Le 25 Avril, dans plusieurs villes d’Italie, des militants ont commémoré la « Journée de la Libération », date anniversaire de la libération du pays du fascisme, malgré le confinement.
À Naples des manifestants des centres sociaux et des syndicats des chômeurs ont exposé dans différents quartiers de la ville des banderoles demandant un revenu universel, l’arrêt des loyers et des factures et plus de test COVID-19. La police a interpellé, arrêté et verbalisé une quinzaine de militants. Certains ont écopé d’une obligation de quarantaine pour non respect du confinement.
À Milan il y a eu deux manifestations. La première d’une dizaine de militants a été violemment bloqué par la police : deux personnes arrêtées et une personne âgée projetée au sol.
La deuxième manifestation d’une vingtaine de personnes a été également bloquée et les participants ont été tous contrôlés et verbalisés pour non respect du confinement.

La mobilisation à Naples

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Mardi soir, les habitant·es de la région d’al-Golaa, dans le district de Douz-Nord (sud de la Tunisie), ont manifesté devant la mairie contre les conditions d’hébergement des malades dans un centre de quarantaine dans la ville de Sousse (centre est). Les forces de sécurité sont intervenues pour disperser les manifestants en lançant notamment des grenades lacrymogènes. Les manifestant·es ont répliqué en lançant des pierres et en incendiant une voiture de police. Les manifestant·es protestaient contre le choix des autorités d’établir le centre de confinement dans une école de tourisme au lieu d’un hôtel touristique comme cela était initialement prévu. Dans l’école, les conditions d’hébergement sanitaire correctes ne sont pas garanties. Les malades se retrouvent dans des chambres non individuelles inconfortables qui ne remplissaient pas les conditions d’isolation.

Manifestation à al-Golaa contre les conditions d'hébergement des malades

 

Mercredi 22 avril, des habitant·es de Veeplaas (un quartier de Port Elizabeth) sont descendus en masse dans les rues mardi pour protester contre le manque de colis alimentaires. La police est arrivée 15 minutes plus tard et tiré avec du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc. Les manifestant·es ont barricadé la route avec des pierres, des bûches, du fil, du verre brisé et des pneus qu’ils ont brûlés. Dans le quartier de Veeplaas, 2404 personnes avaient besoin d’un colis alimentaire mais seuls 70 étaient arrivés.

Émeute de la faim à Port Elizabeth

Mardi 21 avril, le gouvernement irakien a levé partiellement les mesures de confinement liées au Coronavirus. Des manifestant·es anti-gouvernementaux, qui s’opposent depuis octobre 2019 à l’élite politique au pouvoir corrompue et à l’ingérence de pays étrangers, ont immédiatement repris la rue à Bagdad. Des affrontements ont éclaté près de la place Tahrir. Au moins un manifestant a été abattu. Plusieurs autres personnes ont été blessées lors des affrontements qui ont éclaté mardi près du rond-point d’Al-Khulani, dans la capitale.

Manifestants à Bagdad

Irak – 31 manifestant·es tué·es et plusieurs centaines de blessé·es (archive)

Depuis plusieurs mois, le Liban connait un soulèvement populaire d’une ampleur inédite contre la classe dirigeante et la corruption dans le pays (voir notre article). L’épidémie de Coronavirus a cependant fortement perturbé la mobilisation. Le parlement libanais avait par ailleurs suspendu ses sessions et ne s’était plus réuni depuis le 3 mars. Il a cependant décidé de se réunir à nouveau pour une session spéciale de trois jours. Plusieurs de centaines de manifestant·es anti-gouvernementaux ont donc décider d’organiser une manifestation depuis leurs voitures afin d’éviter une propagation de la maladie.

Des manifestant·es anti-gouvernementaux libanais manifestent depuis leur voiture

Des manifestant·es anti-gouvernementaux libanais manifestent depuis leur voiture

Des centaines de personnes ont manifesté lundi à Vladikavkaz, capitale de la république russe d’Ossétie du Nord, contre les mesures visant à endiguer la pandémie de Covid-19, les manifestants soulignant qu’ils n’avaient pas de quoi nourrir leur famille pendant le confinement. Rassemblés devant le siège de l’administration régionale protégé par les forces de l’ordre, les manifestants ont tenté de briser les cordons de la police et lancé des pierres sur les forces de l’ordre.

Affrontements à Vladikavkaz

Malgré le confinement, une soixantaine de sans-papiers et de militants solidaires ont mené un rassemblement (bref et espacé) au pied de la Tour des Finances de Bruxelles , où se trouve le bureau de Maggie De Block, ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, mais aussi de l’Asile et la Migration. Ils mettaient en avant la situation dramatique des sans-papiers pendant la crise du coronavirus. Travaillant au noir, ils sont dépourvu de tout moyen d’existence pendant le confinement. Le rassemblement s’est dispersé à l’arrivée de la police. Les policiers ont identifiés dix militants solidaires qui devraient recevoir une amende pour non-respect du confinement. Aucun sans-papier n’a été inquiété.

Au rassemblement d'hier

Affrontements samedi soir dans le camp de migrants de Vial sur l’île de Chios où un incendie a été allumé, après l’annonce de la mort d’une réfugiée irakienne habitant le camp. Malade, la demandeuse d’asile âgée de 47 ans avait été hospitalisée dans un hôpital local. Elle a été testée au Civid-19 et le test était négatif selon la grecque. Le camp, prévu pour 1000 personnes, en héberge actuellement 5000. Plusieurs cas de coronavirus ont été signalés dans les camps de réfugiés en Grèce.

L'incendie au camp de Chios

Des dizaines de personnes se sont rassemblées pour rendre un dernier hommage à Salvatore Ricciardi, ancien militant des Brigades Rouges et animateur à la Radio Onda Rossa, décédé à Rome ces derniers jours à l’âge de 80 ans. Un tag sur le mur d’Aurélien, des chansons et des slogans et des drapeaux ont animé ce rassemblement qui revendiquait aussi la liberté de manifester et de protester malgré le coronavirus. Beaucoup portaient des masques et respectaient les distances de sécurité. La police est intervenue et a bloqué le rassemblement.  Après quelques instants de tension les manifestants se sont dispersés. Quarante-six manifestants identifiées par les policiers de la Digos seront sanctionnés pour non respect des interdictions prévues par le décret de confinement. Un premier groupe s’était d’abord rassemblé devant la Policlinico Umberto I en attendant la sortie du cercueil tandis qu’une cinquantaine attendait le corbillard dans le quartier populaire de San Lorenzo pour l’hommage et le départ vers le cimetière. Salvatore Ricciardi, décédé ces derniers jours à l’âge de 80 ans, avait été hospitalisé pendant quelques semaines à l’automne suite à une initiative de lutte en faveur des détenus à risque de coronavirus. Il était un des fondateurs de l’autonomie ouvrière romaine, et avait rejoint, dans la seconde moitié des années 70, la colonne romaine des Brigades rouges. Arrêté en mai 1980 et condamné à la réclusion à perpétuité, il avait obtenu sa totale liberté en 2010.

Salvatore Ricciardi lors du procès pour l'enlèvement d'Aldo Moro

Le rassemblement d'hommage

Au milieu de la quarantaine préventive obligatoire décrétée par le gouvernement colombien, les habitants de Ciudad Bolívar, au sud de Bogotá, manifestent depuis le début de cette semaine pour réclamer l’aide promise par la mairie et dénoncer qu’ils n’ont pas de nourriture. Les forces anti-émeutes sont intervenue brutalement, balançant notamment des gaz lacrymogènes à partir d’un hélicoptère, affectant plusieurs mineurs et personnes âgées.

Les manifestations à Bogota