Lundi 25 mai, la police de Minneapolis a arrêté un homme noir du nom de George Floyd suspecté d’avoir utilisé un faux billet dans un supermarché. Alors qu’il avait été mis à terre sur le ventre et menotté dans le dos, un policier a placé son genou au niveau de son cou pendant 10 minutes, le privant d’oxygène. Il est mort à l’hôpital. George Floyd a supplié plusieurs fois le policier de relâcher sa pression annonçant qu’il ne pouvait plus respirer. Plusieurs témoins, assistant à la scène ont également supplié le policier d’arrêter sa prise, en vain. Les témoins qui ont tenté d’intervenir ont été menacé par un second policier, un des témoin cependant a enregistré la scène sur son téléphone. Le meurtre a donc été filmé en direct.

Mardi, une manifestation d’hommage au défunt et contre les crimes policiers et le racisme a eu lieu à Minneapolis. Des milliers de personnes se sont rassemblées, des voitures de police ont été détruites et le commissariat pris pour cible. Des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc ont été tirées contre les manifestant·es. L’un des slogans de cette marche était « Je ne peux pas respirer », les derniers mots du défunt.

Le meutre de George Floyd filmé en direct

Le meutre de George Floyd filmé en direct

Les habitant·es révolté·es attaquent une voiture de police de Minneapolis

Les habitant·es révolté·es attaquent une voiture de police de Minneapolis

Samedi 23 mai, plusieurs manifestations se tenaient dans toute l’Allemagne pour dénoncer les mesures de confinement. À Hambourg, une manifestation de ce type avait été autorisée par le tribunal administratif de Hambourg, à condition de maintenir un nombre maximum de participants de 750 personnes. Elle avait attiré beaucoup de militants d’extrême-droite. Au moins 120 personnes ont décidé de contre-manifester contre les fantasmes de conspiration, les antisémites, l’agenda de droite et les nazis. La police est intervenue pour disperser la contre-manifestation utilisant notamment des auto-pompes et des gaz lacrymogènes.

La police disperse une contre-manifestation antifasciste à Hambourg

La police disperse une contre-manifestation antifasciste à Hambourg

Samedi 23 mai, quelques centaines de personnes dont des Gilets jaunes se sont rassemblées sur la place du Commando à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) pour protester contre les restrictions à la liberté d’expression et critiquer la gestion de la crise du coronavirus par le gouvernement. La manifestation ayant été interdite, la police est intervenue, ce qui a donné lieu à des incidents. Les manifestant·es ont lancé des projectiles tandis que la police utilisait des grenades lacrymogènes. Un homme comparaissait devant le tribunal de Saint-Nazaire, ce lundi mai, pour avoir lancé un projectile sur les forces de l’ordre, durant cette manifestation.

Répression d'une manifestation critiquant la gestion gouvernementale de la crise

Répression d’une manifestation critiquant la gestion gouvernementale de la crise

Après des manifestations quasi quotidiennes l’an passé, la contestation avait pu paraître étouffée en raison de la distanciation sociale liée à la pandémie. Mais le dépôt au Parlement chinois, vendredi, d’un texte visant à interdire « la trahison, la sécession, la sédition et la subversion » à Hongkong a de nouveau mis le feu aux poudres. D’autant que Pékin a demandé dimanche son application « sans le moindre délai ».  Des milliers d’habitants ont répondu présents dimanche malgré l’interdiction de manifester, pour dénoncer ce passage en force de la Chine sur une question qui suscite depuis des années l’opposition des Hongkongais. Alors que le nombre de manifestants enflait dans les quartiers de Causeway Bay et Wanchai, la police a eu recours aux lacrymogènes et aux gaz poivrés pour tenter de disperser la foule, avec l’aide de canons à eau. Certains protestataires ont jeté des projectiles sur les forces de l’ordre, érigé des barricades de fortune et utilisé les parapluies pour se protéger des gaz lacrymogènes. La police a annoncé 180 arrestations.

Affrontements ce dimanche à Hong-Kong

Samedi 23 mai, différentes organisations syndicales, de chômeurs et centres sociaux ont organisé une manifestation à Naples pour demander un revenu de base pour tous et toutes, l’arrêt des loyers, l’amnistie et pour revendiquer le droit à manifester ; « la crise est votre, on la payera pas nous » on pouvait lire sur une banderole. Le rassemblement d’environ 500 personnes s’est transformé ensuite en manifestation non autorisée, les forces de l’ordre ont essayé de la bloquer. Les manifestants ont emprunté les petites rues du centre ville sous les applaudissements des habitants avant d’être à nouveau arrêté par la police. Quelques échauffourées ont eu lieu, au moins 1 policier a été blessé.

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Lundi 18 mai, les habitant·s de la commune d’El Bosque (une commune de la banlieue de Santiago) sont descendu·es dans les rues pour protester contre manque de nourriture auquel ils sont confrontés en raison de la mise en quarantaine totale appliquée à 38 communes de la région. Ils réclamaient l’envoi de colis alimentaires. La police est arrivée sur les lieux a utilisé des gaz lacrymogènes et une autopompe pour tenter de dissoudre la manifestation. Trois personnes ont été arrêtées. Les manifestant·es ont répliqué avec des jets de pierre et ont tenté d’ériger des barricades enflammées dans les rues.

Émeutes de la faim à El Bosque

Un mur à la périphérie du village de Salahpur Majra, à la frontière entre Delhi et Gurgaon, est devenu la cause et le théâtre d’une confrontation entre la police de Gurgaon et les travailleurs qui cherchaient à se rendre dans les usines de Delhi. La police avait remarqué que les ouvriers traversaient en cet endroit la frontière d’Udyog Vihar, fermée en raison des restrictions supplémentaires liées à la pandémie. Les policiers ont voulu les arrêter mercredi car ils n’avaient pas de laissez-passer. Les caillassages ont succédé aux insultes, plusieurs policiers ont été blessés et environ 10 à 15 ouvriers ont été arrêtés.

La reconstruction du mur

La reconstruction du mur

 

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La police albanaise s’est affrontée hier avec des manifestants qui protestaient contre la démolition du Théâtre national. La police a extrait un groupe d’artistes et d’opposants du bâtiment tôt le matin, avant que des engins ne commencent à le démolir. En raison de l’épidémie de coronavirus, aucun rassemblement n’est autorisé. Un nouveau théâtre de 30 millions d’euros sera construit à sa place. Initialement, une entreprise privée locale allait le construire et le financer en échange de la remise par le gouvernement d’un terrain à proximité pour y construire des tours. Mais le gouvernement a abandonné ce plan en raison de protestations (voir notre article) et la construction du nouveau théâtre sera désormais financée par la mairie de Tirana. Des centaines de manifestants ont continué de rester près du site du théâtre démoli, et ils ont tenté de percer le cordon de police. Les policiers ont utilisé du gaz poivré et emmené certains des manifestants, ils ont aussi tenté d’empêcher les équipes de télévision locales d’en rendre compte. 37 personnes, dont un journaliste, ont été détenues avant d’être libérées.

La démolition du théâtre de Tirana

Samedi 16 mai, des Gilets Jaunes organisaient une manifestation à Toulouse. Celle-ci a été interdite par la préfecture et plusieurs commerçants soutenus par la mairie appelaient à une contre-manifestation. Finalement, plusieurs petits rassemblements ont eu lieu. La police a interpellé au moins une personne et procédé à 49 verbalisations d’une amende de 135€ pour manifestation interdite. De son côté, la manifestation de commerçants a été tolérée par les autorités et le maire Jean-Luc Moudenc y a même participé brièvement.

Un passant contrôlé à Toulouse à cause de la couleur de son manteau.

Le mouvement des Gilets Jaunes est de retour dans les rues et sur les ronds points depuis le 11 mai. La répression a elle-aussi fait son retour. Lundi 11 mai, des Gilets Jaunes se sont rassemblés à une dizaine sur le rond-point des Près d’Arènes à Montpellier. Ils ont très rapidement été expulsés par 20 policiers. Quatre gilets jaunes ont reçu une amende de 135 euros. À Saint-Etienne du Rouvray, des gilets jaunes se sont retrouvés sur un rond point à partir de lundi. Jeudi 14 mai, alors qu’une vingtaine de gilets jaunes s’étaient réunis, les policiers sont intervenus en mettant une première amende de 38 euros pour non respect des mesures de déconfinement aux personnes présentes en menaçant de revenir pour mettre une seconde amende de 135 euros et de faire usage de la force si les gens restaient sur place. Une personne a été arrêtée puis relâchée pour avoir refusé de présenter ses papiers. Les gilets jaunes ont contacté une avocate pour qui ces amendes sont contestables puisqu’elles ont été dressées sur un terrain privé. La circulaire du ministre de l’intérieur ne donne aucune indication sur la limitation de nombre de personnes dans ce cas.

Malgré l’arrêté préfectoral interdisant la manifestation à Montpellier, 200 personnes se sont rassemblées sur la place de la Comédie. Les manifestant·es étaient réparti·es par groupes de 10, pour limiter d’éventuelles contaminations. La police est intervenue en nombre mobilisant 350 policiers. Deux personnes ont été arrêtées et une autre, blessée, a du être évacuée par les pompiers. À Pau, une quarantaine de personnes ont répondu à l’appel. À Marseille, une centaine de gilets jaunes se sont mobilisés avant d’être dispersés par la police qui a notamment utilisé du gaz lacrymogène. Elle a également procédé à un contrôle d’identité massif. Les Gilets Jaune appellent à déconfiner la colère. Ils dénoncent notamment le fait que les rassemblements politiques soient illégaux alors qu’il est légal de s’entasser dans les transports en commun pour aller travailler. Par ailleurs, ils rappellent que les consignes de sécurité ne sont généralement pas respectée par la police lorsqu’elle intervient contre les mouvements.

Expulsion des Gilets Jaunes d'un rond point près de Montpelier

Expulsion des Gilets Jaunes d’un rond point près de Montpelier