Hier lundi à Milan, Manolo Morlacchi (le fils de Piero Morlacchi, un des fondateurs des Brigades Rouges), et Costantino Virgilio ont été arrêtés en possession d’armes de gros calibre. Ils sont suspectés d’animer la construction d’une organisation appellée Pour le communisme – Brigades Rouges (‘Per il comunismo Brigate Rosse’). Ils étaient également en possession d’un manuel de formation. Le chef de la police de Milan estime, grâce à ces arrestations, avoir mis un coup d’arrêt à la reconstruction des BR. Ils ont été incarcérés à la prison de San Vittore où leur avocat s’est rendu (photo).

Prison de San Vittore

Le 27 janvier prochain entrera en vigueur en Italie un décret imposant une autorisation pour pouvoir diffuser des vidéos sur la toile. Cette autorisation accordée (ou non) par le ministère italien des communications sera obligatoire pour ‘diffuser et distribuer sur internet des images animées, accompagnées ou non de sons’. En Italie, les télévisions sont déjà soumises un tel décret. Et du coup, une atteinte incroyable à la liberté d’expression, sachant que des sites tels que YouTube y seront soumis. L’Italie devient ainsi le premier pays européen dans lequel une autorisation préalable est nécessaire avant d’utiliser certains types de services offerts par internet.

Le 18 novembre, la Cour suprême du Brésil décidait de l’extradition de Cesare Battisti par cinq voix contre quatre, ajoutant qu’il revenait au président Lula de décider en dernier ressort de son application. Mais l’Italie, où il a été condamné par contumace à la prison à perpétuité, et qu’il fui, réclame son extradition de manière de plus en plus insistante. C’est ainsi qu’elle a posé il y a quelques jours une question de droit à la Cour suprême du Brésil, à laquelle cette dernière a répondu que s’il revenait bien au président de trancher la question, il devra néanmoins respecter l’accord bilatéral d’extradition signé avec l’Italie. Cette affirmation limite grandement le pouvoir décisionnaire de Lula, qui s’était jusqu’ici montré clairement défavorable au renvoi de Battisti dans son pays d’origine. Ratifiant la demande d’extradition et imposant une décision au président brésilien, la Cour suprême a rapproché un peu plus le militant d’un retour en Italie.

Jeudi 10 décembre 2009, les forces de répression (police, carabinieri et ‘civils’) ont expulsé Ca’neira à 6h25 du matin; à 6h45, les flics sont également arrivés à L’ostile. Les occupants sont montés sur le toit et une manif improvisée d’une centaine de personnes s’est installée dans la rue en solidarité, bloquant le Corso Vercelli, empêchant les policiers d’apporter des nacelles pour accéder au toit… et déclenchant la première charge de police. Une femme qui n’avait rien à voir avec la manif a été tabassée par les flics, touchée aux jambes et dans le dos, elle a été emmenée à l’hôpital. A 19h00, une nouvelle Ca’neira a été ouverte… et violemment expulsée à nouveau, aux alentours de 20h00. Là aussi, les occupants se sont réfugiés sur le toit, certains s’enchaînant aux fenêtres avec des lock-ons. Quatre personnes ont été arrêtées et emmenées au commissariat de la Via Grattoni, puis relâchées vers 23h00.

A 20h00, les policiers, voyant que les nacelles n’étaient toujours pas arrivées jusqu’au squat L’ostile, décident de ‘nettoyer’ le Corso Vercelli et chargent à nouveau, cette fois avec plus de détermination, envoient des gaz lacrymogènes, les manifestants résistent un moment puis se dispersent; il y a une arrestation, et l’émeute se répand dans les rues alentours. C’est à 21h15 que les policiers réussissent à atteindre le toit de L’ostile et arrêtent six occupants.

A 21h17, les flics chargent à nouveau sur la Piaza Crispi, ils sont plus nombreux, balancent des gaz lacrymos à hauteur de tête, à tir tendu. Les manifestants continuent d’affluer sur la Piaza Crispi. Le croisement est bloqué; les charges et contre-charges continuent, et les policiers sont maintenant équipés de véhicules blindés qui restent statiques, pour l’instant. Deux personnes sont blessées (un doigt cassé pour l’une, une botte dans le visage pour l’autre) et deux autres sont arrêtées. C’est à 22h00 que la manifestation se disperse. Les personnes arrêtées sont elles aussi transportées jusqu’à l’hôpital Maria Vittoria, blessées dans les tabassages qui ont suivi les charges policières.

Action contre un squat à Turin
Action contre un squat à Turin

Cesare Battisti, actuellement détenu au Brésil, ne sera pas fixé sur son sort avant 2010. Condamné par contumace à la prison à perpétuité en Italie, il s’est réfugié clandestinement au Brésil en 2004 et y a obtenu le statut de réfugié au début de cette année. La péninsule a exigé son extradition, afin qu’il purge sa peine dans son pays d’origine. A l’issue d’un long débat, la Cour suprême du Brésil s’est prononcée il y a quelques jours pour cette extradition, mais a également voté qu’il reviendrait finalement au président Lula de trancher définitivement la question.

Aujourd’hui, celui-ci a affirmé qu’il ne se prononcerait qu’après avoir reçu le communiqué de la Cour suprême, qui ne sera pas émis avant 2010. Il semblerait que le président brésilien cherche à gagner du temps pour trouver un recours juridique destiné à empêcher l’extradition du militant, sachant qu’il s’y est toujours montré défavorable.

En attendant que soit rendue la décision définitive quant à son éventuelle extradition vers son pays d’origine, Cesare Battisti a arrêté hier sa grève de la faim entamée il y a douze jours. Dans un vote controversé, la Cour suprême du Brésil a donné le 18 novembre son feu vert à l’extradition de l’ancien militant vers l’Italie. Mais dans le même temps, elle décidait de confier à Lula, chef de l’Etat, la décision finale.

Sans jamais se prononcer clairement, le président brésilien a toujours sous-entendu qu’il s’opposerait à l’extradition de Battisti, à qui il avait déjà octroyé le statut de réfugié en janvier dernier. Le prisonnier a interrompu hier sa grève de la faim, comme une marque de confiance envers Lula, qui devrait se prononcer dans les jours qui viennent. Son avocat a communiqué qu’il serait actuellement en bonne santé, malgré ses onze jours de jeûne. Battisti a quant à lui annoncé aujourd’hui qu’il était persuadé qu’il resterait au Brésil.

Vendredi 20 novembre 2009, après un rassemblement place de la République à 17h30 encadré d’un dispositif policier à peine croyable pour une centaine de personnes (invasion de la place par les policiers, longues files de camionnettes postées au début de chaque artère…), l’institut culturel italien a été occupé. Rassemblement et occupation dénonçaient la sentence prononcée le 9 octobre en appel contre dix inculpés du G8 de Gênes 2001, des peines exorbitantes de 8 à 15 ans de prison pour des faits de destruction et de violence de rue.

Mercredi, il restait à un juge de se prononcer quant à l’extradition de Cesare Battisti vers l’Italie, où il a été condamné à la prison à perpétuité. Réfugié au Brésil depuis 2004, d’abord clandestinement avec de faux papiers, il y a obtenu le statut de réfugié en janvier dernier, déclenchant une crise diplomatique avec l’Italie qui souhaite le retour du militant afin qu’il purge sa peine. C’est donc sous la pression de la péninsule que s’est ouvert en septembre l’examination de son éventuelle extradition par la Cour suprême, examination en passe de se clôturer.

A l’issue d’un premier vote préliminaire mercredi, les juges s’étaient prononcés en faveur de l’extradition par un vote de cinq contre quatre, départagés par le président de la Cour, favorable à l’extradition. Restait à savoir si le président brésilien Lula aurait le dernier mot. En effet, la Constitution brésilienne attribue expressément les relations extérieures à l’exécutif, ce qui lui donnerait le pouvoir de s’opposer à une décision d’extradition. Mais les opposants à cette intervention présidentielle prétendent quant à eux que l’existence d’un traité d’extradition entre le Brésil et l’Italie oblige le chef de l’Etat à respecter la décision de la justice, et donc à renvoyer Battisti.

A l’issue d’un long débat, la Cour suprême, par un second vote à cinq contre quatre, a décidé que le président Lula n’était pas obligé de suivre cette décision d’extradition. Sachant qu’il lui a octroyé il y a quelques mois le statut de réfugié et qu’il a récemment déclaré être opposé au renvoi du militant vers l’Italie, il semblerait que Battisti puisse rester au Brésil. Mais cela reste à confirmer par une déclaration officielle du président Lula.

Le 6 novembre, de nombreuses perquisitions ont visé des militants antifascistes à Florence, avec l’arrestation et la mise en isolement dans la prison Sollicciano d’un militant du CPA (Centro Popolare Autogestito). Les accusations vont de la possession présumées d’explosifs, des rapports de solidarité internationale, les initiatives contre la présence de fascistes dans la ville, les initiatives contre Forza Nuova Rignano Arno. Le même jour, un verdict sévère de la Cour d’appel a rejeté la demande de libération de trois anti-fascistes arrêtés à Pistoia il ya quelques semaines.