Dans un fascicule officiel destiné aux institutions et aux différents services de sécurité afin de sensibiliser sur les risques de radicalisation des jeunes, la police antiterroriste britannique a classé l’organisation écologiste dans la catégorie des groupes extrémistes. Dans le document de 12 pages, Extinction Rebellion y est décrit comme: “Une campagne encourageant la protestation et la désobéissance civile pour faire pression sur les gouvernements afin qu’ils agissent sur le changement climatique et l’extinction des espèces.” Parmi les reproches adressés, les encouragements à des actions hors la loi et une philosophie contestataire, mais aussi sa capacité à attirer les plus jeunes. Dans le guide, il est conseillé aux gens d’écouter et de surveiller les jeunes qui manquent l’école ou participent à des grèves scolaires prévues, une allusion aux grèves des élèves pour le climat. Le document appelle également à la vigilance face aux jeunes qui participent à des actions directes, telles que des sit-in, la mise en place de banderole ou encore l’écriture de graffitis sur le thème de l’environnement. Après le tollé provoqué, la police antiterroriste a rapidement fait machine arrière et promet de revoir le document.

Arrestation d'un militant d'Extinction Rebellion

Mercredi 15 janvier, le rapporteur de la Cour de justice de l’Union européenne rendra ses conclusions dans une série d’affaires fondamentales relatives à la conservation des données de connexion et aux outils du renseignement. Elles sont susceptibles de provoquer un big bang en la matière dans tous les États membres. Ces affaires ont été initiées au Royaume-Uni, en France et en Belgique, notamment par Privacy International, la Quadrature du Net et French Data Network et l’Ordre des barreaux francophones et germanophones. En jeu: la conservation généralisée des données de connexion, la collecte de masse par les services du renseignement, la protection de la vie privée, le respect des données à caractère personnel et celui du droit à un recours effectif.

En Royaume-Uni, le service de sécurité (MI5) et le service secret de renseignement (MI6) utilisent une technique de collecte en masse des informations personnelles, sans cibler de suspects particuliers, dans le but d’optimiser la quantité de renseignements. Or, pour l’ONG Privacy International, cette collecte et ce traitement indiscriminés seraient contraires au droit de l’Union. En France, La Quadrature du Net, FDN, la Fédération des fournisseurs d’accès à Internet associatifs et l’association Igwan.net se sont attaqués à quatre décrets pris à la suite de la loi renseignement. Les requérantes s’interrogent sur la licéité de la conservation indifférenciée et généralisée des données de connexion, obligation pesant sur les épaules des intermédiaires techniques. En Belgique, l’Ordre des barreaux francophones et germanophones reproche à la législation en vigueur d’ordonner une telle conservation sans tenir compte des secrets professionnels dont bénéficient notamment les avocats. Par ailleurs, la loi prévoirait une obligation généralisée de conservation des données sans opérer de distinction entre les justiciables selon qu’ils font ou non l’objet d’une mesure d’enquête ou de poursuite pour des faits susceptibles de donner lieu à une condamnation pénale.

Dans ses arrêts Digital Rights et Tele2, la Cour de justice de l’Union européenne avait estimé que seule la lutte contre la criminalité grave pouvait justifier la conservation des données, exigeant au surplus que l’accès fasse l’objet d’un encadrement. Dans un arrêt du 2 octobre 2018, la même juridiction avait estimé toutefois qu’un accès limité à ces données pouvait être engagé dans le cadre de la répression d’une infraction non grave.La CJUE

La semaine dernière, la famille d’un volontaire britannique du YPG a été arrêtée et mise en garde à vue pour « soutien à un groupe terroriste ». Le père, la mère et le frère de l’internationaliste ont été interrogé·es pendant 12 heures. Vendredi 20 décembre, Daniel Burke, membre du YPG en 2017-2018 ayant combattu Daech lors de l’offensive de Deir-ez-Zor, est passé devant le devant le tribunal à Westminster. Il est accusé de « financement du terrorisme » pour avoir donné de l’argent à plusieurs de ses camarades via PayPal. Il est également accusé d’avoir aidé un autre britannique à rejoindre les rangs du YPG. Arrêté le 7 décembre, il est depuis en détention provisoire.

Daniel Burke

Daniel Burke

Jeudi 7 novembre, Aidan James a été condamné à un an de prison pour être parti s’entraîner à combattre l’État islamique aux côtés des YPG. La cour criminelle de l’Old Bailey (à Londres) l’a condamné pour « formation au terrorisme ». Il était accusé d’avoir reçu en 2017 des entraînements au maniement d’armes en Syrie et en Irak donnés par le PKK qui figure sur la liste des organisations « terroristes » du Royaume-Uni. Il était revenu au Royaume-Uni en avion en février 2018 et avait immédiatement été placé en détention (voir notre article).

Aidan James

Aidan James

Le groupe « Support Your Local Antifa » appelle à soutenir plusieurs militant·e·s antifascistes de Bristol qui ont été à plusieurs reprises pris·e·s pour cibles par la police. Une amende particulièrement lourde de 1 500 £ a été infligée à un antifasciste, un homme de couleur, qui a également été victime d’intimidation et de harcèlement de la part de policiers locaux. Trois antifascistes font actuellement face à de fausses accusations suite à une opération « totale de maintien de l’ordre », une opération destinée à empêcher les mobilisations en opposition à une manifestation d’extrême droite à Dewsbury le 12 octobre. Le groupe demande de l’aide pour pouvoir payer leurs frais de justice ainsi que les amendes imposées. Leur objectif est de récolter 1 000 £.

Le lien vers la collecte de fond.

Campagne de don pour soutenir des antifascistes réprimé·e·s à Bristol

Campagne de don pour soutenir des antifascistes réprimé·e·s à Bristol

Le nombre d’arrestations d’activistes du mouvement écologiste Extinction Rebellion (XR) dépasse déjà les 800 après trois jours d’actions à Londres. Cela alors que l’organisation entend occuper pacifiquement un aéroport londonien durant trois jours à partir de jeudi. La police a imposé des conditions aux actions de XR, limitant les manifestations au seul site de Trafalgar Square, dans le centre de Londres, et avertissant que quiconque qui ne se conformerait pas à cette ordonnance serait « passible d’arrestation et de poursuites ». Des dizaines de manifestants ont été arrêtés mercredi, à quelques heures de ce qu’Extinction Rebellion annonce comme « la plus grande action » parmi les perturbations du trafic routier et d’accès aux sièges du pouvoir qu’elle prévoit durant deux semaines. Elle envisage en effet un sit-in géant pacifique afin de fermer le plus longtemps possible le (London) City Airport à partir de jeudi.

Arrestation à Londres

Dix activistes (7 femmes et 3 hommes) d’Extinction Rebellion (XR) ont été arrêté.e.s ce samedi 5 octobre pour conspiration dans une vague d’arrestations préventives opérées par la police de la région métropolitaine de Londres. Les policiers ont utilisé un bélier pour pénétrer dans un entrepôt de Kennington, dans le sud de Londres, où XR stockait du matériel destiné aux actions de blocage prévues à partir de ce lundi. Les activistes tentaient de déplacer l’équipement, notamment des toilettes portables, de la cuisine, des panneaux solaires, de la nourriture prête à manger, des parapluies et des bouillottes. La police a également confisqué les six véhicules utilisés pour transporter du matériel. Les arrestations préventives ont lieu après que la police ait été critiquée pour son incapacité à gérer les grèves qui ont eu lieu en avril et qui ont provoqué des perturbations dans toute la ville. À l’appel d’XR, un blocage doit débuter ce lundi. L’objectif étant de bloquer 12 sites à travers Westminster (centre politique et touristique de Londres), mais aussi des autoroutes.

Arrestation d'un militant d'Extinction Rebellion

La police britannique a arrêté un certain nombre d’activistes écologistes affiliés à un groupe qui avait annoncé, le mois dernier, l’utilisation de drones pour tenter d’interrompre ce vendredi matin le trafic sur l’aéroport le plus fréquenté du pays. Le groupe, qui s’appelle Heathrow Pause, proteste contre la décision du gouvernement de donner son feu vert à une troisième piste à l’aéroport.  Heathrow Pause a laissé entendre que plus de 200 personnes étaient disposées à se porter volontaires pour piloter des drones jouets à quelques pieds du sol dans la zone d’interdiction de vol pour les drones (5 km autour de l’aéroport). Ce projet était illégal, même si le groupe a déclaré qu’il n’utiliserait que de petits drones, pilotés à hauteur d’homme et non dans les trajectoires de vol, et qu’il avait clairement communiqué ses intentions à la police et à l’aéroport bien avant le début de la manifestation. Trois femmes et six hommes âgés de 20 à 60 ans ont été arrêtés préventivement pour « suspicion de complot en vue de commettre une nuisance publique », hier jeudi, à Bethnal Green, Haringey et Wandsworth. Deux autres hommes ont été arrêtés ce matin dans l’enceinte de l’aéroport d’Heathrow.

Déploiement policier ce vendredi à Heathrow

L’IRA Continuité a tenté de piéger la police à Craigavon. Ils ont attiré des policiers en les intoxiquant à propos d’une attaque au mortier sur la route de Tullygally, vendredi aux environs de minuit. Les policiers ont effectivement trouvé un dispositif évoquant un mortier près d’un arrêt de bus. Il s’agissait en fait d’une bombe les visant, conçue pour exploser lorsqu’on la déplaçait. Celle-ci n’a pas explosé suite à un problème technique, évitant à la patrouille de se faire faucher.

Le faux mortier, en fait une vraie bombe

Le faux mortier, en fait une vraie bombe

Des documents ont été publiée ces derniers jours prouvant que Julian Assange était espionné 24h sur 24 par une agence de sécurité espagnole (Undercover Global S. L) puis équatorienne (Promsecurity) durant son séjour de 7 ans à l’ambassade d’Equateur à Londres dans laquelle il s’est réfugié ces sept dernières années. Cet espionnage avait lieu à la demande des autorités équatoriennes. Par ailleurs les agents de sécurité de l’ambassade devaient tout les jours surveiller chaque mouvement d’Assange, enregistrer ses conversations et prendre note de son humeur. L’équipe a également procédé à un examen de l’écriture manuscrite dans son dos, qui a donné lieu à un rapport de six pages.

Des entrevues entre Assange et son avocat ainsi que des entrevues avec des visiteurs ont notamment été filmées et ce malgré des mesures de sécurité mise en place par Assange telles que l’utilisation d’un dispositif de distorssion des voix. D’autres mesures de sécurité étaient utilisées par Assange telle que l’utilisation d’un dossier recouvrant la feuille de papier sur laquelle il écrivait pour empêcher tout appareil photo potentiel de zoomer sur ses notes.

Au niveau de son extradition, les autorité britannique prétende qu’il ne sera pas envoyé dans un pays où il pourrait risquer la peine de mort. L’audience pour étudier la demande d’extradition vers les États-Unis aura lieu fin février 2020 au Royaume-Uni. En attendant Assange il reste enfermé à la prison de haute sécurité de Belmarsh, dans le sud-est de Londres (https://secoursrouge.org/Grande-Bretagne-Debut-de-procedure-pour-une-eventuelle-extradition-d-Assange).

Julian Assange en train d’être espionné

Julian Assange en train d'être espionné