acheté qu’auprès d’exchanges de crypto-monnaies  ce qui rend son acquisition compliquée par le commun des mortels.

Des envois de crypto-monnaies aussi simples qu’un message Signal ? Nous n’en sommes pas encore là, et les développeurs de Signal et de Mobilecoin devront répondre à de nombreuses question d’ici là, mais à l’heure où les campagnes de solidarité sont systématiquement censurées par les plateformes de paiement (Stripe, Paypal, Pot Commun,…) et de crowdfunding, la fonctionnalité montre tout de suite son intérêt. « Signal Payments » n’est disponible pour l’instant qu’au Royaume-Uni, avec un numéro +44, et sur le canal de mises à jour beta, la fonctionnalité peut-être désactivée entièrement.

De nouvelles manifestations ont eu lieu samedi à travers le Royaume-Uni afin de réclamer l’abandon du projet de loi facilitant la répression des manifestations (voir notre article). À Londres des milliers de personnes sont descenduesdans les rues, marchant de Hyde Park à Westminster. Des affrontements ont été signalés menant à 26 arrestations. Des manifestations se sont également déroulées à Newcastle, Birmingham, Liverpool, Bristol et Brighton, malgré les restrictions de rassemblement en cours dans le pays. Plus de 1000 personnes se sont ainsi rassemblées à Bristol pour ce qui était la cinquième manifestation organisée dans la ville sur ce thème.

Nouveaux affrontements lors d'une manifestation Kill the Bill à Londres

Nouveaux affrontements lors d’une manifestation Kill the Bill à Londres

A Bristol, une manifestation rassemblant un millier de personnes contre une loi visant à renforcer les pouvoirs de la police lors des manifestations (voir notre précédent article) a tourné à l’affrontement avec la police. Une dizaine de manifestant ont été arrêtés. La ville avait déjà été le théâtre d’affrontements ces derniers jours lors de différentes actions organisées contre cette loi. Un van de police avait même été brulé lors d’une émeute lundi soir.

Le projet de loi sur la police, la criminalité, la détermination de la peine et les tribunaux, qui regroupe une série de modifications de l’exécution et de la détermination de la peine en Angleterre et au Pays de Galles, est passé, mardi en deuxième lecture au parlement britannique. Le projet de loi 2021 sur la police, la criminalité, la détermination de la peine et les tribunaux compte plusieurs centaines de pages et couvre un vaste éventail de questions que l’on pourrait généralement s’attendre à ce qu’un gouvernement aborde dans plusieurs lois.

Le projet de loi propose notamment de nouvelles dispositions sur les « manifestations d’une personne », qui permettraient à la police de mettre fin à la manifestation d’une seule personne si le « bruit généré par la personne qui mène la manifestation peut entraîner une perturbation grave des activités d’une organisation qui est s’est déroulée à proximité de la manifestation ».  Cela, en théorie, pourrait signifier qu’une personne manifestant devant le siège d’une entreprise privée pourrait être déplacée si sa protestation perturbe l’activité de cette entreprise privée. Le projet de loi suggère également, dans un langage quelque peu vague, que les manifestations et les manifestations ne devraient pas « intentionnellement » ou « imprudemment » causer des « nuisances publiques ».

Le projet de loi propose également aussi de rendre la dégradation de statues et de monuments passible de 10 ans de prison. Cette dernière mesure a été faite en réaction à la dégradation et au déboulonnage de la statue de Edward Colston en juillet dernier lors d’une manifestation du mouvement Black Lives Matter.

Répression d'un hommage rendu à une victime d'un féminicide commis par un policier

Sarah Everard, une jeune femme de 33 ans a été tuée le 3 mars à Londres. Elle a été enlevée, violée puis assassinée. Les soupçons se sont rapidement portés sur un policier de 48 ans qui habite à proximité des lieux où les restes humains ont été découverts. Samedi 13, en réaction à la mort de Sarah Everard, une dizaine de rassemblements ont eu lieu partout à travers le Royaume-Uni, à Glasgow, Nottingham ou encore Bristol. Une commémoration en 32 endroits avait également été organisée à Londres par le groupe « Reclaim these streets » avant d’être annulée suite au refus de la police d’autoriser l’événement. Les organisatrice risquait donc 10 000 £ d’amende pour chaque rassemblement organisé pour un total de 320 000 £. La Haute de Justice, saisie d’un recours, avait refusé de contredire la décision policière. Une veillée spontanée a cependant rassemblé au moins une centaine de personnes. La police est intervenue pour réprimer le rassemblement. Plusieurs femmes ont été menottées et violemment arrêtées. Quatre personnes ont été interpellées pour infractions aux règles anti-coronavirus et à l’ordre public.

Répression d'un hommage rendu à une victime d'un féminicide commis par un policier

Deux jours après avoir refusé l’extradition de Julian Assange vers les Etats-Unis (voir ici), la justice britannique s’est opposée mercredi 6 janvier à sa libération sous caution, en attendant que soit examiné l’appel formé par les Etats-Unis contre le refus de son extradition. La juge a en effet estimé qu’il existait «des motifs sérieux de croire que si Julian Assange était libéré aujourd’hui, il ne se rendrait pas au tribunal pour faire face à la procédure de recours». Elle a invoqué à cet égard l’aide apportée par Assange dans la fuite du lanceur d’alerte Edward Snowden, réfugié en Russie.

Rassemblement pour Assange à Bruxelles (archives)

La justice britannique a tranché et rejette la demande d’extradition du fondateur de WikiLeaks Julian Assange vers les États-Unis, qui veulent le juger pour espionnage et conspiration pour avoir diffusé, en 2010, des centaines de millions de documents confidentiels concernant l’armée américaine. La décision rendue ce lundi 4 janvier devant le tribunal correctionnel de l’Old Bailey à Londres, est cependant susceptible d’appel. La juge a expliqué avoir refusé l’extradition par crainte que Julian Assange ne se suicide. Assange risque aux États-Unis 175 ans de prison. Le ministère de la Justice américaine s’est dit, lundi, « extrêmement déçu ». Le Mexique a, quant à lui, offre l’asile politique au fondateur de WikiLeaks.

Rassemblement pour Assange à Bruxelles (archives)