Samedi, la Banca Monte Paschi (place Madou) et l’Institut Italien pour Commerce Extérieur (place de la Liberté) ont été bombés en solidarité avec les révolutionnaires arrêtés le 12 février 2007 en Italie (parmi lesquels quatre militants pour le Parti Communiste Politico-Militaire) actuellement en procès à Milan.

Bombage à Bruxelles pour les prisonniers italiens

Bombage solidaire à Bruxelles pour les prisonniers italiens

Bombage à Bruxelles pour les prisonniers italiens
Bombage solidaire à Bruxelles pour les prisonniers italiens

Le néofasciste italien Angelo Izzo a reconnu la semaine passée que dans les années 70, il y avait un groupe de fascistes italiens engagé dans la lutte contre l’ETA. Son témoignage a été entendu par le juge espagnol Fernando Andreu, qui collecte des témoignages sur la disparition d’Eduardo Moreno Bergaretxe ‘Pertur’. Izzo a parlé directement de la séquestration d’un membre d’ETA que ses complices auraient emmené dans une ferme proche de Barcelone, où il a été torturé avant qu’ils ne le fassent disparaître. ‘Pertur’ est la seule chose que l’on ignorait jusqu’alors (en 1980 disparaîtrait aussi José Miguel Etxeberria, Naparra).

En fait, Izzo avait fait une déclaration similaire en 1984, mais l’Etat espagnol à toujours suivi l’hypothèse (sans aucun élément à l’appui) que l’ETA avait fait disparaître ‘Pertur’. Dans l’enquête actuellement relancée, Izzo a donné des renseignements concret au sujet d’une ferme dans laquelle le militant basque a pu être séquestré, et ces éléments coïncident avec ceux fournis par un autre italien interrogé hier, Sergio Calore et défini comme ‘un collaborateur policier’.

Ainsi, Izzo a dit que la ferme était surnommée ‘l’usine’ et était située aux environs de Barcelone. Et voilà qu’il a affirmé que bien qu’il fût arrêté alors, son collègue Pier Luigi Concutelli lui a conté par la suite qu’ils avaient séquestré un membre d’ETA et qu’ils l’avaient porté là pour le torturer et pour le faire disparaître. Izzo a expliqué au juge qu’il ne peut pas reconnaître Moreno Bergaretxe sur les photos parce qu’il ne l’a pas connu et que Concutelli ne lui a pas donné non plus le nom du séquestré. Celui-ci lui a aussi raconté qu’ils ont capturé un industriel basque, dans une action qui aurait été imputée à l’ETA. Calore a confirmé pour sa part l’existence de ‘l’usine’ et il a dit au juge Andreu que lui même avait visité la maison. Il a raconté qu »elle était pleine des photographies des membres de l’ETA’ et qu’elle était destinée à réaliser des actions, de manière à ce que les victimes fussent enterrées dans un bois proche de la maison.

Angelo Izzo a apporté aux juges des données exhaustives sur le fonctionnement des groupes anti-ETA composés par des néofascistes italiens. Il a donné des détails sur le groupe de Madrid (et nommé ses complices: Mario Calzona, Augusto Canchi, Mario Pelegrini). Un deuxième groupe comprenait aussi des fascistes français et portugais, c’est celui-ci qui disposait de ‘l’usine’ et d’un appartement à Barcelone. Angelo Izzo a même raconté au juge Andreu la remise, à cette époque, d’une cargaison d’armes et d’explosifs par les services secrets espagnols aux néofascistes italiens, dont une mitraillette de marque Ingram qui aurait servi à Concutelli pour un attentat contre un juge italien.

Le requisitoire a été fait au procès de Milan contre les militants arrêtés le 12 février 2007 (parmi lesquels quatre militants du parti communiste politico-militaire). Il est extrêmement lourd. Rappelons qu’il s’agit ici de juger des militants qui auraient eu un projet de lutte armée. Rappelons aussi que c’est dans le potager d’un de ces militants que la police italienne affirme avoir trouvé (en février 2007) les photos de quatre membres du Secours Rouge, ce qui a provoqué, après quinze mois d’espionnage infructueux, les perquisitions, arrestations et inculpations du 5 juin 2008 à Bruxelles.

Voici le détail des peines demandées:
Alfredo Davanzo: 19 ans de prison; Davide Bortolato: 22 ans; Bruno Ghirardi: 20 ans; Vincenzo Sisi: 21 ans; Claudio Latino: 22 ans; Massimiliano Gaeta: 18 ans; Alfredo Mazzamauro: 7 ans; Amarilli Caprio: 6 ans; Alessandro Toschi : 6 ans et 8 mois; Massimiliano Toschi: 15 ans; Salvatore Scivoli: 9 ans; Federico Salotto: 6 ans; Andrea Tonello: 6 ans et 6 mois; Giampietro Simonetto: 2 ans; Davide Rotondi: 5 ans; Michele Magon: 6 ans; Andrea Scantamburlo : 7 ans.

8 camarades arrêtés le 12 février en Italie

Alfredo Vicenzo

9 des 17 camarades jugés à Milan

Calicot de soutien aux arrêtés du 12 février en Italie

8 camarades arrêtés le 12 février en Italie
Calicot de soutien aux arrêtés du 12 février en Italie

Au cours d’affrontements ce mercredi 18 février entre immigrés et forces de l’ordre, un des quatre pavillons du Centre d’Identification et d’Expulsion de l’île de Lampedusa, en Italie, a été incendié. Le bilan de la révolte est d’une cinquantaine de blessés légers. Certains ont dû être hospitalisés après avoir été intoxiqués par la fumée de l’incendie de l’un des quatre pavillons. Un nuage apparemment toxique s’est dégagé, ce qui a ravivé la colère des habitants de cette île située au sud de la Sicile. Depuis un mois, ils protestent contre la transformation de cette vieille caserne en véritable prison avec presque 900 immigrés, soit le double de ce qu’elle pourrait en accueillir.

Selon le préfet de police d’Agrigente, un groupe d’immigrés aurait tenté de forcer un portail du Centre. Repoussé par des policiers et des carabiniers, le groupe aurait alors lancé contre les forces de l’ordre tout ce qu’ils pouvaient arracher des structures puis auraient déclenché un incendie avec des matelas et des coussins. Une vingtaine d’immigrés ont été arrêtés et devaient être transférés à la prison d’Agrigente.

La plus grande partie des clandestins arrivant sur les côtes italiennes, 31.000 rien qu’en 2008, passent désormais par l’île de Lampedusa. Le gouvernement a transformé ce qui était jusqu’ici un centre d’accueil en Centre d’Identification et d’Expulsion. Les immigrés ne sont plus, comme par le passé, transférés rapidement vers d’autres centres de rétention italiens, où ils recevaient souvent un ordre d’expulsion non exécutoire avant de disparaître dans la nature. Désormais, les clandestins restent à Lampedusa d’où ils sont expulsés après leur identification. Du coup, le rêve italien de ces immigrés s’achève souvent sur l’île, en particulier pour les ressortissants de pays qui, comme la Tunisie récemment, ont signé des accords de rapatriement avec l’Italie. Pour toutes ces raisons, la situation est devenue explosive. Le 25 janvier, 700 immigrés avaient réussi à s’échapper du centre pour rejoindre la population locale en révolte contre le changement de la structure.

Prison de Lampedusa

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Prison de Lampedusa

Cesare Battisti

S’opposant à la décision du Comité national pour les réfugiés au Brésil qui a récemment refusé d’accorder le statut de réfugié politique à Cesare Battisti, le ministre brésilien de la Justice, Tarso Genro, avait recommandé pour sa part à son pays de lui accorder l’asile politique. La Cour suprême du Brésil doit encore avaliser cette décision. Tarso Genro justifiait son avis en raison d’un risque de persécution du prisonnier dans son pays d’origine. Le gouvernement italien avait demandé au président Lula da Silva, ‘dans le cadre de la coopération judiciaire internationale dans la lutte contre le terrorisme‘, de revenir sur cette décision d’asile politique. Hier (13 janvier) a été déclaré réfugié politique.

Rappel de l’affaire

Cesare Battisti est un ancien membre des Prolétaires Armés pour le Communisme (PAC). Il s’était évadé d’une prison italienne en 1981 et avait gagné le Mexique avant de se réfugier à Paris en 1990. Comme beaucoup d’anciens militants révolutionnaires italiens, il s’était réfugié en France sous la protection de la ‘Doctrine Mitterrand’. Cet engagement pris en 1985 par le président de la République stipulait en effet que les anciens militants italiens réfugiés en France qui renonceraient à la violence ne seraient pas extradés.

Cesare Battisti avait été arrêté à Paris début 2004 mais, remis en liberté sous contrôle judiciaire, il était passé à la clandestinité en août 2004 lorsque le Gouvernement de Jean-Pierre Raffarin avait décidé, après plusieurs recours en justice, de l’extrader vers l’Italie qui l’avait condamné par contumace en 1993 à une peine de prison à perpétuité. Sa condamnation à la réclusion à perpétuité est devenue là-bas définitive et irrévocable. Cesare Battisti a été arrêté le 18 mars 2007 près de la plage de Copacabana à Rio de Janeiro (Brésil) après 30 mois de cavale. Il a été capturé dans la rue par la police brésilienne au moment où un membre de son comité de soutien, entré au Brésil avec une somme d’argent. L’opération a été coordonnée par les services d’Interpol, la jeune femme ayant été filée par des policiers français de l’Office Central de Lutte contre la Criminalité qui ont transmis leurs renseignements à la police brésilienne.

Cesare Battisti

En Grèce, les manifestations ne faiblissent pas, le mouvement s’organise et réattaque les centres de pouvoir et répression. Poursuivant les actions de protestations menées hier et cette nuit, des manifestations offensives ont eu lieu aujourd’hui 11 décembre depuis très tôt ce matin, devant la Mairie de Athènes, devant la prison où se trouve un grand nombre des personnes arrêtées, à la faculté d’agronomie et partout dans la ville. Des actions se sont aussi poursuivies de manière remarquable à Thessalonique et autres villes du pays. La solidarité internationale va croissant:

A Madrid, dans une manifestation non autorisée, plus de 200 personnes (chiffres officiels) se sont attaquées à un commissariat de police. Il y a eu 9 personnes arrêtées (tous mineurs d’âge) et il y a eu 9 blessés dont 3 flics.

A Barcelone, dans une autre manifestation non autorisée, plus de 400 personnes (chiffres officiels) ont défilé dans le centre de la ville et se sont attaquées à quelques banques et commerces. Il y a eu deux personnes arrêtées.

A Rome, des centaines de manifestants ont allumé des fumigènes et lancé de la peinture rouge sur le bâtiment de l’ambassade de Grèce.

A Moscou, le consulat de Grèce a été attaqué à l’engin incendiaire.

A Copenhague, des centaines de personnes ont manifesté contre la répression en Grèce.

Le Comité national pour les réfugiés du Brésil a rejeté vendredi la demande de statut de réfugié politique faite par l’ex-militant italien d’extrême gauche, Cesare Battisti, ce qui ouvre la voie à son extradition vers l’Italie. La décision a été adoptée par la ‘majorité des membres’ du Comité, a indiqué le ministère de la Justice dans un communiqué. Ce Comité comprend des représentants du Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés ainsi que de l’ONG Caritas. Battisti aura quinze jours pour faire appel de cette décision auprès du ministre de la Justice, Tarso Genro. Condamné à la prison à perpétuité par contumace dans son pays pour la mort de quatre personnes lors d’actions de l’organisation révolutionnaire ‘Prolétaires armés pour le communisme’ entre 1977 et 1979, Battisti avait été arrêté à Rio de Janeiro en 2007 et écroué à Brasilia, dans l’attente d’une décision de la justice brésilienne sur la demande d’extradition déposée par l’Italie. Battisti était en cavale depuis août 2004. Il avait quitté clandestinement la France, où il s’était réfugié, peu avant que la justice française ne donne le feu vert à son extradition vers l’Italie en octobre 2004. Jusqu’à présent, le Brésil a toujours refusé les demandes d’extradition vers l’Italie d’anciens activistes italiens notamment des Brigades Rouges, considérant qu’ils étaient poursuivis pour des délits de nature politique. Mais en avril, le Procureur général de la République, Antonio Fernando Souza, avait rendu un avis favorable à la demande d’extradition de Battisti, refusant de considérer ses crimes comme ‘politiques’. Il avait estimé ‘qu’ils avaient été marqués par une certaine froideur et un certain mépris pour la vie humaine’. Le 25 juillet, la Cour suprême avait décidé de faire examiner le cas Battisti par le Comité national des réfugiés. Il lui appartient maintenant de dire si Battisti peut être extradé mais la décision finale revient à l’exécutif.

Le 13 novembre 2008, le tribunal de Gênes a rendu son arrêt dans l’affaire de l’intrusion violente de la police dans l’école Diaz (siège du Gênes Social Forum) la nuit du 21 juillet 2001 à la fin des manifestations contre le G8 à Gênes. La police a investi l’école où dormaient une centaine de manifestants. Déchainés, les policiers ont agi avec une brutalité inouïe: coups de matraques, gifles, insultes, humiliations… Sur 29 policiers inculpés, 16 agents ont été acquittés et 13 condamnés à des peines qui vont de 4 ans à un mois de prison ferme. Des peines légères qui ne devront même pas être purgées.

Lire tout le communiqué (.pdf)

Le 16 juin 2008, la Cour de Cassation a rejeté le pourvoi contre le verdict rendu le 20 décembre 2007 par la Cour d’Appel de Paris, qui avait elle-même été saisie d’appel contre la sentence rendue le 6 avril 2007 par le Tribunal de Grande Instance de Paris. En bref: les membres du (n)PCI restent donc condamnés par la Justice de la bourgeoisie française: G. Maj et G. Czeppel à 5 ans d’emprisonnement dont 42 mois assortis de sursis simple pour détention et fabrication de faux papiers et A. d’Arcangeli à 3 ans d’emprisonnement dont 26 mois assortis de sursis simple pour complicité. Les camarades sont maintenant hors de prison.

Après plusieurs années de mobilisation, l’issue juridique de cette affaire (le volet français des poursuites contre le (n)PCI) a amené le Comité d’Aide aux Prisonniers du (nouveau) Parti Communiste Italien à annoncer que le CPA(n)PCI lui-même a décidé de cesser son activité.

Le site du Comité avec les archives de l’affaire