Comme chaque année depuis 2012, à l’appel du groupe de hackers Anonymous, de nombreux manifestants ont participé à la « Million Mask March » pour protester, entre autres, contre les inégalités, la corruption des élites et, plus récemment, les restrictions liées au Covid-19. Certains avaient des pancartes demandant la libération du co-fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, incarcéré depuis 2019 en Angleterre, en attente d’un jugement sur une extradition aux Etats-Unis. La police s’est approchée de la foule et s’est heurtée à des manifestants, notamment lors du déclenchement de feux d’artifice, dont certains ont été envoyés dans leur direction. Les manifestants ont brûlé une effigie du Premier ministre britannique, Boris Johnson

Le 13 octobre, au tribunal de Bristol, le prisonnier anarchiste Toby Shone a été condamné à 3 ans et 9 mois de prison. Il a déjà purgé 8 mois de cette peine en détention provisoire. La justice britannique avait essayé de le poursuivre pour des accusations de terrorisme (voir notre article), elle y a renoncé pour se rabattre sur des infractions liée à la législation sur les drogues. Celles-ci  (LSD, cannabis, …)  avaient été trouvées lors des perquisitions par l’antiterrorisme dans le sud-ouest du Royaume-Uni le 18 novembre 2020 dans leur chasse à l’administrateur du site anarchiste 325.nostate.net. Toby a été initialement accusé d’avoir fourni un service permettant à d’autres d’accéder à des publications terroristes contrairement à l’article 2 de la loi sur le terrorisme de 2006, de collecte de fonds à des fins terroristes contrairement à l’article 15 de la loi sur le terrorisme de 2000 et de deux chefs de possession d’informations susceptibles d’être utiles à un terroriste contraire à l’article 58 de la loi sur le terrorisme de 2000.

En novembre 2020, la police antiterroriste du Royaume-Uni a mené une série de perquisitions coordonnées contre le site internet 325.nostate.net, un site qui était une des sources de notre propre site. Différents lieux de l’Angleterre du sud-ouest ont été ciblés et une personne a été arrêtée et mise en accusation en vertu de la Loi antiterrorisme. Les chefs d’inculpation sont : être l’administrateur du site, le financement du terrorisme par le biais du dit site, ainsi que la collecte et la diffusion de matériel utile à des fins terroristes. La personne inculpée, l’anarchiste Toby Shone, a été en liberté sous caution entre novembre 2020 et février 2021, quand il a été arrêté à nouveau et envoyé dans la prison de Wandsworth, à Londres. Courant septembre, Toby sera probablement transféré à la prison de Bristol. Son procès commencera le 6 octobre au tribunal de Bristol.

Des milliers de militants et militantes d’Extinction Rebellion (XR) se sont réunis lundi et mardi dans le centre de Londres pour donner le coup d’envoi de deux semaines de larges manifestations afin d’appeler les gouvernements à agir d’urgence contre le changement climatique. Armés de drapeaux ou de pancartes avec des slogans comme « la planète avant le profit », ils ont convergé vers Trafalgar Square, dans le centre de la capitale, où une fanfare et des discours étaient prévus. Les manifestants ont bloqué les rues menant à la place, provoquant l’intervention massive de la police londonienne. La police a déclaré ce mardi que 40 personnes avaient été arrêtées. Cela s’ajoute aux 52 personnes arrêtées lundi et 10 dimanche, ce qui porte le total à 102.

37 jours de grève de la faim se terminent par la libération de Yogi Bear, un des militant de Palestine Action emprisonnés pour avoir occupé le toit de l’usine Arconic à Kitts Green, Birmingham, forçant l’usine à fermer pour deux jours. Cette usine est responsable du revêtement inflammable de la tour Grenfell, dont l’incendie il y a quatre ans avait tués 72 habitant·es issu·es des classes populaires. Arconic fabrique également des composants pour les armes vendues à l’armée israélienne. Yogi Bear, a été placé en détention provisoire par le tribunal de première instance de Birmingham le jeudi 17 mai et a commencé sa grève de la faim après le début de sa détention à la prison de Foston Hall (voir notre article).

Occupation de l'usine Arconic

Yogi Bear, un militant de Palestine Action a entamé une grève de la faim le 15 juin. Il fait partie du groupe de trois militants emprisonnés pour avoir occupé le toit de l’usine Arconic à Kitts Green, Birmingham, forçant l’usine à fermer pour deux jours. Cette usine est responsable du revêtement inflammable de la tour Grenfell, dont l’incendie il y a quatre ans avait tués 72 habitant·es issu·es des classes populaires. Arconic fabrique également des composants pour les armes vendues à l’armée israélienne.

Yogi Bear, a été placé en détention provisoire par le tribunal de première instance de Birmingham le jeudi 17 mai et a commencé sa grève de la faim après le début de sa détention à la prison de Foston Hall. Il revendique la libération immédiate des prisonniers de Palestine Action, la publication de toute correspondance et/ou documents entre le gouvernement ou toute branche de l’État et Elbit Systems (la plus grande entreprise militaire israélienne), la fin de toutes les opérations de cette entreprise en Grande-Bretagne et son expulsion de ses locaux. Plus d’infos ici.

Occupation de l'usine Arconic

Un groupe d’ONG, a annoncé avoir saisi les autorités de protection de données de 5 pays Européens (Royaume-Uni, Italie, France, Grèce, Autriche) ce jeudi contre la start-up américaine Clearview AI (précédents articles), qui a constitué une immense base de données de visages (Plus de 3 milliards d’images en 2020) sur base de photos téléchargées automatiquement depuis les réseaux sociaux, des blogs personnels, des sites d’entreprise, etc. Clearview agit hors de tout cadre légal mais met pourtant à disposition des services de police et des institutions financières un service qui leur permet de rechercher des correspondances dans cette immense base de données.

Clearview avait suspendu il y a quelques mois son service au Canada, alors que l’autorité locale de protection des données l’accusait d’exercer une surveillance de masse illégale.

Publicité de Clearview AI

Samedi 8 mai, des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Londres pour protester contre la colonisation israélienne et les bombardements contre Gaza. Les manifestant·es se sont dirigé·es vers l’ambassade d’Israël en scandant des slogans pro-palestiniens et en brandissant des drapeaux et des banderoles. Des policiers ont alors tenté de dégager la foule de l’extérieur de l’ambassade, ce qui a provoqué des affrontements. La police a chargé les manifestant·es et arrêté neuf personnes parce qu’elles étaient soupçonnées de « troubles violents » et quatre personnes parce qu’elles étaient soupçonnées d’avoir enfreint les lois sur les coronavirus.

Le même jour, une manifestation pro-palestinienne se tenait également à Berlin. Les policiers ont également essayé de disperser une foule provoquant des affrontements. La police utilisé du gaz lacrymogène et a tenté de procéder à des arrestations tandis que les manifestant·es répondaient avec des jets de bouteilles, de pierres et de pétards. Une journaliste travaillant pour la télévision d’État israélienne a été chahutée et a ensuite dû quitter la manifestation après que quelqu’un eut jeté un pétard près d’elle.

Répression de manifestations pro-palestiniennes

Dans une mise à jour de la version beta de l’application, publiée ce mardi soir et disponible pour les utilisateurs au Royaume-Uni, l’application Signal permet à présent d’envoyer une crypto-monnaie, le « Mobilecoin », développé depuis 2017, notamment par Moxie Marlinspike, le fondateur et développeur principal de Signal. Hier soir également, Signal mettait à jour les sources de Signal-Server, qui n’avaient pas été publiées depuis plusieurs mois. On devine maintenant que c’était la préparation de cette nouvelle fonctionnalité qui a justifié pour Signal de ne pas publier les sources du côté serveur. Notons que les sources des applications Android/iOS suffisent heureusement à garantir la sécurité des messages.

« Signal Payments » présente le Mobilecoin comme la première crypto-monnaie supportée par la plateforme (avant d’autres ?). La décision peut surprendre puisque des cryptomonnaies bien établies, et très sécurisées existent depuis plusieurs années, notamment le Monero. Mobilecoin est d’ailleurs largement inspiré du Monero (ainsi que du protocole de consensus Stellar) mais comporte des différences majeures avec celui-ci : le mobilecoin est « pré-miné », il y a donc 250 millions de pièces (tokens) existantes et il n’y en aura jamais plus. Ce pré-minage pose la question de savoir qui détient les pièces et comment elles ont été/seront distribuées. Signal défend l’utilisation du Mobilecoin car c’est une cryptomonnaie pensée pour l’utilisation sur des smartphones, qui nécéssite peu de puissance de calcul, aux transactions très rapides (quelques secondes). Mobilecoin est également critiquée pour sa dépence à la technologie « d’enclave sécurisée » SGX d’Intel, réputée vulnérable depuis plusieurs années, mais prévoit de cesser de l’utiliser dans le futur, et ne baserait pas ses fonctions sécuritaires de base sur cette technologie. Enfin, le Mobilecoin ne peut pour l’instant être acheté qu’auprès d’exchanges de crypto-monnaies  ce qui rend son acquisition compliquée par le commun des mortels.

Des envois de crypto-monnaies aussi simples qu’un message Signal ? Nous n’en sommes pas encore là, et les développeurs de Signal et de Mobilecoin devront répondre à de nombreuses question d’ici là, mais à l’heure où les campagnes de solidarité sont systématiquement censurées par les plateformes de paiement (Stripe, Paypal, Pot Commun,…) et de crowdfunding, la fonctionnalité montre tout de suite son intérêt. « Signal Payments » n’est disponible pour l’instant qu’au Royaume-Uni, avec un numéro +44, et sur le canal de mises à jour beta, la fonctionnalité peut-être désactivée entièrement.

De nouvelles manifestations ont eu lieu samedi à travers le Royaume-Uni afin de réclamer l’abandon du projet de loi facilitant la répression des manifestations (voir notre article). À Londres des milliers de personnes sont descenduesdans les rues, marchant de Hyde Park à Westminster. Des affrontements ont été signalés menant à 26 arrestations. Des manifestations se sont également déroulées à Newcastle, Birmingham, Liverpool, Bristol et Brighton, malgré les restrictions de rassemblement en cours dans le pays. Plus de 1000 personnes se sont ainsi rassemblées à Bristol pour ce qui était la cinquième manifestation organisée dans la ville sur ce thème.

Nouveaux affrontements lors d'une manifestation Kill the Bill à Londres